L’ELEVAGE LAITIER : UN POTENTIEL ECONOMIQUE DES PAYSANS D’ANTANIFOTSY

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Des sols aptes à l’agriculture

La pratique des cultures fourragères ainsi que les autres types d’agriculture pour les aliments complémentaires du cheptel sont les supports de l’élevage laitier. Mais tout cela dépend de la fertilité du sol. Pour la Communerurale d’Antanifotsy, les formations géologiques de la commune correspondent aux roches cristallines du socle (gneiss et migmatites du Tampoketsa) recouvertes par des roches basiques des volcanismes néogène à quaternaire de l’Ankaratra. Comme toutes les Haut es Terres Centrales, les sols dominants sont les sols ferralitiques rouges sur les plateaux et collines et noirs sur les plaines alluviales. Sa mise en place et son évolution sont conditionnées par les caractéristiques du milieu ou encore de la nature des roches sous-jacentes. Ils constituent la majeure partie de la zone élevée surtout des plateaux et des pentesOr. ces sols ferralitiques sont caractérisés par leur sensibilité à l’érosion .
En ce qui concerne l’hydrographie, elle est alimentée surtout par les sources montagnardes de l’Ankaratra et dominée par la rivière Onive et ses affluents traversant la commune rurale d’Antanifotsy. L’Onive, affluant du Bas-Mangoro, prend sa source dans le massif volcanique du Vontovorona, au Sud de l’Ankaratra. Avant de couler définitivement vers l’Est, l’Onive reçoit sur sa rive gauche l’Ile mpona puis des nombreux autres affluents comme Ampahibato, Ampahazana. L’Onive et ces affluents drainent la région, y creusent de larges vallées à méandres et y déposent des alluvions relativement récentes. A l’origine, l’Onive se dirigeait vers le versant de Mozambique 7. Par contre, actuellement, l’écoulement se fait vers l’Est sur le versant de l’Océan Indien. Ce changement de direction est lié au volcanisme de l’Ankaratra. Les épanchements de laves ont entraîné un bouleversement du réseau hydrographique dans la mesure où elles ont barré le cours originel de l’Onive vers l’Ikopa. Ceci a donné naissance à un lac de barrage dans lequel s’est effectué une sédimentation argilo-sableuse. Enfin, l’érosion très vive d’un affluent du Mangoro a provoqué la capture de ces lacs, capturequi permet d’expliquer l’orientation de l’Onive vers l’Océan Indien. Les phénomènes volcaniques ont perturbé les réseaux hydrographiques à la hauteur de l’Ankaratra, et détourné ces cours d’eau vers le versant Est alors qu’ils étaient à l’origine drainés vers l’Ouest.
Les conditions pédologiques conjuguées avec le climat rendent la zone d’étude propice à l’élevage laitier. Les sols ferralitiques d’origine volcaniques fertiles ainsi que l’existence de la rivière Onive et ses affluents constituent pour Antanifotsy un atout considérable pour les cultures principales et de contre-saison, pour les cultures fourragères, donc pour l’élevage laitier.

Une faible couverture végétal e

Un des aspects généraux de la région, commun à toutes les régions des Hautes Terres Centrales, est la disparition, presque totale de la forêt primaire. C’est une végétation herbacée, d’aspect steppique, qui couvre toutes les collines de la région. Les feux de brousse durant la saison sèche, ont rendu cette végétation de plus en plus mauvaise. Il en résulte une érosion active du sol. En plus, la couverture herbeuse est composée essentiellement de variétés pauvres : lesHorompotsy qui poussent près des lieux humides, les Horombavy sur les tanety et les versants. En ce qui concerne les forêts reboisées, elles restent localisées. A côté de ces reboisements, le mimosa, planté à l’origine le long de la voie ferrée Tananarive-Antsirabe afin de fournir dubois de chauffe pour les locomotives, s’est rapidement disséminé sur lestanety. Il est à l’heure actuelle utilisé pour faire du bois d’œuvre, du charbon de bois et du bois de chauffe. Le couvert graminéen constitue la formation végétale la plus étendue de la commune.l Ireprésente la quasi-totalité de la couverture végétale de la commune. Il résulte de ladégradation de la végétation naturelle précédente.

