L’éligibilité des ménages aux différents dispositifs d’aides

Carte interactive : outil d’aide à la compréhension du quartier d’étude

   L’enquête terrain a permis de s’imprégner de l’atmosphère de Dagoni. Des photographies de l’environnement du quartier ont été prises permettant ainsi de visionner l’ambiance du site. Une carte interactive est proposée afin de géolocaliser ces photographies et de compléter le rapport par un support visuel. Cette carte est divisée en 20 couches présentant des photographies et texte explicatif sur le contexte ou la définition de l’élément. Les thèmes abordés sont les suivants :
▪ Les superstructures :
▫ Les établissements de loisir, d’éveil et de formation : foyer
▫ Les établissements de cultes : mosquées et école coranique
▫ Magasins de vente : épiceries, magasin de meuble, boulangerie, restaurant, point de vente de poisson et magasin de cosmétique
▫ Artisans : ébéniste et mécanicien
▪ Les espaces publics formels
▪ Les espaces publics informels
▪ Le diachronique : localisation de photographies historiques datant de 1992
▪ La ravine
▪ Les mobiliers urbains formels et informels
▪ Les déchets : ordures ménagères, déchets verts, ferrailles, électro ménagers et points de collectes

Occupation du sol

   Le village de Majicavo-Koropa situé dans la commune de Koungou se constitue d’un village historique : Dagoni, bâti dans les années 70. Avant cela, le village était non urbanisé comme le montre la photographie aérienne de 1950-1965. À l’origine, le village correspondait à un groupe familial. Il constituait le cadre de la vie sociale, religieuse et politique et possédait une entité indépendante. Il fonctionnait à l’entraide et bénéficiait des terres cultivables et résidentielles. Deux mosquées se sont implantées au village de Dagoni, une au Nord-Est le long de la digue en pierre et la mosquée du Vendredi au Sud-Ouest en limite de la nationale près du pont enjambant la ravine. L’islam est fortement présent dans la vie mahoraise. Il fixe les modalités de comportement de l’individu au sein d’un groupe (Richter,2005). Les villageois ont ainsi cotisés pour la construction et l’entretien de ces mosquées. Le village mahorais n’a pas de centre. « L’orientation des cases ne tient pas compte des conditions climatiques contrairement aux mosquées qui sont orientées vers la Mecque ». Les maisons avoisinant la mosquée abritaient généralement les familles nobles ou les familles des fondateurs du village. Chaque espace du village est disposé à une catégorie de personne précise. L’espace de l’homme est celui de la rue, des places, de la mosquée… L’espace de la femme est celui des venelles semi-publiques et du marché et l’espace des enfants celui de la rue. Les équipements publics sont quasi inexistants. Les commerçants et artisans sont peu nombreux et ne possèdent pas d’emplacement privilégié (Richter,2005). À la suite de son développement, en 1989, Dagoni était reconnu comme grand village en expansion. Cependant, le manque d’aménagement était d’autant ressenti par la population que le village s’était étendu rapidement et anarchiquement.

Développement foncier

   Au sein de la société mahoraise, la propriété des terres est une notion fondamentale et même vitale. Tout mahorais natif d’un village a droit à un terrain dans son village de naissance. Pour comprendre la situation foncière à Mayotte, il est alors important de connaître l’organisation de la société mahoraise. Contrairement aux terrains agricoles qui sont transmis de père en fils, la propriété de la terre servant de support de maison est transmise de mère en fille. C’est ainsi que l’homme habitera dans la maison de son épouse, construite par le père de celle-ci et située sur un terrain appartenant à la mère de son épouse dans le village de naissance de cette dernière (Richter,2005). Les accords de propriété se sont faits par voie orale. Les habitants ont alors un droit coutumier et non un droit juridique de propriété. Ce qui explique que le périmètre d’étude situé en zone Urbaine ne comportait aucune propriété privée. L’ensemble des terrains appartenait à la Communauté territoriale de Mayotte, commune de Koungou (Cabinet d’architecture et d’urbanisme,1992).

Aspect bâti

  Les bâtiments présents sur Dagoni dans les années 80-90 étaient essentiellement des cases typiques de l’architecture mahoraise. Le quartier se composait également de bangas qui correspondaient à des petites maisons construites par les garçons mahorais à leur puberté. Cette construction symbolise le passage à l’indépendance et constitue les prémices de l’extension du village. Cet ancien village constitué de quartiers peu denses possédait alors tous les types de cases (dures, traditionnelles et bangas). La plupart des cases se construisaient en “dur” avec le principe du shanza (parcelle clôturée dans son intégralité) représentant l’organisation traditionnelle de la parcelle familiale. Sur le shanza on retrouvait la case située en bordure de parcelle donnant sur la rue (la nyumba), deux entrées dans l’espace familial, une donnant directement sur le shanza, l’autre dans la case, et un certain nombre d’éléments qui s’organisait dans l’espace ouvert du shanza (Grisot, 2004). L’habitat traditionnel mahorais, le nyumba-shanza, traduisait les rapports sociaux qui règlent la vie du village et celle de la famille. Cet élément présent il y a une vingtaine d’année, est aujourd’hui en voie de disparition à Mayotte sous l’effet des transformations sociétales et de la forte pression démographique (Naturalistes, no date). Le quartier comprenait en 1992 un total de 203 habitations avec 10 % de cases SIM, 56% de cases traditionnelles et 34% de cases parpaing.

