L’éducation dans le monde rural support du développement durable

L’ Indicateur Sexospécifique du Développement Humain (ISDH)

               L’IDH mesure les avancées moyennes, et masque donc les différences du développement humain entre les populations masculines et féminines. D’autres instruments de mesure sont donc nécessaires pour appréhender ces inégalités. L’Indicateur Sexospécifique du Développement Humain (ISDH) tente d’évaluer les avancées réalisées pour les mêmes aspects que l’IDH, à savoir l’espérance de vie, le niveau d’instruction et le revenu, mais corrige les résultats en tenant compte de l’inégalité sociologique entre hommes et femmes. Plus l’ISDH d’un pays est proche de son IDH, moins les inégalités sociologiques entre hommes et femmes y sont importantes. Et si l’ISDH dépasse l’IDH, cela signifie qu’il y a une égalité entre les deux sexes en terme d’égalité sociologique. Ce fut le cas en 1997 où l’ISDH avait offert à Madagascar le 139ème /163 Pays alors que celui occupé pour l’IDH était le 143ème /163 pays Ex : en 2000, L’ISDH de Madagascar s’évaluait à 0,480 1

Meilleure gestion des ressources

                Une efficacité à produire serait encore mieux si elle s’accompagnait d’une efficience. L’efficience se traduit par une augmentation de la productivité en économisant au niveau des coûts. Ce qui fait qu’il faudrait une bonne gestion des ressources pour éviter au maximum tous résidus de ressources. Quand une personne active effectue ses activités elle cherchera, comme tout individu rationnel, par tous les moyens à économiser ses coûts de production. Pour se faire, il effectuera de nombreux calculs. Pourtant, ces calculs seraient plus faciles à exécuter pour une personne instruite et alphabétisée. De plus ceci, s’accompagnera d’un esprit logique et critique issu de ses connaissances et ses capacités à innover et à comparer. Dans la meilleure gestion des ressources, notamment des ressources naturelles (forêt, eau,…) qui touche la vie de toute l’humanité, il est plus facile aux personnes instruites de s’adapter à l’utilisation des produits de substitution comme l’éthanol contre l’essence dans les carburants, l’énergie solaire ou l’énergie éolienne contre l’électricité ou le gaz… Pour ces moments où le souci maintenant concerne le développement durable, la protection de l’environnement, en particulier des réserves naturelles, devient primordiale. Ainsi, l’esprit de remplacement et de souplesse qui doit émaner de l’instruit aide l’humanité à assurer encore plus longtemps sa survie. Pour cela, l’éducation contribue vivement dès le plus jeune âge de tous, dès l’école primaire jusqu’au plus au niveau

Une scolarisation opprimée par les diverses mesures d’ajustements structurels

              Dans le milieu des années 80, la scolarisation dans le premier cycle, et particulièrement dans le secteur public, n’a cessé de perdre de la vitesse et ceci tant au niveau de l’offre que de la demande. L’offre scolaire, et notamment au niveau primaire, a connu une baisse considérablement frappante tant en quantité (fermeture de nombreux établissements scolaires publics (EPP), réductions de la masse institutrice…) qu’en qualité et efficacité interne (taux de redoublements et de déperdition…). Ceci est dû par une restriction importante au niveau du budget national conditionné par les diverses mesures d’ajustement structurel. De ces restrictions budgétaires allouées à l’enseignement par l’Etat (2,3% du PIB en 1991 contre 1,4% en 1997)1, et plus spécifiquement à l’enseignement primaire, résulte une insuffisance de l’offre scolaire publique. Pour l’année scolaire 1997-1998, 15% des EPP étaient encore non fonctionnelles, de nombreuses infrastructures restent délabrées, et le matériel didactique et les fournitures scolaires font encore défaut. En ce qui concernait le corps enseignant, une pénurie d’instituteurs se faisait ressentir. Une formation insuffisante de ces derniers et une faiblesse de leur encadrement ont été constatées. En effet, bon nombre des instituteurs maîtrisent peu la langue française alors que c’est la langue d’instruction officielle à Madagascar. De plus, ils négligent les méthodes pédagogiques. En milieu rural, la non-existence de suivi et de contrôle des enseignants amplifie la gravité de la situation. Du côté de la demande scolaire, par rapport au taux de scolarisation enregistré depuis les années 80, celle ci est en régression jusqu’en 1995. Selon le MINESEB, le Taux net de scolarisation1 ou TNS au niveau primaire, tous secteurs confondus, est passé de 73% pour l’année scolaire 19987-1988 à 60% en 1994- 1995. Depuis 1995-1996, une légère remonté du TNS est remarquée. Cet indicateur estimé à 64% en 1997-1998, demeure cependant nettement inférieur à celui observé 10 ans auparavant. Cette baisse est notamment due à la dépréciation agressive du niveau de vie de la population malgache depuis le milieu des années 80. Mais elle est aussi le rejet de l’enseignement public, la part du secteur privé au niveau primaire ne cessant d’augmenter : de 15% des effectifs scolaires en 1987-1988, elle atteint 22% en 1997-1998. Ainsi, si la chute du TNS au niveau du cycle scolaire semble être freinée depuis 1995-1996, la diminution du taux de scolarisation dans le secteur public à Madagascar est sans contexte. Pour un constat au niveau national, la scolarisation est caractérisée par une apparente égalité d’accès à l’école dans le cycle primaire. En outre, d’après les dernières estimations du MINESEB, les filles sont davantage scolarisées que leurs homologues masculins, et ceux dans toutes les provinces de l’Ile. En effet, pour l’année 2003-2004, pour la province d’Antsiranana, le TNS est 68,8% chez les hommes contre 85, 6% chez les femmes. Les différences de scolarisation selon le milieu de résidence sont très marquées : selon les données du recensement de 1993, 69% des enfants de 6 à 14 ans fréquentent l’école en milieu urbain contre 42% en milieu rural. De même, le TNS au niveau primaire est caractérisé par de très fortes disparates régionales. Les provinces extrêmes sont celle d’Antananarivo (78%) et celle du Sud/Sud-ouest de l’Ile, Toliara, où plus de la moitié des enfants sont scolarités (TNS= 45%) en 1997-98. En bref, la baisse de la scolarisation à l’école primaire observée à Madagascar peut être rattachée en partie à la crise économique qui n’a cessé de s’aggraver depuis 25 ans. Les mesures drastiques imposées par les programmes d’ajustement structurel supposés aider le pays dans ses défis économiques n’ont fait qu’amplifier encore plus le problème de développement économique et social du pays, notamment sur le plan scolaire.

