L’enseignement catholique à Madagascar, une œuvre des missionnaires au 19e siècle

Tout au long de l’histoire de l’humanité, la société a mis en œuvre différents moyens pour assurer l’éducation de leurs membres et favoriser le passage d’un certain nombre de valeurs culturelles entre générations. L’école en est une parmi tant d’autres. L’histoire montre que chaque génération avait donné un sens à l’école mais le fondement reste le même. Il existe donc beaucoup de concepts, d’idées, de pratiques de l’éducation dès l’Antiquité. Ils évoluent à travers le temps. Sur ce point, les premiers systèmes d’éducation connus se développèrent dans les civilisations indienne et égyptienne à partir du 4e millénaire avant Jésus-Christ . Seuls les membres des castes élevées pouvaient recevoir une éducation intellectuelle et l’enseignement était confié aux autorités religieuses . C’est à partir du 8 e siècle avant Jésus Christ , dans la civilisation grecque, qu’un nouveau type d’enseignement fut ouvert à tous. De même, dans les écoles romaines, les professeurs fixèrent l’enseignement de la lecture, de l’écriture, de la grammaire, des connaissances générales , c’est là, une méthode qui demeure immuable jusqu’au 19e siècle et qui se regagne dans les pratiques scolaires au début du 20e siècle. À partir du 16e siècle, certains traits du modèle éducatif européen commencèrent à se propager en Afrique, en Asie et en Amérique, grâce notamment à l’initiative des religieux missionnaires et ce modèle a connu de l’expansion jusqu’au 20e siècle. Comme l’éducation est un système qui évolue, chaque membre de la société en reçoit une qui convient au développement de sa personne et ce, en tenant compte de son milieu, son origine et de son âge, comme le précise l’article 26 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) de 1948 qui annonce le droit à l’éducation pour tous et signale le droit des parents comme représentants de la personnalité de l’enfant.

L’avènement du christianisme au 19e siècle et l’enseignement catholique à Madagascar

Après plusieurs tentatives, l’évangélisation de Madagascar commence au début du 19e siècle. Ainsi, Madagascar devient-il le théâtre de l’installation étrangère à partir de cette période. Elle s’est faite parallèlement à l’ouverture de la Grande île au monde extérieur et à l’extension du royaume merina qui couvre les deux tiers du pays. Protestants et Catholiques faisaient de leur mieux pour séduire le pays par leur civilisation. Pour bien s’installer dans la Grande île, chacune de ces deux religions se servait d’une stratégie particulière mais les points communs étaient l’évangélisation et l’instruction. Ces influences étrangères, à divers titres avaient développé l’enseignement à Madagascar. Pour la mise en marche de leur stratégie, ils avaient beaucoup investi dans l’institution scolaire comme si c’était leur principal but.

La difficile implantation des missionnaires catholiques à Madagascar au 19e siècle

Si cette Ile Saint Laurent a été découverte par hasard par un capitaine Portugais connu sous l’appellation « Diego Diaz » au mois de mai 1500. C’était alors à partir de cette période que commençaient les tentatives des missionnaires catholiques de s’installer à Madagascar. Mais ces tentatives avaient toujours avortées à cause des difficultés d’installation et d’évangélisation qui n’avaient point gagné cette terre malgache. Voilà pourquoi, l’accès de l’évangélisation en milieu malgache est le fruit de longs et durs efforts tout au long des siècles. C’était au 19e siècle que s’entremêlaient la joie et l’amertume, chez les missionnaires catholiques, sur l’implantation du catholicisme avant son installation définitive au cœur de la Terre malgache.

