L’écotourisme, dont le terme est apparu pour la première fois au début des années quatre vingt appartient à l’activité tertiaire qui s’est beaucoup développée depuis deux décennies sur la scène mondiale surtout dans les pays en voie de développement. D’après Ceballos- Lascurain en 1988, « L’écotourisme est une forme de tourisme qui consiste à visiter des zones naturelles relativement intactes ou peu perturbées, dans le but d’étudier et d’admirer le paysage et les plantes et animaux sauvages qu’il abrite, de même que toute manifestation culturelle (passée et présente), observable dans ces zones ». Selon cette définition, l’origine du concept est une visite accès sur la nature.
Au fil du temps, le concept du « développement durable » s’est révélé dans les années quatre vingt douze suite à la conférence de Rio et après une prise de conscience sur la dégradation de l’environnement engendrée par l’exploitation intensive de ce dernier. Il fut alors défini comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations à venir de répondre aux leurs ». Les objectifs fondamentaux de ce nouveau concept sont de « maintenir l’intégrité de l’environnement et l’utilisation durable des espèces et des écosystèmes, améliorer l’ équité sociale et améliorer l ‘efficacité économique dans une perspective de responsabilité écologique et sociale » (STEFKA PAPE in oaister.worldcat.org Aout 2007). C’est dans ce contexte que le concept de l’écotourisme s’est tourné vers la notion de durabilité puisque par son originalité nature, il peut être un champ d’application des objectifs fondamentaux du développement durable cités en haut.
D’autres définitions ont été données à partir des années quatre vingt, l’Ecotourism Society la définit comme « un voyage responsable visant la conservation de l’environnement naturel et la durabilité du bien- être de la population locale. » .
Le Parc National d’Andasibe Mantadia (PNAM)
Il est nécessaire de décrire brièvement les particularités du PNAM, ses conditions physiques, ainsi que son inventaire biologique et son historique pour mieux cerner le sujet. L’Aire Protégée est subdivisée en deux sites : la Reserve Spéciale Analamazaotra et le Parc National Mantadia. Ayant une superficie totale de 16810 km² l’ensemble s’étend de la Commune rurale d’Andasibe à 25 km de Moramanga jusqu’ à la commune d’Ambatovola à 58km de Moramanga, le site appartient à la région Alaotra Mangoro, ex province de Tamatave. Il est délimité au Nord par la commune rurale de Morarano, au Sud par la commune de Lakato et à l’Ouest par la commune rurale d’Apasimpotsy.
Les conditions physiques du PNAM
Un site à climat tropical humide
Le site a un climat humide tempéré qui est dû à sa situation sur le rebord de la falaise Betsimisaraka soumis à l’Alizé, vent dominant de l’EST qui souffle en permanence sur la région orientale. Il est caractérisé par des précipitations orographiques abondantes dues à l’escarpement Betsimisaraka qui favorise la condensation des masses d’air humide et une température moyenne de 18°C avec un minimum de 10°C en hiver pendant le mois de Juillet et un maximum de 27°C en été pendant le mois de Janvier ( Plan Communale de Développement ou PCD d’Andasibe ).
Un site à paysage montagneux
Le PNAM se trouve dans deux communes à relief multi face forestier. Le relief très accidenté présente des versants convexes à sommets plats, ces versants plongent dans des vallées très encaissées sur une dénivellation d’une centaine de mètres et dans la plupart des cas, par des pentes fortes supérieures à 30%. La Commune d’Ambatovola se trouve dans une zone montagneuse aux rares vallées très étroites, ces montagnes multi faces parfois aux pentes très abruptes ne sont recouvertes que par des végétations plus ou moins dégradées (PCD Ambatovola). Pour Andasibe, les endroits les plus élevés où les reliefs sont presque couverts de forêts naturelles et d’essence reboiser d’eucalyptus ; se situent dans la partie Est comme Analamazaotra et Maromizaha qui culminent respectivement à 928 m et 1213 m alors que les endroits moins élevés se trouvent à l’Ouest et au Nord tel que Torotorofotsy dans le fokontany de Menalamba où existe une plaine marécageuse d’environ 1000 ha classée parmi les sites Ramsar de Madagascar (PCD Andasibe).Le croquis suivant représente la topographie dans la Commune Andasibe et Ambatovola.
