L’ECONOMIE RURALE ET LE CONTEXTE DE LA PAUVRETE

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SITUATION ECONOMIQUE

Pour connaitre la situation économique de la Région, nous allons nous référer aux données issues des divers secteurs économiques telsL’agriculture, l’industrie et l’artisanat.

L’agriculture

Nous allons aborder de façon plus détaillée ce paragraphe dans le prochain chapitre. Dans les paragraphes qui suivent, nous nous contenterons seulement de voir un aperçu général.
Dans la Région de Haute Mahatsiatra, comme dans lesautres régions de Madagascar et selon les informations émanant de l’INSTAT, la grande majorité de la population malgache vit dans le milieu rural et travaille dans l’agriculture, ce qui reflète bien l’économie dans l’ensemble. En 2000, 80 % des ménages exercent une activité agricole, activité principale. Le secteur rural est le secteur essentiel de l’économie malgache avec près de 45% du PIB et représente les moyens de subsistance pour les 75 % de la population.
L’agriculture, l’élevage et la pêche rapportent les produits suffisants pour la population locale. Cependant, on remarque le gaspillage de ressources naturelles (déforestation, etc.), l’insécurité dans certaineslocalités, l’état vétuste des infrastructures routières et l’insuffisance de cadres techniques. Par conséquent, les richesses locales sont mal gérées.
Cette Région, réputée par une forte densité de population rurale, rencontre des problèmes majeurs en ce qui concerne l’acquisition de terrain. On sait que l’aménagement de nouveaux terrains cultivables et l’utilisation de nouvelles techniques de production pourraient ensemble affermir l’essor économique.
Une instabilité de rendement agricole se fait aussi sentir dans la Région. Un encadrement technique continu et intense des agriculteurs s’avère indispensable afin que ceux-ci puissent améliorer convenablement leur production. Parallèlement à ce volet Agricole, des cadres en miniature issus des Associations et des ONG existent quoiqu’insuffisants.
En ce qui concerne l’élevage, la situation régionale ne semble pas meilleure. Il doit faire face actuellement à de nombreux problèmes qui entraînent la dégradation de la production : la recrudescence des épidémiques affectant les bétails, l’insécurité qui règne dans certaines localités de la Région, le niveau technique restant encore au stade traditionnel, raison pour laquelle très peu de jeunes s’orientent vers la pratique d’élevage.

Industrie

L’industrie qu’on rencontre surtout dans les centre s urbains et leurs environs, n’arrive pas encore à atteindre l’envergure qu’on attend d’e lle.
Pourtant le secteur d’activité le plus prépondérant est celui du secteur tertiaire : commerce et de service. Le tableau suivant le démontre.
Les opérateurs économiques s’investissent en masse dans le secteur tertiaire. Les investisseurs dans le secteur primaire et secondaire sont minoritaires. Les branches d’activités les plus créatrices d’entreprises sontle commerce (47.9%), viennent ensuite les transports (35.2%) et puis les autres branches (16.9%). L’industrie existant est d’obédience agricole. Cependant, les établissements et entreprises permettant de traiter les produits du secteur agricole, à la base de l’économie régionale, sont rares1.
Cette répartition prouve encore la nette différenceen matière d’industrie entre centre urbain et zone rurale : la présence des activités ndustrielles fait défaut dans le monde paysan.
Le fonctionnement de la majeure partie des industries dépend de la production agricole. Cependant, bien que cette situation semble appropriée au secteur agricole qui domine l’activité, le nombre actuel des industries de transformation agricoles reste insuffisant pour faire face à la surproduction dans certaines localités de la région : prune à Ambohimahasoa, tomates à Ambalavao, gros oignon à I kalamavony.

