L’education : une priorite pour la lutte contre la pauvrete

La notion de capital humain est une notion mise en valeur par T.W.Schultz, Gary Becker désignant l’aptitude de l’individu à travailler. En 1961, H.W.Singer déclare, lors d’une conférence à Addis-Abeba, qu’il y a eu « une évolution de la pensée sur le problème de la croissance et du développement », privilégiant désormais le capital humain par rapport au capital matériel. En effet, le problème réside, désormais, dans la capacité de créer la richesse représentée par la « puissance intellectuelle » de l’homme. Par conséquent, le capital humain est devenu une priorité non seulement au développement mais surtout dans la lutte contre la pauvreté.

Les éléments composant le capital humain sont principalement : la santé et l’éducation. Particulièrement, l’éducation est l’activité de transmission de connaissances structurées et elle constitue la composante fondamentale du développement humain. Selon JAROUSSE , il y a deux conceptions de l’éducation. La première définit l’éducation comme un ensemble de comportements visant à s’éduquer, dont on cherche à comprendre la finalité, les orientations et les conséquences. La deuxième conception définit l’éducation comme un processus productif, au sens d’un processus de transformation, dans la mesure où l’homme constitue à la fois sa matière première et son produit final.

L’ECONOMIE DE L’EDUCATION 

L’économie de l’éducation est l’étude scientifique de la relation entre les dépenses en éducation et les gains qui en découlent. Elle analyse le rendement de l’éducation ainsi que les risques encourus lors des choix d’investissements en éducation et en formation. L’économie de l’éducation est une discipline jeune. Elle ne voit le jour qu’avec l’apparition de la théorie du capital humain. En effet, cette dernière a été focalisée sur l’économie de l’éducation. La raison en est que les investissements en éducation et en formation sont considérés comme les plus importants et les plus décisifs pour accumuler le capital humain. Selon Schultz , c’est à l’éducation que l’on doit une grande partie de l’élévation de la qualité de la population.

LES OBJECTIFS DE L’ECONOMIE DE L’EDUCATION

Selon Hanhart , l’économie de l’éducation s’effectue sur plusieurs angles : l’analyse des dépenses, la mesure des coûts, l’évaluation de l’efficacité et la question du financement. Généralement, l’économie de l’éducation cherche à comprendre deux grands ensembles de phénomènes. D’une part, au niveau microéconomique, les économistes se focalisent sur le processus décisionnel des individus en matière d’investissement en capital humain et sur les nombreux facteurs qui peuvent influer sur ce processus. Autrement dit, l’économie de l’éducation tente d’identifier les déterminants de différents phénomènes et les choix des individus dans les investissements (abandon scolaire, choix de carrière, dynamique des salaires, inégalités de revenus…). Elle détermine le taux de rendement des investissements éducatifs pour chaque individu et détermine les choix optimaux en éducation. Dans ce cas, les économistes ont recours à toute une gamme de modèles économétriques.

Et d’autre part, l’économie de l’éducation est étroitement liée à la littérature macroéconomique sur la croissance économique, ce qui la rend particulièrement pertinente du point de vue de la politique économique. En effet, elle cherche à établir une relation entre éducation et croissance économique. Elle tente également de déterminer les politiques et décisions efficientes à prendre par les gouvernants. Dans ce cas, le principal objectif de recherche est d’effectuer des simulations (notamment de politiques). Pour cela, on aura recours à des modèles théoriques calibrés.

Afin de pouvoir atteindre tous ces objectifs, différents concepts avancés par de grands économistes de l’éducation peuvent être adoptés.

LES PORTEES DE L’ECONOMIE DE L’EDUCATION

PORTEE MACROECONOMIQUE DE L’EDUCATION

Depuis les travaux précurseurs de Schultz et Becker dans le domaine de l’éducation, la scolarité, et plus généralement, la formation ont été considérées comme un investissement en capital humain, au même titre que le capital physique. Les impacts de l’éducation portent sur différents faits.

Education et croissance économique
L’étude du rapport entre l’éducation et la croissance constitue à la fois l’origine historique et conceptuelle, et l’aboutissement de la théorie du capital humain. Les premiers économistes de l’éducation tels que Théodore W. Schultz (1961) et Gary Becker (1964) se sont surtout préoccupé des effets que peuvent avoir les investissements éducatifs sur la situation économique du pays. En effet, T. W. Schultz et G. Becker ont remarqué que l’éducation tient une place beaucoup plus importante dans la productivité totale des facteurs au niveau macroéconomique.

Certains auteurs se sont contentés d’effectuer des études théoriques mais d’autres ont fait des modélisations économétriques.

