l’éducation, élément clé pour accélérer le développement de Madagascar

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Théorie sur le capital humain et la croissance économique

Théodore Schultz est l’un des premiers économistes qui s’est intéressé à l’importance du capital humain dans l’économie. Dans son article paru en 1950 « Investment in man : an Economist’s view» il insiste en particulier sur l’importance du secteur agricole pour se développer et donne une place clé au capital humain. Il voit, dans la formation et l’éducation, un moyen essentiel pour améliorer la productivité et aussi le revenu agricole. Schultz s’intéresse également à la mesure du capital humain en se concentrant sur la qualité du facteur travail, à savoir : « l’habilité, le savoir et toutes les capacités permettant d’améliorer la productivité du capital humain ».6
Gary Becker a repris les travaux de Schultz en 1964 et affirme que les dépenses que chacun fait pour s’améliorer n’est autre que des investissements qui ont pour but d’accroître ses connaissances et ses compétences et pour pouvoir augmenter sa productivité ainsi que son gain. Becker s’intéresse plus précisément à la causalité « éducation-productivité-gain » et montre dans son ouvrage « Human Capital » que l’éducation a un effet positif sur l’amélioration de la productivité de chacun et aussi lui permet de pouvoir s’adapter facilement au changement perspective : nouvelle technologie, nouveau technique de production, nouvel environnement.
Pour les Néoclassiques, il existe une liaison positive entre productivité et gain. Selon eux, il existe une concurrence assez importante dans les marchés des biens et du travail. Et de ce fait la maximisation de leur profit requiert donc une qualification de la qualité de la main d’œuvre. Ils affirment également que chaque individu est rémunéré selon son travail marginal mais aussi que les travailleurs qui sont les mieux éduqués font partie de ceux qui sont les mieux payés. Si on se fie à cette théorie, il est donc possible pour chacun d’améliorer son niveau de vie en augmentant son revenu par le biais de l’éducation.
Cependant il existe une limite entre l’éducation, la productivité et le gain. Ceci concerne notamment la dépense d’investissement en éducation et sa rentabilité. Pour Mingat (1982), un enseignant à l’université de Bourgogne, on devrait prendre un modèle qui prend en compte le risque d’échec car celui-ci augmente le coût de l’éducation. Selon l’auteur, un individu compare le coût des études au rendement anticipé du diplôme par le risque de ne pas l’obtenir ; et l’individu prend la décision de s’engager dans une étude s’il juge significative sa chance de réussir. Selon lui, la classe sociale de l’individu joue également un rôle important dans la prise de cette décision.7
Levy Garboua (1979), un économiste français, montre un modèle prenant en compte la dépense de formation et le coût d’opportunité. Selon lui, la demande d’éducation résulte d’un comportement d’arbitrage de l’individu entre les avantages futurs liés à la réussite et les avantages présents liés aux activités rémunérées permettant d’accroître la consommation présente. Dès son jeune âge, surtout dans les familles pauvres et dans les classes moyennes, si l’individu constate une possibilité de dégradation des avantages futurs, alors celui-ci réduira son temps d’étude et cherche à améliorer ses avantages du présent. Et ceci est un cas très fréquent à Madagascar surtout dans les familles pauvres.8
Dans le prochain chapitre nous allons essayer d’analyser l’impact qu’a l’éducation dans le développement économique mais également de savoir comment l’éducation peut œuvrer à l’amélioration de la qualité de la société et le développement individuel de la population.

Impact de l’éducation dans le développement.

 Bienfait de l’éducation pour l’individu.

