L’ENSEIGNEMENT DES ENFANTS DE MUNIS

« L’akanin-jaza » ou la crèche d’enfants

                  Durant la deuxième république, le parti politique AREMA s’est servi du système crèche pour palier ce problème. Créées par Mme Céline Ratsiraka en 1979,de nombreuses crèches ont essaimé à travers la grande Ile : enfants de 0-4ans pris en charge par des femmes volontaires ( six enfants par femme). Cela s’est accompagné par l’édification des écoles primaires ; des centres de soins et des maternités pour la population environnante. Le système de crèche a été un investissement dans le capital humain pour réduire la pauvreté : à chaque crèche ouverte était un pas de plus pour lutter contre la faiblesse du taux de scolarisation et combattre l’analphabétisme dans les six provinces de Madagascar à l’époque. Mais cela était aussi une occasion de plus pour réduire les inégalités en matière de scolarisation entre les diverses communautés, les villes et la campagne et même à l’intérieur d’une même province. Chaque rentrée scolaire équivaut à donner à tous, la même chance de recevoir un enseignement de base, de s’instruire et de pouvoir se former selon leurs études. La crèche ou l’« akanin-jaza » fournit la possibilité aux femmes, même les plus démunies, l’occasion de travailler sans se ruiner aux frais de scolarité et offrir une éducation décente à leurs enfants dès leur plus jeune âge. Le système Akanin-jaza existe encore jusqu’à l’heure actuelle, mais le flambeau a été repris par Sophie Ratsiraka, fille de l’ex- président Didier Ratsiraka et d’autres objectifs d’actualités ont été pris comme : la lutte contre le travail des enfants, levées de fonds contre l’abandon scolaire, un autre sujet sensible qui touche les enfants malgaches, les pensionnaires bénéficient d’un petit déjeuner et de déjeuner dans les cantines .

Technique d’éducation des enfants selon les catégories d’âge

                      Pour mieux cerner cette partie, il est nécessaire de passer en revue les différentes étapes qui définissent la période de l’enfance. C’est une période, qui va de la naissance à l’âge de 6ans, un moment crucial dans la vie d’un enfant, voire d’une personne. D’après le Petit Larousse Compact 2003, un enfant est un garçon ou une fille dans l’âge de l’enfance. L’enfance est une période de la vie humaine, de la naissance à l’adolescence. L’enfance est classée en deux catégories: – La petite ou la première enfance : entre la fin de l’âge du nourrisson (vers 2 ans) et la scolarisation (vers 6 ans). – La seconde enfance : entre la scolarisation (vers 6 ans) et le début de l’adolescence (vers 12ans). Les expériences vécues au cours de cette période façonnent les apprentissages, le développement global22 et la santé tout au long de la vie. De manière plus précise la diversité, la fréquence et la richesse des expériences exercent une influence sur la réussite éducative de l’enfant, présente et future. D’ailleurs a réussite éducative est un domaine qui préoccupe plus d’un actuellement, tant en recherche que dans les milieux responsables de l’éducation des jeunes enfants. D’une manière plus précise, les enfants issus de milieux défavorisés, qui évoluent dans des contextes environnementaux associés à divers facteurs de risque (par exemple la pauvreté économique, sociale et personnelle), ne semblent pas être prêts pour l’école.

