L’élevage de poulets de chair

Importance de l’aviculture

Importance économique Sur les bases de données et des taux de croissance des espèces de l’IEPC (MRA, 2005) et de l’ENEC II (MED et MRA, 2004), le Burkina Faso a un potentiel de production de l’ordre de 20 millions de poulets commercialisables et de 70 à 80 Millions d’œufs de pintades. Ce capital vif représente une valeur de plusieurs milliards de francs CFA. En 2014 la quantité de volaille exportée était de 309 600 têtes (MRA, 2015). Ce qui constitue une entrée de devises dans les caisses de l’Etat. Selon le CILSS et al. (2006), les revenus des ventes de la volaille permettent d’acheter de la nourriture surtout en période de soudure dans les ménages ruraux. Les recettes de vente permettent une capitalisation vers les petits ruminants puis vers les bovins. La vente des produits avicoles procure donc, un revenu monétaire de contresaison.
Importance sociale Les fêtes coutumières (les cultes rendus aux mânes des ancêtres), les fêtes familiales (naissance, mariage, fin des cultures des champs), les visites d’étrangers sont autant d’occasion d’offrir, de sacrifier ou de consommer des poulets (Saunders, 1984). Le poulet est considérée comme un plat exceptionnel chez certain peuple ; il n’est offert qu’aux personnes auxquelles on attache une importance particulière (les jeunes mariés, les femmes qui ont accouché, les hôtes de marque). L’aviculture semi-industrielle est une source d’emplois dans les centres urbains. Elle constitue l’activité principale de la plupart des aviculteurs de ce secteur et leur procure des revenus substantiels. Ce sous-secteur crée également des emplois salariés et participe à la résorption du chômage chez les jeunes. Le développement de ce sous-secteur a donc un impact significatif sur la lutte contre la pauvreté dans le pays (FAO, 2008).
Importance nutritionnelle En milieu rural, la volaille représente la principale source de protéines d’origine animale, car il n’est pas habituel d’abattre un ruminant pour l’autoconsommation en dehors des fêtes familiales ou des cérémonies religieuses. L’aviculture traditionnelle participe donc à la satisfaction des besoins alimentaires des populations rurales et prévient ainsi, dans une certaine mesure, les maladies d’origine nutritionnelle (marasme et kwashiorkor chez les enfants) et les affections diverses chez les adultes (Bulgen et al, 1992). En général la viande blanche tout comme l’œuf de poule, offre les meilleurs rendements de transformation des protéines et de conversion des calories végétales en calories animales. Elle constitue l’une des principales recettes pour combler la pénurie protido-énergétique (Kasse, 2014). Pour Eekeren et al (2006), il s’agit d’une viande riche et saine dont le taux moyen en protéines est de 20 %. Pour Kasse (2014), la viande de volaille possède des qualités nutritionnelles et diététiques remarquables ; entre autres, une faible teneur en graisse et une concentration assez élevée en acides aminés essentiels. Les œufs renferment 12,5 à 13,5 % de protéines, prédominantes dans le jaune. Ces protéines sont les mieux équilibrées de toutes les protéines naturelles. L’œuf apporte également du calcium, du fer, de la vitamine A au jeune en croissance.

