L’effet des interventions sur la qualité de vie et les outcomes identifiés

Ancrage disciplinaire

Nola J. Pender née en 1941 dans le Michigan, obtient son bachelor en soins infirmiers en 1964, qu’elle complète par un master puis un doctorat en psychologie et éducation. Ce dernier influence la représentation qu’elle se fait de l’objectif des soins infirmiers qui est d’atteindre la santé optimale de l’individu. Les expériences précédentes de Nola Pender dans le domaine des soins infirmiers, du développement humain, de la psychologie expérimentale et de l’éducation ont influencé la perception holistique des soins infirmiers, la psychologie sociale et la théorie de l’apprentissage qui constituent les fondations du modèle (Alligood, 2014, p.396-397). La première version de son modèle de promotion de la santé est publiée en 1982 et est influencé par le Health belief model créé par Becker en 1974. Celui-ci avait pour objectif d’éviter la maladie et protéger la santé à la différence du modèle de Pender qui s’intéresse à l’interaction entre trois sphères importantes que sont les caractéristiques et expériences individuelles, les connaissances et effets de comportements spécifiques et les résultats comportementaux dans l’objectif d’atteindre un plus haut niveau de bien-être et d’auto-actualisation (Dwyer, 2014).

Le modèle de promotion de la santé de Nola Pender appartient au groupe des théories intermédiaires (FITNEinc., 2011). En effet, il a un degré d’abstraction moindre que les modèles conceptuels ou les théories à large spectre, il est plus aisément applicable dans la pratique et permet d’expliquer la sélection d’interventions ainsi que les résultats recherchés. Le modèle est compris comme faisant partie du paradigme de l’intégration décrit par Pepin qui correspond à la philosophie de l’interaction réciproque selon Fawcett. D’après cette dernière, l’être humain est considéré de façon holistique et ses parties sont vues comme un tout. L’être humain est actif et interagit de façon réciproque avec l’environnement. Le changement est la conséquence de plusieurs facteurs, il est probabiliste et peut être continu ou simplement effectué dans le but de survie. Enfin, la réalité est multidimensionnelle, dépendante du contexte et est relative (Fawcett, 2005, traduction libre, p.12). Cette philosophie est proche de la théorie de Pender puisque cette dernière a comme racine philosophique une vision du monde en interaction réciproque dans lequel les êtres humains sont considérés de façon holistique bien que les parties puissent être étudiées dans le contexte d’un tout. Elle considère également que les êtres humains interagissent avec leur environnement de façon à répondre à leurs objectifs et leurs besoins (Pender, Murdaugh & Parsons, 2011, traduction libre). Les trois sphères considérées par Pender comprennent différents concepts qui sont considérés comme les principaux de la théorie. Les comportements de promotion de la santé seront influencés par tous ces éléments et leurs interactions. Le schéma suivant synthétise les principaux concepts et leurs relations.

La première sphère (caractéristiques et expériences personnelles) inclut les comportements antérieurs et les facteurs personnels. En effet, les comportements du passé, les facteurs biologiques (sexe, âge, etc.), psychologiques (estime de soi, motivation, compétences personnelles, etc.) et socio-culturel (ethnie, éducation, statut économique) ont une influence sur la probabilité que des comportements de santé soient adoptés (Alligood, 2014). La deuxième (connaissances et affects de comportements spécifiques) comprend la perception des bénéfices et des obstacles, l’auto-efficacité perçue, les affects liés à l’activité, les influences interpersonnelles et les influences situationnelles. Le patient voit-il un avantage qui découle de l’action à entreprendre? Anticipe ou imagine-t-il des obstacles qui le freinent dans l’entreprise de l’action? Estime-t-il avoir assez d’habiletés afin d’adopter un comportement de santé? Le patient a-t-il un sentiment positif suite au commencement de l’action? Quelles sont les croyances des pairs, de la famille et des professionnels de la santé? Le patient a-t-il des croyances ou connaissances au sujet d’un contexte ou d’une situation qui favorisent ou freinent un comportement de santé? Tous ces éléments peuvent avoir une influence sur l’adoption de comportements de santé (Alligood, 2014).

Types d’interventions

Les quatre études randomisées contrôlées présentent différentes interventions. L’étude de Cross et al. (2012) propose une intervention de home telemanagement. Le patient, à domicile, répond à des questions sur différents items comme les symptômes, les effets secondaires ou encore l’adhérence médicamenteuse, puis il reçoit un plan d’action en fonction de ses réponses. Il reçoit également une éducation sur la maladie. Celle de Waters et al. (2005) consiste en un programme d’éducation de 12h planifié sur quatre semaines. Deux études de Kennedy et al. sont présentées ici, l’une propose la mise en place d’un programme de self-management (2004) et la deuxième intervient à l’aide d’un guide (2003). Les revues de littérature reprennent certaines des interventions présentées dans les études citées ci-dessus mais elles en proposent également d’autres. Deux des études (Kennedy et al. 2004 ; Robinson et al. 2001) présentées dans la revue systématique de Conley et Redecker (2015) proposent un programme de self-management personnalisé et un accès libre aux centres de soins sans rendez-vous de routine. Elkjaer et al. (2010) proposent les mêmes interventions que précédemment mais avec en plus, un programme thérapeutique sur internet. Keefer et al. (2013) proposent de l’hypnothérapie et Hueppe et al. (2014), un programme d’information par mail. Un projet de management basé sur les principes de la thérapie cognitivo-comportementale ainsi qu’un apprentissage social sont proposés par Keefer et al. (2012).

