L’ENDOSCOPIE DIGESTIVE HAUTE
Organisation d’une unité d’endoscopie digestive selon les normes et les recommandations internationales
L’unité d’endoscopie est loin d’être uniforme compte tenu des différentes modalités de réalisations (en cabinet, en centre hospitalier universitaire, en centre hospitalier régional, en centre autonome).
En janvier 2003, le comité d’évaluation technologique de la société française d’endoscopie digestive (SFED) a publié des recommandations pour essayer d’uniformiser ces unités d’endoscopie et en particulier le plateau technique d’endoscopique digestive .
L’aménagement du centre d’endoscopie répond à plusieurs objectifs:
Donner aux malades les meilleures conditions de sécurité et de confort.
Permettre aux médecins et aux infirmières de travailler en toute sécurité avec une efficacité optimale.
Assurer une bonne maintenance du matériel grâce à des locaux bien adaptés : nettoyage, désinfection, stérilisation, entretien, stockage….
L’organisation doit être adaptée à la prise en charge des malades externes, des malades hospitalisés et également des malades non transportables.
Dans une organisation idéale, l’endoscopie digestive devrait être au mieux réalisée dans des centres d’endoscopies autonomes et dédiés, donc configurés expressément pour l’endoscopie, au mieux hors bloc opératoire, ou dans l’enceinte d’un bloc opérateur mais dans une structure dédiée uniquement aux explorations et traitements endoscopiques.
L’idéal serait la réalisation d’un site d’endoscopie « autonomisés » allant du secrétariat à la salle de repos en passant par la salle de réveil, tout ceci avec le personnel adéquat.
Endoscopie œsogastroduodénale
Les vidéo-endoscopes utilisés en routine ont un diamètre inférieur à 10mm avec un canal opérateur de 2,8mm.
Il peut être aussi utile de disposer des endoscopes suivants :
Endoscopes à gros canal opérateur pour les hémorragies digestives et les dilatations avec ballons, supérieur à 18 mm de diamètre.
Endoscope à double canal opérateur pour les macro-biopsies et la mucosectomie.
Endoscope à zoom électronique (utile pour les diagnostics différentiels).
Endoscope à zoom optique (utile pour l’étude et le suivi des dysplasies et des EBO).
Naso-vidéo-endoscope pour le franchissement des sténoses .
Pour manier un endoscope, la main gauche contrôle le béquillage haut/bas, les boutons d’insufflation, de lavage, d’aspiration, tandis que la main droite permet la progression, le retrait et les rotations de l’endoscope ainsi que le béquillage droit/gauche.
L’endoscopie est réalisée chez un patient à jeûn depuis 6 heures, n’ayant pas fumé, installé en décubitus latéral gauche, ceinture desserrée, dentier, lunettes et lentilles de contact retirés, avec la tête en légère flexion antérieure, l’infirmière la tenant de sa main gauche et tenant le cale-dent avec sa main droite.
Vidéo-capsule endoscopique pour exploration du grêle
Cette technique repose sur une capsule de 1,1 cm x 2,6 cm renfermant 3 éléments: une puce électronique qui fournie l’image, un système ASIC (application specific integrale circuit) qui permet l’intégration d’un transmetteur vidéo et un éclairage puissant miniaturisé.
Le champ de vision obtenu est de 140° ; lestée, elle garde une orientation verticale tout le long de son trajet intestinal avant d’être éliminée dans les selles dans les 24 à 48 heures; du fait de ce mode d’élimination, la capsule est donc à usage unique.
Le dispositif est complété par un ensemble de capteurs placés sur l’abdomen qui capteront les signaux envoyés par la capsule.
Le patient, à jeun 12 heures avant le début de l’examen, ingère la capsule; il porte au niveau de la ceinture 5 batteries et d’un boitier d’enregistrement ; ainsi le patient est libre de ses mouvements. La nécessité d’une préparation n’est pas établie : aux états unis, elle est fréquemment utilisée sans préparation alors quant Europe, une préparation de type colique est préférée pour obtenir une vision plus claire.
Aspect macroscopique normal du tube digestif
Œsophage
A l’endoscopie, l’œsophage se présente comme un tube qui s’étend de l’orifice supérieur (bouche de Killan) jusqu’au cardia; les autres points de repère importants sont l’empreinte aortique et la ligne Z.