Facteurs intrinsèques

  Ce sont les facteurs propres à l’animal à savoir l’âge, le sexe et la race qui sont en corrélation avec le génotype.
Influence de l’âge De nombreux auteurs ont montré que la vitesse de croissance du poulet de chair varie en fonction de l’âge. En effet, les poulets de chair présentent une croissance accélérée entre 0 et 6 semaines d’âge grâce aux synthèses protéiques avec une bonne conversion alimentaire. Un aliment pauvre en protéines peut ainsi avoir des effets néfastes sur le poids corporel chez le poulet surtout durant les deux premières semaines d’âge. Cela est confirmé d’ailleurs par Loul (1998) qui trouve que l’influence du niveau protéique de la ration sur la croissance est fonction de l’âge. Cependant, cette croissance devient plus lente et plus coûteuse en énergie alimentaire après 6 semaines d’âge (Mollereau et al., 1987).
Influence du sexe Selon Rekhis (2002), les mâles ont un niveau de croissance supérieur à celui des femelles et il estime cette différence de 10 à 15 % à 42 jours d’âge. Pour Smith (1990), cette différence de poids à 8 semaines est faible, elle est de 200 g environ, ce qui peut justifier la pratique de l’élevage mixte (mâles et femelles élevés ensemble). Cependant, cette différence de poids entre mâle et femelle peut s’expliquer par le fait que les mâles, grâce à une action positive de l’androgène, utilisent mieux les protéines alimentaires que les femelles (Mollereau et al., 1987). D’autre part selon Loul (1998), les mâles apprennent à consommer plus rapidement les aliments que les femelles. Par contre, ces dernières ont une aptitude à déposer plus le gras que les mâles (Bougon et al., 1976).
Influence de la souche Les lignées grasses ont un coefficient de transformation des protéines alimentaires plus élevées que chez les lignées maigres. Cela s’expliquerait chez les poulets gras par une éventuelle déviation métabolique sous contrôle hormonal, des acides aminés vers l’acétyle coenzyme A et la lipogenèse (Loul, 1998). Par contre, Tossou et al. (2014) n’ont observé aucun effet des souches sur les performances zootechniques des poulets. Néanmoins, il existe à ce niveau une particularité de réponse du génotype à différents niveaux de protéines pour la consommation journalière d’aliments et le gain moyen quotidien (Loul, 1998).

Température et hygrométrie

   Les poulets appartiennent au groupe des homéothermes qui sont capables de maintenir une température interne constante de leur corps (41°C pour les adultes et 38°C pour les poussins). Les niveaux optima de la température ambiante et de l’humidité sont essentiels pour la santé et l’appétit. Chez les volailles en croissance, la température est capable de modifier la vitesse de croissance des oiseaux. En effet, en saison chaude (au-delà de 30°C), la consommation alimentaire diminue. De plus, la quantité d’aliment ingérée doit pouvoir maintenir la température corporelle à un niveau compatible avec leur survie (moins de 41°C) et cela, au détriment de la production (Dayon et Arbelot, 1997). En climat chaud, avec une hygrométrie élevée, les performances des animaux sont inférieures à celles des animaux en climat chaud avec une hygrométrie modérée. L’humidité de l’air influence l’état des litières, la densité et la nature des poussières en suspension à l’intérieur du bâtiment. La survie des microbes en dépend également. Une hygrométrie idéale se situe entre 55 et 70% (Valancony, 1999). L’effet de l’humidité est synergique avec celui de la température. Ainsi, quatre points d’hygrométrie en plus ont sensiblement le même effet physiologique qu’une augmentation de température de 1°C (Rudeau et al., 1999).