Le concept de développement durable pour le monde rural

              La politique du développement agricole rural durable vise surtout l’augmentation du revenu des paysans, l’exploitation des ressources naturelles selon le concept de développement rural et la promotion d’une politique d’ouverture des marchés. À travers ces objectifs, la notion de durabilité de l’exploitation des ressources agricoles figure parmi les stratégies déployées (professionnalisation et responsabilisation des agriculteurs). Des expériences ont été aussi menées dans l’utilisation des produits naturels qui peuvent remplacer les pesticides et autres produits chimiques conventionnels. Toutes ces réalisations ont eu lieu dans différentes régions de Madagascar. Plus de trois quarts de la population malgache évoluent dans le monde rural. Ce qui fait que le pays est de vocation agricole. Cependant, cette communauté est surtout caractérisée par son faible niveau de revenu et de sa difficulté à subvenir à ses besoins fondamentaux comme l’éducation, la nourriture et la santé.

Réduction du taux de fécondité

                  Ce résultat est induit par le précédent. En effet, un changement de comportement par rapport à la culture permet d’avoir une nouvelle vision. En ce qui concerne la réduction du taux de fécondité, il se rapporte directement à l’utilisation des méthodes contraceptives. En effet, dans le milieu rural, aussi bien les hommes que les femmes, bon nombre d’entre eux rejettent encore l’utilisation des méthodes contraceptives et de planning familial. D’auteurs même, ignorent encore l’existence de ces moyens. Par conséquent, le taux de fécondité en milieu rural reste très élevé. De plus, la différence d’âge entre chaque enfant dans une même famille est dans la plupart, inférieur ou égal à un an. Pourtant, déjà que le revenu des ménages ruraux est très faible, les charges augmentent ainsi d’année en année et deviennent de plus en plus importantes. Nous pouvons remarquer ici qu’en fonction du niveau d’instruction, des écarts importants des ISF ou Indice Synthétique de Fécondité, variant de 3,3 chez les femmes de niveau d’instruction secondaire ou plus à un minimum de 7,8 chez celles sans instructions se révèlent. Ainsi, plus les jeunes filles ont pu jouir de l’éducation, plus elles sont aptes à utiliser les méthodes contraceptives et planifier ainsi leurs grossesses. Elles peuvent participer plus pleinement dans la vie active. La connaissance des pratiques des méthodes contraceptives et de planning familial sera plus effective si les deux parents sont instruits car ils ont une facilité de compréhension. Ainsi, l’acceptation de ces méthodes leurs sera plus qu’évidente.

Meilleure maîtrise des matériels, techniques et technologies disponibles

             L’assistance des paysans en matière agricole est focalisée dans les matières et matériaux à utiliser. Cependant, s’ils ne disposent pas de formations adéquates pour bien utiliser ces matériaux et pour bien maîtriser les techniques qui leurs sont offerts. L’effort serait vain. Toutefois, ces formations doivent être précédées par une alphabétisation pour les non instruits et une mise à niveau pour ceux qui ont quitté précocement l’école. En effet, bien que ces matériaux soient accompagnés de notices, si ses destinataires ne comprennent rien à celles-ci, le résultat reste le même. Et pire , les investissements effectués pour l’achat de ses matériels et fournitures constitueront de pertes irrécupérables. Actuellement, le Gouvernement tente d’introduire les NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) dans le milieu rural. Les résultats escomptés peuvent cependant, rester dans le domaine de l’utopie si aucun paysan ne comprenne à leur fonctionnement. D’où, si actuellement le « non informatisé » est considéré comme un illettré, qu’en serait-il du paysan malgache ? Or, plus le paysan malgache est déphasé dans ses moyens de production, plus ses récoltes sont moins compétitives (bien qu’en grande quantité) et moins demandées. D’où un risque de surproduction au niveau national. Par conséquent, les paysans seront obligés de grader leur production, aucune amélioration de leur niveau de vie ne sera constatée. Bref, les dispositions acquises à l’école fournissent l’adoption de nouvelle technologie qui augmente la production.

