L’économie sociale et solidaire : retour d’un projet politique démocratique

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L’économie sociale et solidaire : retour d’un projet politique démocratique

Si l’ESS retrouve depuis la crise de 2008, une nouvelle portée émancipatrice face aux enjeux sociaux, économiques, environnementaux et, depuis 2020, sanitaires, elle est une catégorie économique encore bien hétérogène avec « (…) une conceptualisation faible, ce qui n’a pas permis de dégager un véritable corpus théorique » (Hiez & Lavillunière, 2013, p. 8). Hely (2008), propose par ailleurs, de manière provocatrice, l’idée que « l’ESS n’existe pas », que celle-ci ne serait qu’une catégorie homogène illusoire réunissant des organisations et des tentatives alternatives hétérogènes. Cette idée est confortée par les difficultés contemporaines à élaborer une théorie unifiée (Caillé, 2003 ; Flahault et al., 2011 ; Hiez & Lavillunière, 2013 ; Lamarche, 2013) ; l’ESS demeurerait une « énigme scientifique » (Alcolea-Bureth, 2004).
L’économie sociale et solidaire est, en effet, riche des différentes approches produites par l’histoire du mouvement social lui-même. Or une particularité de l’économie sociale et solidaire consiste dans le processus d’élaboration de sa pensée par un aller-retour incessant entre la réflexion et l’action, de nombreux penseurs ayant été des acteurs et les acteurs revendiquant souvent leur inspiration chez des penseurs. Nous sommes loin des théories abstraites qui forment les courants de pensée dominants. (Hiez & Lavillunière, 2013, p. 9)
Face à cette indétermination conceptuelle et pratique, cette thèse se centre sur une caractéristique commune à ces entreprises, leur caractère démocratique (Celle, 2020), devenu l’un des piliers des entreprises de l’ESS. Le rôle démocratique de l’ESS renvoie communément à une échelle micro-socioéconomique : les entreprises de l’ESS sont considérées comme le moyen de développer des comportements et une organisation économiques alternatifs construits sur la solidarité (Laville, 2016), la délibération (Dacheux & Goujon, 2020) et la coopération (Draperi, 2012). Les entreprises de l’ESS permettent, en tant que mouvement et tissu institutionnel, de construire une alternative au libre marché par diverses réponses démocratiques depuis maintenant plus de deux siècles (Duverger, 2019) : « Les expériences se reconnaissant dans l’économie sociale et solidaire témoignent d’une finalité commune, celle de servir l’émancipation de tous par la mise en oeuvre d’une économie démocratique » (Draperi, 2013, p. 70). C’est pourquoi, par ses fins et les moyens déployés, l’ESS s’inscrit dans un projet de démocratisation de la sphère économique.

Une réinscription de l’entreprise dans la société

Les sources doctrinaires de l’économie sociale puis solidaire sont nombreuses et hétéroclites (Defourny & Nyssens, 2017) et ont donné lieu à de multiples types d’entreprises et de statuts caractérisés par la « pratique volontaire d’une socialisation autogérante » (Desroche, 1983, p. 169). Ces derniers peuvent cependant être réunis autour de trois règles fondamentales (Bidet, 2003) :
(1) La relation entre pouvoir et capital : le poids décisionnel est a-capitaliste, c’est-à-dire qu’elle s’exprime par la règle « une personne, une voix » ;
(2) La rémunération du capital est volontairement limitée (lucrativité limitée pour les coopératives) voire interdite (associations et mutuelles) ;
(3) Les affectations des excédents de gestion, une partie de ceux-ci doit être affectée en réserve impartageable. Elle devient propriété collective inaliénable.
Claude Vienney (1994) définit quant à lui l’entreprise de l’économie sociale avant tout par quatre règles découlant d’une association de personne :
(1) Une règle relative au groupe de personnes : l’égalité ;
(2) Une règle relative aux rapports membres → entreprise, déterminée par l’activité de l’entreprise ;
(3) Une règle relative aux rapports entreprise → membres : la distribution des résultats ;
(4) Une règle relative à l’entreprise : la propriété durablement collective.