L a psychopédagogie de PIAGET

                 Jean Piaget est une figure majeure de la psychologie de l’enfant du XXe siècle, il a élaboré une théorie appelée « le constructivisme » selon laquelle l’intelligence de l’esprit de l’enfant se construit par étapes successives. Il a établi que l’interaction des enfants avec leur environnement permet d’étayer solidement leurs outils intellectuels par une bonne adaptation aux rythmes de la pédagogie et de la psychologie. Le développement cognitif ne consiste pas en une simple accumulation progressive de connaissance aux grés des expériences successives qu’il nous est donné de faire mais en une suite de réorganisation de ces connaissances. Ces structures cognitives déterminent la façon dont les informations que nous recevons, les données que nous accueillons et les situations auxquelles nous sommes confrontés sont interprétées et mentalement assimilées. Mais les difficultés que nous rencontrons parfois à assimiler ces connaissances forcent petit à petit ces structures cognitives à se modifier, à s’accommoder comme le dit PIAGET, voire à se transformer en de nouvelles structurations mieux adaptées au traitement des réalités rencontrées. Au cours de la vie, il voit ainsi se succéder quatre de ces transformations majeures, qui vont déterminer ce qu’il appelle « quatre stades » dans le développement cognitif que nous allons voir un par un 24:
A- Jusqu’à 2ans : stade sensori-moteur : le jeune enfant perçoit le monde et y réagit à travers de la seule structure « intellectuelle » dont il dispose, la logique de l’action. Ce qu’il perçoit que cela vienne de l’extérieur, comme la chaleur, la pression, un objet ou une présence ou de son intérieur comme la faim ou de la douleur, appelle de sa part une réaction immédiate.
B- Entre 2 et 7ans : stade préparatoire : l’enfant devient capable d’effectuer mentalement certaines actions, de se représenter des actions non effectuées mais effectuables, d’évoquer des évènements qui ont eu lieu par le passé et donc de se libérer en quelques sortes du réel pour agir. Mais ces actions ne sont pas encore totalement détachées du temps, le jeune enfant ne peut, pas encore imaginer en même temps une action et son inverse, pousser et trier, avancer et reculer, allonger et raccourcir, par exemple. C’est pourquoi PIAGET dira qu’il continue à penser en termes d’action avec leur déroulement même lorsqu’il n’est qu’imaginé mentalement et pas en termes d’opérations mentales qui, sont mentalement et directement réversibles, c’est à dire annulables par une opération inverse dont on sait par avance qu’elle permettra le retour à l’état initial.
C- Entre 7 et 11ans : stade des opérations concrètes : ce n’est que dans ce troisième stade que l’enfant devient capable d’envisager l’exécution sur les objets de véritables opérations mentales, mais ces opérations, comme c’était déjà le cas des actions au cours du stade sensori-moteur, ne peuvent encore être faites que sur des objets visibles, présents dans la réalité qui l’entoure à tout au moins, qui existent dans son champ de conscience immédiat. Il n’est pas encore capable de les appliquer à des objets virtuels, dont l’existence réclamerait elle aussi une opération mentale. A ce niveau, l’enfant peut également raisonner sur des propriétés d’objets ou sur des relations entre ces objets, et non plus seulement sur les objets pris comme entités. Il se montre ainsi capable de réaliser des classifications de un, puis de plusieurs critères, de sérier des objets le long d’une dimension, d’effectuer des raisonnements transitifs sur des objets qu’on lui présente ou qu’il rencontre.
D- A partir de 12ans : stade des opérations formelles : c’est pour marquer à la fois le progrès important de ce stade mais également ses limites que Piaget a proposé d’appeler celui-ci le stade des opérations concrètes. Ainsi, s’il est parfaitement capable de ranger du plus petit au plus grand, une série de bâtonnets ou du plus léger au plus lourd une série de petites boîtes, identiques par la forme mais différentes par le poids, l’enfant dans ce stade n’arrive pas encore à maîtriser la même opération lorsqu’elle part par exemple sur des inégalités énoncées seulement verbalement.

