Recouvrant une superficie de plus d’un million de Km2 , le système aquifère du Sahara Septentrional (SASS), occupe 700 000Km2 en Algérie, 80 000 Km2 en Tunisie et 250 000 Km2 en Libye. Il est formé de dépôts continentaux renfermant deux grandes nappes souterraines : le continental intercalaire (CI) et le complexe terminal (CT). La région d’étude fait partie du Sahara Septentrional recelé dans son sous-sol d’importantes réserves en eau contenues dans des aquifères superposées de la nappe superficielle libre à la nappe albienne la plus profonde. Ainsi on note que les besoins en eau de la région d’Oued Righ sont assurés à partir des ressources en eaux souterraines issues des nappes du complexe Terminal et du Continental intercalaire.
Le continental intercalaire, objet principal de cette étude, semble constituer le réservoir le plus prometteur en eaux thermales dans la région d’étude, est logé dans les formations du crétacé inférieur (Barrémien et Albien) dont la profondeur varie de 1800 à 2200 m environ. Ce réservoir affleure au Sud, de nature semi-libre à l’Ouest et captive dans sa partie orientale. Du point de vue géothermique, la partie orientale est la plus prometteuse. Les températures enregistrées varient entre 50-70°C, certains forages débitent de l’ordre de 400l/s. Ce réservoir offre des eaux géothermiques chaudes très chargées en sels qui doivent être refroidies pour qu’elles soient utilisables à l’agriculture (notamment l’irrigation des palmerais). La forte dureté (TH de l’ordre de 59 à 106°F) de ces eaux géothermales a pour conséquence l’entartrage des conduites de distribution .
Cadre géographique et milieu naturel
Il est utile de présenter d’abord le zonage du Sahara algérien, l’exercice des conditions agro-écologiques du Sahara algérien a permis un découpage en région de problématique homogène.
Zonage du Sahara algérien
À cette fin, 174 communes de l’ensemble saharien ont été prises en considération, et sur cette base, on a recomposé des Régions Naturelles Sahariennes au nombre de 14, en utilisant les indicateurs disponibles à l’échelle communale. Ces Régions Naturelles Sahariennes (RNS) ne coïncident donc pas, par définition, avec les wilayas : certaines wilayas ont été « réparties » sur plusieurs RNS ; pour certaines d’entre elles, concernant les piémonts, seules quelques communes, considérées comme sahariennes, ont été incluses dans les RNS.
Au total, 9 wilayas ont été intégrées en totalité : Adrar, Béchar, Biskra, El Oued, Ghardaïa, Ouargla, Illizi, Tamanrasset, Tindouf. Quatre autres wilayas ont quelques-unes de leurs communes incluses dans cette approche par RNS : Tébessa, Djelfa, Laghouat, El Bayadh. Ces 14 RNS peuvent elles-mêmes être regroupées en 4 ensembles plus vastes qui correspondent aux grands ensembles morphologiques du Sahara algérien.
Le Bas Sahara
Le Bas Sahara est une zone d’échange dans le sens Nord – Sud, entre le Tell et le Sahara et dans le sens Est – Ouest, entre l’Algérie et la Tunisie. Cet ensemble est composé des Régions Naturelles Sahariennes suivantes :
● Les Ziban
● Le Souf
● L’Oued Rhir
● Le Pays d’Ouargla .
La Dorsale Mozabite
On pourrait également appeler cette zone médiane, le Sud algérois. Elle se trouve en effet au débouché de la capitale vers les hautes plaines et l’Atlas saharien par Djelfa et Laghouat. Contrairement à la précédente c’est une région d’altitude (entre 600 et 800m en son centre), peu salée et peu sableuse sinon aux marges de l’Atlas occidental. La zone est un des axes principaux de la circulation nord-sud qui se prolonge par Ghardaïa et El Menea jusqu’à In Salah et Tamanrasset. Elle fait le lien entre Alger et l’Afrique sub-saharienne. Les RNS sont les suivantes :
● Le Pays des Daïas
● La région du Mzab .
Le Bassin de la Saoura
On désigne ainsi le quart nord-ouest du Sahara algérien dont l’artère vivante est la vallée de la Saoura, débouché naturel de la région oranaise vers le Grand Sud et les Pays du Sahel (Mauritanie, Mali et Niger). C’est un territoire immense et peu peuplé (600 000 habitants) tourné essentiellement vers sa capitale Béchar. Les ressources en eau sont faibles sauf au Touat-Gourara où le C.I. affleure. Les RNS qui constituent cet ensemble, sont :
● La Hamada de Tindouf
● Les piémonts des Ksours
● La vallée de la Saoura
● Le Gourara
● Le Touat et le Tidikelt Ouest .
Le Sahara central
Il se trouve au cœur de l’Afrique saharienne en contact avec la Libye, le Niger et le Mali. Ses terrains anciens renferment des minerais rare ou précieux (or, wolfram, uranium), mais le territoire est dépourvu de ressources en eau importantes sauf au Nord, vers Ain Salah ou au Sud, vers Ain Guezzam. Les RNS sont les suivantes :
● Le Tidikelt est
● Le Hoggar
● Le Tassili des Adjjers .