Le principe de double-qualité, c’est-à-dire le principe selon lequel « les acteurs sociaux qui constituent les bénéficiaires de l’action sont aussi les sociétaires de l’entreprise » (Draperi, 2014, p. 19), est ici constitutif de la singularité démocratique de l’entreprise de l’économie sociale. Elle est le « moyen de la finalité éducative et émancipatrice de l’entreprise d’économie sociale » (Draperi, 2014, p. 20). De fait, la conception statutaire devient prédominante au sein de cette école. Or le statut reste une condition nécessaire mais non suffisante (Draperi, 2014, p. 16‑17).
La théorie de l’économie solidaire, ou de la nouvelle économie sociale (Bidet, 2000), participe à prolonger ce projet démocratique par la création d’« expériences visant à démocratiser l’économie à partir d’engagements citoyens » (Dacheux & Laville, 2003, p. 9). Cette démocratisation porte cependant sur des initiatives sociales et solidaires qui dépassent le simple cadre formel du travail et des catégories administratives. Elle initie des espaces publics de proximité contrôlés par les parties prenantes de l’activité (usagers, bénévoles, salariés). Elle propose tant une critique qu’un dépassement de la conception formelle et statique de l’économie sociale, centrée sur la gouvernance définie par les statuts. Par des pratiques réelles et élargies de démocratie, elle revendique une dimension politique et doctrinale beaucoup plus affirmée (Hiez & Lavillunière, 2013, p. 7).
Le terme d’économie solidaire fait d’abord son apparition dans le domaine académique (Draperi, 2013) ; ce n’est que par la suite que l’économie solidaire en tant que telle prend une forme institutionnelle avec la création d’un secrétariat d’État à l’Économie solidaire en 2000.
Notion fédératrice mais polysémique (Alcolea-Bureth, 2004), l’économie solidaire est présentée comme une « radicalisation de la démocratie » (Neamtan, 2003) qui propose de renouer avec le projet démocratique associationniste du XIXème siècle (Laville, 2016). Elle s’appuie sur deux dimensions complémentaires (Dacheux & Laville, 2003) : un questionnement de l’économie et une réaffirmation du politique (Figure 2).
L’économie solidaire est le lieu d’une apparition du politique, de sa légitimation et du fondement d’une communauté politique (Dacheux & Laville, 2003). À travers une recherche, par l’activité économique, de bénéfices sociaux et environnementaux, elle participe à initier une « démocratie plurielle » (Laville & Cattani, 2006). Face au constat de l’isomorphisme institutionnel caractéristique de l’économie sociale, l’économie solidaire propose d’y résister par la vitalité et par un ancrage dans la « solidarité démocratique ».
Au-delà d’être le simple institué d’une forme juridique possédant une organisation singulière, l’économie solidaire se propose comme force instituante de la société démocratique par une mobilisation directe à la vie politique de type voice (Barreto, 2011).
Ce nouveau paradigme s’appuie explicitement sur l’héritage polanyien et sur la critique du rabattement de l’économie à l’économie de marché. Comme le souligne Polanyi, au principe du marché s’ajoutent ceux de la réciprocité et de la redistribution ; l’économie est empiriquement plurielle. L’économie solidaire réfute ainsi la réduction de l’entreprise à l’entreprise capitaliste. Il existe une pluralité de modes d’entreprendre : privé, public mais aussi social. En reprenant ainsi les catégories développées par Polanyi, l’économie solidaire est donc hybride entre des logiques de marché, de redistribution et de réciprocité :
– Le principe de marché permet la rencontre entre l’offre et la demande de biens et de services à travers la fixation de prix.
– La redistribution est le principe selon lequel la production est remise aux mains d’une autorité centrale (l’État) qui a ensuite le pouvoir de la répartir à différents agents selon des procédures et des règles établies.
– La réciprocité est le principe qui correspond aux relations établies entre des groupes ou entre des personnes dans la volonté de construire des liens sociaux. Elle se distingue des deux principes précédents. Celle-ci est en effet non-monétaire et non-dépendante d’une autorité centrale.