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Table des matières

Introduction
PARTIE I : Généralité sur le Développement durable 
CHAPITRE I – Développement durable rime avec Développement humain 
I . Qu’est que le développement durable ?
I-1. Définition
I-2. Les indicateurs de développement humain
a) L’ Indicateur de Développement Humain IDH
b) L’ Indicateur Sexospécifique du Développement Humain (ISDH)
c) L’ Indicateur de Pauvreté Humain IPH
I-3. Les axes stratégiques du développement durable
a) Mise en place d’un Etat de droit et une bonne gouvernance
b) Susciter et promouvoir une croissance économique à base sociale très élargie
c) Susciter et promouvoir des systèmes de sécurisation humaine et matérielle et de protection sociale élargis
II . L’ Education au cœur du développement humain
II-1. Rôles de l’éducation
a) Amélioration de la capacité du facteur travail
b) Meilleure gestion des ressources
c) Meilleur rendement donc amélioration de l’économie sociale
II-2. Les freins à l’éducation
a) Dimension culturelle
b) Dimension socio-économique
c) Dimension étatique
CHAPITRE II – Le Monde Rural Malgache et l’Education 
I . Les caractéristiques de la scolarisation à Madagascar
I-1. Une scolarisation opprimée par les diverses mesures d’ajustements structurels
I-2. Un taux d’analphabétisation persistant dans le monde adulte
I-3. Un nouveau souffle pour la scolarisation dans le secteur public
II . Les caractéristiques du monde rural malgache
II-1. Le concept de développement durable pour le monde rural
II-2. Activités relevant du secteur primaire
a) Prédominance de l’agriculture et de l’élevage
b) Activités artisanales et zones franches
II-3. Des attachements très forts aux rites
II-4. Des conditions de vie précaires
a) Faible niveau d’éducation
b) Une sécurité sociale laissant à désirer
c) Un faible niveau de revenu
III . Obstacles majeurs à l’éducation en monde rural malgache
III-1. Facteurs culturels
III-2. Facteurs socio- économiques
a) Un revenu faible = niveau de scolarisation moindre
b) Revenu faible = déscolarisation
III-3. Facteurs structurels de la part du gouvernement
IV . Objectifs et attentes du Gouvernement
IV-1. Objectifs du MENRS
a) Attentes
b) Les principaux orientations et programmes à entreprendre
IV-2. Objectifs du Ministère de la Population, de la Protection Sociale et des Loisirs
PARTIE II : Promotion de l’éducation : support du développement rural 
CHAPITRE III – L’éducation dans le monde rural facilite l’optimisation de la productivité et du rendement
I . Education changement de comportement par rapport aux traditions
I-1. Une nouvelle culture dans le domaine de la production
I-2. Une réduction de la taille de la famille
a) Réduction du taux de fécondité
b) Nouvelle formule de la famille
I-3. Nouvelle perception des traitements médicaux traditionnels
II . L’éducation aide les paysans à une gestion efficiente de leurs ressources
II-1. L’éducation = développement des forces de travail
II-2. Meilleure gestion des ressources financières
II-3. Meilleure maîtrise des matériels, techniques et technologies disponibles
III . Education et niveau de pauvreté dans le monde rural
III-1. Taille du ménage et ratio de pauvreté
III-2. Education et ratio de pauvreté
III-3. Education et catégorie socio professionnelle
IV . Paradoxes de l’éducation
IV-1. Facilité d’adaptation à l’ « agri business »
IV-2. Risques de fuite de mains d’œuvre paysannes
IV-3. Désintérêt aux activités agricoles
CHAPITRE IV – Etude de cas : L’éducation pour tous dans la Commune d’Ambohidrapeto 
I . Présentation du terrain d’investigation
II . Situation actuelle
II-1. Sous commune Ankadimanga
a) Répartition des enfants scolarisables selon le niveau d’instruction
b) Répartition des adultes « agriculteurs » selon le niveau d’instruction
II-2. Sous commune Ambohidrapeto
II-3. Sous commune Fombonana
a) Les enfants
b) Les adultes
II-4. Existence de programmes ou ONG et autres partenariats
a) L’Asa Fampandrosoana ny Fianakaviana – A.Fa.Fi
b) L’Asa Sekoly Avotra Malagasy – A.S.A.M.A
c) Méthodologie adoptée
d) Résultats attendus
II-5. Impacts de l’Education au niveau de la Commune tout entière
III . Analyses et recommandations
III-1. Analyses
a) Avantages
b) Inconvénients
III-2. Recommandations
Conclusion
Annexes
Bibliographie

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