L’ECONOMIE RURALE ET LE CONTEXTE DE LA PAUVRETE

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District d’Ambalavao

On distingue deux zones différenciées :
• la partie Ouest du district avec ses larges pâturag es naturels est favorable à la pratique de l’élevage extensif de bovins, raison pour laquelle Ambalavao, est classé le deuxième marché de bestiaux de l’île après Tsiroanomandidy ;
• la partie Est est réputée par ses unités de production vin, et sa tradition artisanale (fabrique de papier antemoro, élevage de soie Ambatry, tissage de lamba landy, pratique de la forge).

Potentialités

• Réserves foncières aménageables importantes,
• Zone à potentialité viticole importante,
• Renommée de la filière tissage artisanal (lamba landy) avec en amont élevage de verre à soie (Ambatry et murier),
• Potentialité touristique à développer (Parc National Andringitra) : Ecologies Ecotourisme,
• Zone de culture de tabac industriel,
• Ressources minières (fer, corindon, granit rose, chaux).

Problèmes majeurs

• Insécurité des zones de production due aux dahalo,
• Faibles rendements agricoles,
• Sous-équipement social (santé et éducation),
• Sériciculture en régression,
• Problèmes de l’eau : eau pour la culture (riziculture surtout) et eau de distribution locale.

District d’Ambohimahasoa

La zone potentiellement la plus riche, située au Sud-Ouest (zone viticole de Befeta) est plutôt orientée par Fianarantsoa. La cuvette intramontagnarde d’Ambohimahasoa attire les activités d’exploitation forestière au détriment dela vocation agricole et agro-industrielle qui constituait auparavant le principal atout économique de la région.

Potentialités

• Zone à vocation affirmée pour la culture fruitière,
• Présence d’un centre multiplicateur semencier,
• Région favorable à la culture du blé,
• Présence d’un établissement agro-industriel sous forme potentielle,
• Station forestière d’Ialatsara certifiée « bio », avec ses produits agricoles : miel, huiles essentielles.

Problèmes majeurs

• important déficit en riz,
• Régression des activités de la filière agro-alimentaire,
• Déboisement important.

District d’Ikalamavony

A part la bande orientale (Mangidy, Solila, Sakay), le district est remarquable par l’étendue de ses vastes pâturages et plaines cultivables. L’ensemble de la région est favorable à la polyculture (riz, maïs, manioc, arachide, gros oignons) et l’élevage extensif de bovins, de porcins et de volailles.

Potentialités

• Réserves en terres cultivables et pâturages,
• Ressources minières (fer, béryl, tourmalines, autres),
• Grenier à riz de la région et avenir proche en tout point de vue.

Problèmes majeurs

• Manque d’infrastructures urbaines,
• Insuffisance et dégradation des infrastructures routières,
• Enclavement des zones productrices,
• Insécurité liée aux vols de bovidés,
• Sous-équipement en structures sanitaires et scolaires.