L’économie solidaire élargit la notion de solidarité par une approche multi-partenariale, elle privilégie « l’utilité sociale du projet et en organisant la mixité de ses financements entre ressources privées, publiques et bénévolat » (Hiez & Lavillunière, 2013, p. 7). Elle propose ainsi de développer une forme de solidarité démocratique, à différencier de celle de type « philanthropique », en cherchant à insérer au coeur des relations économiques une rationalité démocratique et citoyenne (Floris, 2003) par une forme de « délibéralisme » local et politique :
Ce dernier front revendique deux sources d’inspiration : les initiatives d’ESS et les critiques du marché. Les premières ont un point commun : la création d’intelligence collective par la délibération. Les secondes montrent que l’idée d’un marché autorégulateur est contraire aux faits.
Le « marché faiseur de prix » n’existe pas. Autrement dit, le meilleur facteur d’allocation des ressources n’est pas une abstraction (le marché), mais un processus concret (la délibération). (…) Notre intention est plutôt de proposer un principe normatif expliquant, d’une manière simplifiée, l’idéal d’une société démocratique : tout, y compris l’économie, peut-être, à tout moment, soumis à la délibération des personnes concernées. (Dacheux & Goujon, 2021, p. 90)
L’économie sociale et solidaire propose ainsi une conception de l’espace économique comme un espace politique, soumis à la solidarité, à la délibération et à l’action collective. L’entreprise et l’économie sont ainsi ré-encastrées dans la société ; elles ne sont pas le lieu d’une rationalité d’exception, mais doivent au contraire se conformer au projet et aux principes démocratiques de la sphère civile : (…) ce terme pourrait désigner les espaces de production et d’échange dans lesquels les règles de la coordination et les finalités de l’activité sont soumises à une contrainte très forte de légitimité qui suppose que chacun des acteurs engagés dans l’action dispose d’une capacité réelle à les influencer. (Barreto, 2010, p. 1)

La loi de 2014, entre concrétisation et indétermination démocratique

La démocratie est déterminante dans le processus d’innovation, de différenciation et d’autonomisation de l’ESS par rapport à l’économie capitaliste (Celle, 2020) et reste ainsi sa première source de légitimité (Draperi, 2011). Cette caractéristique prend une ampleur toute particulière depuis la dernière loi-cadre de l’ESS, dite « Loi Hamon ». Par cette loi n° 2014- 856 du 31 juillet 2014, les entreprises de l’ESS sont considérées de facto comme démocratiques, la gouvernance démocratique devenant l’un des trois piliers de l’ESS. On retrouve ici le droit coopératif comme source d’inspiration directe (Hiez, 2019b)6. L’article 1, alinéa 2 prévoit ainsi que toute entreprise de l’ESS possède :
Une gouvernance démocratique, définie et organisée par les statuts, prévoyant l’information et la participation, dont l’expression n’est pas seulement liée à leur apport en capital ou au montant de leur contribution financière, des associés, des salariés et des parties prenantes aux réalisations de l’entreprise.
Par cette loi, l’ESS sort de la définition purement statutaire (Hiez, 2014) en devenant avant tout un « mode d’entreprendre et de développement économique ». De conception institutionnelle, l’ESS devient une pratique entrepreneuriale qui s’appuie sur une organisation démocratique7.
Sur ce point l’article 3, alinéa 1 de la loi prévoit que le Conseil supérieur de l’économie sociale et solidaire (CSESS) adopte, « sur proposition de ses membres, un guide définissant les conditions d’amélioration continue des bonnes pratiques des entreprises de l’économie sociale 6 Hiez (2019a) souligne en effet que l’importance donnée à la gouvernance démocratique est directement issue du
droit coopératif qui depuis longtemps a légiféré pour instituer un droit démocratique en entreprise. Il souligne par ailleurs que « [c]e principe ne peut se revendiquer (…) du droit des associations. Quoique de nombreux textes du mouvement associatif insistent sur la démocratie qui anime ces structures, et en dépit d’une croyance générale dans leur caractère démocratique, la loi de 1901 est totalement silencieuse sur ce point, comme sur de nombreux autres il est vrai » (p. 6-7) et solidaire définies à l’article 1er de la présente loi ». Ces bonnes pratiques concernent ainsi différents pans organisationnels des entreprises de l’ESS (Figure 3).