Le foncier

   Des propriétaires sans titre juridique de propriété Sur Dagoni, le foncier appartient essentiellement à l’Etat, et au département. En effet, la situation géographique de Dagoni justifie le nombre important de parcelle appartenant à l’Etat. Une grande part du quartier fait partie des 50 pas géométriques naturels des outre-mer. Très peu de parcelles sont privées. Cependant 50% des enquêtés (échantillon 1) se déclarent propriétaires de leur terrain ainsi que de leur logement. Les accords de propriété se sont faits par voie orale et seulement 17% des  personnes se déclarant propriétaires possède un titre juridique de propriété. Ceci reflète la complexité du foncier qui perdure à l’échelle de Mayotte.

Le rapport à l’emploi selon le titre d’occupation

   Parmi les habitants possédant une carte de résidant, 25% ont un emploi stable, 25% sont inactifs et 50% sont retraités (échantillon 2). Parmi les habitants qui possèdent une carte de séjour, 31% ont un emploi stable, 17% ont un emploi précaire et 24% sont demandeurs d’emploi sans ressource. Parmi les habitants possédant une carte d’identité, 55% ont un emploi stable et 14% sont inactifs. Parmi les habitants qui sont en demande de titre d’occupation, 43% sont inactifs, 29% ont un emploi précaire et 29% sont demandeurs d’emploi sans ressource. Concernant les personnes en situation irrégulière, 40% ont un emploi précaire et le reste sont demandeurs d’emploi et inactifs. Les occupants sans droit ni titre ne peuvent pas avoir un emploi stable, ils exercent donc des emplois non déclarés afin de subvenir à leurs besoins.

Des problèmes omniprésents

Plusieurs problèmes majeurs sont présents à Dagoni (échantillon 1).
▪ 20% des ménages interrogés trouvent qu’il y a un manque considérable d’équipements médicaux (pharmacies et médecins).
▪ La gestion des déchets est une problématique majeure au sein du quartier. 18% des ménages ont conscience que la gestion des déchets est mauvaise.
▪ Le manque de commerce de proximité comme des guichets automatiques bancaires par exemple, pose problème à 17% des ménages.
▪ La majorité des enfants joue dans les rues car il n’y a pas d’espaces publics comme des aires de jeux. Cela entraîne une certaine insécurité pour ces enfants.
▪ La sécurité est aussi un problème qui touche beaucoup d’habitants au sein du quartier. En effet, 40% des ménages enquêtés ont subi des cambriolages.
La présence de catastrophes naturelles au sein du quartier n’a pas été remarquée par des habitants. Les tremblements de terre sont ressentis par tous les habitants mais cela n’impact pas leur cadre de vie en terme général. Les personnes résidant en bord de mer ainsi qu’aux abords de la ravine n’ont jamais vécu d’inondation, même ceux y résidant depuis de nombreuses années.

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Table des matières

1 Présentation de l’étude
1.1 Carte interactive : outil d’aide à la compréhension du quartier d’étude
2 Situation géographique du site
3 Organigramme fonctionnel
4 Calendrier de l’étude
5 Diagnostic diachronique : Dagoni, un ancien quartier de pêcheur
5.1 Occupation du sol
5.2 Développement foncier
5.3 Aspect bâti
5.4 Réseaux divers
5.5 Aspect pédologique
5.6 Aspect socio-économique
5.7 Remarques générales
6 Diagnostic social : une mixité culturelle dans un quartier familial
6.1. Méthodologie
6.1.1 Présentation
6.1.2 Collecte des données
6.1.3 Outils
6.2. Analyse des résultats
6.2.1 Les données générales
6.2.2 Le foncier
6.2.3 Les ménages
6.2.4 Les situations au regard de l’emploi
6.2.5 La vie sociale
6.2.6 La vie citoyenne
6.2.7 L’accès à la culture, aux loisirs, aux sports et aux soins
6.2.8 L’habitat
6.2.9 Les budgets des familles
6.2.10 La mobilité
6.2.11 Les cinq défauts graves
6.2.12 L’éligibilité des ménages aux différents dispositifs d’aides
6.2.13 Les différents profils de l’enquête sociale
7 Diagnostic urbain : un tissu urbain dense et varié
7.1 Méthodologie
7.2 L’aspect structurel des habitations
7.2.1 Typologie des constructions
7.2.2 Type de toiture
7.2.3 Analyse sur l’état structurel
7.2.4 Insalubrité des constructions
7.2.5 Organisation urbaine de l’habitat
7.2.6 Vulnérabilité aux risques naturels
7.2.7 Synthèse
7.3 Les espaces publics
7.3.1 Espaces publics formels
7.3.2 Espaces publics informels
7.4 Les superstructures
7.4.1 Activités économiques
7.4.2 Etablissement de culte
7.4.3 Etablissement loisir/formation
7.5 La voirie
7.5.1 L’accès aux urgences
7.5.2 L’état de la voirie
7.5.3 Les caniveaux
7.5.4 Les trottoirs
7.5.5 Le stationnement
7.5.6 Les déplacements
7.6 Les réseaux divers
8 Diagnostic environnemental : un quartier sujet à des risques
8.1 Le relief
8.2 Les risques sanitaires
8.3 Les aléas naturels de Koungou
9 Enjeux et préconisations : pour une cohésion urbaine et sociale
9.1 Analyse FFOM
9.2 Tableau des enjeux
9.3 Classement des préconisations
9.4 Proposition de projets
8.4.1 Localisation des projets
Conclusion

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