L’artisanat

On observe différents types d’entreprises artisanales dans la région. Les filières coupe et couture et broderie demeurent jusqu’à présent la spécialité des femmes. La construction des bâtiments et ouvrage bois restent réservés auxhommes.
Les District d’Isandra, Vohibato et Lalangina gardent la tradition dans l’artisanat féminin basé sur la vannerie (paniers, chapeaux, nattes de sol, etc.). La production est surtout destinée aux marchés locaux, et orientée vers les besoins du monde rural. Ambalavao est le haut lieu de deux spécificités locales :
• Les lamba « arindrano », qui sont des tissus typiquement Betsileo fabriqués à partir de la soie ; des activités de promotion de la sériciculture destinée à la production de matière première sont en cours de lancement.
• La fabrique de papier antemoro
Destinés essentiellement pour les marchés urbains,les articles les mieux finis peuvent trouver quelques débouchés à l’exportation, cette filière restant contrôlée par les collecteurs artisans urbains et les intermédiaires.
Le tableau ci-après fait apparaître la situation de l’artisanat au sein de la Région.
Par conséquent, les filières broderie, couture, menuiserie tiennent une place importante dans l’artisanat régional.
En somme, on constate que la Région possède d’importantes potentialités d’activités économiques. Ces activités prometteuses donneront nu brillant avenir en milieu rural à condition que la densité de la population, la sécurité sociale, les conditions climatiques favorables à la diversification des cultures, soien t simultanément remplies. Tout dépend d’un encadrement à la fois effectif et renforcé du milieu rural, et d’une meilleure organisation de l’appareil administratif. L’industrie qu’on rencont re surtout dans les centres urbains et leurs environs, n’arrive pas encore à atteindre l’envergu re qu’on attend d’elle. De même l’artisanat reste à un stade plus ou moins traditio nnel. Il manque de véritables techniques de production.

L’ECONOMIE RURALE ET LE CONTEXTE DE LA PAUVRETE

Toute intervention en milieu rural repose sur une analyse explicite ou implicite de la situation qui permet d’identifier les facteurs défavorables et de proposer des actions modifiant ces facteurs. De la justesse du diagnostic dépend, en partie de la pertinence des actions : si l’on se trompe dans l’analyse d’un pro blème, il est peu probable qu’on arrive à le résoudre. Or, les situations agraires sont très diversifiées. Une bonne capacité d’analyse des situations est donc nécessaire.
Dans cette partie, nous essayerons de relever les contraintes majeures qui seront analysés dans ce deuxième chapitre.

ANALYSES DE FONCTIONNEMENT DE L’EXPLOITATION

Agriculture

Superficie

La Région s’étend sur 20.980 km dont 1164,8 km par rapport à la superficie physique totale.
Les terres cultivables sont mal exploitées par les cultivateurs qui peuvent encore élargir leur champ d’action en aménageant le maximum de terrain possible. Ces derniers se contentent toujours de leurs petits lopins de terre qu’ils ont hérités de génération en génération. En général, leur technique de production laisse à désirer1. Heureusement certains paysans pratiquent la culture en relief pour mieux se subvenir.
Dans la Région, la superficie cultivée paraît trèsfaible pour Ikalamavony, pourtant le district le plus vaste, à raison de 1,1% et d’Ambal avao, 5.6% .Et dans les autres districts, le taux dépasse, légèrement le cap de 10%. Cette situation reflète le retard accusé pour Ikalamavony vis-à-vis des autres localités de la région sur le plan économique.
La figure suivante montre la proportion des surfaces cultivées et forestières vis-à-vis de la superficie totale.
Figure 1: Répartition de la superficie physique
Source : FTM 2001

Exploitation agricole

Les catégories de cultures.

La riziculture constitue le système de base de la production vivrière de la région, elle représente 52% de la superficie cultivée. Elle estsuivie de loin par la plantation de manioc (14%) et la culture du haricot (8%), de maïs (8%), patate douce (8%). Les autres cultures de diversification alimentaire sont : l’arachide (3%), la pomme de terre (2%).
Le potentiel en agriculture commerciale existe par endroit, mais peu valorisé. La région a vocation spécifique en culture de rentes teindustrielles telles que la vigne, le thé, le tabac et le café. Malheureusement, aucune de ces filières n’est pour l’instant suffisamment développée pour créer un véritable sursaut dans développementle industriel et la croissance économique de la région. Pourtant, les cultures maraîchères et fruitières avec un avenir prometteur sont relativement anciennes et assez répandues sur les hautes terres centrales.

Mode d’exploitation agricole

Les principales cultures rencontrées dans les communes sont le riz en première place. Viennent ensuite les cultures vivrières. Le mode de production des exploitants utilise les bas-fonds et les bassins versants : les parcelles des bas fonds sont plantées de riz et les travaux sont exécutés manuellement avec des outilsrudimentaires comme la bêche. La charrue est réservée pour les grandes parcelles.
En exploitant les terres de bas-fond et des bassins versants pour produire, les paysans utilisent la technique traditionnelle, ils transforment en terrasses les terres des versants des collines favorables à l’irrigation pour la riziculture.
L’adoption des facteurs d’intensification agricole tels que les semences sélectionnées, les intrants et les techniques culturales améliorées concerne essentiellement les systèmes rizicoles.