Synthèse des potentialités et des contraintes

Potentialités

La région dispose d’abondantes mains d’œuvres agric oles à utiliser rationnellement en vue de promouvoir les différentes cultures notammen les cultures de rente (café, plante aromatique et médicinale, l’arboriculture fruitière) et les cultures maraîchères, les cultures vivrières, et surtout la riziculture.
Même si le contexte global du développement est contrasté et complémentaire d’une zone à une autre, les secteurs productifs principau x restent toujours axés sur l’agriculture et l’élevage. L’agriculture est partout dominée par les cultures vivrières. On constate une évolution positive, mais lente, vers la diversification en cultures de rentes et industrielles plus ou moins spécifiques à la région : la vigne, el thé, et le tabac, les plantes aromatiques et médicinales. L’élevage est dominé par le cheptel bovin dans la partie Ouest (Ikalamavony) et Sud (Ambalavao) et le petit élevage à cycle court aux partie Centre et à l’Est (avec ses quatres districts et Ambohimahasoa).
La région dispose d’une immense possibilité de croissance et de développement dans tous les secteurs :
• La complémentarité des sous régions, caractériséear pdes potentialités naturelles variées (climat, sols, rivières, etc.). La diversification des orientations agricoles et agro industrielles est prometteuse.
• L’existence d’une population ingénieuse, réceptive et laborieuse, et une main d’œuvre abondante ayant une forte tradition dans le secteur agricole, servant de leviers importants dans l’extension. L’application de nouve lles techniques de production dans ce secteur est significative.
• De fortes potentialités encore peu exploitées dansla partie occidentale et australe : ressources minières, grandes étendues de plaines à sols arables, cheptel bovin ont besoin d’être investies.
• Une très grande richesse en biodiversité et un corridor forestier assurant les ressources en eau et les fonctions hydrologiques existent à l’est de la Région.
• La diversité culturelle peu valorisée par manque destructure et d’organisation pour son expression et l’adhésion des jeunes constitue une richesse démontrant une fois de plus, la spécificité régionale.
• L’existence de projets de soutien travaillant dans des domaines divers et variés de la sécurité alimentaire, de l’ouverture à l’économie de marché, de la sécurisation sociale et humaine, de la gouvernance locale nécessite une recherche action participative des cadres.
En somme, les potentialités peuvent se résumer comme suit :
Potentialités Humaines :
• Taux d’alphabétisation assez élevé ;
• Solide tradition agricole ;
• Assez Forte densité de population rurale ;
• Existence de mains d’œuvre.
Potentialités physiques :
• Climat favorable à la possibilité de diversification de spéculations agricoles relatives à l’agriculture;
• Infrastructure assez développée par rapport à d’autres régions ;
• Réseau hydraulique permettant le développement descultures irriguées. Potentialités économiques :
• Existence de grandes villes ;
• Taux d’encadrement du milieu rural assez élevé ;
• Infrastructures sociales assez développées dans leszones urbaines.

Contraintes

Des tendances lourdes

Un certain nombre de tendances lourdes pèsent sur la région de Haute Mahatsiatra :
• Les infrastructures économiques et sociales, ainsi que les services d’appui au développement urbain et rural sont insuffisantes et très mal réparties dans l’espace. La disparité en indices de développement entre les différents sous régions est forte. Elles sont particulièrement très nettes dans les secteurs sociaux tels que l’éducation, la santé et la sécurité. On note une insuffisance d’infrastructure de base, de services d’appuis, d’équipements et de main d’œuvre pour l’exploitatio n des vastes potentialités du Moyen Ouest.
• Le réseau de pistes ramifié partant de la RN.7 s’avère insuffisant pour l’intégration des zones périphériques dans la croissance régionale. Il souffre de la carence en densité de pistes de desserte praticables sur toute l’année. Les voies de communications qui relient directement les régions limitrophes, sans passer par la RN.7 sont quasi inexistantes.
• Le secteur agricole contribue à raison de plus de 7 5 % à la formation des revenus de la population. Le secteur évolue dans une économied’auto subsistance et est handicapé par l’absence de tissus agro industriels et alimentaires forts, moteurs d’un véritable sursaut pour ouverture à l’économie de marché.
• La forte pression démographique, l’exiguïté des terrains et la difficulté d’extension des superficies cultivées sur les Hautes Terres san amélioration significative de rendement agricole restent des problèmes épineux auxquels ondoit faire face.
Par conséquent, les contraintes majeures de la région sont résumées comme suit :