❥ THEODORE W. SCHULTZ
Selon T.W.Schultz, l’éducation est le plus important garant de la croissance économique. Sa thèse est que pour accroître la productivité économique, il faut investir davantage dans la capacité de l’homme. Schultz cite que « La clé de la productivité économique à venir et de sa contribution au bien être humain se trouve dans l’accroissement des aptitudes acquises de la population du monde entier et dans le progrès des connaissances utiles. » Ses travaux portent sur l’étude des situations des pays en développement où l’agriculture constitue l’activité productive principale. Il souligne que l’allocation optimale des ressources devient un problème majeur lorsque l’économie est en évolution rapide, alors qu’elle ne présente pas de difficulté dans l’agriculture traditionnelle. Autrement dit le rendement de l’éducation sera donc élevé dans les contextes de déséquilibres contrairement à un contexte de stabilité où le rendement est faible. L’éducation joue donc un rôle plus important là où l’agriculture est en voie de modernisation comme le cas de ces pays. Le professeur Schultz démontre que les investissements dans l’homme et dans le savoir sont des facteurs décisifs permettant d’assurer le niveau de vie. Il montre que ce sont les aptitudes acquises par les individus (éducation, expérience, compétence et santé) qui sont déterminantes pour le progrès économique. Selon lui, les dirigeants ont tendance à surestimer les autres facteurs de production particulièrement la terre et les facteurs limités et par la suite, à sous-estimer le facteur humain.

Ainsi, il apparaît de plus en plus évident que le niveau d’éducation atteint par les agents économiques constitue un déterminant majeur de leur succès sur l’échiquier économique mondial.

❥ R.NURKSE
R.Nurkse est le promoteur de l’analyse en termes de cercles vicieux de la pauvreté et du sous-développement. Il analyse la pauvreté comme un manque de revenu et donc d’épargne. Par la suite, il y a un manque d’investissement étant donné que dans les pays sousdéveloppés les investissements éducatifs constituent une part considérable du revenu. Selon R.Nurkse : « La faiblesse du revenu national entraîne la faiblesse des dépenses d’éducation et de formation donc de la productivité et par ricochet du revenu national… ». L’auteur accepte donc la thèse que le manque d’éducation et de formation réduit la capacité de la main d’œuvre disponible ce qui entraîne, par la suite, une faible productivité de l’économie. Ainsi, cette faible productivité ramène à un faible revenu national et le cercle vicieux continue son cours. Pour rompre ces cercles vicieux, R.Nurkse préconise un recours aux capitaux étrangers qui va autoriser un accroissement du stock de capital, des investissements, de la productivité et par la suite des revenus.

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Table des matières

INTRODUCTION
Première PARTIE : L’ECONOMIE DE L’EDUCATION
Chapitre I LES OBJECTIFS DE L’ECONOMIE DE L’EDUCATION
Chapitre II LES PORTEES DE L’ECONOMIE DE L’EDUCATION
I- PORTEE MACROECONOMIQUE DE L’EDUCATION
1- Education et Croissance économique
2- Les analyses basées sur la modélisation
II- PORTEE MICROECONOMIQUE DE L’EDUCATION
1- Education et Salaire
2- Education et Revenu de l’activité indépendante
3- Introduction de l’Incertitude dans le choix d’investissement dan le capital humain
III- SYNTHESE ET CONSTATS DE L’ECONOMIE DE L’EDUCATION
1-Des rendements variables
2- Déclassement salarial
3- Les politiques publiques
Deuxième PARTIE : L’EDUCATION à Madagascar
Chapitre I SITUATION ACTUELLE DE L’EDUCATION A MADAGASCAR
I- La situation avant la crise 2002
1- La petite enfance
2- L’éducation de base
3- Formation technique et professionnelle
4- Enseignement Supérieur
5- Education non formelle
6- Les dépenses publiques en Education
7- Les obstacles à l’Education
II- La situation de l’après crise
1- Diminution du Revenu des Ménages
2- Baisse du taux de réussite au Certificat de Fin du PREMIER CYCLE
3- Hausse des taux de redoublement et des taux d’absentéisme
4- Abandon et Déscolarisation précoce des enfants
5- Mesure d’atténuation des conséquences d’après crise
6- Impacts des mesures d’après crise
Chapitre II LES POLITIQUES ET INITIATIVES POUR PROMOUVOIR LE SECTEUR
I- Les anciennes politiques et leurs impacts
II- Les nouvelles politiques et initiatives pour la réforme et le développement du secteur
1- L’éducation fondamentale
2- L’enseignement secondaire
3- La formation technique et professionnelle
4- L’enseignement supérieur
5- L’éducation non formelle
6- Financement du plan
CONCLUSION

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