Le milieu d’étude
Contexte géographique
L’Oued Righ, avec les Ziban et le Souf est la troisième composante du Bas Sahara. C’est le pays du sable, du sel et des eaux artésiennes. La région d’Oued Righ débute au côté Nord à Ain Chikh à 500 Km au Sud-est d’Alger, 330 Km au Sud de Constantine, elle se termine à 150 Km et plus au Sud, traversée par l’axe routier Biskra- Ouargla et par la voie ferrée qui lui est à peu près parallèle, son origine légèrement au Sud de la palmeraie d’El Goug jusqu’à El M’ghair ou l’eau est rejetée dans le chott Merouane (Fig.1-2). La capitale de la région est sans ambiguïté la ville de Touggourt, même si elle n’a pas le statut de chef- lieu de Wilaya. L’Oued Righ est en effet partagé administrativement entre la wilaya d’El Oued au Nord comprenant les daïras d’El M’ghair et Djema et celle d’Ouargla. Elle se situe entre 32°54` à 39°9`Nord de latitude, 5°50`à 5°75`Est de longitude. Sur le plan administratif la région d’Oued Righ est limitée :
– Au Nord par la wilaya de Biskra
– Au Sud Ouest par les oasis d’Ouargla
– À l’Est par la vallée d’Oued Souf.
La culture des dattiers est demeurée longtemps la seule et unique ressource, elle regroupe près de 50 oasis qui couvrent une superficie d’environ 23000 ha situées au Nord-est du Sahara, longeant les rives Ouest du grand erg oriental et au Sud du massif des Aurès.
Géomorphologie et topographie de la région d’Oued Righ
Le cœur de la région est une longue dépression large de 20 km, qui s’étire d’El Goug (altitude : + 100 m) à Oum Toyour (+ 15 m) sur 150 km. Elle résulte de la confluence des oueds Mya et Ighargar et aboutit aux grands chotts Mérouane et Melrhir (- 30 m). La vallée d’axe nord-sud est nettement tracée et bordée par deux falaises basses parfois découpées en petites buttes. Le fond de la dépression est occupé par une succession de sebkhas alimentées par les nappes sous-jacentes et surtout par les eaux de drainage des palmeraies. Elles sont séparées par des placages sableux et de petites dunes blanches aux sables mobiles. La région est limitée au Nord par les grands chotts et les piémonts du Zab, à l’Ouest par le plateau Mio-pliocène et Turonien de la dorsale mozabite et du plateau des daïas, au Sud par les regs sableux de la région d’Ouargla et à l’Est par le massif de dunes du Grand erg Oriental.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Chapitre 1 : Cadre géographique et milieu naturel
1. Introduction
2. Zonage du Sahara Algérien
2.1. Le Bas Sahara
2.2. La Dorsale Mozabite
2.3. Le Bassin de la Saoura
2.4. Le Sahara central
3. Le milieu d’étude
3.1. Contexte géographique
3.2. Géomorphologie et topographie de la région d’Oued Righ
1. Le niveau supérieur
a- Les glacis d’épandage
b- Les reliefs résiduels
c- Les versants
2. Le niveau intermédiaire
3. Les préchotts
4. Les chotts
3.3. Le réseau hydrographique
Chapitre 2 : Contexte géologique
1. Introduction
2. Les grandes unités géo-structurales
3. Les bassins sédimentaires de l’Algérie
3.1. Algérie Alpine
3.2. La Plate-forme Saharienne
4. La géologie du Bas-Sahara
5. La structure synclinale du Bas-Sahara
6. Cadre géologique local
6 .1. Le Mésozoïque
6.1.1. Le Crétacé
6.1.2. Le Néocomien
6.1.3. Le Barrémien
6.1.4. L’Aptien
6.1.5. L’Albien
6.1.6. Le Vraconien
6.1.7. Le Cénomanien
6.1.8. Le Turonien
6.1.9. Le Sénonien
Sénonien lagunaire
Sénonien Carbonaté
6.2. Le Cénozoïque
6.2.1. L’Eocène
L’Éocène inférieur (carbonaté)
L’Éocène Moyen (Evaporitique)
6.2.2. Le Mio-Pliocène
Niveau 1
Niveau 2
Niveau 3
Niveau 4
6.2.3. Le Quaternaire
7. Tectonique générale
7.1. Néotectonique
8. Paléogéographie
9. Conclusion
Chapitre 3 : Hydroclimatologie
1. Introduction
2. Les précipitations
2.1. Précipitations moyennes mensuelles
2.2. Précipitations saisonnières moyennes
2.3. Précipitations moyennes annuelles et leurs variabilités
2.4. Variation interannuelle
3. Température
3.1. Température moyenne annuelle
3.2. Température moyenne mensuelle
4. Rythme climatique ou caractérisation du climat
5. Détermination des indices climatiques
5.1. Climagramme de Louis Emberger
5.2. Indice d’aridité (indice de De Martonne)
5.3. Indice d’aridité mensuel
5.4. Climatogramme de Peguy
6. Les vents
6.1. Vitesse des vents mensuels
7. L’insolation
8. L’humidité relative
9. L’évaporation
9.1. L’évapotranspiration
9.1.1 Calcul de l’évapotranspiration
A. Formule de Thornthwait
B. La formule de Serra
9.1.2. Estimation de l’évapotranspiration réelle (ETR)
A. Formule de Turc
B. ETR par la méthode de Thornthwaite
C. Calcul de l’ETR par la formule de Coutagne
10. Bilan hydrologique
11. Conclusion
CONCLUSION GENERALE