Un premier essai infructueux

Comme Radama Ier, Roi de Madagascar voulait des instituteurs et des artisans très habiles, il voulait pareillement à son peuple de bons ouvriers en même temps que de bons chrétiens. Or le 19 août 1820, des missionnaires catholiques en la personne de Monseigneur Pastre et Monseigneur Paquiet ont maintes fois proposé leur collaboration à Radama I, et maintes fois, ces propositions ont été rejetées. Rappelons qu’à la même époque, les missionnaires britanniques étaient déjà en accord avec Radama Ier et ceux-ci voulaient détenir le monopole de l’évangélisation de Madagascar, ce qui poussait le Roi malgache à rejeter la demande de Mgr Pastre. Cette fois-ci, la mission catholique était encore mise à l’écart de la Grande île. De plus, ce Roi se moquait bien de la religion. Il disait en effet que les religions n’étaient que « des institutions politiques, propres à conduire les enfants de tous les âges » . A cela s’ajoutait aussi Jean-René le chef de Tamatave qui disait que « les Anglais, eux, font de riches présents, mais que ceux des Français sont un objet de risée à la cour de Radama » .

Le deuxième essai avec Monseigneur Henri Solages

L’on se souvient du refus que Radama Ier avait opposé à la demande de Mgr Pastre, pour se rendre à Antananarivo. Il n’était pas suffisant pour décourager les catholiques qui se montraient encore plus patients et plus courageux. Ainsi, débarquant à Tamatave le 17 juillet 1832, Monseigneur Henri Solages, préfet apostolique de Bourbon essayait de monter Antananarivo. Il écrivait à la reine Ranavalona Ière le 8 décembre 1832 mais sa tentative avait encore échoué car cette dernière était très méfiante vis-à-vis de l’installation étrangère dans la Grande île. Il tentait d’avancer sur la côte Est, mais, il était empêché de poursuivre sa route. A toutes ces difficultés rencontrées par Mgr Solages, s’ajoutait le fait que les missionnaires protestants de Tananarive, informés du projet de ce catholique français n’avaient pas raté l’occasion d’y porter un coup. Ils écrivaient à la Reine une lettre pour empêcher les missionnaires catholiques de venir à Antananarivo. Comme avec Mgr Pastre, la mission catholique fut de nouveau interdite. L’histoire tournait au tragique pour Mgr Solages. Suite aux épreuves qu’il subissait, ce missionnaire de surcroît affaibli par la fièvre, mourut misérablement le 8 décembre 1832 dans l’attente d’une autorisation favorable de Ranavalona Ière.

Le Révérend Père Pierre Dalmond à Sainte-Marie

Après la mort de Mgr Solages, le Père Dalmond, son ami restait fidèle au projet de celui-ci sur l’évangélisation de Madagascar. Il voulait entrer en Imerina mais c’était toujours contesté.

Il entreprit de poursuivre l’évangélisation à Sainte Marie le 16 juillet 1837. Là où M. Mandritsara le reçut à bras ouverts. Dès son arrivée, il se mettait en contact avec les autochtones et commençait à les enseigner le catéchèse, d’où la naissance de la première église catholique de Madagascar. Il admettait déjà 50 adultes au baptême 3 mois après son arrivée. En 1838 , après avoir fait quelques mois de repos à la Réunion, il revint à Sainte Marie où il était très heureux d’avoir retrouvé ses apprentis qui étaient déjà en progrès et dynamiques vis-à-vis de la religion catholique. C’est la raison pour laquelle, il avait bâti deux églises en matériaux locaux, l’une chez l’ancien roi de Tintingue à Vatolava, l’autre chez Volamiam à Ambodinosy. A son départ, au bout de sept mois, il laissait à Sainte-Marie cinq cent quatre chrétiens. Il avait encore fait un troisième voyage toujours à cette Petite île, le 25 avril 1839. Ses chrétiens l’attendaient toujours et manifestaient une certaine persévérance. Quand il retourna à Bourbon en décembre 1839, il enregistrait quatre cent cinquante nouveaux baptêmes. Pourtant jusqu’à ce dernier voyage, il n’était pas encore question d’école.

