L’enseignement de l’histoire et ses impératifs

L’Histoire-Géographie figure parmi les disciplines à dispenser dans les établissements scolaires. Elle est, la plupart du temps, assurée par un seul enseignant bien que dans la vie professionnelle, un historien ne peut être forcément géographe. D’ailleurs, à l’Université, il s’agit de deux filières bien distinctes mais nous allons voir seulement l’histoire.

L’enseignement de l’histoire et ses impératifs 

Définitions

-Étymologiquement le mot histoire vient du grec « historia » qui signifie enquête. L’histoire est donc une enquête sur le passe et pour cela elle s’appuie sur des preuves, des indices laissés par les hommes du passé. C’est pourquoi les auteurs du livre Vivre l’espace, construire le temps définissent le fait de faire de l’histoire comme ≪ reconstruire à l’aide de documents la vie d’une société, a une période donnée en un lieu déterminé≫ (Belbeoch, 1994).
-Marrou définit l’histoire comme « la connaissance du passé humain » ou, plus exactement, une connaissance « scientifiquement élaborée du passé » (Marrou, 1954). Il souligne le problème soulevé par le mot histoire : il renvoie à la fois au passé lui-même et à la connaissance de ce passé.
-Comme définition commune, l’histoire est à la fois l’étude des faits, des évènements du passé et, par synecdoque, leur ensemble. L’histoire est un récit, elle est la construction d’une image du passé par des hommes et des femmes (les historiens et historiennes) qui tentent de décrire, d’expliquer ou de faire revivre des temps révolus. Ce récit historique n’est pas construit par intuition intellectuelle, mais à partir de sources. L’histoire s’attache avec ces sources à reconstruire plusieurs pans du passé.
-Selon Larousse : « l’histoire est une connaissance ou relation des évènements du passé, des faits relatifs à l’évolution de l’humanité (d’un groupe social, d’une activité humaine) qui sont dignes ou jugés dignes du mémoire ; les évènements, les faits ainsi relatés ». Cette définition semble claire et complète, cependant, il est nécessaire de mentionner qu’il faut discerner l’histoire en tant que science et en tant que discipline scolaire.

❖ L’histoire : une science :

En tant que science, elle est la recherche de la vérité, c’est-à-dire, une vérité qui suit une méthode dont la base est l’interrogation des sources, utilisation des documents, la maitrise de la temporalité et la chronologie (temps court, temps long), détermination des êtres en histoire (individu ou collectifs), ainsi que la maitrise des mots de l’histoire appelés aussi concepts. Le type de ce savoir historique est le savoir savant. D’après Le Pellec « Le savoir savant est un corpus qui s’enrichit sans cesse de connaissances nouvelles, reconnues comme pertinentes et valides par la communauté scientifique : la cité savante » (LE PELLEC, 1991).

❖ L’histoire : une discipline scolaire

En tant que discipline scolaire : « l’histoire est une discipline indispensable à l’éducation de l’esprit, à l’éveil du sens social, à la conservation au sein de la communauté nationale d’une conscience éclairée de son éminente dignité » (REINHARD, 1967). C’est le savoir construit par l’enseignant hors de la classe et qui sera mis en œuvre pour que l’élève apprenne. Ce type de savoir découle et dépend du savoir savant. Pour Yves Chevallard, le passage de ce savoir savant au savoir scolaire est appelé « transposition didactique ».

Objectifs et finalités de l’enseignement de l’histoire

L’histoire a comme utilité sociale de façonner l’esprit critique. Marc Bloch précise que « l’histoire doit se tourner de préférence vers l’individu ou la société » (BLOCH, 1974). Selon Michelet « l’objectif de l’histoire est par nature l’homme ou les hommes ». Lucien Febvre souligne aussi que « l’histoire est destinée à travailler au profit de l’homme qu’elle a l’homme-même et ses actes pour matière » (FEBVRE, 1953).