L’accroissement et disponibilité monétaire est l’une des principales causes qui incite la majorité des individus à continuer et à terminer leurs études à leur terme. En effet, on peut accroitre notre revenu grâce à l’éducation, elle permet aussi à l’individu de mieux gérer ses revenus et d’augmenter ses épargnes pour une utilisation ultérieure ou pour l’utiliser afin de satisfaire certains besoins tels que le loisir, l’habillement, etc…
Garce à l’éducation on peut facilement améliorer certain condition de vie, notamment la santé. Cela est constaté dans les zones rurales et surtout concernant la fécondité des jeunes filles. En effet, dans les zones reculées dans les pays pauvres tel que la nôtre, l’éducation a pu contribuer à améliorer les conditions sanitaires des jeunes filles surtout concernant la prévention d’une grossesse non désiré par l’enseignement des méthodes contraceptive. De plus, cela permet au jeune d’augmenter leur chance de pouvoir finir leurs études à leur terme.
L’un des problèmes de base qui empêche un pays de se développer est également la pauvreté chronique. En d’autres mots, la pauvreté est un état qui est possible de se transmettre de génération en génération. Un individu peut succéder à la misère de son chef de famille si ce dernier, par faute de moyen, n’a pas pu aller à l’école et qui n’a pas non plus réussi à envoyer son enfant à l’école. De ce fait, une perspective d’améliorer son revenu par l’augmentation de sa productivité est assez faible. Pour empêcher cet état de pauvreté de se transmettre, il est donc primordiale de considérer l’éducation comme un moyen qui permettrait à un individu d’augmenter sa compétence et son savoir et qui d’autant plus a un effet positif sur sa productivité.
L’éducation permet l’acquisition des connaissances de base pour en faire bon usage dans la vie courante, professionnelle ou encore dans l’amélioration de sa productivité. Ceci est très remarquable dans le secteur informel car un individu qui a acquis de connaissance est capable de produire plus et de mieux s’adapter à un éventuel changement de l’environnement où il se trouve. Par exemple, un commerçant peut chercher à élargir sa clientèle grâce notamment à la connaissance qu’il a acquise. Il peut faire usage par exemple de la technologie de l’information pour rendre cela possible, telles que les ventes en ligne. De plus à nos jours, l’usage des réseaux sociaux est très courant que ce soit chez les jeunes ou chez les adultes. Ce qui lui est très avantageux car il peut toucher bon nombre de gens de tout âge, des deux sexes et également tous les groupes sociales.
Il apporte également une sécurité alimentaire pour l’individu. En effet, avec l’augmentation du revenu il peut subvenir à ses besoins surtout au niveau alimentaire et il peut également jouir d’une alimentation saine et équilibrée grâce aux connaissances qu’il a acquises sur ce sujet. Ceci pourra être avantageux pour ceux qui vivent dans les zones ruraux surtout à Madagascar car on peut par exemple faire des formations d’accompagnement de mise en œuvre d’une politique visant à faire assurer l’autonomie dans l’autosuffisance alimentaire dans ces zones en utilisant et en équilibrant l’alimentation selon les produits disponibles.

Bienfait de l’éducation pour la société.

L’innovation, c’est l’une des grandes divergences qui existe entre les pays pauvres et les pays riches. Et c’est l’une des principales préoccupations des théoriciens de la croissance endogène tels que Robert Barro, Paul Römer ou encore Robert E. Lucas. Effectivement dans les pays en développement, l’amélioration des techniques de production, de gestion, technologique,… ne cesse d’avancer notamment grâce à des chercheurs qualifiés et qui contribue au développement de leur pays. Tandis que dans les pays pauvres, les techniques traditionnelles sont en perpétuelles utilisation par manque main d’œuvre apte à faire des recherches pour analyser la situation de leur pays et d’y apportée une amélioration sur les failles et les blocages qui empêchent le développement d’accélérer.
L’éducation permet également de réduire le taux de délinquance juvénile qui est souvent très élevé dans les pays pauvres, car due au manque d’occupation et d’éducation les jeunes ont plus de chance de se tourner vers divers délits. Et cela augmente le taux de criminalité et réduit ainsi la sécurité et empêche chacun de vivre pleinement sa vie telle qu’il le souhaite. Pour qu’un pays espère offrir un développement a sa nation, la prise en charge de l’éducation des jeunes est donc primordiale. Et cela pourrait être possible par une solution que l’Etat doit apporter pour la facilité d’accès à l’éducation.
Il offre également une amélioration de la cohésion sociale. L’éducation est l’une des facteurs qui façonne le caractère de chacun que ce soit venant de la famille, de l’école ou même de la société. Elle permet par exemple d’améliorer le respect envers chacun, envers les biens publics ainsi que les biens d’autrui et ceci par la mise en place d’une stratégie de décence civile sous forme d’un contrat communautaire ou aussi « Dina ».
Il existe beaucoup d’autres avantages que l’éducation peut apporter à l’individu mais aussi à la société. Cependant cette partie ne nous sert pas à tous les connaitre mais de nous donner un aperçu du rôle important que l’éducation joue dans le développement économique d’un pays pauvre. Nous allons maintenant au second chapitre et nous allons parler plus explicitement comment assurer le développement d’un pays.