Figure 3 : Les bonnes pratiques étudiées par le Conseil supérieur de l’économie sociale et solidaire
Le « Guide définissant les conditions d’amélioration continue des bonnes pratiques des entreprises de l’économie sociale et solidaire » (2016), proposé par le CSESS, souligne ainsi divers enjeux et modalités effectives de gouvernance démocratique (p. 5) :
– « Avoir des règles formelles de fonctionnement (statuts, règlement, code, principes, projet, etc.)
– Fonder le système sur l’élection de représentant.e.s par les membres
– Ne pas indexer la participation à la gouvernance sur le poids économique
– Organiser la séparation des pouvoirs (exécutif-gestion vs politique-contrôle, notamment)
– Permettre un jeu équilibré de pouvoirs et contre-pouvoirs
– Veiller à la représentativité et la pluralité de la composition des instances dirigeantes, à tous les niveaux de l’organisation »
Ce nouveau pan démocratique introduit par la loi insiste sur la matérialisation démocratique des entreprises de l’ESS, du statut à l’organisation : la « culture de la démocratie » (p. 6) doit permettre d’aller au-delà des règles formelles vers des « logiques d’action de collégialité, de débat, de transparence et de participation active ». Différents leviers sont ainsi identifiés dans le guide :
1° Les modalités effectives de gouvernance démocratique ;
2° La concertation dans l’élaboration de la stratégie de l’entreprise ;
3° La territorialisation de l’activité économique et des emplois ;
4° La politique salariale et l’exemplarité sociale, la formation professionnelle, les négociations annuelles obligatoires, la santé et la sécurité au travail et la qualité des emplois ;
5° Le lien avec les usagers et la réponse aux besoins non couverts des populations ;
6° La situation de l’entreprise en matière de diversité, de lutte contre les discriminations et d’égalité réelle entre les femmes et les hommes en matière d’égalité professionnelle et de présence dans les instances dirigeantes élues.
– « La participation : régularité des réunions des instances statutaires ; présence des membres ; participation aux élections ; participation active des membres aux réflexions décisions proposées, etc.
– La culture du débat : habitude du dialogue, de l’explication, des débats contradictoires ; plateformes d’échanges, processus itératifs de co-construction ; recours à des méthodes d’intelligence collective, etc.
– La collégialité des prises de décisions : recherche active du consensus ; mise en oeuvre de consultations avant validation finale de certains travaux clés, etc.
– Le réflexe de reddition des comptes : habitude de rendre compte de ses décisions et activités
– Accessibilité et disponibilité des élu.e.s ; relations entre les différents act.eur.rice.s »
Dans la suite de ce guide, le CSESS exemplifie ses principes d’action à travers divers dispositifs organisationnels à l’instar de :
– La mise en place d’outils numériques de communication (intranet, réseau social d’entreprise, etc.) pour réduire la distance des élus à la réalité du terrain ;
– La communication et la préparation en amont des assemblées délibérantes « de façon que ses membres puissent préparer et s’exprimer au mieux sur les orientations proposées » (p. 8) ;
– La mise en place d’une charte pour traduire et élargir la démocratie statutaire à une organisation hebdomadaire de délibération collective « les décisions ne se prenant pas au vote mais à l’issue de l’élaboration collective d’un consensus » (p. 9) ;
– L’ouverture du conseil d’administration à différentes parties prenantes en particulier en faisant rentrer « des porteurs de projets, des salarié.e.s et des adhérent.e.s » (p. 9).
