Reproduction : accouplement : les escargots matures sont généralement bordés
Dans la nature, ils sont alors âgés de 2 à 3 ans. En ce qui concerne Helix aspersa, deux escargots s’accouplent tête-bêche, le pénis de chacun pénétrant dans le vagin de l’autre. Les spermatozoïdes sont alors émis sous forme d’un long filament : le spermatophore.
L’accouplement dure de 10 à 12h. Suivant les régions, les escargots s’accouplent durant toute la période d’activité avec une périodicité bien définie ; ce qui synchronise les individus. ponte : l’intervalle entre l’accouplement et la ponte est variable.
En conditions constantes de température et d’hygrométrie (20° C et 85% ) les durées moyennes sont de 10 à 15 jours. Pour pondre, l’escargot creuse dans la terre ou le sable un «nid de ponte », la ponte dure 12 à 48 heures. Généralement, chez un animal en ponte, seule la coquille est visible, le reste du corps (le pied) est à l’intérieur du nid. Les oeufs, petites sphères blanches de 4 mm de 25 diamètre et pesant 30 à 40 mg, sont émis un à un par l’orifice génital. Un escargot pond en moyenne 120 oeufs par ponte. incubation-éclosion : après la ponte, dès les premiers jours d’incubation, l’embryon élabore une coquille protéique qui se calcifie au cours de son développement.
En conditions naturelles, la durée d’incubation varie de 15 à 30 jours. Il se libère par rupture de la membrane externe de l’oeuf qu’il consomme. Le nouveau-né va séjourner dans le «nid de ponte » de 6 à 10 jours ; puis il remonte jusqu’à la surface du sol. Il pèse alors de 10 à 40 mg, mesure 2 à 4 mm de diamètre, il est apte à se nourrir. On peut souligner l’importance de la lumière, l’hygrométrie et la température dans le déterminisme de la reproduction ainsi que la nécessité d’une hibernation suffisante préalable.
Acarien ectoparasite : Riccardoella limacum
Cet acarien fut longtemps considéré commensal des mollusques terrestres. Mais BAKER (3) en 1970 montre très clairement son caractère de parasite. De couleur blanche, mesurant moins de 1 mm, il est visible sur le pied de l’escargot et peut également se rencontrer à l’intérieur de la cavité palléale. Il s’alimente d’hémolymphe qu’il obtient en produisant un tube d’alimentation ou « stylostome » dans les tissus de l’hôte, à la manière de Thrombicula autumnalis, ce qui affaiblit l’animal . Riccardoella limacum peut accomplir la totalité de son cycle sur le même individu, mais il peut aussi passer d’un escargot à un autre (infestation par contact). Cet acarien peut entraîner chez des juvéniles un retard de croissance en relation avec le taux d’infestation, mais n’entraîne pas la mort.
Nématodes à adultes parasites
Angiostoma aspersae (Famille des Angiostomatidae) se rencontre à l’état adulte dans la cavité palléale de l’escargot. C’est un ver de grande taille (>2 mm). Les femelles libèrent des L1 dans le mucus de l’hôte ; la larve va infester un nouvel escargot en se plaçant entre la coquille et le manteau ; elle passe en 5 jours au stade L2 puis au stade L3. Celui-ci est le stade de migration vers la cavité palléale où il évoluera vers le stade adulte.
La période prépatente est d’environ 1 mois chez Helix aspersa. L’infestation prédomine chez les escargots adultes, mais il est généralement admis que l’impact de ce parasite sur la croissance et la mortalité est vraisemblablement nul. Par contre, un genre voisin, Angiostoma helicis, localisé dans l’appareil génital de l’escargot influe sur la croissance et la fertilité. Nemhelix bakeri (Famille des Cosmocercidae) est un parasite strict de l’appareil génital du « Petit-gris ».
Il est de grande taille et ne possède pas de phase libre. Les adultes pondent des oeufs qui évoluent de L1 à L4 puis en adultes tout en restant dans l’appareil génital. Les parasites ne sont pas résistants dans le milieu extérieur et se retrouvent dans les spermatophores au moment de la reproduction. La transmission se fait horizontalement lors de l’accouplement, mais pas verticalement (pontes indemnes). Ce parasite entraîne une baisse de la fécondité. La seule maladie épizootique décrite chez Helix aspersa l’a été en 1964 (16)Lors de sa survenue dans le Vaucluse, le taux de mortalité a atteint 70%.