Education, élément clé pour le développement : cas du Portugal

Pour mieux comprendre le rôle que joue l’éducation dans le développement d’un pays et pour comprendre comment un pays peut rendre l’éducation comme un des piliers de développement, prenons l’exemple du Portugal qui était autre fois un pays qui a connu des grandes crises économiques et qui a réussi à y remédier notamment grâce à la mise en place d’une politique d’éducation rigoureuse et efficace.

Situation du Portugal avant la réforme

Dans les années 60, le Portugal a connu diverses crises qui se sont succédées et qui sont généralisées presque dans tous les secteurs et qui la place à la dernière liste des pays de l’OCDE. Il faut que le Portugal réduise son retard vis-à-vis des autres pays surtout en termes de capital humain qui s’est réellement détériorer. Pour relancer le processus de rattrapage il faut donc que le Portugal augmente sa productivité en améliorant la qualité de son capital humain. En effet, ce pays a été sérieusement handicapé par une situation initiale très défavorable en termes de niveau d’instruction et d’alphabétisation de sa population. Au milieu des années 60, un cinquième des personnes de 15 à 64 ans étaient illettrées et moins de 5% avaient achevé le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Néanmoins, des efforts ont été déployés pour offrir à tous les portugais l’accès à l’éducation et qui a abouti à une augmentation rapide du taux de scolarisation. Mais malgré les progrès accompli la proportion d’enfant qui quitte l’école a augmenté et cela avant de finir le second cycle. Et cette forte proportion d’élève qui sort prématurément du système éducatif est un gros problème car ils n’ont aucune qualification.
Ce non qualification du capital humain s’avère très défavorable pour le Portugal car il devient un obstacle majeur à une croissance plus soutenue. Et ceci risque de freiner l’ajustement nécessaire vers une production à plus forte valeur ajoutée. Cela risque aussi de se léguer à la génération future car les parents, qui souvent n’ont pas fait d’études et sont pauvres, et dont les enfants auront du mal à se projeter dans l’avenir et à percevoir les avantages à long terme que peut procurer les études, ne voient que la facilité d’accès au marché du travail. Or leur faculté de production est très faible. D’autant plus que les inégalités sociales s’agrandissent de plus en plus et qui sont principalement dues aux différences de niveau d’instruction entre parents et enfants. Aussi, les enfants ont tendance à quitter l’école prématurément, obtiennent des résultats médiocres et ont relativement peu de chances à accéder à un statut socioéconomique plus élevé.
Un système éducatif efficace devrait néanmoins permettre de limiter cette répétition de niveau d’instruction insuffisant d’une génération à la suivante et favoriser la mobilité intergénérationnelle vers un statut socioéconomique plus élevé. Si ce n’est pas le cas, le système ne permet pas de tirer pleinement parti des compétences potentielles des élèves appartenant à des milieux défavorisés. Et c’est là l’enjeu considérable pour le Portugal. Un problème est d’autant plus important que l’éducation va donc jouer un rôle crucial dans le processus de développement du pays. Comme le Portugal se trouvait au départ dans une situation moins favorable, des efforts plus intenses doivent être donc mis en œuvre à cet égard. Et ces efforts devraient porter leurs fruits, puisqu’il est encore possible d’améliorer la qualité des services éducatifs, d’accélérer l’élévation du niveau d’études des générations successives des portugais mais aussi d’améliorer leur qualification professionnelle et dans la même occasion leur productivité. De ce fait, l’amélioration du système éducatif fait partie des priorités du gouvernement portugais.