Les cultures vivrières

La commune rurale d’Antanifotsy est essentiellement agricole. On y pratique surtout des cultures vivrières largement dominées par la riziculture, la culture du maïs et la pomme de terre.

La riziculture

Et comme partout dans l’Ile, la culture du riz demeure l’activité primordiale : elle est prioritaire sur les autres, et est également lepivot de ces dernières. Selon nos enquêtes, la superficie cultivée par ménage est très diversifiée mais elle est en moyenne de 1,5 ha12 dont 60 ares sont des rizières et le reste des tanety. Reconnu en tant qu’aliment de base au sein de la région de Vakinankaratra, le riz fournitl’essentiel de l’énergie à chaque individu composant la population. Souvent, le niveau de consommation en riz exprime le niveau de richesse surtout en milieu rural .Dans cette zone, il n’y a pas de grands propriétaires terriens, mais la superficie moyenne appartenant à un habitant est de 1,5 ha et peut-être moins aujourd’hui du fait de l’accroissement de la population. .L a riziculture se situe sur les bas de pente, sur une petite bande du fond de vallée, dans le bas fonds et la plaine longeant les cours d’eau. Mais actuellement à cause da la fréquence de l’inondation, les paysans ont tendance à pratiquer la riziculture sur les tanety ou le «vary an-tanety ». Tous les travaux se font avec des outils encore très rudimentaires comme l’ angady, mais rarement avec la herse et la charrue. L’utilisation de l’engrais chimique est réservée aux privilégiés du fait de son coût élevé. Par contrle, fumier animal est le plus utilisé. Le son de riz et les pailles de riz servent pour l’alimentation du cheptel laitier. La riziculture occupe une place importante dans le paysage et dans l’économie villageoise de la commune rurale d’Antanifotsy. 90% des ménages enquêtés déclarent pratiquer la riziculture. Pour la plupart, il s’agit d’une produ ction de subsistance, rarement la production est destinée à la vente. Les ménages sont plutôt acheteurs.

La culture de contre-saison

La pratique des cultures de contre-saison est presque généralisée dans la région. La culture de contre saison est en expansion par suite de l’aménagement hydro- agricole des bas-fonds. Le développement de la culture de contre saison entraîne une valorisation des rizières en améliorant le rendement en riz et out en facilitant les travaux de préparation rizicole. Elles sont pratiquées entre les deux périodes rizicoles sur les rizières. La culture de pomme de terre y tient la première place, tant par la superficie totale occupée que par le nombre de pratiquants. Mais, la place des nouvelles céréales, pomme de terre, carotte, blé, horse et des cultures maraîchères susceptibles d’améliorer les revenus des paysans y devient également de plus en plus importante.
La pomme de terre: Elle prend sa place dans la région du Vakinankaratra, pour profiter à la fois du climat d’altitude qui lui est favorable et la proximité des marchés. Elle est devenue la base de l’alimentation d’appoint en période de soudure. Avec une superficie de 825 ha, la commune rurale Antanifotsy produit 11450 t de pomme de terre avec un rendement moyen de 14t / ha 14. La production est destinée aux collecteurs qui visitent les zones de production afin d’acheter les quantités nécessaires à l’approvisionnement des marchés urbains. L’autoconsommation s’accroît progressivement de même que les ventes locales à d’autres agriculteurs qui n’en produisent pas. Malgré cela, c’est un produit périssable donc il est difficile de le conserver plus de deux mois selon les paysans.
Le blé: La culture du blé lancée en 1985 par l’usine agro- alimentaire KOBAMA a bénéficié d’un encadrement important : fourniture de crédits et d’intrants, collecte assurée. Elle s’intégrait bien dans la facette de la plaine de l’Onive. Pourtant, les gels des années 1986 et 1987 ont condamné cette culture. KOBAMA qui avait négligé cette éventualité a laissé les paysans démunis faceàla BTM. Cette situation explique l’échec voire l’abandon de cette culture dans la plaine de l’Onive. Cependant, actuellement elle est pratiquée par quelques paysans surtout les paysans de la partie nord de la commune. La culture du blé prend une ampleur dans la commune due à l’augmentation de son prix à 800Ar et due aussi à l’augmentation de l a demande de la ville d’Antananarivo La date du semis est conditionnée par la date à laquelle le riz est récolté (mars à mai). La commune d’Antanifotsy produit environ 65 t sur une superficie de 320 ha, soit un rendement de 4t /ha environ 15.Tout comme le riz et le maïs, le son de blé et les pailles sont aussi utilisés comme aliments complémentaires du cheptel laitier.
En plus de celles de ces types de cultures sur les plaines, les paysans pratiquent plusieurs autres cultures de tanety. Pour l’ensemble de la commune, les principales sont, par ordre décroissant de superficie : le maïs, la pomme de terre, le manioc, la patate douce, le taro, le haricot, le carotte, les nouvelles céréales, les fruits et les cultures maraîchères (à part les cultures sur les plaines).Ces autres cultures sur les tanety sont destinées pour la majorité d’une part à l’autoconsommation et le reste pour la vente (voir tableau 4). D’autre part, ces autres cultures sur les tanety aussi servent pour l’alimentation des vaches laitières comme les résidus de carottes, de patate douce, detaro, de manioc, de haricot.

