L’effort d’équipement

Les fortes pluies et vents violents : facteurs de dégradation des équipements de la ville de Thionck-Essyl

    En saison des pluies, la Commune de Thionck-Essyl reçoit généralement des quantités importantes de pluie (sauf en période de déficit pluviométrique) qui peuvent dépasser en moyenne 1200 mm d’eau/an, et qui exposent les populations aux risques naturels tels que les inondations, etc. En plus, l’emplacement de la commune sur un site de plateau qui se caractérise par une pente faible n’est pas favorable à un écoulement rapide des eaux pluviales vers les bas fonds pendant l’hivernage. En effet, la ville de Thionck-Essyl est dépourvue de réseau de drainage des eaux pluviales. Les canaux d’évacuations des eaux pluviales, aménagés généralement par les populations durant cette période pour éviter que les énormes quantités pluviométriques débordent et se dirigent vers les habitations sont temporaires, insuffisants et mal faits, voire mal utilisés ; d’où des effets multiples sur les biens matériels tels que les envols de toitures des écoles, les effondrements de maisons, etc. Mais l’effet le plus habituel des trop fortes précipitations est de déclencher des inondations. En effet, pendant l’hivernage, les inondations sont récurrentes dans la Commune de ThionckEssyl. Ces pluies diluviennes s’accompagnent généralement d’orages, de vents violents ou de phénomènes météorologiques tels que la foudre, les éclairs ou les tonnerres, ou se transforment parfois en pluies torrentielles, provoquant parfois des pertes en vies humaines (noyade d’enfants). Les pluies diluviennes du mois de Septembre 2009, illustrent à bien des égards cette triste réalité qui, en l’espace de 8 heures de pluie, la ville de Thionck-Essyl reçoit 150 mm occasionnant l’effondrement d’une maison dans le quartier de Niaganane (Sud de la ville). Les conséquences de cette situation dans la ville sont le plus souvent, l’envol des toitures et l’effondrement des murs des maisons (construites en majorité en banco), la rupture partielle ou totale du trafic durant plusieurs heures, voire toute la journée, la dégradation de l’environnement urbain, notamment par l’arrachement des sols arables à partir d’une certaine intensité et d’une certaine pente, l’ébranchage des arbres mais aussi et surtout, la détérioration des biens publics et privés, notamment la destruction des équipements scolaires (envol des toitures des salles de classe, fissuration des murs des écoles…) et autres comme le montre cette photo ci-après.

Le Poste de Santé

    Le Poste de Santé de la Commune de Thionck-Essyl est réalisé en 1953 dans le quartier de Niaganane. Il est constitué d’une maternité et d’une salle de chirurgie. Le Poste de santé de Thionck-Essyl est, en réalité, un dispensaire qui assurait jusqu’en 2005 les soins de santé primaires des populations essyliennes et celles des communautés environnantes, notamment les villages de Mlomp et d’Ediamat, etc. Mais aujourd’hui, cet équipement sanitaire primitif est non fonctionnel en raison de la concurrence exercée par la proximité et la gratuité des soins de santé logés dans le campement militaire de la ville (qui se trouve à moins de 500m de l’établissement sanitaire) et surtout, à cause de l’ouverture du Centre de santé en 2006.

La Case Foyer des femmes

   La Case Foyer des femmes de Thionck-Essyl située à Daga a été construite en 1996 par l’Etat du Sénégal sur financement du Ministère de la Solidarité Nationale et de l’Action Sociale pour une valeur de 5.000.000 F CFA et un apport de 300.000 F CFA des Groupements de Promotion Féminine (GPF) de la commune. Elle est équipée d’un téléviseur à écran géant, d’une vidéo, d’un matériel de sonorisation et d’un centre de couture qui compte 24 élèves en 2010. En 2006, elle a été équipée en machines à coudre, d’un ordinateur de bureau, de 4 motoculteurs et de matériels de jardinage pour le maraîchage par les partenaires espagnols, notamment l’ONG « Barcelona Accio Solidarià et del Vallès ». Cependant, en dépit du rôle qu’elle joue notamment, en favorisant les contacts et la solidarité entre les femmes, les initiatives des femmes, d’accueillir les activités des différents groupes féminins ou associations de femmes, de répandre les activités des femmes…cette Case Foyer des femmes de la commune de Thionck-Essyl est aujourd’hui peu fonctionnelle. En effet, les activités d’éducation et de formation pratique notamment, de confection de tissus, d’accessoires, de teinture de pagnes d’alphabétisation, d’éducation à la vie familiale, santé de reproduction qu’elle abritait n’y sont plus pratiquées par les femmes du fait d’un manque d’intérêt accru par le choix de s’atteler aux activités de maraîchage.