Le processus de rattrapage du Portugal

L’Etat Portugais a pris certaines mesures radicales afin d’accélérer le processus de rattrapage du pays vis-à-vis des pays de l’OCDE. Son objectif principal est d’accroître le taux de scolarisation. Pour y parvenir ils ont mis quelques lignes d’action tel que mettre en place un programme de réduction d’abandon scolaire dans l’enseignement de base, d’accroître le nombre de jeunes atteignant le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, ceci notamment grâce à un système de suivi et de mis en place des classes de soutien pour les enfants en difficulté. Il y a aussi l’orientation de tous les cours de formation professionnelle initiale vers une double qualification (générale et professionnelle). Ils ont aussi développé le système d’information et d’orientation pour aider les étudiants à mieux faire leur choix sur leur futur carrière. Et ceci est soutenu par des stages qui sont offerts à chaque étudiant pour qu’ils se familiarisent le plus rapidement possible avec le domaine de leur choix, des stages issus de la coopération du ministère de l’éducation, du ministère du travail et de la sécurité sociale. Ils ont aussi mis en place un système de qualification des travailleurs qui consiste à veiller que les entreprises n’embauchent pas des jeunes de moins de 22ans qui n’ont pas fini leur second cycle. Ce système concerne aussi les adultes grâce au système de certification de la qualité. Des formations ont été offertes aux adultes de plus de 18ans ayant des instructions et de qualifications professionnelles peu élevées. Ceci a pour but de rendre plus productif les personnes qui ont quitté le système de l’éducation. Les formations étaient orientées selon les demandes dans le marché du travail.
Des mesures ont été aussi prises sur la gestion des dépenses concernant l’éducation. En effet, on a constaté que la plus grande partie des ressources est affectée aux dépenses courantes et que la plus grande partie des dépenses courantes, dans l’enseignement primaire et secondaire, est représentée par les salaires des enseignants. La masse salariale représente 93.4% des dépenses totales (contre 74.4% en moyenne dans la zone de l’OCDE). De ce fait, les autres postes de dépenses essentiels pour la qualité de l’enseignement sont nettement inférieurs à la moyenne OCDE. Par conséquent, de nombreux établissements scolaires n’ont pas de laboratoire, n’ont pas suffisamment de matériels pédagogiques et que les conditions étaient défavorables pour améliorer la qualité de l’enseignement. Face à cette situation, des efforts considérables ont été consacrés pour pouvoir faire un meilleur usage des ressources disponibles et d’atteindre une meilleure qualité sans dépenser d’avantage. Un certain nombre d’établissements a été regroupé ou fermé dans les régions peu peuplées et à développer un système de transport pour les étudiants se trouvant dans des zones reculés. Les autorités s’efforçaient aussi de faire un usage plus efficience du personnel enseignant en réduisant le nombre de personnes qui n’enseignent qu’a temps réduit ou n’enseignent pas du tout, en accroissant aussi le nombre d’heure que les enseignants passent dans les établissements ce qui a permis de libérer des ressources pour créer des classe de soutien, d’affecté plus de ressources à l’amélioration des formations du personnel ainsi que l’amélioration des matériels pédagogiques.
Vers la fin de l’année 2010 le Portugal a connu une hausse fulgurante sur leur PIB grâce au fait que l’éducation a pu contribuer à l’amélioration de leur capital humain, ainsi que la productivité de celui-ci. On peut constater grâce à la figure ci-dessous l’activité économique du pays.

L’éducation, élément clé pour accélérer le développement de Madagascar

Un dicton malgache disait : « Ny fianarana no lova tsara indrindra » qui signifie que c’est l’éduction qui est l’héritage le plus précieux. C’est avec ces mots que nous allons commencer à analyser la contribution que l’éducation peut apporter pour pouvoir sortir notre pays de la pauvreté. Comme on a constaté dans la première partie, l’éducation a un rôle très important dans le processus de développement d’un pays. Il est d’autant plus vrai qu’à part les pays pétroliers, qui ont connu leur développement grâce au commerce extérieur, aucun autre pays n’a pu développer son pays sans se soucier de la qualité de son éducation car celle-ci a un impact direct sur sa productivité. Et pour pouvoir apporter des solutions pour notre cas, nous allons analyser la situation actuelle de l’éducation dans notre pays.
Dans cette partie, notre analyse se basera sur la situation réelle de l’éducation à Madagascar mais aussi de son impact sur le développement jusqu’à présent. Nous essayerons aussi d’élucider les problèmes qui empêchent l’éducation d’être un pilier du développement pour notre pays.

Réalité de Madagascar

Pour pouvoir mieux comprendre les problèmes que l’éducation rencontre dans notre pays, il est important de savoir dans quelle situation elle se trouve actuellement. Ce chapitre nous aidera à mieux cerner les problèmes mais aussi de savoir quelles sont les routes que l’éducation a prises dans notre pays pour arriver dans la situation où elle se trouve en ce moment.

l’éducation à Madagascar

Pour pouvoir mieux comprendre le système éducatif malgache il est important de savoir son origine mais aussi de savoir de quelle manière elle a évolué dans notre pays. D’autant plus que pour pouvoir forger un avenir il faut apprendre les erreurs du passé. Notre système éducatif a été influencé par l’histoire de notre pays, il est donc plus logique de l’analyser selon ce concept.

Evolution de l’éducation à Madagascar : avant la malgachisation.