Modes de tenure foncière

Bien que la possession de la terre soit un facteur déterminant de la richesse, sur le plan national, elle ne constitue pas le seul indicateur de prospérité agricole dans le monde rural malgache. La plupart des terres des ménages sont héritées. Elles sont acquises par leurs propriétaires par voie de succession. La population accordent une valeur importante à la terre, la plupart des transactions dans les marchésdes terres son plutôt des ventes faites par les propriétaires en cas de force majeure. Dans les villages, les gens vendent leurs terres seulement pour faire face à des dépenses relatives aux funérailles, enterrements, aux cérémonies, événements familiaux, à l’acquisitionesd nourritures ou au remboursement de dette1. Le métayage et le fermage existent mais concernent en général peu de paysan.
Cependant, ces mécanismes de redistribution jouent principalement en faveur des ménages moyens ou riches1. Ces modes de faire-valoir ne touchent qu’environ une infime partie des ménages. Le système de partage est l’origine du morcellement des terres familiales en des parcelles de petite taille surtout rizicoles.

Source de revenu

Les AGR sont les activités professionnelles des ménages qui leur procurent une source de revenus. La contribution de l’agriculture aux revenus monétaires est définie comme la part moyenne de l’ensemble des revenus des ménages d’une commune générée par la vente des productions agricoles, cultures vivrières et cultures de rente confondues. La contribution des activités non agricoles aux revenus monétairesest définie comme la part moyenne de l’ensemble des revenus des ménages générée par lesactivités autres que la vente des produits Agricoles. Il s’agit principalement : du salariat agricole, du salariat dans le secteur industriel et manufacturier, de l’artisanat, du commerce, de la préparation ou transformation d’aliments et de l’exploitation forestière, du transport, du tourisme, de l’hôtellerie 2.
Les ménages ruraux ne peuvent pas vivre uniquement des revenus des activités agricoles. Des activités temporaires ou à plein temps constituent autant des sources importantes de revenus pour la plupart d’entre eux (travaux de champs, charpenterie, menuiserie, maçonnerie).
La source principale de revenu se trouve dans le secteur agricole (75%) : l’agriculture d’abord (avec une prépondérance de la part des cultures vivrières), le salariat agricole et l’élevage après. En général, l’exploitation agricole fournit la plus grande part des revenus des ménages ruraux. Elle représente plus de la moité de sources de revenus. Malgré le fait que la part de ces activités peuvent être significatives, elles concernent peu le ménage en terme de sources de revenus.

Sécurité alimentaire

La région est globalement déficitaire de 77.500 tones de paddy en riz de consommation. La production régionale permet de couvrir les 72% des besoins de la population. Le District d’Ikalamavony est excédentaire. Les District Ambalavao et Ambohimahasoa sont proches de l’autosuffisance. Le déficit est profond concernant les quatres District Fianarantsoa, Isandra, Vohibato et Lalangina.