Bloch affirme clairement qu’une « science est incomplète si elle ne doit pas tôt ou tard nous aider à mieux vivre » (BLOCH, 1974). L’incompréhension du présent nait fatalement de l’ignorance du passé. Mais il n’est peut-être pas moins vain de s’épuiser à comprendre le passé si l’on ne sait rien du présent, l’ignorance du passé ne se borne pas à nuire à la connaissance du présent, elle compromet dans le présent de l’action. Lucien Febvre accuse aussi les détracteurs de l’histoire qui avance que « L’histoire ne sert à rien, qu’ils mirent de s’informer exactement de ce dont ils parlent, car pour agir raisonnablement ne faut-il pas d’abord comprendre ? Et chaque fois que nos strictes sociétés en perpétuelle crise de croissance s’y prennent à douter d’elles-mêmes ; on les voit se demander si elles ont eu raison d’interroger leur passé ou si elles l’ont bien interrogé ». Ainsi l’histoire nous rappelle que nous ne serions rien sans l’effort de plusieurs hommes qui ont vécu avant nous, chacun a apporté sa part, petite ou très grande à la civilisation. Ces liens que nous avons avec tous les hommes forment ce qu’on appelle solidarité. L’histoire nous enseigne la tolérance, ou respect des idées des autres et l’impartialité qui consiste à dire la vérité sur le passé, sans rien cacher de ce qui peut être désagréable pour son propre pays.

Les finalités affichées du système scolaire

Le ministère de l’Éducation nationale précise le cadre dans lequel s’exerce la fonction enseignante. Atteindre cet objectif ne peut être conçu uniquement de façon quantitative. Il s’agit de faire un saut qualitatif ou plus exactement de définir de nouveau critère pour l’enseignement aujourd’hui. Le ministère publie à chaque changement de programme des textes qui paraissent au bulletin officiel. C’est ce qu’on appelle savoir à enseigner, c’est ce qui est à un moment donné jugé utile à la formation de personnes qui ne sont pas et ne seront à priori des spécialistes de la discipline. Les programmes désignent des cadres chronologiques et des thèmes sans indiquer forcement l’ordre et l’angle d’étude, l’enseignant est donc invité à mettre au point un programme annuel.

Les textes officiels indiquent également les finalités qui peuvent être distinguées en deux : les finalités purement scolaires, qui consistent à préparer les élèves à des examens, à des épreuves bien codifiées (BEPC, Baccalauréat) et des finalités culturelles plus ou moins explicitement énoncées : la mémoire, l’esprit critique et l’acquisition de repères pour comprendre le monde. Les textes officiels proposent aussi de recourir à certaines méthodes pédagogiques.

Les notions impératives dans l’enseignement de l’histoire 

Pour l’enseignement de l’histoire, il y a des notions dont il faudra tenir compte. Elles sont :

✦ La temporalité :

Le temps est très important dans l’histoire. Il y a les dates (toujours liées à des évènements). D’autre part, la périodisation ou la chronologie permet de repérer les grandes divisions de l’histoire (antiquité, moyen- âge, temps modernes, époque contemporaine). Elle s’appuie alors sur des dates qui permettent d’aller au-delà de l’évènement qu’elles indiquent. En outre, il y a des aspects durables (temps long) et les aspects passagers (temps court) ou encore les aspects moyens (temps moyens).

✦ Les documents :

Elles sont les bases de recherche en histoire ; ce sont des restes du passé. Ainsi, «l’histoire ne commence que là où les monuments deviennent intelligibles et où existent des documents dignes de foi » (Marrou H. , 1964).

✦ Les concepts :

L’histoire manipule des concepts ou mots spécifiques dont le sens évolue. Elle utilise des mots spécifiques comme discipline. Selon S. Ehrlich « Un concept, c’est un groupe de connaissance générale ou spécifique, abstraite ou concrète relatives à un objet, un évènement, une personne, une action, une qualité …appartenant à l’univers physique, biologique ou social, réel et imaginaire d’un individu » (MONIOT, 1993).

✦ Les acteurs :

Ce sont les individus ou les êtres collectifs ; les êtres individus sont les personnages marquants de l’histoire (ex : Napoléon, Hitler…). Tandis que les êtres collectifs sont les collectivités ou entités qui regroupent les individus (Malgaches, merina…).