L’encadrement d’u n élevage laitier

Un élevage laitier doit être bienconduit et surveillé pour qu’on puisse atteindre le maximum de production laitière d’une vache selon sa race. Ainsi, des règles de reproduction doivent être suivies par l’éleveur.

Age de la première saillie

Il faudrait attendre la maturité de la génisse pour faire la première saillie afin que la croissance de la mère et celle du veau soit équilibrée24. La première saillie doit se faire quand la génisse atteint son vingt-quatrième mois prèsa la mise bas. Dans la commune rurale d’Antanifotsy d’après nos enquêtes, cette mise bas se fait au trentième mois de la génisse (deux ans et demi) à cause de certaines déséquilibres alimentaires et sanitaires des génisses. Pourtant, la première saillie des génisse de races améliorées peut se faire au vingtième mois de la mise bas.

Age de sevrage

Une fois né, le veau doit être séparé de sa mère une semaine après sa naissance.
Autrement dit, la traite doit- être commencée uneemaines après la mise bas. Ceci afin de faciliter la croissance du veau, la production de la vache et la qualité du lait. En effet, une mère suitée ne montre de chaleur que très tardivement .L’intervalle de vêlage serait donc espacée et qui va influencer l’économie de l’éleveur. A Antanifotsy, les veaux sont séparés de leurs mères à quatre jours après leur naissance .Ceci a pour but d’avoir plus de production laitière pour les paysans et ça aura des conséquences sur la croissance du veau.

Age de remplacement

Entre la troisième et la quatrième lactation, la quantité de lait produit est important. C’est la période de la pleine maturité de la vache.La durée moyenne de lactation des vaches est de 8mois. Après la huitième lactation,les vaches devront- être remplacées ou reformées. Les éleveurs d’Antanifotsy ne remplacentleurs vaches que jusqu’à ce que les vaches s’arrêtent de reproduire (la plupart à la dixième lactation, période pendant laquelle la production laitière de la vache deviendra faible). L’âge moyen de réforme des vaches est donc 10 ans pour la plupart de cas dans la commune rurale d’Antanifotsy.

Fréquenc de vêlage

Des naissances trop rapprochées ou trop espacées sont néfastes pour l’élevage laitier. Le premier risque d’épuiser la vache et le deuxième diminuera la production laitière. L’intervalle normal que les paysans devront adopter se situe entre 12 à 15 mois. Pour le cas d’Antanifotsy, cette fréquence de vêlage demeure assez rapprochée car elle est 10 à12 mois. Ce qui va accélérer l’épuisement ou lavieillesse de la vache.