Cependant, cette loi et ses éléments juridiques s’ajoutent aux différents statuts et règlementations juridiques propres à chaque groupement historique (coopératives, mutuelles, associations, etc.) (Hiez, 2019b). De surcroît, cette descente de la démocratie dans l’entreprise, à l’instar de l’information et de la participation des salariés, que nous avons soulignée ci-dessus risque d’aller à contresens du principe démocratique historique en se rapprochant davantage d’une politique prônant simplement la RSE et l’implication des parties prenantes. La démocratie telle que définie par la loi reste ainsi indéterminée, car elle n’est régie par aucune disposition légale et gestionnaire, laissée à la discrétion de chaque entreprise de l’ESS.

Un constat contemporain : banalisation, instrumentalisation et souffrances

La formule est connue dans la sphère militante et dirigeante de l’ESS : « statut ne vaut pas vertu ». Si certains principes alternatifs sont institués dans la loi et dans des règles juridiques : démocratie, lucrativité limitée ou interdite, primauté de l’humain sur le capital, etc., la réalité pratique et matérielle est bien plus complexe et hétéroclite (Frémeaux, 2011) ; les entreprises de l’ESS connaissent une collection de décalages sensibles (Darbus, 2015, p. 9). Il est en effet nécessaire de nuancer les discours élogieux mis en scène par certaines entreprises de l’ESS avec le risque de développer une forme de « coop-washing » (Charles, 2019) ou plus largement d’« ESS-washing ». Deux ouvrages, publiés récemment, viennent mettre en lumière ce type de réalité effacée, voire ignorée : l’écart présent au sein des entreprises de l’ESS entre des principes et des discours éthiques et des pratiques professionnelles et organisationnelles qui n’ont rien à envier à leurs homologues capitalistes. Souffrance en milieu engagé (Russo, 2020) et Te plains pas, c’est pas l’usine (Zalzett & Fihn, 2020) dépeignent ainsi un double discours de la part d’organisations où sont présentes des situations de travail malsaines : humiliation, harcèlement, burn-out, management autoritaire ou encore précarité constante. Dans les deux ouvrages, deux axes sont principalement développés pour explorer la situation des entreprises de l’ESS en France.

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Table des matières

INTRODUCTION 
0.1. Contexte de la recherche
0.1.1. Constat 1 : Le crépuscule de la démocratie ?
0.1.2. Constat 2 : Une crise de la pensée managériale
0.1.3. Constat 3 : Le renouveau de la démocratie en entreprise
0.1.4. Constat 4 : Une profusion de nouveaux modes de travail
0.2. Itinéraire de recherche
0.2.1. Repenser l’entreprise et la gestion
0.2.2. Le cas des entreprises de l’économie sociale et solidaire : la question de la concrétisation
0.2.3. La question démocratique
0.3. Présentation de la recherche
0.3.1. Un objet de recherche original et inexploré
0.3.2. Un double ancrage théorique pour une approche démocratique
0.4. Plan de la thèse
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LITTERATURE 
CHAPITRE 1 : LES ENTREPRISES DE L’ESS : DE L’IMPENSE A L’IMPLICITE MANAGERIAL 
1.1. L’économie sociale et solidaire : retour d’un projet politique démocratique
1.1.1. Une réinscription de l’entreprise dans la société
1.1.2. La loi de 2014, entre concrétisation et indétermination démocratique
1.2. Un constat contemporain : banalisation, instrumentalisation et souffrances
1.3. La théorie de la dégénérescence : l’implicite managérial
1.3.1. Une lecture classique déterministe et déterminée
1.3.2. Une lecture nuancée
1.3.3. Un implicite managérial
1.4. L’impensé du projet organisationnel en ESS
1.4.1. Le projet utopique : émanciper le travail et le travailleur
1.4.2. L’institutionnalisation : une acceptation managériale
1.4.3. L’économie solidaire : un rendez-vous manqué ?
1.5. Vers un management social et solidaire ?
1.5.1. La question managériale et gestionnaire
1.5.2. L’impératif d’une organisation démocratique
1.6. Conclusion
CHAPITRE 2 : L’ENTREPRISE LIBEREE : LA FIN DE LA HIERARCHIE, UN RENOUVEAU DEMOCRATIQUE ? 