L’école est née vers le début du XIXème siècle à Madagascar grâce notamment à l’arrivée des envoyés de la London Missionary Society qui ont eu pour but de rependre la religion Chrétienne mais aussi de nous apprendre une nouvelle technique de production. Et après, durant l’ère coloniale, l’institution scolaire a été créée et est réorganisée par les colons de façon à constituer un instrument de domination coloniale qui s’étendait dans tous les secteurs d’activités : politiques, économiques et socioculturelles. A cette époque, le système d’enseignement était calqué avec celui de la France : les mêmes programmes scolaire, les mêmes matières et la langue d’enseignement était le français. Et durant cette période coloniale, le nombre d’échec scolaire chez les jeunes malgaches était très important à cause de ce système qui nous a été imposé. Étant colonisé le peuple malgache n’avait guère le choix que de l’accepter. Mais ce système n’a duré seulement que jusqu’à la fin de la Première République.
Apres l’obtention de l’indépendance en 1960, le système était encore le même que dans l’ère où nous étions colonisé. Cependant il était plus impératif de tout reconsidérer en fonction des réalités nouvelles du pays et de l’adapter selon les besoins du pays. L’un des principaux problèmes que les étudiants malgaches ont rencontrés était que pour eux l’effort à fournir devrait être doublé pour pouvoir comprendre les matières scolaires : ces efforts étaient de comprendre la langue d’enseignement des matières mais aussi de retenir les matières enseignées. Et par conséquent, les plus doués réussissaient, les moins doués avaient beaucoup de difficultés et le reste était perdu dès le départ. Pour cela, afin d’y remédier, des reformes radicales avaient été prises par les enseignants malgaches ainsi que par d’autres personnalités importantes qui étaient concernées et cela dans le but de résoudre l’échec scolaire à grande échelle. Mais le but principal était aussi d’abolir tout forme de domination coloniale encore présent en cette époque ; et la langue d’enseignement ainsi que le système éducatif en faisait partie. D’autant plus qu’à cette époque la langue française était considérée comme l’instrument par excellence de lavage de cerveau et de destruction de l’identité culturelle malgache. Et vers l’année 1972 la décision de mettre la langue d’enseignement en malgache était mise en œuvre.
Cependant, cette réforme empirait la qualité de l’enseignement malgache ainsi que la performance des élèves. L’impact était très défavorable pour les étudiants surtout ceux qui ont eu l’ambition de poursuivre leur études à l’université. En effet, la langue d’enseignement universitaire était encore en français et à cause de cela beaucoup sont ceux qui ont eu du mal à poursuivre leurs études par faute de la non maîtrise de la langue française. Et cela s’ajoute au fait que la malgachisation n’était pas acceptée par tout le monde et nombreuses étaient les écoles qui ont dispensé leur enseignement en français (ceci concernait plus précisément les écoles privées). A l’université le niveau entre les élèves issus des établissements privés, où on continuait à enseigner en français, et les élèves issus des établissements publics était complètement diffèrent et l’écart était très grand de sorte que la majeur partie des élèves qui ont terminé leur études universitaire à leur terme était issus des écoles privées.