L’amélioration génétique du troupeau

La sélection animale est une méthoded’amélioration de la productivité laitière dans la région d’Antanifotsy. Elle favorise la reproduction d’animaux qui ont des attributs supérieurs, c’est-à-dire propager les qualités au plus grand nombre. Elle comporte l’insémination artificielle et l’accouplement avec taureau géniteur. Dans la région d’Antanifotsy, le secteur laitier connaît un certai n degré d’intensification : les éleveurs de vache laitière ont recours à l’insémination artificielle pour améliorer la race de leur cheptel tout en limitant les risques de transmission de maladie sexuelle. Le coût de cette opération est relativement cher pour les éleveurs mais conscients des gains potentiels que la production de lait pouvait leur procurer, les agriculteurs investissent dans la filière laitière. Malgré tout parmi les 606 éleveurs recensés à Antanifotsy, environ 35 seulement (les propriétaires des grandes fermes) ont pratiqué cett technique, soit 6,12 %.
Le travail des paysans a besoin de la science pour mieux améliorer la production. Comme l’insémination artificielle, l’accouplement avec un taureau géniteur est aussi une méthode d’intensification de la production laitière. On doit d’abord évaluer et classer les reproducteurs potentiels puis appliquer le plan d’amélioration génétique permettant d’obtenir le progrès génétique souhaitéPour. le cas de l’accouplement avec taureau géniteur il apporte un atout dans le caractère lactation et le transmet alors à ces descendants. Mais si on essaie toujours d’accoupler un bœuf malgache avec une vache malgache, le caractère lactation ne sera jamais amélioré. C’est pourquoi la plupart des paysans de la région Antanifotsy sont intéressés par l’accouplement avec des taureaux géniteurs étrangers ou de race pure. D’après nos enquêtes, on compte 5 Stations de Monte (Lieu où les éleveurs apportent leurs vaches pour être accouplée avec un taureau géniteur amélioré) dans la commune, ce qui manque considérablement pour les 606 éleveurs, d’où le problème de retour de race quelque part dans les zones assez enclavées.
Ces deux techniques visent à améliorer le rendement en lait de la vache mais surtout l’amélioration de la race du veau.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : LES FONDEMENTS DE L’ELEVAGE LAITIER DANS LA COMMUNE RURALE D’ANTANIFOTSY
Chapitre I : LA COMMUNE RURALE D’ANTANIFOTSY : UNE REGION PROPICE A L’ELEVAGE LAITIER
I -Le cadre physique de la zone
1. Un relief accidenté
.2. Un climat à deux saisons contrastées
3. Des sols aptes à l’agriculture
4. Une faible couverture végétale
II -Les facteurs socio-économiques
1. Une population jeune et nombreuse
2. Les activités agricoles associées à l’élevage
3. L’élevage et l’artisanat
4. Les problèmes de l’agriculture
Chapitre II : L’ELEVAGE LAITIER ET LA VULGARISATION DES CULTURES FOURRAGERES
I -L’élevage laitier
1. Composition du cheptel laitier
2. L’amélioration génétique du troupeau
3. Les conditions d’élevage
4. La couverture sanitaire de l’élevage
II-La vulgarisation de la production laitière et des cultures fourragères
1. Les organismes de vulgarisation
2. Impact de la vulgarisation sur l’éleveur
DEUXIEME PARTIE : L’ELEVAGE LAITIER : UN POTENTIEL ECONOMIQUE DES PAYSANS D’ANTANIFOTSY
Chapitre I : LA PRODUCTION LAITIERE
I. Structure du système de production
1-Les types d’exploitation pratiqués
2-Les facteurs de réussite de la production laitière
II. La production laitière
1. Estimation de la quantité produite
2. Etude financière de la production laitière
Chapitre II : LA COMMERCIALISATION DU LAIT I. Le lait
1-Apports énergétiques et nutritifs du lait
2. Estimation de la quantité commercialisée
II. La destination du lait
1. Les zones de distribution
2. Les consommateurs
3. La finalité de la production laitière
III- Contribution de la filière à la vie économique des paysans
1. L’élevage laitier : première source de revenu monétaire des paysans
2. L’élevage laitier : facteur de la hausse du niveau de vie des paysans
TROISIEME PARTIE :LES DIFFERENTS PROBLEMES ET PERSPECTIVES D’AVENIR
Chapitre I : LES FACTEURS DE BLOCAGE
I.. Problèmes relatifs à la production laitière dans la région
1. Problèmes socio-économiques
2. Problèmes financiers
3. Problème climatique : l’inondation
II. Problèmes relatifs à la commercialisation laitière dans la région
1. Problème méthodologique
2. Problème de ramassage et de distribution
Chapitre II : PERSPECTIVE D’AVENIR ET SUGGESTIONS
I- Perspectives d’avenir
1. L’élevage laitier : une économie d’avenir pour les paysans de la région
2. L’élevage laitier : Un secteur économique en mutation dans la commune
II- Propositions de solutions
1. Projet d’amélioration et d’augmentation de la production laitière ……
2. Projet d’amélioration du débouché
CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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