2.1. Des pratiques et des modèles différenciés
2.1.1. La Form-F : de Peters à Getz
2.1.2. De la sociocratie à l’holacratie
2.2. L’entreprise libérée : un concept mobilisateur ?
2.3. Entre continuités et ruptures ?
2.4. Une littérature critique en cours
2.4.1. Une décentralisation du pouvoir pour un contrôle socialisé
2.4.2. Une recentralisation du pouvoir
2.4.3. Un modèle non-délibératif
2.4.4. Disciplinarisation et négation du pluralisme
2.4.5. L’impensé de la propriété et de la gouvernance d’entreprise
2.5. Conclusion
DEUXIEME PARTIE : CADRE THEORIQUE 
CHAPITRE 3 : DEMOCRATISER L’ENTREPRISE ? ENJEUX ET CONTROVERSES 
3.1. La démocratie en entreprise, un possible théorique
3.1.1. Retour sur la disjonction politique/économique
3.1.2. Déconstruire un réductionnisme
3.1.3. L’argument démocratique
3.2. La démocratisation en cours de l’entreprise
3.2.1. Retour sur les théories et expériences autogestionnaires
3.2.2. La démocratie industrielle
3.2.3. De la RSE à la société à mission
3.3. Conclusion
CHAPITRE 4 : LA DEMOCRATIE ENTRE COMMUN ET AGONISME 139
4.1. Le commun, un renouveau démocratique de l’entreprise
4.1.1. De la ressource commune à l’institution/organisation du commun
4.1.2. Le commun comme activité
4.1.3. Une force alternative, destituante et expérimentale
4.1.4. Un renouveau des sciences de gestion ?
4.2. Vers une approche agonistique de l’entreprise
4.2.1. Une critique des modèles rationnels et consensuels
4.2.2. Une approche diversifiée : une typologie des agonismes
4.2.3. Une ouverture agonistique des sciences de gestion
4.3. Conclusion
TROISIEME PARTIE : DEMARCHE EMPIRIQUE 
CHAPITRE 5 : DEMARCHE METHODOLOGIQUE 
5.1. Problématique et questions de recherche
5.2. Positionnement de la recherche
5.2.1. Positionnement disciplinaire : des sciences de gestion ouvertes
5.2.2. Une posture critique
5.2.3. Se positionner épistémologiquement : un choix interprétativiste
5.3. Cadre méthodologique
5.3.1. Une analyse par étude de cas
5.3.2. Une étude par les dispositifs de gestion
5.3.3. La sélection des cas
5.3.4. Présentation synthétique des cas
5.3.5. Analyse générale des données
5.4. Enquêter en temps de COVID-19
5.4.1. Un bricolage méthodologique
5.4.2. Une dématérialisation méthodologique : le cas de l’entretien semi-directif
5.4.3. La difficile intégration au terrain
5.5. Conclusion
CHAPITRE 6 : LE CAS DE CONSOMX 
6.1. Méthodologie au sein de CONSOMX
6.1.1. Les food coops : d’un renouveau coopératif à la dépolitisation
6.1.2. Présentation de CONSOMX
6.1.3. Préparation et animation de la recherche
6.1.4. Récolte et analyse des données
6.2. Quelques premiers constats
6.2.1. CONSOMX, un engagement politique
6.2.2. Entre convivialité et participation
6.2.3. Une convivialité en berne, une participation fragilisée
6.3. Une coopérative en dégénérescence
6.3.1. Un processus de dépolitisation
6.3.2. Une oligarchisation organisationnelle
6.4. CONSOMX, un espace antagonique
6.4.1. Des valeurs communes partagées mais différenciées
6.4.2. Une organisation sous conflit
6.4.3. Un consensus construit
6.4.4. Des conflits latents, une violence interpersonnelle
6.5. Gestion par consentement et politique démocratique
6.5.1. Présentation du dispositif
6.5.2. Un dispositif délibératif alternatif
6.5.3. Une délibération prescrite