L’éducation à Madagascar : après la malgachisation

Pour pouvoir sortir l’éducation malgache dans le gouffre où il se trouvait, il a fallu tout réorganiser et tout remettre en question que ce soit sur le plan administratif ou sur le plan pédagogique. Tout d’abord une nouvelle configuration administrative et territoriale avait été planifié et mise en œuvre. Ceci consistaient à diviser le territoire malgache en 22 régions et diffèrent niveaux de prise de décision ont été définis cela dans le but de mieux mettre en cohérence les actions : le président de la république détermine en conseil de ministres la politique générale de l’Etat, les ministères chargés de l’éducation, de l’enseignement et de la formation ont pour rôle de mettre en œuvre la politique nationale. Dans chaque région un directeur régional est nommé et a à sa disposition des chefs de circonscription scolaire et c’est de leur autorité que relève tous ceux qui assurent la gestion des établissements et des écoles grâce à la collaboration de différents partenaires. On peut citer par exemple les fikambanan’ny ray aman-drenin’ny mpianatra ou aussi FRAM qui est une association des parents d’élèves. Au niveau de la politique de l’Etat, l’axe prioritaire était d’assurer une sécurité sociale et humanitaire pour tout le peuple malgache. Et pour cela le ministère de l’éducation nationale et de la recherche scientifique a pour tâche d’assurer à tous les malgaches une éducation de qualité. Et l’éducation de base a été la plus prise en charge, cela se reflétait même dans la répartition des dépenses en éducation, car celle-ci est considérée comme étant la base qui définit la performance future de l’étudiant.
Pour pouvoir mieux gérer l’éducation de base et pour plus d’efficacité, l’enseignement primaire a été restructuré en deux niveaux. Le premier est l’enseignement fondamental ou EF1 correspondant à une scolarité obligatoire de cinq années (primaire). Puis il y a l’enseignement fondamental niveau 2 ou EF2 qui dure quatre ans (collège). En ce qui concerne l’enseignement secondaire (lycée) elle s’étale sur trois ans avec des options au choix dès la deuxième année du lycée : 1ere A qui est plus littéraire, 1ere D ou 1ere C qui sont plus scientifiques et ses options sont à poursuivre jusqu’à la dernière année du lycée (terminale).
Grace à toutes ces réformes mises en place, la qualité de l’éducation ainsi que la performance des élèves étaient en hausse. Et ceci ce reflétait par la diminution du taux de redoublement, du taux d’abandon scolaire et une hausse du taux de réussite aux examens nationaux. Cependant, les chiffres concernant l’échec scolaire étaient encore très élevés malgré cette diminution. Niveau efficacité les reformes qui ont été prises était efficace mais l’objectif était encore d’améliorer les résultats. Pour cela des stratégies sont mis en place pour améliorer l’éducation telle que la construction de nouveaux établissements scolaires pour l’EF1 et l’EF2 dans tout le pays afin que les élèves aient des conditions favorables pour mieux étudier mais aussi pour que tous les enfants malgaches puissent aller à l’école. Et cela est également accompagné par des recrutements du personnel d’enseignant. Et pour s’assurer qu’ils aient la capacité adéquate des formations qui leur ont été offertes pour qu’ils puissent être beaucoup plus efficaces. En effet, pour s’assurer que la qualité de l’éducation soit beaucoup plus élevée la formation des enseignants était la stratégie principale du gouvernement. Cette formation concernait surtout ceux dans les écoles primaires. De plus, ces personnels sont invités à passer des examens pour évaluer leur aptitude et sont dispensés d’un diplôme professionnel appelé CAP/EP ou certificat d’aptitude pédagogique dans les écoles primaires. Cet examen concerne à la fois ceux des écoles publics ainsi que ceux des écoles privées vue l’expansion à grande vitesse du nombre d’écoles privées dans notre pays. Concernant l’enseignement supérieur une stratégie de mise en place d’un nouveau système est en cours et pourrait améliorer la qualité de l’enseignement universitaire, ce système est le LMD (licence-master-doctorat). Actuellement, presque tous les départements présents au sein de chaque université de Madagascar utilisent tous ce système.

Politique éducatif mise en place et ses impactes

Dans cette section, nous allons parler des politiques éducatifs que l’Etat malgache a déjà mis en place jusqu’à maintenant. Ceci nous permet de comprendre l’importance des actions que le gouvernement a prises pour améliorer le secteur éducatif. Puis nous allons analyser ses impacts ainsi que la situation actuelle à Madagascar grâce à l’analyse de certains indicateurs.

Politique éducatif mis en œuvre.