✦ Les documents :

L’histoire doit se familiariser avec des documents. Ce sont les textes, les illustrations, cartes, films, peintures, images…. Le document historique est le point d’appui de toute leçon d’histoire, il est le matériel concret que les élèves vont interroger, une des médiations de leurs recherches ; au sens pratique du terme, un document est tout support pédagogique de travail permettant de transmettre des connaissances et de faire acquérir des compétences méthodologiques.

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
PREMIÈRE PARTIE : APPROCHE THÉORIQUE
Introduction de la première partie
Chapitre 1 : GÉNÉRALITÉS SUR L’HISTOIRE
A- L’enseignement de l’histoire et ses impératifs
1- Définitions
2- Objectifs et finalités de l’enseignement de l’histoire
3- Les finalités affichées du système scolaire
4- Les notions impératives dans l’enseignement de l’histoire
5- Usages de l’histoire
B- Les documents dans l’enseignement de l’histoire
1- Définitions
2- Fonctions du document
3- Types de documents
En histoire, les documents sont des éléments indispensables
C- Comment enseigner l’histoire ?
1- Les activités
2- Les documents
3- La démarche
D- Les différentes méthodes d’enseignement en histoire
1- La méthode frontale
2- La méthode active
Chapitre 2 : QU’EST-CE QUE L’ENSEIGNEMENT / APPRENTISSAGE ?
A- Définitions
1- L’enseignement
2- L’apprentissage
B- Les éléments de bases d’une situation d’enseignement
1- Le pôle enseignant
2- Le pôle élève
3- Pôle savoir
C- Didactique, transposition didactique et pédagogie
1- Définition
2- Transposition didactique
3- Didactique et pédagogie
D- Des qualités exigées pour être enseignant
E- Des compétences professionnelles des enseignants
1- Agir en fonctionnaire de l’État et de façon éthique, responsable et professionnelle
2- Maîtriser la langue française pour enseigner et communiquer
3- Maîtriser les disciplines et avoir une bonne culture générale
4- Concevoir et mettre en œuvre son enseignement
5- Organiser le travail de la classe
6- Prendre en compte la diversité des élèves
7- Évaluer les élèves
8- Maitriser les technologies de l’information et de la communication
9- Travailler en équipe et coopérer avec les parents et les partenaires de l’école
10- Se former et innover
CHAPITRE 3 : L’ÉVALUATION SCOLAIRE
A- Essai de définition
B- Buts de l’évaluation en classe
C- Typologie d’évaluations
1- Évaluation prédictive ou pronostique
2- Évaluation formative
3- Évaluation sommative
D- Les caractéristiques d’une évaluation
E- Les exigences de l’évaluation
Conclusion de la première partie
DEUXIÈME PARTIE : IDENTIFICATION DES PROBLÈMES DE L’ENSEIGNEMENT DE L’HISTOIRE
Introduction de la deuxième partie
CHAPITRE 4 : PRÉSENTATION DE L’ÉTABLISSEMENT CIBLE
A- Situation géographique du CEG
B- Organigramme de l’établissement
C- État des lieux de l’établissement
Les salles de classe
Le personnel administratif
Chapitre. 5 : LES PROBLÈMES AU NIVEAU DES APPRENANTS ET DES ENSEIGNANTS
A- Au niveau des élèves
1- Les élèves et leurs difficultés en histoire
2- Le désintérêt pour la matière
3- Non-maitrise du français
4- Réticence des élèves à la lecture et à la recherche
5- Disparité des niveaux intellectuels des élèves
6- Insuffisance de formation en matière des TIC
B-Au niveau des enseignants
1- Les conditions professionnelles
2- Les méthodes d’enseignements
Chapitre. 6 : LES PROBLÈMES LIES A L’ENVIRONNEMENT SCOLAIRE
A- Infrastructurels et mobilier scolaire
1- Manque de salle de classe : un sureffectif de classe
B- Documentation et supports didactiques
1- Insuffisance des manuels
2- Vétusté des manuels
3- Des supports didactiques insuffisants
C- Non-utilisation de matériel audiovisuel au profit des études
D- Insuffisance budgétaire
E- La politique d’enseignement
CONCLUSION

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