La lumière de la partie cervicale est collabée (mais peut être distendue par l’insufflation d’air). La lumière de la partie thoracique est ouverte pendant l’inspiration et fermée à l’expiration. A 25 cm de l’arcade dentaire, la lumière est rétrécie par l’empreinte aortique ; en aval de ce rétrécissement, on voit des empreintes rythmiques passives dues à l’activité cardiaque et respiratoire.
Au niveau de l’orifice œsophagien du diaphragme, on ne voit pas d’ouverture inspiratoire de la lumière ; c’est dans cette « zone à haute pression », généralement à la partie inferieure que se trouve la transition entre l’épithélium œsophagien pavimenteux et l’épithélium gastrique cylindrique (ligne Z), reconnaissable au changement de la couleur de la muqueuse : jusque-là rose pâle, elle devient rose-rougeâtre.
Le cardia est la zone de transition entre l’œsophage et l’estomac. Physiologiquement, la salive est souvent présente dans la partie cervicale et thoracique de l’œsophage.
Les colorations vitales et leur apport
Les colorations vitales sont utilisées pour mettre en évidence des lésions muqueuses invisibles en endoscopie standard et permettent ainsi d’améliorer le rendement de l’endoscopie à but diagnostic. Elles peuvent réagir avec la muqueuse digestive de trois façons : soit en tapissant la paroi pour donner, par contraste, une accentuation du relief (exemple : l’indigo Bilan d’activité de l’unité d’endoscopie digestive du service d’hépato-gastro-entérologie du CHU Med de 2004 à 2008 carmin); soit en étant absorbé par certaines cellules épithéliales; (exemple : bleu de méthylène lorsqu’il est instillé dans le duodénum ou le jéjunum proximal);soit en réagissant, après leur absorption, avec certains constituants de la cellule (exemples :le lugol qui réagit avec le glycogène des épithéliums malphigiens et le bleu de toluidine qui réagit avec les acides nucléiques des noyaux cellulaires).
Un certain nombre de mesure doivent être prises quel que soit le colorant utilisé : nettoyage préalable atraumatique des cavités digestives pour éliminer les résidus alimentaires, assèchement de la muqueuse et enfin lavage pour éliminer l’excès de colorant. Le colorant absorbé ou fixé n’est pas éliminé après lavage de la muqueuse.
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Table des matières
MATERIEL ET METHODE
I-Matériel
II-Méthode
1- Les gestes
2-Exploitation
RESULTATS
I-REPARTITION DE L’ACTIVITE DE L’UNITE D’ENDOSCOPIE DE CHU MED VI
II-DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES DE L’ENDOSCOPIE DIGESTIVE HAUTE ET LA COLOSCOPIE
1-Répartition selon l’âge
2-Répartition selon le sexe
3-Répartition selon le but de l’endoscopie
III-DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES DE LA PROCTOLOGIE
1- Selon l’âge
2- Selon le sexe
IV-RESULTATS DE L’ENDOSCOPIE DIGESTIVE HAUTE
1-Données démographiques
1-1-Répartition des cas selon l’âge
1-2-Répartition des cas selon le sexe
2-Motifs de consultation
3-Type de lésion retrouvé à l’exploration
4-But de la FOGD
V-RESULTATS DE LA COLOSCOPIE
1-Données démographiques
1-1-Répartition des cas selon l’âge
1-2– Répartition des cas selon le sexe
2–Motifs de consultation
3– Type de lésion retrouvé à l’exploration
4-But de la coloscopie
VI-RESULTATS DE LA PROCTOLOGIE
1-Selon l’âge
2-Selon le sexe
3-Motif de consultation
4-Type de lésion retrouvée à l’exploration
DISCUSSION
I-ORGANISATION D’UNE UNITE D’ENDOSCOPIE DIGESTIVE
1-Organisation d’une unité d’endoscopie digestive selon les normes et les recommandations internationales
1-1 Les locaux
a-Les salles d’endoscopie
b-Salle de réveil/ salle de repos
c-Local de désinfection
d-Local de stockage des endoscopes
e-Locaux dédiés aux patients
f-Bureaux médicaux
g-Accueil et secrétariat
1-2 Le matériel
a-Les endoscopes
b-Le matériel d’instrumentation
1-3 Le personnel médical et paramédical
a-L’endoscopiste
b-L’aide-endoscopiste