De 1975 jusqu’au début des années 1990, la Loi 78-040 préconisant la décentralisation, la démocratisation et la malgachisation a été promulguée. Grace à cela, le secteur éducatif avait connu une multiplication des institutions d’éducation et de formation. Ceci a également augmenté les effectifs des élèves dans les enseignements de base et dans les enseignements secondaires et par la même occasion l’augmentation du nombre de nouvelles infrastructures scolaire. Au niveau du système éducatif, il y a eu un changement dans les contenues des cours, sur la transmission des savoirs et sur la formation des enseignants. Mais faute de ressource financière cette réforme n’a pas pu être capitalisée de manière pérenne. De plus, la situation économique de Madagascar était encore dans un état critique car le taux de croissance économique était inférieur à l’accroissement de la population qui était de 2,7% par an. On a aussi constaté une baisse sur les dépenses publiques dans le secteur éducatif, soit 3% du PIB au début des années 90 à 1,8% du PIB vers la fin de l’année 1995. Ce qui a causé la fermeture de plusieurs écoles primaires faute de manque d’entretien adéquat, ce qui a augmenté le taux des enfants non scolarisés.
Et pour remédier à ces problèmes, une nouvelle réforme du système éducatif a été mise en place. Celle-ci est constituée par la promulgation de la Loi 94-033 portant sur l’orientation générale du système éducatif et de formation à Madagascar d’où le programme national pour l’amélioration de l’enseignement ou PNAE qui s’est déroulé en deux étapes. Le but principal du PNAE a été de redynamiser le système éducatif en déterminant les moyens d’atteindre les finalités et les objectifs. Ce programme vise à renforcer les aptitudes en matière d’administration, de planification et de suivi. Il cherche aussi à améliorer la qualité de l’enseignement à tous les niveaux, à améliorer la gestion du système éducatif et de formation professionnel. Il met également en place une politique qui vise à améliorer et à développer la facilité d’accès à l’éducation pour tous mais aussi à renforcer la capacité des enseignants dans l’éducation de base et dans l’enseignement supérieur. Ce pendant ce système a eu un résultat insatisfaisant due à sa faible degré d’efficacité, un redoublement trop fréquent chez les élèves et une gestion peu cohérente au niveau des ressources et des acteurs concernés.
Puis en 1992, en conformité avec la déclaration de la Banque Mondiale comme quoi l’éducation est un moyen pour développer les facultés personnelles de l’enfant, l’EPT ou « l’Education Pour Tous » a été mis place à Madagascar. Ce plan consiste à faciliter l’accès à l’éducation à chaque citoyen, d’augmenter le taux d’alphabétisation, d’assurer l’éducation primaire et universelle de qualité d’ici 2015 mais également d’assurer tous les aspects qualitatifs de l’éducation. Ceci est accompagné de l’AGEPA ou aussi « Amélioration de la Gestion de l’Education dans les Pays Africains ». Pour Madagascar la démarche de l’AGEPA était la mise en place d’une constitution d’un groupe de travail restreint au niveau du MENRS (Ministère de l’Education National et de la Recherche Scientifique). La tâche prioritaire était non seulement la cohésion des actions entreprises mais également le suivi des acteurs de l’éducation tel que les élèves, les enseignants, les directeurs d’école, les chefs ZAP, les chefs CISCO,…. Et ceci grâce à la définition des tâches et instruments pour chaque acteur, d’une présentation des processus de suivi et contrôle entre acteurs. Prenons un exemple de travail réalisé par le biais de l’AGEPA Madagascar.

Analyse de l’éducation et perspective d’amélioration.

Pour pouvoir mieux comprendre les problèmes que l’éducation rencontre dans notre pays, il est important d’analyser les problèmes qui existent dans chaque niveau d’étude. Ce chapitre nous aidera à mieux cerner les problèmes qui empêchent l’éducation d’être un pilier pour le développement, mais aussi de mieux apporter des solutions qui seront plus efficace à court terme et à long terme. Des solutions qui pourraient intervenir tant dans les établissements privés que dans les établissements publics, et aussi des solutions qui pourraient soutenir le développement tant en zones urbain qu’en zones ruraux.

les problèmes de l’éducation à Madagascar.

Pour pouvoir bien analyser les problèmes de l’éducation actuelle dans notre pays nous allons étudier de manière séparer l’éducation du premier et du second cycle et celui de l’enseignement supérieur. Et pour cela nous allons nous appuyer sur quelques données qu’on a pu recueillir dans certains établissements.

Problèmes de l’éducation fondamentale du premier et second cycle.

