ESSAI DE DEFINITION DES TERMES ENSEIGNEMENT ET GRAMMAIRE
DEFINITION DU TERME « ENSEIGNEMENT »
La question de l’enseignement a toujours suscité des polémiques partout dans le monde du fait de l’importance qu’elle porte dans la société. Force est de reconnaitre que l’enseignement fait partie des premiers piliers du développement d’un peuple. D’une part, elle participe à l’éducation, à la formation des individus, à l’ouverture d’un peuple face aux voisins, mais aussi et surtout à l’organisation de la société, et d’autre part elle contribue à la réussite et facilite l’insertion. C’est pourquoi elle occupe une place très importante dans la société. L’enseignement est un terme vague mais diversement défini par différents auteurs. Ainsi nous allons partir d’une définition commode de l’enseignement pour accéder aux multiples définitions données par quelques auteurs.
L’enseignement est l’action de transmettre des connaissances nouvelles ou des savoirs à un apprenant. Il s’agit donc d’instruire, faire apprendre et d’endoctriner tout en respectant certaines règles préétablies. L’enseignement d’une langue aide à un meilleur maniement de la langue mais aussi à une réflexion théorique sur le langage en général. Comme toute science, l’enseignement a aussi des règles de procédure propre à lui-même. Il ne s’agit pas pour l’enseignant de bâcler les enseignements. Mais il doit se baser sur des structures, des ordres, des mesures et des normes proposées.
L’enseignement est donc le système et la méthode d’enseigner, composée par tout un ensemble de connaissances, de principes et d’idées transmis à quelqu’un. Son but est de donner à l’apprenant une gamme plus étendue d’usages, la possibilité d’apprendre de façon satisfaisante dans les conditions les plus diverses. C’est ainsi qu’il est nécessaire de souligner l’importance de l’interaction communicative entre élèves et professeur comme l’a fait Dénis Girard dans Linguistique Appliquée et Didactique de Langues que : « Dans toute situation enseignante, il y a trois éléments fondamentaux : l’élève, le professeur et la méthode. C’est d’une bonne adaptation de la méthode au professeur et du professeur à l’élève que dépend avant tout le succès.».
L’élève ou l’apprenant est considéré ici comme celui qui est à la recherche des connaissances, un exécuteur, celui appelé à être docile, à suivre, à écouter et bien prendre en compte les informations transmises par un maître (professeur). Ce dernier quant à lui correspond à un dispensateur. Il est appelé à transmettre des connaissances à des apprenants, et à fixer ces connaissances dans la mémoire des élèves. Il est le guide discret de toute activité pédagogique, le guide de la classe. Le professeur produit des situations de communication entre lui et les apprenants mais aussi entre les apprenants eux-mêmes. Toutefois il crée également une attitude de curiosité chez les élèves. Il a aussi l’obligation de pousser l’élève à être autonome et cela passe par le biais d’apprendre à apprendre. L’enseignant serait dès lors un dispensateur d’information, un diagnosticien, un ordonnateur, une idole, une personne ressource qui motive. La méthode est la stratégie d’enseignement à prendre à l’élève. C’est l’ensemble de procédés et techniques de classe mis en place pour susciter chez l’élève un comportement ou une action déterminée.
ESSAI DE DEFINITION DE LA GRAMMAIRE
La grammaire constitue l’une des disciplines les plus complexes à définir dans l’enseignement / apprentissage d’une langue. Cependant, elle occupe une place très importante dans l’étude de toute langue. Pour cette raison, il serait nécessaire de reconnaitre son utilité. Cela reviendrait d’abord à savoir ce que c’est la grammaire.
Qu’est-ce que la grammaire ?
Une question vague mais qui suscite beaucoup de polémiques, puisqu’il n’y a pas de grammaire mais des grammaires. Etant donné que les grammairiens se diffèrent comme les langues se différent ainsi que les cultures, les milieux et même la position de la langue pour dire que la langue peut avoir un statut différent d’un milieu à un autre c’est-à-dire avoir le statut de langue maternelle, langue seconde ou langue étrangère. De ce fait, on ne peut pas prétendre à une seule et unique grammaire. Dès lors une multiplicité de définitions s’impose. Nombreux des grammairiens ont rappelé déjà la complexité ou la difficulté à définir la grammaire. Donc la grammaire ne peut être qu’un terme polysémique c’est-à-dire qu’elle admet différentes acceptions. Et c’est d’ailleurs pourquoi Moh’d Y. Al-Khatib dans son article « Pour une grammaire intériorisée » rappelle qu’« en français, le mot grammaire est particulièrement ambigu : selon les contextes, ou bien il prend des acceptions sensiblement différentes les unes des autres, ou bien il confond ces mêmes acceptions, comme si elles renvoyaient à une seule réalité». Patrick Charaudeau dans Grammaire du sens et de l’expression nous dit presque la même chose. Il ne veut pas, non plus, parler d’une définition de la grammaire mais dit : « On le sait maintenant il n’existe pas une grammaire, ni a fortiori la grammaire d’une langue, mais autant de grammaires que de théories sur la langue ». Quant à Andrew Smith , il se sert des propos de certains auteurs pour rappeler la difficulté à répondre à la question « Qu’est-ce que la grammaire ? » Il soutient que la réponse à cette question n’est pas facile, et fait appel à Claude Germain et Hubert Séguin qui dans leur ouvrage Le point sur la grammaire où ils disaient : « Faire le point sur la grammaire n’est pas une tâche aisée car il n’existe pas une mais plusieurs interprétations de ce qu’est la grammaire ». Pierre Martinez dans La didactique des langues étrangères renchérit : « Le rôle joué par la grammaire dans la didactique des langues est des plus controversés une raison tient sans doute au flou de sa définition, qui recouvre la description des règles de fonctionnement général d’une langue, ou un ensemble de prescriptions imposée Hus a ceux qui Parlent, ou encore le système des règles de L2 intériorisées par l’apprenant ».