Pour les internes « enfants du village »

                Le mot éducation désigne les différentes manières d’apprendre à une personne dans un but précis et organisé. Il y a de l’éducation formelle, non-formelle et informelle. L’éducation formelle est l’éducation acquise dans l’établissement scolaire. L’éducation non formelle est toute activité éducative hors du système formel. L’éducation informelle est une instruction obtenue sous l’influence de l’environnement interne et externe d’un individu. Il s’agit de l’influence de la famille, des voisins, du travail, des distractions, du marché, de la bibliothèque et du moyen de communication de masse. La culture religieuse peut être considérée comme une éducation informelle. Mais c’est une culture vitale pour un enfant. Les principaux responsables de l’éducation sont: la société et les parents. C’est la société qui dicte les règles de conduite. La famille et l’enfant sont comprises dans cette société ainsi que l’église ou la communauté religieuse. Les parents sont les premiers responsables de l’éducation des enfants. Les parents et les adultes doivent être de bons exemples pour eux. Ils sont devenus les références pour ces derniers sur leur comportement et sur leur personnalité. Les enfants du Village sont bénéficiaires de ces différents types d’éducation. Cet appui a une grande portée dans la vie active des enfants. En somme, l’éducation occupe une place importante depuis l’enfance jusqu’à l’indépendance du jeune enfant.

Le procèdé à la martinière (PLM)