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Table des matières

INTRODUCTION
Première partie : La région Haute Mahatsiatra et les politiques de développement rural
CHAPITRE PREMIER : CARACTERISTIQUES ECONOMICO-SOCIO CULTURELLES DE LA REGION HAUTE MAHATSIATRA
SECTION I : PRESENTATION DE LA REGION HAUTE MAHATSIATRA
§1. Situation géographique
§2. Identification et structure administrative
§3. Caractéristiques physiques
A. Hydrographie
B. Type de sol et végétation
SECTION II : DONNEES SOCIO-ECONOMIQUES
§1. Structure de la population
A. Densité
B. Croissance démographique
C. Composition et répartition de la population
§2. Dimension éducative
A. Contexte général
B. Situation de l’éducation
§3. Dimension sanitaire
A. Les nombres de centres de santé dans chaque district
B. Le ratio population/personnel soignant
SECTION III : SITUATION ECONOMIQUE
§1. L’agriculture
§2. Industrie
§3. L’artisanat
CHAPITRE II : L’ECONOMIE RURALE ET LE CONTEXTE DE LA PAUVRETE
SECTION I : ANALYSES DE FONCTIONNEMENT DE L’EXPLOITATION
§1. Agriculture
A. Superficie
B. Exploitation agricole
C. Source de revenu
D. Sécurité alimentaire
E. Epargne et emprunt
§2. Système élevage
SECTION II : LES POTENTIALITES ET CONTRAINTES DE LA REGION
§1. Les contraintes et potentialités par district
A. Districts d’Isandra, Vohibato, Lalangina
B. District d’Ambalavao
C. District d’Ambohimahasoa
D. District d’Ikalamavony
§2. Synthèse des potentialités et des contraintes
A. Potentialités
B. Contraintes
SECTION III : MISE EN EVIDENCE DE LA PROBLEMATIQUE DE LA PAUVRETE RURALE
A. Les activités
B. L’insuffisance des infrastructures
C. L’accès aux marchés
D. L’insécurité foncière
E. La fluctuation du prix des produits
F. La source de financement
G. Le service de vulgarisation
H. Faiblesse de la demande effective
I. Les Us et Coutumes
J. Les approches techniques
CHAPITRE III : LA POLITIQUE DU DEVELOPPEMENT RURAL ET LE PSDR
SECTION I : LA POLITIQUE DU DEVELOPPEMENT RURAL
§1. LE PNDR
§2. LE PRDR
§3. LE PCD
SECTION II : CONTRIBUTION DES PP ONG DANS LE DEVELOPPEMENT RURAL
SECTION III : PRESENTATION DE L’OP, GTDR ET DU PSDR
§1. Présentation des organisations paysannes
A. La diversité des formes d’organisation en milieu rural
B. Leurs caractéristiques
§2. Présentation du GTDR
§3. Présentation du Projet de Soutien au Développement Rural
A. Description générale
B. Les objectifs généraux du PSDR
C. Les différentes composantes
Deuxième partie : La place du projet et leurs impacts auprès des Organisations Paysannes
CHAPITRE PREMIER : PORTEES ECONOMIQUES, SOCIALES ET ENVIRONNEMENTALES
SECTION I : PRESENTATION DES ACTIVITES
§1. Identification des activités
§2. Echantillon étudié
SECTION II : ANALYSE DES IMPACTS DU PROJET AUPRES DES BENEFICIAIRES
§1. Les effets directs
A. De l’infrastructure productive au niveau des AUE
B. Des activités Agricoles et non agricoles au niveau des OP
§2. Les effets induits du projet
A. Portée socio-économique
B. Portées environnementales
SECTION III : LES ENJEUX D’UNE REFLEXION SUR LE PROJET
CHAPITRE II : PERENNISATION DES SOUS PROJETS ET APPROPRIATION PAR LES OP DES APPROCHES TECHNIQUES
SECTION I : LES FACTEURS DE VIABILITE
§1. Concept du développement durable
§2. Les facteurs de viabilité
SECTION II : PERENNISATION DES SOUS-PROJETS
§.1 La pérennisation des activités
A. La pérennisation économique et financière
B. La pérennisation sociale
C. La pérennisation politique
D. La pérennisation technologique
§2. Les moyens mis en oeuvre pour la viabilité du SP
A. De l’organisation paysanne
B. Des partenaires stratégiques
C. Du PSDR
§3. Les moyens mis en oeuvre pour la viabilité des infrastructures productives
A. L’infrastructure agricole
B. GCV et l’unité de transformation
SECTION III : APPROPRIATION DES TECHNIQUES PAR LES OP
§1. Concernant l’artisanat
§2. Concernant l’agriculture
A. Concernant la riziculture
B. La culture de contre saison
§3. Concernant l’élevage
A. La pisciculture
B. L’apiculture
C. Les autres séries d’élevages
CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES D’AVENIR
SECTION I : PROPOSITION D’ACTIONS DE RELANCE
§1.Optimiser les appuis aux producteurs
A. Faciliter la communication au sein de l’organisation
B. Appuyer la gestion
C. Elargir la participation des membres à la vie de l’organisation
D. Soutenir les organisations pour négocier avec les acteurs extérieurs
E. Consolider les acquis
F. Nécessité d’une authenticité de l’OP
§2. Mieux asseoir l’efficacité des partenaires stratégiques
§3. Renforcer le suivi des opérations
SECTION II : SUGGESTIONS ET PERSPECTIVES D’AVENIR
§1. Orientation vers les autres secteurs
A. Contribuer à l’amélioration de l’éducation
B. Favoriser l’accès sur le marché
C. Promouvoir la sécurisation foncière
D. Améliorer les services d’appui
E. Améliorer la contribution de la micro-finance dans l’agriculture
§2. La nécessité d’une vision générale systématique à long terme
A. Encourager l’autonomisation des femmes
B. Insérer les jeunes dans la profession
C. Cibler les besoins de la population pauvre
D. Améliorer la sécurité alimentaire
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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