Un site à système hydrographique dense
La Commune d’Andasibe possède trois rivières à savoir : la rivière Sahatandra affluent de la Vohitra qui se déverse dans le Rianila au niveau d’Anivorano avant d’atteindre l’Océan Indien, près d’Andevoranto (PCD Ambatovola) ; Firikany et Analamazaotra. Pour la commune d’Ambatovola, elle est drainée aussi par la rivière Sahatandra mais il y a également le Volove dont une partie est navigable en radeau ainsi que le Sahasosotra. Par ailleurs, le Parc Mantadia est une réserve d’eau non seulement pour les régions voisines, mais également pour Antananarivo puisqu’il alimente la réserve hydroélectrique d’Andekaleka par les rivières d’Iofa et de Sahanody, affluents du fleuve Vohitra. Ils irriguent également les bassins versants en aval et sont les sources d’eau potable pour les villages et villes voisins.
La gestion du PNAM
L’origine du Madagascar National Parks (MNP)
Le MNP (Madagascar National Parks) appelé antérieurement ANGAP (Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées), est une organisation non gouvernementale privée, reconnue d’utilité publique. Elle s’occupe essentiellement de la gestion et suivi des sites d’intérêt écologique et touristique à Madagascar autrement dit les Aires Protégées (AP Madagascar. Le MNP est sous tutelle du Ministère de l’Environnement, des eaux et forêts de Madagascar. C’est une société à but non lucratif.
Historique
Madagascar fait exception quand on parle de son patrimoine naturel unique au monde. Mais malgré la situation durant le courant du XXème siècle, il y avait une dégradation catastrophique en matière de gestion et de sauvegarde de l’environnement. Dès lors le gouvernement malgache a mis en place le Plan d’Action Environnemental (PAE), formalisé en 1990 par l’édition de la charte de l’environnement, pour apporter des solutions aux problèmes environnementaux d’où la création du MNP. Ce PAE comprend trois programmes quinquennaux dont le MNP est un des agents d’exécution du programme.
– Le premier Programme Environnemental (PE1), prévu pour la période de 1991 à 1996, a pris fin au 30 juin 1997.
– Il est relayé par le PE2 et s’est terminé en Juillet 2004.
– Pendant le PE3, on a adopté l’approche programme tout en intégrant les grands principes de décentralisation, et la prise en compte de la dimension spatiale et régionale du problème de l’environnement.
Depuis, deux principaux bailleurs financent le MNP en matière de ses activités : La banque Mondiale et l’USAID, désignés respectivement par IDA ou International Development Account et MIARO ou Member of USAID Ecoregional Alliance. Pendant toutes les Phases Environnementales, l’Etat participe au financement du MNP par le RPI ou Ressources Publiques Internes.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE 1 : LE PARC NATIONAL D’ANDASIBE MANTADIA ET SES ZONES PERIPHERIQUES
CHAPITRE 1 : Le Parc National d’Andasibe Mantadia (PNAM)
CHAPITRE 2 : La gestion du Parc National d’Andasibe Mantadia
CHAPITRE 3 : Le PNAM et son milieu d’implantation
PARTIE 2 : LE PNAM, UN DES SITES LE PLUS FREQUENTE DE MADAGASCAR
CHAPITRE 4 : Les activités écotouristiques offerts par le PNAM
CHAPITRE 5 : La stratégie écotouristique du PNAM
CHAPITRE 6 : Une communauté bénéficiaire de la nature
PARTIE 3 : LES IMPACTS DURABLES DE L’ECOTOURISME : UN AVENIR INCERTAIN ?
CHAPITRE 7 : Les répercussions de l’écotourisme : Pas encore tangible
CHAPITRE 8 : Des impacts mitigés au niveau de la population locale et sur la gestion du PNAM
CHAPITRE 9 : Les recommandations aux problèmes rencontrés
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie
Annexes