Le catholicisme à Nosy Be

Si les missionnaires de la LMS étaient considérés comme les représentants des intérêts britanniques dans le royaume Merina, les missionnaires français représentaient ceux de la France, mais dans d’autres royaumes. Ainsi, le Père Dalmond, dans le cadre des relations franco-malgache, était envoyé avec M. Passot à l’île de Nosy-be dont les princes désiraient la protection française. Embarqué le 10 janvier 1840, il arriva à la fin de ce même mois. Plusieurs souverains se partageaient la Petite île où la reine du Boina Tsiomeko était la principale souveraine. Elle accueillit bien le Père Dalmond mais elle ne s’intéressait guère à la religion catholique. Pourtant ces différents souverains éprouvaient leur désir de s’instruire. Ils construisaient une case dans laquelle le Père Dalmond s’installa également, d’où l’ouverture de la première école missionnaire catholique. Il est à noter que Père Dalmond en profitait pour répandre le catholicisme peu à peu dans les Petites îles de Nosy Be bien qu’il s’y heurtât l’influence musulmane. Cette fois-ci, il ne faisait aucun baptême malgré la présence d’une cinquantaine d’adultes: « Je ne fis pas de baptême » note-t-il tristement. Il quittait Nosy Be en octobre 1840.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Chapitre I : L’enseignement catholique à Madagascar, une œuvre des missionnaires au 19e siècle
I. L’avènement du christianisme au 19e siècle et l’enseignement catholique à Madagascar
A. La difficile implantation des missionnaires catholiques à Madagascar au 19e siècle
1. Un premier essai infructueux
2. Le deuxième essai avec Monseigneur Henri Solages
3. Le Révérend Père Dalmond à Sainte Marie
4. Le catholicisme à Nosy Be
B. Les missionnaires Jésuites à Madagascar
1. La mise en place du jalon de la mission catholique à l’intérieur de la Grande île
2. La situation de la mission catholique après la mort de Radama II
3. La poursuite de l’expansion catholique
C. L’implantation de la première école catholique à Madagascar au 19 e siècle
1. L’enseignement, un début laborieux
2. Les méthodes d’éducation
3. Les outils d’éducation scolaire
D. Les œuvres scolaires catholiques en Imerina
1. La situation scolaire catholique tout au long du 19e siècle
2. L’expansion scolaire catholique à l’échelle nationale
II. La place de l’église et de l’école catholique dans la société malgache
A. Au temps des missionnaires
B. Les caractéristiques de l’enseignement et de l’éducation catholique au temps des missionnaires
C. La période post-missionnaire
D. La mission de l’enseignement catholique
1. L’identité de l’école catholique
2. La mission de l’école catholique selon le Concile Vatican II
3. Les finalités de l’enseignement de l’école catholique
E. Les moyens mis en œuvre
1. Les moyens financiers
a. L’apport de l’église catholique
b. L’apport de l’Etat et des collectivités territoriales
c. L’apport des parents d’élèves
2. Les moyens matériels
a. Les bâtiments
b. Les mobiliers, les matériels pédagogiques et didactiques
3. Les ressources humaines
a. Les enseignants
b. Le personnel administratif et technique
c. Les élèves
Chapitre II : Organisation générale du système éducatif malgache
I. Les origines de l’enseignement à Madagascar
A. L’ouverture des premières écoles publiques malgaches
B. Les caractéristiques de l’enseignement sous le Royaume merina
C. Aperçu sur le système éducatif malgache depuis la colonisation jusqu’à nos jours
II. L’organisation générale du système d’éducation, d’enseignement et de formation à Madagascar
A. Les écoles publiques
B. Les écoles privées
1. Les écoles privées non confessionnelles
2. Les écoles privées confessionnelles
C. Généralité sur les écoles privées catholiques
1. L’école confessionnelle diocésaine
2. L’école confessionnelle paroissiale
3. L’école confessionnelle congréganiste
CONCLUSION GENERALE

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