Sources d’énergie

Maïs Au Burkina Faso, le maïs est cultivé dans le bassin de la production cotonnière et céréalière et est typiquement lié au coton par des rotations (Kaminski et al., 2013). Il est la céréale de choix pour l’alimentation aviaire en raison de sa forte teneur en amidon et de sa valeur énergétique de 3200 à 3800 kcal/kg de MS. C’est la valeur énergétique la élevée des céréales (Larbier et Leclercq, 1992 ; Arbelot et Dayon, 1997 ; Ngom, 2004). D’après Larbier et Leclercq (1992), la teneur en protéines du maïs est faible avec un profil très déséquilibré en acides aminés : déficience en tryptophane et en lysine et un excès en leucine. On distingue deux types de maïs : le maïs jaune et le maïs blanc. D’après Kaminski et al. (2013), le maïs blanc est recherché par les secteurs de l’alimentation humaine et de la laiterie tandis que le maïs jaune sert à la fabrication d’aliments pour animaux et de semoules. L’utilisation du maïs jaune s’explique par son taux de protéines légèrement plus élevé et par le fait qu’il contient des xanthophylles pour la coloration du jaune d’œuf (Mpouok, 1999) et des carotènes qui sont précurseurs de la vitamine A. Contrairement au sorgho, le maïs est dépourvu de tanins (Loul, 1998) et présente d’une manière générale une excellente digestibilité.
Sorgho Le sorgho (Sorghum sp), proche du maïs du point de vue phylogénétique est aussi pauvre en protéines et sa disponibilité en phosphore est faible. Il est riche en énergie métabolisable à cause de sa forte teneur en amidon (70,8 % de MS) et de la présence non négligeable de matières grasses (3,3 % de MS) (Loul, 1998). Le principal problème dans l’utilisation des sorghos réside dans la variabilité de leur teneur en tanins et l’absence de pigments xanthophylles. Les tanins exercent, dans le cas du sorgho, un effet négatif sur la digestibilité des protéines et de l’amidon. C’est pourquoi Larbier et Leclercq (1992) préconisent un taux d’incorporation du sorgho dans la ration n’excédant pas 35 %. Selon les mêmes auteurs, le sorgho est pauvre en acides aminés soufrés. Il est riche en leucine, en phénylalanine, en tyrosine et pauvre en lysine, en méthionine et en tryptophane. Il est presque dépourvu de calcium (0,03 de MS) et la disponibilité de son phosphore est faible de1’ordre de 0,06 % de MS
Mil Le mil (Pennisetum sp.) fait partie des céréales utilisées pour alimenter les poulets. Comme le Sorgho, il est essentiellement constitué d’amidon (67% de MS). La nature chimique de son amidon, en particulier sa teneur en amylose et en amylopectine, est un facteur qui influe négativement sur sa digestibilité, qui est déprimée davantage par la présence des tanins (Loul, 1998) et la teneur plus élevée en fibres alimentaires. L’une de ses caractéristiques est sa forte teneur en cendres (Mpouok, 1999). Il est riche en fer et en phosphore (Loul, 1998). Cependant, le mil tout comme le sorgho ne contient pas de vitamine A, bien que certaines variétés à endospennes contiennent de petites quantités de β-carotène, précurseur de la vitamine A.