6.5.4. Une délibération a-conflictuelle et positive
6.5.5. Une production du consentement
6.6. Une interprétation du cas CONSOMX
6.6.1. Une mise en commun de l’action
6.6.2. Un pluralisme organisationnel
6.6.3. Du pluralisme à l’antagonisme organisationnel
6.6.4. Antagonisme, consensus et dégénérescence
6.6.5. La question de l’autorité de gestion en suspens
6.7. Conclusion
CHAPITRE 7 : LE CAS ESUX 
7.1. Méthodologie au sein d’ESUX
7.1.1. Présentation d’ESUX
7.1.2. Libérer l’aide à domicile
7.1.3. Préparation et animation de la recherche
7.1.4. Récolte et analyse des données
7.2. Un processus entrepreneurial atypique
7.2.1. Un constat, une solution expérimentale
7.2.2. L’adoption de statuts et d’une gouvernance alternatifs
7.2.3. Une diversification et un développement au service de sa mission ?
7.2.4. Une organisation en cours
7.3. Une gouvernance multi-partenariale et recentrée
7.3.1. Une gouvernance plurielle mais complexe
7.3.2. La centralité des dirigeants-entrepreneurs
7.4. Equipes autonomes et coachs
7.4.1. L’équipe autonome d’auxiliaires de vie
7.4.2. Une reconfiguration du travail gestionnaire
7.4.3. Relation entre auxiliaires et bureau : déséquilibres et tensions
7.4.4. Un collectif inter-équipes peu développé
7.4.5. Un besoin d’autorité de gestion
7.5. Une interprétation du cas ESUX
7.5.1. Entrepreneuriat et organisation en commun
7.5.2. Une pluralisation de l’organisation
7.5.3. Une difficile autorité de gestion partagée
7.5.4. Entre centralisation et déficit d’autorité
7.6. Conclusion
QUATRIEME PARTIE : DISCUSSION ET CONCLUSION 
CHAPITRE 8 : VERS UNE DEMOCRATISATION DE L’ENTREPRISE 
8.1. Subvertir l’entreprise libérée
8.1.1. Une ouverture de la gouvernance…
8.1.2. … pour une ouverture agonistique
8.2. Une relecture agonistique de la dégénérescence démocratique
8.2.1. Revisiter les étapes de la dégénérescence
8.2.2. Renouveler les sources de dégénérescence
8.3. Éléments théoriques d’une démocratisation de l’entreprise : conditions, effets et enjeux
8.3.1. Conditions – Une démocratisation multi-niveau et originale
8.3.2. Conséquences – La production d’une organisation démocratique pluraliste
8.3.3. Enjeux – Repenser l’organisation pour une reproduction démocratique
8.4. Éléments propositionnels d’une recherche-action
8.4.1. Présentation générale du dispositif expérimental de CONSOMX
8.4.2. Délibérer : pluraliser et apprivoiser le conflit
8.4.3. Pour décider, une double autorité de gestion
8.5. Conclusion
CONCLUSION GENERALE 
9.1. Contributions de la thèse
9.1.1. Contributions empiriques
9.1.2. Contributions théoriques
9.1.3. Implications managériales
9.2. Limites de la recherche
9.3. Perspectives de recherche
9.3.1. Une démocratisation, plusieurs acteurs
9.3.2. Une organisation démocratique agonistique à inventer
9.3.3. Former à la démocratie en entreprise
ANNEXES 
Annexe 1 Organisation des créneaux de travail au sein de CONSOMX
Annexe 2 Comités et leurs mandats de CONSOMX
Annexe 3 Driver du COPIL de recherche-action CONSOMX
Annexe 4 Mandat du COPIL de recherche-action dans CONSOMX
Annexe 5 Guides d’entretien pour CONSOMX
Annexe 6 Arbre à objection de la Gestion Par Consentement
Annexe 7 Guides pour d’entretien pour ESUX
Annexe 8 Expérimentations agonistes d’après (Paxton, 2020, Chapitre 4 et 5)

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