Coste et Galisson dans leur Dictionnaire de didactique cité par Sandrine Aguerre en 2010 dans sa thèse « Centration sur l’apprentissage d’une langue étrangère, le français : grammaires et représentations métalinguistiques », soulignaient déjà que « ce mot très courant est délicat à définir parce que ses emplois sont aussi flous que multiples, surtout en méthodologie de l’enseignement des langues » (Coste et Galisson, 1976, p253).
LA GRAMMAIRE ENSEIGNEE EN CLASSE DE CM ET EN CLASSE DE SIXIEME
La grammaire scolaire correspond à un ensemble de connaissances grammaticales sur lequel on se base à l’école pour faire l’enseignement / apprentissage d’une langue. Elle se fait sur une conception de la langue qu’elle décrit et se construit sur des présupposés linguistiques. C’est par cette grammaire que l’élève parviendra à s’exprimer et à écrire correctement. La grammaire scolaire a pour but donc d’enseigner l’écrit et le parler. Elle cherche à modifier certaines habitudes des élèves et à leur en imposer d’autres. Sans doute, on ne peut pas ni parler ni écrire sans pour autant utiliser des mots. Ces mots forment ce que l’on appelle les parties du discours qui sont : le nom ou substantif, l’article ou déterminant (mais on préférera l’appellation d’article puisque « déterminant » est beaucoup plus vaste dans la mesure où des adjectifs peuvent se dénommer déterminant), l’adjectif, le verbe, l’adverbe, le pronom, la préposition, la conjonction et (l’interjection). Ces classes de mot font l’essentiel de l’enseignement de la grammaire scolaire. On les utilise soit pour faire des analyses nécessaires (analyse grammaticale et analyse logique) soit pour faire une conjugaison appropriée ou encore plus pour passer à des transformations adéquates. Cela se passe par le biais d’un enseignement déterminé qui sera à la mesure de décortiquer le fonctionnement de la langue ou la description du fonctionnement de la langue afin de pouvoir bien la maitriser. Donc la grammaire scolaire ne peut qu’être normative et descriptive.
Geneviève Petiot , (2000), dans Grammaire et Linguistique soutient que la grammaire dite « scolaire » est destinée à l’apprentissage par le plus grand nombre des fonctionnements de la langue. […] Elle a une double visée :
-celle, interne à la discipline, de faire acquérir des connaissances généralisables et applicables.
-celle, institutionnelle, de faire acquérir « un » français correcte, tant à l’oral qu’à l’écrit. A quoi s’ajoutent la lecture et l’écriture des textes, ainsi que la compréhension des textes littéraires.
L’idée d’une grammaire normative et descriptive prend alors sa place dans cette proposition faite par Geneviève puisqu’elle tient compte du fonctionnement de la langue. Cette grammaire scolaire va rendre compte de l’usage correct de la langue et veillera à ce que les élèves se débarrassent de toutes les tournures incongrues qu’ils produisent.
Franc Marchand, (1971) , dit : « l’enseignement de la grammaire comporte deux grands types d’exercices scolaires ; les premiers reposent sur l’analyse des formes correctes (on apprend des « règles morphologiques » ou « syntaxiques », les seconds sur la manipulation des règles de productions de phrases. Les premiers sont les analyses grammaticales et les analyses logiques ; les seconds sont les exercices de transformations, de substitutions, de contraires et de synonymes, de définition, etc. » .
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Table des matières
Introduction generale
PREMIERE PARTIE : L’enseignement de la grammaire francaise au cours moyen(cm) et en classe de sixieme
CHAPITRE I : Essai de definition des termes enseignement et grammaire
I.1.Definition du terme « enseignement »
I.2. Essai de definition de la grammaire
CHAPITRE II : La grammaire enseignee en classe de cm et en classe de sixieme
II.1. La grammaire enseignee en classe du cm
II.2. L’enseignement de la grammaire en classe de sixieme
CHAPITRE III : Etude comparative et critique des competences linguistiques enseignees au cm et en classe de sixieme
III.1. Etude comparative des competences linguistiques enseignees au cm et en sixieme
III.1.1. La notion de phrase
III.1.2. La notion de regle
III.2. Etude critique des competences linguistiques enseignees au cm et en 6e
III.2.1. Pourquoi la repetition des competences linguistiques acquises au cm et en classe de sixieme ?
III.2.2. L’inutilite de la repetition des competences linguistiques en sixieme
DEUXIEME PARTIE : Des strategies d’enseignement de la grammaire française
CHAPITRE I : Les conceptions dans l’enseignement/apprentissage de la grammaire
I.1. La conception traditionnelle de la grammaire
I.2. la conception dite nouvelle de la grammaire
I.3. La grammaire et la didactique
CHAPITRE II : La grammaire pedagogique et la grammaire linguistique
II.1. La grammaire pedagogique
II.2. La grammaire linguistique
CHAPITRE III : Quelle grammaire enseinger en classe de sixieme ?
III.1.La grammaire de phrase
III.2.La grammaire de texte
Conclusion generale
Bibliographie