Les contraintes majeures de la région de Haute Mahatsiatra

Sur le plan économique
• Economie de subsistance : faible intégration dans l’économie de marché
• Faible compétitivité des produits agricoles : productivité faible (riz, mine), qualité médiocre (vannerie….), activités en régression (vigne), produits non concurrentiel
• Economie de spéculation : foisonnement de petites activités commerciales et du troc
• Peu de transformation des produits agricoles et miniers
• Insuffisance d’infrastructures économiques (route, piste de desserte, énergie, télécommunication, marché, tourisme…)
• Enclavement et inaccessibilité de plus de 70 % des communes surtout la de la zone occidentale de la Région
• Peu de création d’emplois, augmentant ainsi le chômage
Sur le plan social
• Insécurité dans les zones rurales, liée surtout auvol de bovidés
• Prévalence des maladies endémiques et non endémiques liées à l’utilisation de l’eau non potable. Accès limité de la majorité de la population aux soins médicaux, insuffisance d’infrastructure et de personnel médicaux.
• 48,8% de la population rurale et 30,5% de la population urbaine sont encore analphabètes, la déscolarisation, la déperdition scolaire, le taux d’achèvement scolaire de 23,2%, l’insuffisance de la formation technique et professionnelle et la formation universitaire à la carte très limitée en sont les causes, sans parler des documents (livres) et des infrastructures adéquates mises à disposition.
Sur le plan de la gouvernance locale
• Dysfonctionnement et insuffisance des capacités des institutions décentralisées et déconcentrées
• Défaillance du système judiciaire
• Appropriation et pérennisation des approches participatives des paysans quasi- fictives
On peut dire d’après ce qui précède que nul ne peutnier la faiblesse du niveau de vie de la population dans la région Haute Mahatsiatra. Pourtant, la région dispose de potentialités diverses et variées dont la mobilisation de ces ressources permet d’asseoir un développement intégré et durable. Jusqu’à l’heure ctuelle,a ces potentialités sont encore peu exploitées et la mise en œuvre des différents plans et la synergie des acteurs sont attendues.

MISE EN EVIDENCE DE LA PROBLEMATIQUE DE LA PAUVRETE RURALE

La pauvreté est liée à des facteurs nécessitant une réflexion, une action, voire une collaboration étroite entre dirigeant et paysans. L’on peut citer, entre autres :

Les activités

L’Agriculture est largement tributaire des régimes de pluie, et les techniques culturales utilisées conditionnent le rendement de la riziculture. Le zébu reste l’outil de travail par excellence avant que les paysans n’aient accès aux intrants agricoles modernes (engrais, matériels agricoles, produits phytosanitaires). Les cultures vivrières (manioc, patate douce, haricot et maïs, etc.) sont avant tout destinées à l’autoconsommation dans les Hautes Terres. La Moyenne Ouest est très favorable à la culture de manioc et d’arachide. Les unités de transformation et les moyens de transport sont des facteurs bloquant pour les paysans sur l’extension des cultures.
Bref, les aléas climatiques, l’approvisionnement en intrants pour l’investissement, l’absence d’un tissu industriel et la paralysie des échanges internes, freinent considérablement les efforts du développement du secteur primaire et entraînent une dégradation des revenus des paysans.

L’insuffisance des infrastructures

Infrastructures hydrauliques

On a souvent considéré que l’extension des superficies irriguées posait avant tout un problème de financement et d’ingénierie. Cependant,au fur et à mesure de la réalisation de barrage, on s’est aperçu que l’infrastructure agric ole est sous-utilisée. Les ingénieurs peuvent construire les barrages et les canaux principaux, mais il appartient aux paysans de procéder à leur maintenance. La politique d’entretien et de maintenance doit aller de pair avec l’acquisition d’une quelconque infrastructure 1.

Les infrastructures routières

Les coûts du transport constituent un obstacle à l’ exploitation de l’économie d’échelle. L’absence de bonnes routes ne fait que freiner, voire empêcher l’acheminement des produits agricoles à cause du coût trop élevé du déplacement.
Effectivement, d’importante zone productive dans la Région est totalement dépourvue de routes et reste isolée du monde extérieur pendant la saison de pluie, ce qui empêche le marché local de fonctionner. Ces types de contrainte ne peuvent pas facilement se spécialiser dans de cultures destinées à la vente dans des grandes villes ou à l’exportation.