L’un des problèmes fondamentaux que rencontrent les élèves dans ce niveau est la maitrise de la langue française. Or, tous les enseignements sont dispensés de cette langue. Pour qu’un élève puisse être plus performant dans ses études, il faut qu’il maîtrise la langue d’enseignement pour pouvoir comprendre les matières scolaires et aussi pour les retenir. Ce problème est très présent surtout chez les élèves dans les établissements publics ou la pratique de la langue française est minime. Il y a aussi ceux dans les zones ruraux, ainsi que dans des zones reculées où les élèves ont beaucoup du mal à utiliser cette langue faute de pratique.
L’un des problèmes que rencontre aussi l’éducation dans notre pays est le manque d’infrastructure. En effet, sur ce plan, Madagascar doit encore faire beaucoup d’efforts afin d’offrir et faciliter l’accès à l’éducation pour tous les jeunes malgaches. Ce problème en particulier concerne plus précisément ceux dans les zones reculés. Les salles de classes sont insuffisantes, les matériels d’enseignement sont défectueux tel que les tableaux, les bancs, les tables et même l’infrastructure lui-même est en piteux état. Dans ces zones il faut faire des renouvellements des matériels défectueux car les conditions où les élèves étudient ont un effet direct sur la performance des étudiants, et cela est l’un des facteurs qui intervient dans l’assimilation des cours. Pour ceux qui se trouvent dans les zones où les établissements scolaires sont souvent ravagés par les cyclones, il faut leur offrir des infrastructures adéquates car souvent ils sont obligés de suivre les cours dans des conditions vraiment défavorables.
L’accroissement du nombre des enfants qui veulent entrer dans une école est aussi en hausse à nos jours du à la forte croissance démographique que notre pays connait actuellement. De ce fait, beaucoup sont ceux qui sont obligés d’augmenter leur effectif pour chaque classe. Cependant, ceci pourrait avoir des effets négatifs sur la qualité de l’enseignement car les professeurs n’auront plus assez de temps pour suivre l’évolution de chacun de ses élèves vu qu’il faut à la fois finir les programmes scolaires et faire en sorte que la majeure partie des élèves puissent comprendre le cours. Et ceci est encore pire dans certain région où on manque de personnel enseignant et où un professeur est obligé de prendre deux voir même trois niveaux différents.
En effet, le nombre d’enseignants que possède Madagascar est insuffisant, mais le recrutement en masse ne résoudra pas le problème car il faut prendre en compte la capacité de l’individu à enseigner. De plus, il existe plusieurs enseignants actuellement qui ont reçu une mauvaise formation voir même pas du tout. Et c’est le cas de la majeur partie des enseignants dans les écoles privées et ceux qui sont engagés par l’association des parents d’élèves (maître FRAM) dans les établissements publics. Il s’agit dans la plupart des cas des individus qui n’ont fait aucune étude concernant l’enseignement ni même avoir fait des formations adéquates. Ils ont été recrutés afin de pallier le manque de personnel dans les écoles et aussi pour que les élèves puissent finir chaque niveau d’étude. Ce qui a causé une dégradation de la qualité de l’éducation en la mettant dans un très mauvais état. Et cela s’est empiré à cause de l’accroissement massif du nombre d’écoles privées, surtout les écoles clandestines qui n’ont aucune accréditation. Toutefois, l’Etat a pris des mesures à ces égards telles que la suppression des écoles qui ne répondent pas aux normes ou la mise en place de l’examen CAP/EP. Il y a aussi l’ENS ou Ecole Normale Supérieur qui vise à former des individus à enseigner, à leur donner les connaissances et les pratiques nécessaires pour être plus performants. Cependant, le nombre d’enseignants ayant aucune qualification est encore très important actuellement et cela s’ajoute au fait que bon nombre d’enseignants ayant fait autrefois des formations telles que l’école normale niveau2 ou aussi la FOFI sont actuellement retraités et laissant la place à de nouveaux enseignants qui ont de faibles aptitudes. Cependant, grâce aux efforts que l’Etat a fait, plus de 10000 enseignants FRAM ayant certain critère bien spécifique ont été récemment recrutés et cela est accompagné d’une formation qui à durée 3mois. Une mesure qui pourrait améliorer la qualité de l’éducation.

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Table des matières

Partie 1 : L’éducation et le développement économique
Chapitre1:Notion générale sur l’éducation et le développement économique
Section 1 : Généralité sur l’éducation
1. Perception de l’éducation
2. Les acteurs principaux dans l’éducation et le développement
Section 2 : Lien entre éducation et développement économique
1. Définition de quelques concepts clés..
2. Théorie sur le capital humain et la croissance économique
Chapitre 2 : L’importance de l’éducation dans le développement
Section 3 : Impact de l’éducation dans le développement
1. Bienfait de l’éducation pour l’individu
2. Bienfait de l’éducation pour la société
Section 4 : Education, élément clé pour le développement : Cas du Portugal
1. Situation du Portugal avant la réforme
2. Le processus de rattrapage du Portugal
Partie 2 : l’éducation, élément clé pour accélérer le développement de Madagascar
Chapitre 3 : réalité de Madagascar
Section 5 : l’éducation à Madagascar
1. Evolution de l’éducation à Madagascar : avant la Malgachisation
2. L’éducation à Madagascar : Après la Malgachisation
Section 6 : politique éducatif mis en place et ses impacts
1. Politique éducatif mis en oeuvre
2. Situation actuelle de Madagascar
Chapitre 4 : analyse de l’éducation et perspective d’amélioration
Section 7 : problème de l’éducation à Madagascar
1. Problème de l’éducation fondamentale du premier cycle
2. Problème de l’enseignement supérieur
Section 8 : un développement soutenu pour Madagascar
1. Le rôle important que l’Etat doit tenir
2. Perspective d’amélioration de l’éducation
Conclusion
Bibliographie

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