c-Le secrétariat médical
2-Comparaison de notre unité d’endoscopie aux normes internationales concernant l’organisation d’une unité d’endoscopie
II-ANATOMIE DE L’ENDOSCOPE
III-LES DIFFERENTS TYPES D’ENDOSCOPES
1-Endoscope œsogastroduodénale
2-Coloscope
3-Entéroscope à double ballon
4-Coloscope à double ballon
5-Echo-endoscope
6-Vidéo-capsule endoscopique
6-1 Vidéo-capsule endoscopique pour exploration du grêle
6-2 Vidéo-endoscopie colique
IV-ENDOSCOPIE ET DIAGNOSTIC
1-Préparation et condition avant l’endoscopie
1-1 Préparation pour toute endoscopie
a-Prophylaxie de l’endocardite infectieuse
b-Gestion des traitements pris par les patients avant l’exploration
c-L’anesthésie
1-2 Préparation spécifique à l’endoscopie digestive haute
1-3 Préparation spécifique pour une coloscopie
1-4 Préparation spécifique pour une rectosigmoïdoscopie
1-5 Préparation spécifique pour une entéroscopie
2-Aspect macroscopique normal du tube digestif
2-1 Œsophage
2-2 Estomac
2-3 Duodénum
2-4 Colon et rectum
3-Anomalies macroscopiques pouvant être observées à l’endoscopie
3-1 Anomalies de la lumière
3-2 Anomalies du contenu
3-3 Anomalies de la paroi
3-4 Anomalies du péristaltisme
3-5 Anomalies de la muqueuse
3-6 Anomalies des sphincters
4-Les colorations vitales et leur apport
5-Les biopsies
6- Intérêt, limites, contre indications et complications des différents types d’endoscopie
6-1 Endoscopie œsogastroduodénale
6-2 Coloscopie
6-3 Entéroscopie à double ballon
6-4 Echo-endoscopie
6-5 Vidéo-capsule endoscopique
V-ENDOSCOPIE ET THERAPEUTIQUE
1-Traitement hémostatique
1-1 Prise en charge des hémorragies digestives
1-2-L’hémostase endoscopique
a-Les injections sclérosantes
b-Les méthodes thermiques
b-1 La photocoagulation laser
b-2 L’électrocoagulation
b-3 L’électrocoagulation au plasma d’Argon
b-4 Les méthodes de thermocoagulation
c-Les méthodes topiques : Les colles biologiques
d-les méthodes mécaniques
d-1-L’Hemoclip
d-2-Ligatures élastiques et les anses miniloop
1-3 Indications des méthodes hémostatiques en fonction de la pathologie
a-Les hémorragies digestives hautes liées à une hypertension portale
b-hémorragies d’origine ulcéreuse
c-Pathologie vasculaire
d-Hémorragies dues au syndrome de Mallory Weiss
e-Hémorragies dues aux pathologies tumorales
f-Les hémorragies d’origine iatrogène
2-Traitement des sténoses
2-1 Les dilatations instrumentales du tube digestif
2-2 Les prothèses œsophagiennes, duodénales et colorectales
a-Prothèses œsophagiennes
b-Prothèses duodénales
c-Prothèses colorectales
3-Résection tumorale
3-1 La mucosectomie
3-2 La polypectomie endoscopique
3-3 La dissection sous-muqueuse endoscopique
4-Echo-endoscopie interventionnelle
4-1 Bloc cœliaque écho-endoscopiquement guidé
4-2 Bloc pelvien hypogastrique supérieur
4-3 Drainage des pseudo-kystes pancréatiques
4-4 Drainage des abcés pelviens
4-5 Anastomose bilio-digestive par écho-endoscopie
5- La cholangio-pancréatographie rétrograde endoscopique et la sphinctérotomie endoscopique
6-Prise en charge en urgence des obstructions gastro-intestinales
6-1 Syndrome d’Olgivie
6-2 Occlusion par stangulation : volvulus
3-Occlusion par obstruction : cancer
VI-COMPARAISON DE NOS RESULTATS DE L’ENDOSCOPIE DIGESTIVE HAUTE ET LA COLOSCOPIE A LA LITTERATURE
1-Comparaison de nos résultats d’EDH à la littérature
1-1Description des enquêtes prise comme référence
1-2 Comparaison des données épidémiologiques
1-3 Comparaison des motifs de demande
1-4 Comparaison des résultats des EDH
2-Comparaison de nos résultats de coloscopie à la littérature
2-1Description de l’enquête prospective nationale sur la pratique de l’endoscopie digestive basse en 2000
2-2 Comparaison des données épidémiologiques
2-3 Comparaison des motifs de demande
2-4 Comparaison des buts des coloscopies
2-5 Comparaison des résultats des coloscopies
CONCLUSION
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