Les escargots infectés se rassemblent en grand nombre autour des mangeoires et sous les abris. Ils se rétractent dans leur coquille mais ne sécrètent pas le mucus qui assure la fermeture de l’orifice comme le font les animaux sains quand ils sont au repos. Un liquide verdâtre et mucopurulent d’odeur désagréable apparaît autour de la coquille. Ce liquide correspond à des putréfactions réalisées par Pseudomonas aeruginosa. Sous d’autres formes, la mortalité est plus sporadique et se traduit avant tout par une perte de réflexes, la région céphalique est tuméfiée, les tentacules oculaires non rétractés et le pore génital est dilaté : l’escargot se paralyse et meurt.
Il semblerait que Pseudomonas aeruginosa exerce son pouvoir pathogène lorsque les conditions climatiques et d’entretien sont mauvaises. L’affection primaire serait localisée à l’intestin où s’accumule les bactéries. Les cellules de l’épithélium intestinal sont lésées et se détachent alors qu’elles renferment de nombreuses bactéries. Il en résulte une colonisation des cellules proches de l’intestin puis des autres tissus de l’hémolymphe. 56 Les prélèvements réalisés dans cet élevage ont permis la culture et l’isolement de Pseudomonas aeruginosa. La reproduction expérimentale est positive après inoculation mais son évolution est lente.
En outre, l’ingestion de son souillé n’entraîne pas nécessairement l’infection. Dans ce dernier cas, le taux d’infection serait supérieur dans les élevages où règnent une température et une hygrométrie trop élevées. Ce qui a conduit à écrire qu’il s’agit d’un agent pathogène facultatif qui vit dans le tube digestif des escargots et peut se multiplier anormalement sous l’influence de mauvaises conditions d’élevage.
Aéromonoses
Une vague de mortalité a été rapportée au sein des élevages hélicicoles français durant l’été 1994. Le tableau clinique est proche de celui évoqué lors des épidémies due à Pseudomonas aeruginosa , les auteurs ne s’accordant pas sur la présence d’une odeur nauséabonde, ni sur la couleur du cadavre. HAOND, en 1995, rapporte que le corps de l’animal baigne dans un liquide jaunâtre et qu’il n’y a pas d’odeur. Par contre, des éleveurs de Midi-Pyrénées, victimes d’épidémies décrivent les escargots comme liquéfiés, de couleur bleuâtre et d’odeur nauséabonde. Dans la reproduction expérimentale que nous décriront plus bas, il nous a été donné d’observer les 2 types. Ces épidémies seraient dues à des Aeromonas (9). Nous envisagerons cette hypothèse dans le chapitre 5. Compte tenu des circonstances d’apparition de cette maladie, le terme de « pathologies estivales de l’escargot » sera retenu dans notre exposé.
Environnement
Les Aeromonas sont fréquemment isolées dans les eaux douces, les eaux stagnantes, les eaux courantes, les eaux de boisson… (22) Ce sont des bactéries caractéristiques des eaux de surface non traitées. Les Aeromonas peuvent se multiplier dans les eaux douces si elles trouvent les conditions appropriées de température, de pH et en fonction de la présence d’éléments nutritifs, en particulier phosphorés. La concentration en Aeromonas est utilisée comme indicateur de l’état trophique des cours d’eau.
Dans les eaux d’égout, leur concentration peut dépasser 104 bactéries /ml. Dans les eaux phréatiques et de rivières, on les isole toujours et on les retrouve souvent dans les eaux dites potables. La répartition des Aeromonas est variable selon les régions en fonction du pH des eaux et de leur degrés de pollution. La présence d’Aeromonas a également été signalée dans le sol.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE UN : BIOLOGIE, ELEVAGE
1.BIOLOGIE
1.1 Morphologie
1.1.1La coquille
1.1.2Le corps
1.1.3Anatomie
1.1.4Appareil digestif
1.1.5Système nerveux