                   C’est un procédé inventé par un luxembourgeois Tabareau appelée aussi méthode Tabareau. Créée et imaginée spécialement au début pour l’enseignement des mathématiques, physique, chimie et qui consiste à utiliser une ardoise pour inscrire les réponses. Au fil du temps, cette méthode a été vue par les enseignants comme une méthode active en classe et apporte beaucoup d’avantages aux élèves33de l’école. L’école Sos Ve, il voit aussi en cette méthode un outil qui permet aux enseignants de faire participer tous les élèves. C’est un travail considérable sans occasionner de fatigue, elle favorise la rapidité et l’émulation, entre les élèves dans le travail, développe leur faculté d’attention. Ces résultats doivent être obtenus selon un système d’interrogation simultanée ou isolée, combinée avec des exercices faits par les élèves, sur des planchettes de bois et des ardoises mises à leur disposition, les exercices sont corrigés immédiatement par le professeur: l’enseignant donne l’énoncé, les élèves notent la réponse sur l’ardoise et la lèvent. L’enseignant corrige directement. Il existe trois étapes cruciales dans l’utilisation de cette méthode selon les enseignants de l’école: je réfléchis, j’écris, je montre. Cela permet en fait que tous les élèves répondent à la même question et le maître peut contrôler toutes les réponses rapidement (même celles des plus faibles, des timides, des paresseux). L’utilisation collective de l’ardoise, pour être efficace, nécessite une organisation rigoureuse : un matériel disponible: ardoise, feutre ou craie, un effaceur (chiffon, éponge, etc….). L’ardoise fait partie des fournitures scolaires que les élèves doivent se munir à la rentrée, une habitude de mise en place: chaque élève sait qu’il faut sortir le matériel vite, adopter une posture spécifique: silence et attention, l’ardoise est propre et prête; les consignes de l’activité sont formulées avant de sortir l’ardoise pour que les élèves ne soient pas tentés de l’utiliser avant l’heure sans qu’on ait besoin de les répéter plusieurs fois. Une rapidité d’enchaînement est nécessaire: signal donné pour écrire, signal donné pour lever l’ardoise. Au signal donné: tous les élèves lèvent leur ardoise les coudes sur la table afin que l’ardoise soit stable et orientée vers l’enseignant. (cf. photo n°10), Celui-ci d’un coup d’œil rapide observe toutes les réalisations, repère les erreurs éventuelles et aussi remarquer immédiatement les bonnes réponses34 . Cette méthode est rapide, efficace et attrayante, elle crée beaucoup d’émulation tout en supprimant tout effort de discipline. Mais il est évident que pour qu’elle rende le maximum de services, le maître doit toujours faire trouver et corriger les erreurs et faire expliquer la marche que l’on devait suivre pour arriver le plus rapidement possible au résultat. Tout en amenant assez vite à une sorte d’automatisme, de mécanisation des procédés de calcul mental les plus courants, mécanisation qui procure un incontestable accroissement de rapidité, la pratique de cette méthode ne détourne pas l’élève de la recherche préalable de la méthode la plus appropriée à chaque exemple. Ces deux objectifs, qui contribuent de façon efficace à la formation de l’esprit, peuvent être ainsi simultanément poursuivis. En somme, ce procédé est utilisé dans le but de stimuler les élèves mais aussi d’amener les enseignants à jouer et à participer aux jeux interactifs durant une séquence en classe. Bref, le PLM est à la fois indispensable pour tous les acteurs d’une classe.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : UNE ENTREPRISE PAS NOUVELLE MAIS SE FIXANT UN OBJECTIF NOBLE
Chapitre I : Une entreprise qui n’est pas nouvelle aussi bien dans le monde qu’à Madagascar 
I .A L’echelle mondiale
II. A L’echelle nationale
A- « L’akanin-jaza » ou la crèche d’enfants
B- Les associations caritatives
C- L’orphelinat de la police nationale
D- L’orphelinat de la gendarmerie
Chapitre II : Sos Village d’enfants, une entreprise du même genre qui se fixe un objectif noble
I. Le type d’organisme et ses objectifs
A- La nature de l’organisme
1. Présentation générale de Sos Village d’enfants
2.Contexte général
B. Sos village d’enfants d’Ivohitra Antsirabe
C. Ses objectifs
D. La politique générale de Sos Village d’enfants
1-Ensemble pour un million d’enfants : la protection de l’enfance
2. La sécurité des enfants : une affaire de tous
II. La population cible
A.Notion de « enfants démunis et enfants défavorisés »
B.Choix et critères de sélection
1.Les internes
2.Les enfants externes
3.Organigramme
4-Les infrastructures existantes
5-Le financement disponible
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE : UNE STRATEGIE QUI RESPECTE LES EXIGENCES DE LA DIDACTIQUE MODERNE
Chapitre I : Les exigences de la didactique moderne
I. Technique d’éducation des enfants selon les catégories d’âge
A-Les enfants de 0-2 ans
B-Les enfants de 3-6 ans
C- Les enfants de 5-6 ans
D-Les enfants de 7-11 ans
E- Les enfants de 11 ans et plus
II. L a psychopédagogie de PIAGET
A- Jusqu’à 2ans
B- Entre 2 et 7ans
C- Entre 7 et 11ans
D- A partir de 12ans
III.La didactique à suivre
IV.La spécificité de la profession enseignante
A-Les enseignants
B.La méthode active
C. Les méthodes de travail des enseignants
Chapitre II : Les stratégies utilisées par Sos village 
I.Les différents appuis à l’éducation
A-Pour les internes « enfants du village »
B-Pour les externes
II. Le procéde à la martinière (PLM)
III. Le travail de groupe ou le travail par paire
Chapitre II : Les résultats obtenus, pas décevants mais l’opération non à l’abri des problèmes
I. Les examens de passage
II Les examens officiels
Chapitre III: Les problèmes rencontrés et les solutions préconisées 
I.Les problèmes rencontrés
A. Les problèmes au niveau du Sos village
1.Sur le plan financier et culturel
2. Sur le plan culturel et social
3. Problème de la capacité intellectuelle des enfants
B. Les problèmes au niveau des apprenants
1.La vie au village :une routine
2 .Les effets négatifs de la présence du village
C. Le problème au niveau des parents
1. Le quotidien des parents
2. La non scolarisation des enfants
D.Les autres problèmes
1.Les problèmes relevants de l’enfant
2. Les problèmes indépendants de l’enfant
Chapitre IV : Les mesures à prendre pour le développement de l’association
I.Quelques mesures à prendre
A.L’initiative du gouvernement
1.Etat « gendarme »
2. Assurer la stabilité politique
3.L’amélioration du système de communication
4- Amélioration du système éducatif
5.Recherche d’autres organismes humanitaires
6.Concrétiser le système de « l’Education Pour Tous »
B. L’amélioration du système d’organisation
1. Amélioration du système d’organisation
2. Renforcement du système financier
3. La recherche d’autres partenariats
4.La volonté des enfants
6. L’assainissement d’un environnement socio culturel des enfants en difficulté
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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