Evolution des poids vifs moyens

  Le poids vif moyen à l’installation a été de 41,7 g pour les traitements ESPOIR et SR21 et de 42,0 g pour CPAVI. Ces poids sont bien compris dans l’intervalle (38-45) indiqué par le CIRAD-GRET (2002) pour les climats chauds. A 14 jours les poulets nourris, au maïs ESPOIR ont obtenu un poids plus élevé (P  0,05). Les besoins en protéines du poulet de chair sont plus élevés en phase de démarrage, 22 % selon le CIRAD-GRET (2002). Le maïs ESPOIR légèrement plus riche en protéines que le maïs SR21 pourrait expliquer cette différence. Le traitement ESPOIR a gardé cet avantage jusqu’à la fin de l’expérience même s’il semble être rattrapé par le traitement SR21 au 42ème jour. Les PVM obtenus (1610,3 à 1743,8 g) sont conformes aux indications du CIRADGRET (2002) (1600 à 1900 g) pour les pays chauds. Ils sont aussi similaires à ceux de Ngueba Mombo (2006) (1660 à 1740 g). Mais sont supérieurs à ceux de Betene A Dooko (2006) qui avait trouvé des performances de 1111,47 g en saison chaude et 1159,02 g en saison froide. Ces résultats restent tout de même inférieurs à ceux de Ciewe Ciake (2006) (2120,15 – 2280,42 g), Ntivuguruzwa (2008) (2405,2 – 2501,9 g), Sanon (2009) (2242 à 2328 g), et Sanni (2014) (2085,79 à 2126,06 g). Sanon (2009) a obtenu des PVM plus élevés alors que la même souche (cobb-500) et le même site ont été utilisés. Cela pourrait s’expliquer par la faible ingestion alimentaire et par le non-respect de la prophylaxie sanitaire. En effet, avant l’essai, le poulailler a connu plusieurs bandes des poulets de chair sans observation de vide sanitaire. Cela a sans doute favorisé la prolifération des agents pathogènes réduisant ainsi les performances des animaux.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’AVICULTURE
I.1. IMPORTANCE DE L’AVICULTURE
I.1.1. Importance économique
I.1.2. Importance sociale
I.1.3. Importance nutritionnelle
I.2. SYSTEMES D’ELEVAGE
I.2.1. Aviculture traditionnelle
I.2.2. Aviculture moderne
I.3. DIFFICULTES DE L’AVICULTURE MODERNE AU BURKINA FASO
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LES POULETS DE CHAIR
II.1. DIFFERENTES SOUCHES DE POULETS DE CHAIR
II.2. SOUCHE « COBB »
II.3. FACTEURS INFLUENÇANT LA CROISSANCE DU POULET DE CHAIR
II.3.1. Facteurs intrinsèques
II.3.1.1. Influence de l’âge
II.3.1.2. Influence du sexe
II.3.1.3. Influence de la souche
II.3.2. Facteurs extrinsèques
II.3.2.1 Facteurs environnementaux
II.3.2.1.1. Facteurs d’ambiance
II.3.2.1.1.1. Bâtiment d’élevage
II.3.2.1.1.2. Température et hygrométrie
II.3.2.1.1.3. Densité
II.3.2.1.2. Facteurs physiques
II.3.2.1.3. Facteurs sanitaires
II.3.2.2. Facteurs alimentaires
II.4. MATIERES PREMIERES UTILISEES DANS L’ALIMENTATION DES POULETS DE CHAIR
II.4.1. Sources d’énergie
II.4.1.1. Maïs
II.4.1.2. Sorgho
II.4.1.3. Mil
II.4.2. Sources de protéines
II.4.2.1. Tourteau de soja
II.4.2.2. Tourteau d’arachide
II.4.2.3. Tourteau de coton
II.4.2.4. Farine de poison
CHAPITRE III : GENERALITES SUR LE MAÏS
III.1. ECOLOGIE DU MAÏS
III.2. VARIETE DE MAÏS ESPOIR
III.2.1. Origine
III.2.2. Caractéristiques
III.2.3. Utilisation
III.3. VARIETE DE MAÏS SR21
III.3.1. Origine
III.3.2. Caractéristiques
III.3.3. Utilisation
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : APPROVISIONNEMENT DE LA VILLE DE BOBO-DIOULASSO EN POULETS DE CHAIR
INTRODUCTION
I.1. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
I.2. MATERIEL
I.2.1. Population cible
I.2.2. Outils utilisés
I.3. METHODES
I.4. ANALYSE ET TRAITEMENT DES DONNEES
I.5. RESULTATS
I.5.1. Répartition des producteurs de poulets de chairs en fonction de leur ancienneté dans le secteur
I.5.2. Classification des producteurs de poulets de chairs
I.5.3. Habitat avicole
I.5.4. Suivi des élevages
I.5.5. Santé animale
I.5.6. Alimentation
I.5.7. Production et commercialisation du poulet de chair
I.6. DISCUSSION
I.6.1. Evolution de l’effectif de producteurs de poulets de chair
I.6.2. Classes de producteurs de poulets de chair
I.6.3. Habitat avicole
I.6.4. Suivi des élevages
I.6.5. Santé animale
I.6.6 Alimentation
I.6.7. Production et commercialisation
CONCLUSION PARTIELLE
CHAPITRE II : EFFETS DIFFERENTIELS DES VARIETES DE MAÏS ESPOIR ET SR21 SUR LES PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES DU POULET DE CHAIR DE SOUCHE COBB-500
INTRODUCTION PARTIELLE
II.1. PRESENTATION DU SITE D’ETUDE
II.2. MATERIEL
II.2.3. Poulailler
II.2.4. Matériel animal
II.2.5. Aliment
II.2.6. Matériel d’élevage
II.2.7. Produits vétérinaires et sanitaires
II.2.8. Matériel de pesées
II.2.9. Fiches de suivi
II.3. METHODES
II.3.1. Constitution des lots
II.3.2. Distribution de l’aliment et de l’eau
II.3.3. Pesées des animaux
II.3.4. Paramètres calculés
II.3.5. Rentabilité économique
II.3.6. Traitement et Analyse de données
II.4. Résultats
II.4.1 Quantité alimentaire ingérée
II.4.2 Indice de consommation (IC)
II.4.3. Evolution des poids vifs moyens (PVM)
II.4.4 Gain moyen quotidien (GMQ)
II.4.5. Rendement Carcasse et rendement en organes
II.4.6. Taux de mortalité
II.4.7. Bilan économique
II.5.DISCUSSION
II.5.1. Quantité d’aliment ingérée
II.5.2 Indice de consommation
II.5.3. Evolution des poids vifs moyens
II.5.4. Gain moyen quotidien
II.5.5. Carcasse
II.5.6. Taux de mortalité
II.5.7. Bilan économique
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS

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