Les Associations de quartier

    Leurs principales réalisations se résument en l’équipement de la commune de 6 foyers des jeunes ; soit un foyer par association. En effet, ces complexes construits au niveau de chaque quartier par les Associations Sportives et Culturelles (ASC) sur fonds propres sont d’une importance considérable. Ils permettent le brassage des idées, de rencontres, mais aussi offrent aux jeunes un milieu de vie stimulant. Ce sont des endroits où ils pourraient se rencontrer, se distraire, être en contact avec des adultes significatifs (ou conseillers) et par le biais d’activités et de discussions, devenir des citoyens critiques, actifs et responsables. Ce sont aussi des lieux de découverte, d’information sur de nombreux sujets permettant d’acquérir une vie adulte normale. Ainsi aujourd’hui, on distingue parmi les équipements réalisés par ces associations respectivement le Foyer des jeunes de Daga réalisé en 1960 ; de Kamanar en 1963 puis reconstruit en 2002 ; de Niaganane en 1967 ; de Batine en 1974 ; d’Elogogne (Batine) en 1993 et de Gaffanta en 1995.

Les écoles d’enseignement moyen et secondaire

    L’examen de ce tableau montre que la proportion des populations jugeant satisfaites de la prestation des enseignements dispensés dans les établissements moyen et secondaire de la commune de Thionck-Essyl est relativement assez importante. Soit 67% des ménages enquêtés sont satisfaits contre 24%. Cette relative fréquence de satisfaction observée dans nombre de ménages n’est en rien liée au doute de ces derniers, qui pensent que même s’il arrive parfois que leurs enfants réussissent néanmoins à leurs examens ou passent en classe supérieure, les grèves répétitives sont aujourd’hui devenues monnaie courante. Ce qui les rend plus sceptiques à se fier de la qualité de l’apprentissage dans ces structures d’accueil éducatives. En plus, avec ces perturbations (grèves) notées dans les collèges et lycée on a tendance à voir le taux de réussite baisser. En effet, dans la commune de Thionck-Essyl, le taux de réussite au BFEM et au BAC observé ces dernières années se situe entre 60 et 70%. A titre indicatif, il est de 67,1% au CEM ; 64,78% au Collège privé et 70,20% au BAC dans le lycée en 2009/2010. De l’autre côté, 24% des ménages interrogés qui fustigent la qualité de l’encadrement dans ces établissements scolaires fondent leurs raisons, non à la récurrence constatée des grèves des enseignants, des élèves, mais également au manque fréquent de professeurs qui retarde chaque année le démarrage normal des cours ; d’où des répercussions considérables sur les résultats des examens. Par ailleurs, il faut noter que 9 sur 10 élèves du moyen ou du secondaire interrogés estiment qu’en plus des longues distances(les deux collèges et le lycée se situent à une position excentrique dans la commune de Thionck-Essyl) qu’ils font pour joindre leur école, qu’ils sont confrontés, très souvent, à l’insuffisance d’enseignants. Cependant, la proportion de 9% représente les populations enquêtées dont leurs enfants étudient hors de la commune.

Aire d’influence des écoles primaires de Niaganane, de Kamanar Daga et Batine

   Les résultats des enquêtes réalisées révèlent que l’aire d’influence des écoles primaires de la Commune Thionck-Essyl est très faible et ne s’étend qu’à l’échelle des quartiers communaux. Cette situation est d’autant plus réelle que chaque quartier dispose au moins d’une école primaire. En effet, les élèves qui étudient dans les établissements élémentaires proviennent généralement de leurs propres quartiers. Cependant, parmi ces structures d’accueil primaires certaines exercent une attraction très limitée sur les élèves des autres quartiers. C’est le cas de l’école primaire de Daga qui attire jusqu’à présent quelques élèves du sous-quartier d’Elogogne à Batine et de Kamanar ; de l’école primaire de Batine qui attire aussi très peu d’élèves de Kamanar et vis versa. Quant à l’école primaire de Niaganane, ses élèves proviennent du quartier propre de leur établissement, a-t-on appris du Directeur de l’école, Mr Ibrahima DIATTA.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE : Présentation de la Commune de Thionck-Essyl : une commune en voie d’urbanisation
Chapitre I : Présentation de la Commune de Thionck-Essyl
Chapitre II : Les données humaines
Chapitre III : Les activités économiques
DEUXIEME PARTIE : L’effort d’équipement dans la Commune de Thionck-Essyl
Chapitre I : L’effort d’équipement dans la Commune de Thionck-Essyl
Chapitre II : Fréquentation des équipements et satisfaction des besoins des populations
Chapitre III : Aire de polarisation des équipements de la Commune de Thionck-Essyl
CONCLUSION GENERALE
ANNEXE

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