La revue critique de Barlow et al. (2010) compte 23 articles proposant diverses interventions. Trois des 23 études (Kennedy et al., 2003; Robinson et al., 2001 ; Langhorst et al., 2007) proposent un programme de self-management. L’étude de Kennedy et al. (2003) propose différentes interventions et notamment un accès libre aux centres de soins. La plupart des études présentées dans cette revue critique suggèrent une éducation à la personne atteinte via des présentations (Quan et al., 2003), des guides (Kennedy et al., 2003; Borgaonkar et al., 2002), des vidéos (Smith et al., 2002) et des brochures (Smart et al., 1998; Smith et al., 2002). Trois études évoquent une éducation mais ne précisent pas par quels moyens elle est donnée (Larsson et al., 2003 ; Bregenzer et al., 2005 ; Krause, 2003). Plusieurs autres études proposent le partage d’expériences entre malades (McColl et al., 2004; Krause, 2003), une thérapie de groupe (Maunder & Esplen, 2001 ; Oxelmark et al., 2007), une psychothérapie individuelle ou en groupe (Jantschek et al., 1998; Keller et al., 2004; Deter et al., 20071) ou encore des sessions sur les principes de la thérapie cognitivo-comportementale (Mussel et al., 2003).

Dix études suggèrent l’utilisation de techniques de relaxation (Krause, 2003 ; Maunder & Esplen, 2001 ; Shaw & Erhlich, 1987), de gestion du stress (Larsson et al., 2003 ; Bregenzer et al., 2005 ; Langhorst et al., 2007 ; Milne et al., 1986 ; Smith et al., 2002 ; Oxelmark et al., 2007) ou de la réflexologie (Schwarz & Blanchard, 1991). 3 études ont pour intervention de l’exercice physique (Watters et al., 2001 ; Loudon et al., 1999 ; Ng et al., 2007). L’étude de Schwarz & Blanchard (1991) propose la tenue d’un carnet de bord afin que la personne puisse noter les symptômes et ainsi avoir un suivi de sa maladie. Deux études suggèrent des stratégies de coping (McColl et al., 2004 ; Schwarz & Blanchard, 1991) sans réellement préciser quelles en seraient les interventions. Cross & Finkelstein (2007) proposent un système de télémédecine pour aider les malades à suivre le plan de soin, ce qui permettrait également aux soignants de suivre l’état de la personne. Ce système permettrait également une éducation à la maladie.

Qualité de vie

La qualité de vie étant le concept clé de cette revue de littérature, il apparaît dans tous les articles sélectionnés. Les quatre études contrôlées randomisées (Cross et al., 2012; Kennedy et al., 2003; Kennedy et al., 2004; Waters et al., 2005) et les trois revues systématiques (Huang et al., 2014; Tu et al., 2015; Conley et Redeker, 2015) ainsi que la revue critique (Barlow et al., 2010) inclues ont mesuré l’effet de différentes interventions éducatives sur la qualité de vie des participants. Les résultats y relatifs sont décrits ci-après. L’étude de Cross et al. (2012), qui avait comme intervention le home telemanagement n’a pas démontré d’amélioration en ce qui concerne la qualité de vie. Celle-ci a été évaluée par le score IBDQ dont le score varie entre 32 et 224. Le score du groupe contrôle était plus élevé au début de l’étude (190,8) en comparaison à celui du groupe intervention (171,6). Au long de l’étude, le score de ce dernier a vu une amélioration et le score du groupe contrôle est resté stable mais la différence entre groupes ne s’est pas révélée assez élevée pour que ces résultats soient significatifs (à 4 mois: intervention=178.7, contrôle=183.1; à 8 mois: 178.8 vs 186.1; à 12 mois: 178.1 vs 187.3).

Plusieurs éléments pouvant entrer en compte dans le manque de résultat significatif ont été évoqués par les auteurs. Le fait d’avoir perdu un plus grand nombre de participants que prévu a pu affecter leur capacité à détecter des différences modérées. Il a été constaté une différence entre les groupes au départ de l’étude puisque le groupe intervention avait des traitements plus conséquents et une qualité de vie plus basse. Cela laisse supposer que ce groupe était atteint plus sévèrement par la maladie. Enfin, le fait que l’étude inclut des personnes en rémission depuis longtemps a pu avoir un effet sur le manque de significativité observé. Finalement, après prise en compte des différences entre les deux groupes avant le commencement de l’étude et un ajustement effectué, les auteurs constatent que le home telemanagement permettrait une amélioration de la qualité de vie puisque le score IBDQ s’améliore alors de 12,5 points dans le groupe intervention contre -3,8 dans le groupe contrôle.

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Table des matières

1. INTRODUCTION
2. PROBLÉMATIQUE
2.1 Cadre théorique
2.1.1 Ancrage disciplinaire
2.1.2 Assomptions
2.1.3 Assertions
2.1.4 Métaconcepts
2.2 Question de recherche
3. MÉTHODE
3.1 Sources d’information et stratégie de recherche documentaire
3.1.1 Diagramme de flux
4. RÉSULTATS
4.1 Tableau comparatif
4.2 Analyse critique des articles retenus
4.2.1 Types d’interventions
4.2.2 Qualité de vie
4.2.3 Recrudescence de la maladie et symptômes
4.2.4 Adhérence médicamenteuse
4.2.5 Utilisation des services de santé
4.2.6 Connaissances liées à la maladie
4.2.7 Anxiété / Dépression
5. DISCUSSION
5.1 L’effet des interventions sur la qualité de vie et les outcomes identifiés
5.2 Le modèle de Nola J. Pender en lien avec le manque d’effet significatif sur la qualité de vie suite aux interventions
6. CONCLUSION
6.1 Apports et limites du travail
6.2 Recommandations
6.2.1 Pour la pratique
6.2.2 Pour la recherche
7. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
8. ANNEXES
8.1 Pyramide des preuves
8.2 Fiches de lecture

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