Depuis toujours, le sport occupait une place importante dans la vie des hommes. Dans la période antique, il consistait à fortifier le corps, à l’endurcir aux coups et blessures afin de le préparer à la guerre. Cela ne cessait de se développer pour en devenir un moyen d’éducation dont l’objectif est de perfectionner l’individu dans la totalité de son être : cognitif, affectif, social, moral et surtout physique.
Actuellement la pratique sportive se développe dans le sens du professionnalisme, du business et de la distraction. L’amateurisme, concept auquel Pierre de Coubertin avait basé la rénovation des jeux olympiques n’intéresse plus que peu de personne et on se demande dans quelle mesure les points 6 et 8 des principes fondamentaux de la charte olympique puissent être encore appliqués. Principes qui stipulent :
❖ Point 6 : « le mouvement olympique a pour but de contribuer à bâtir un monde pacifique et meilleur en éduquant la jeunesse par le moyen du sport pratiqué sans discrimination d’aucune sorte et dans l’esprit olympique qui exige la compréhension mutuelle, l’esprit d’amitié, la solidarité et le fair-play ».
❖ Point 8 : « le sport est un droit humain. Tout individu homme ou femme doit avoir la possibilité de pratiquer le sport en fonction de ses besoins ».
De même la conférence générale de l’UNESCO a adopté en 1978 la charte internationale de l’éducation physique et du sport et affirme le droit fondamental de tout être humain à l’éducation physique et au sport, nécessaire à l’épanouissement de la personnalité de chacun, à la préservation des rapports sociaux. Madagascar a ratifié cette charte le 16 Novembre 1979. De ce fait l’éducation physique et sportive constitue une discipline à part entière et obligatoire dans tout établissement scolaire. Et aussi, le Ministère de la Jeunesse et des Sports a spécifié dans la loi 97-014 du 08 août 1997 relative à l’organisation et à la promotion des activités physiques et sportives dans son article 8 : l’Etat est responsable de l’enseignement de l’éducation physique et du sport scolaire placé sous l’autorité du ou des Ministres chargés de l’Education Nationale conformément à la disposition de la loi 94-033.
L’article 10 : « l’enseignement de l’EPS est dispensé dans les écoles maternelles et primaires et dans les établissements du second degré et d’enseignement technique » . La loi 2004-004 du 26 juillet 2004, portant orientation générale du Système d’Education et de Formation à Madagascar stipule en son article premier que : « l’éducation est une priorité nationale absolue, et l’enseignement est obligatoire à partir de l’age de six ans » et dans son article deux que : « la république de Madagascar, conformément aux droits et devoirs économiques, sociaux et culturels énoncés dans la constitution, et dans la fidélité aux engagements internationaux du peuple Malgache, reconnaît à toute personne : enfant adolescent ou adulte le droit à l’éducation,à l’enseignement et à la formation» . En addition, toujours la même loi précise en son article quatre que « l’éducation, l’enseignement et la formation malagasy doivent préparer l’individu à une vie active intégrée dans le développement social, économique et culturel du pays » .
En ce sens, elle doit notamment :
• Libérer l’initiative,
• Favoriser la créativité,
• Cultiver le goût de l’effort,
• Développer l’esprit d’entreprise, le souci d’efficacité, l’esprit de compétition, le sens de la communication et la recherche de l’excellence.
L’EPS est donc une matière d’éducation qui contribue aux finalités générales de l’éducation et vise deux objectifs principaux :
– développer la capacité motrice à la prise de conscience du corps, l’amélioration de la santé, le moyen d’apprentissage de soi et le choix d’une stratégie éducative appropriée aux nouvelles exigences,
– développer la pratique sportive en général en tant qu’activité culturelle universelle.
Le ministère de l’éducation nationale a fixé des programmes scolaires en éducation physique et sportive par des arrêtés à tous niveaux d’enseignement. Or on constate actuellement que certains établissements et enseignants ignorent encore l’existence de ceprogramme, voire même celle de la matière éducation physique, surtout dans les écoles primaires privées. Elle est pratiquée dans les écoles publiques mais reste sous forme de jeux traditionnels. Cependant, nous sommes convaincu que l’EPS dès l’école primaire joue un rôle prépondérant non seulement pour le développement de l’enfant, mais aussi pour celui du sport, surtout si on vise un niveau assez élevé du fait du principe qu’un athlète performant se construit et se prépare dès son jeune age. C’est ainsi que notre réflexion s’est tournée vers l’enseignement de cette matière au niveau primaire et en respectant les étapes de développement de l’enfant.
D’après quelques investigations que nous avions menées. Le problème fondamental de l’enseignement de l’Education Physique et Sportive réside dans la méconnaissance de la valeur de la matière elle-même, aussi bien pour les enseignants que les responsables des établissements scolaires.
Etat des lieux de l’enseignement de l’EPS à l’école primaire
Récolte des données
Les informations recherchées consistent à savoir :
• Si les établissements font de l’EPS
• Les activités pratiquées
• Le temps consacré à sa pratique
• Les matériels et infrastructures utilisés .