1.1.6Appareil circulatoire et respiratoire
1.1.7Appareil génital
1.3 Physiologie
1.3.1 Activité saisonnière
1.3.2 Activité journalière
1.3.3 Hibernation
1.3.4 Reproduction
2.ELEVAGE
2.1. Elevage d’escargots «petit-gris » dans des parcs extérieurs
2.2. L’élevage mixte d’escargots «petit-gris »
2.2.1 Unités hors sol et parcs extérieurs
2.2.1.1 Unités hors sol
2.2.1.2 Parcs extérieurs
2.2.2Méthode d’élevage
2.2.3Elevage hors-sol
CHAPITRE DEUX : PREDATION, PARASITISME, ET PATHOLOGIES INFECTIEUSES
1.1 LES PREDATEURS
1.1.1Les vertébrés
1.1.2Les mammifères
1.1.3Les oiseaux
1.1.4Les reptiles
1.1.5Les batraciens
1.1.6Les Invertébrés
1.2.1 Famille des Drilidae
1.2.2 Famille des Lampyridae ou Ver luisant (Lampyris noctiluca)
Fig 9 : Le ver luisant :Lampyris noctiluca
1.2.3 Superfamille des Staphylinoidae
1.2.4 Famille des Carabidae
1.2.5 Classe des Hirudinées
1.2 LE PARASITISME
1.2.1Acarien ectoparasite : Riccardoella limacum
1.2.2Trématodes
1.2.3Nématodes
1.2.4Nématodes à larves parasites et adultes libres
1.2.5Nématodes à adultes parasites
1.2.6Les protozoaires
1.2.7Les mycoses
2.5.1 La « maladie des pontes roses »
2.5.2 Verticillium sp
1.2.8Les bactérioses
1.2.9Pseudomonas aeruginosa
1.2.10Aéromonoses
CHAPITRE TROIS : ETUDE DU GENRE AEROMONAS
1.1TAXONOMIE
1.1.1Historique
1.1.2Classification actuelle
1.1.3Place du genre Aeromonas dans la classification
1.2BACTERIOLOGIE
1.2.1La famille des Aeromonadaceae
1.2.2Le genre Aeromonas
1.2.3Les espèces
1.3ECOLOGIE ET POUVOIR PATHOGENE
1.3.1Environnement
1.3.2Aliments
1.3.3Contamination humaine
3.4 Contamination animale
3.4.1 Animaux poïkilothermes
3.4.2 Animaux homéothermes
1.3.4Pouvoir pathogène
CHAPITRE QUATRE : PATHOLOGIES ESTIVALES, CIRCONTANCES D’APPARITION ET REPRODUCTION EXPERIMENTALE
1.1DESCRIPTION DE L’EPIDEMIE
1.1.1Les symptômes
1.1.2Circonstances d’apparition
1.1.3Comparaison mortalité / conditions climatiques
1.2REPRODUCTION EXPERIMENTALE
2.1 Matériel et méthodes
2.1.1 Réalisation d’une enceinte isotherme
2.1.2 Paramètres d’ambiance
Niveau 1 : bac à escargots contenant 16l d’eau
Niveaux 2,3,4 :bacs à escargots contenant des animaux
Niveau 5 : radiateur
2.1.3 Choix des escargots
2.1.4 Aliment
2.2 Résultats
2.2.1 Première série
2.2.2 Deuxième série
2.2.3 Troisième série
2.3 Discussion
TOULOUSE, 2003
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Figures :
Fig 1 : Coquille d’escargot Petit-Gris
Fig 2 : Escargot en extension
Fig 3 : Appareil digestif,génital et système nerveux (Tixier et Gaillard,1963
Fig 4 : Schéma de l’anatomie interne de l’escargot ( selon James, 1904
Fig 5 : Dessin d’une boite de reproduction
Fig 6 : Schéma de l’incubateur hors-substrat
Fig 7 : Boite de nursery
Fig 8 : Vue en coupe (A) et en plan (B) d’un grand parc
Fig 9 : Le ver luisant : Lampyris noctiluca
Fig 10 : Staphylin Ocipus olins
Fig 11 : Vue ventrale de Riccardoella limacum
Fig 12 : Alloionema appendiculatum
Fig 13 : Cycle de Alloionema appendiculatum ( d’après Morand, 1988
Fig 14 : Femelle (A) et mâle (B) de type Rhabditide (Morand, 1988
Fig 15 : Cycle de Angiostoma aspersae ( Morand 1988
Fig 16 : Cycle de Nemhelix bakeri ( Morand 1988
Tableaux :
Tabl 1 : Paramètres d’ambiance2
Tabl 2 : Historique du genre Aeromonas
Tabl 3 : Correspondance entre genospecies et phenospecies, souches types
Tabl 4 : Caractères de différenciation des genres voisins d’Aeromonas
Tabl 5 : Pathologies humaines à germes du genre Aeromonas
Tabl 6 :Genre des bactéries isolées chez les escargots reproducteurs.
Graphiques :
Graph 1 : Mortalité entre 25 et 35 °C , escargots sauvages
Graph 2 : Mortalité entre 25 et 35 °C , escargots d’élevage
Graph 3 : Mortalité à 35°C
Graph 4 : Mortalité à 25°C
Schémas :
Sch 1 : Dispositif isotherme
Sch 2 : Bac à escargots
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