Les établissements ciblés
Etant donné la multiplicité des écoles primaires dans la région d’Analamanga et notre indisponibilité temporelle et financière, nous étions obligé de limiter notre enquête sur 7 établissements scolaires différents pour la région d’Analamanga dont : l’EPP Ambohipo, l’EPP Analakely, l’ESCA Antanimena, l’école le Petit Nid, Le Benjamin, école FANEVA, et l’école Claire Fontaine. Nous avons fait une demande d’autorisation pour pouvoir entrer dans ces 7 établissements.
– Deux écoles primaires publiques dont l’une était au centre ville : EPP Analakely et l’autre dans les périphéries : EPP Ambohipo. Ces écoles nous ont donnés tout de suite des renseignements à propos de nos besoins.
– Deux écoles privées populaires qui possèdent tous les niveaux d’enseignement primaire et secondaire. Il s’agit d’une école confessionnelle catholique: ESCA Antanimena grande école privée respectant toutes les normes établies et une école privée non confessionnelle le petit nid d’Ambatobe pour sa réputation aux résultats obtenus et ses relations internationales.
– Deux écoles privées moins connues dont l’école FANEVA d’Ankadindramamy qui possèdent aussi tous les niveaux et l’école primaire le Benjamin d’Ambohipo qui possède seulement le niveau primaire.
– Une école française qui utilise l’approche technique comme méthode d’enseignement, l’école Claire Fontaine.
Les données restent les mêmes mais les moyens de récoltes sont différentes selon les convenances des enseignants enquêtés. Les uns préfèrent les questionnaires écrits, d’autres adoptent les interviews.
Les questionnaires
Les enseignants de l’EPP Ambohipo ont choisi de remplir les questionnaires écrits. On a distribué 10 fiches d’enquête pour 10 enseignants du CP1 au CM2. 7 enseignants ont rempli et rendu la fiche d’enquête dont 2 pour la classe CP1 et CM2 ; 1 pour la classe de CP2, CE et CP1. Ce sont les enseignants qui enseignent dans la même demi-journée que nous avons pris.
L’interview
Les enseignants de l’ESCA Antanimena, l’EPP Ambohipo et l’école Clair Fontaine ont choisi l’interview. On a pu interviewer :
– pour l’ESCA : 3 enseignants sur les 4 enseignants d’EPS du niveau primaire ont été interviewé
– pour l’EPP Analakely : Pour cette école on a fait un entretien libre, 1 enseignant pour la classe de CE, 1enseignant pour la classe de CM1, et une autre pour le CM2. Ces 3 enseignants font tous pratiquer l’EPS à leurs élèves.
– pour l’école Claire Fontaine : 2 enseignants dont : 1 enseignant du CE et 1 autre pour le CM1.
– Pour l’école Le Petit Nid, Faneva, et le Benjamin, seuls les responsables des établissements nous ont fourni les renseignements nécessaires à raison de la non pratique de l’EPS au niveau primaire.
Discussion
De toutes les écoles primaires en général, publique et privée, seules les grandes écoles confessionnelles catholiques dont l’ESCA possèdent les infrastructures correspondant aux disciplines sportives énumérées dans le programme. Cependant ses objectifs principaux sont de préparer des athlètes pour leurs clubs sportifs (club de judo, de tennis, de natation) et d’obtenir des performances. Le programme officiel n’est pas entièrement suivi car si le contenu est appliqué, les objectifs mis en place par l’Etat sont loin d’être réalisés. Les enseignants sont des spécialistes donc sont tous qualifiés dans leur discipline sportive respective (1 maître nageur et 1 entraîneur en judo et tennis) sauf un sortant de l’EN3/EPS. L’école a mis en place la discipline sportive : le tennis qui n’est même pas inscrit au programme. Le fait est que l’ITF lui fournit des matériels afin que l’école puisse développer la pratique tennistique au niveau primaire et en avoir de bons joueurs de tennis (suivant le programme et les objectifs de l’ITF). Pour la natation et le judo l’objectif est de préparer les enfants dès l’age primaire pour les intégrer dans le club sportif de l’école. En natation, les enfant doivent savoir au moins une nage et en judo il seront sanctionnés par niveau de ceinture. Et pareil pour l’école Claire Fontaine avec ses infrastructures extérieures et ses enseignants tous qualifiés ils peuvent apprendre aux élèves certaines disciplines mentionnées dans le programme.
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie : PRESENTATION DE LA RECHERCHE
I- Objet d’étude
II- Limitation du sujet
III- Cadre théorique
Deuxième partie : METHODOLOGIE
I- Etat des lieux de l’enseignement de l’EPS à l’école primaire
II- Résumé et interprétation
III- Etude comparative
Troisième partie : SUGGESTION
I- L’importance de l’utilisation du jeu pour l’EPS
II- Les fondements théoriques approche technique et approche baser par le jeu
III- Proposition pratique
CONCLUSION