L’accès aux marchés

L’obstacle le plus important pour les paysans de s’ intégrer à l’économie de marché tient sans doute aux difficultés d’accès aux marchés. Aux manques d’information et capacité de négociation avec les opérateurs économiques s’ajoutent les problèmes des infrastructures rurales. Les paysans se trouvent dans l’incapacité d’écouler leurs produits. L’accès intérieur comme extérieur, est solidaire des communications écrites, radiophoniques voire télévisuelles.

L’insécurité foncière

En fait, l’insécurité foncière relève essentielleme de l’incapacité des structures domaniales à répondre aux nombreuses demandes de reconnaissance des droits sur le sol et à gérer les mutations foncières. La solution aux problèmes n’est que l’immatriculation privative et individuelle quoique assez limitée.
La procédure de concession débouchant sur l’immatriculation foncière, telle qu’elle est pratiquée habituellement, reste lourde, chère te complexe. L’insécurité foncière est un élément parmi d’autres qui bloque les processus d’intensification agricole et la gestion des ressources naturelles.

La fluctuation du prix des produits

Mis à part le problème de transport, la fluctuation du prix dans les produits agricole constitue une autre insécurité envers les cultivateurs. Elle constitue un risque, d’autant plus que si la baisse brutale du prix du produit cultivéa lieu au moment de la récolte. Les paysans doivent dépendre lors de la vente des produits, ducours en vigueur.
La chute de prix d’un produit, notamment en cas de la hausse simultanée des prix PPN, risque d’entraîner la baisse des revenus de la famille paysanne au dessous du niveau indispensable à la survie. Le crédit peut remettre la famille à flot, mais le taux d’intérêt sont pour un simple paysan est trop exorbitant. Et une fois endetté, il risque de n’être jamais en mesure de rembourser ses créanciers et perdre la terre offerte par lui en garantie. Les paysans optent pour devenir tributaires d’une seule culture et de consacrer une partie de leur terre à la production alimentaire indispensable à l eur famille.

La source de financement

La première solution pour aborder le problème posé,pour l’apport au monde rural, du capital suffisant assurant un développement, consiste à créer des institutions financières.
A cause du taux d’intérêt trop élevé et les différentes procédures pour des institutions financières. Plus la moitié des ménages paysans setournent vers le secteur informel. Quelque soit la source de financement, les taux d’intérêt sont habituellement très élevésetle montant octroyé est faible, elle tourne autour de 18% dans les banques et 30% dans les institutions financières1. Ainsi l’exploitant ne fait appel à eux que lorsqu’i ls se trouvent au pied du mur. En plus, les réseaux des institutions financières, malgré leur dynamisme et leurs services innovants touchent encore à petite échelle le monde rural, leur place dans le financement de l’Agriculture reste donc faible. 94. 6% de crédit octroyé sont dans le commerce contre 5.4% dans la production. Une faible proportion d’exploitant seulement sollicite de crédit pour l’investissement. Il ne leur emprunte pas pour acheter davantage d’engrais ou un nouvel équipement mais pour faire face aux dépenses de la consommation alimentaire quotidienne ou dans des évènements familiaux quelconques. Alors que les dépenses de ce type ne seront que rarement suffisantes pour permettre le remboursement d’emprunt assorti d’intérêt exorbitant.

Le service de vulgarisation

Le service étatique se désengage et cède la placeuxa ONG, association. La plupart des systèmes de vulgarisation reposent néanmoins sur l’existence d’agents de terrain spécialement recrutés à cet effet : les vulgarisateurs. Les agents de vulgarisation ont théoriquement pour tâche de fournir aux agriculteurs les informations dont les paysans ont besoin et de les former éventuellement à l’emploi des techniques qui leur conviennent le mieux1. Le problème est qu’il est souvent difficile de recruter en grand nombre des agents ayant les qualifications requises et acceptent les conditions de travail sur terrain. Les techniciens qualifiés trouvent facilement des emplois mieux rémunérés en dehors des services de vulgarisation.
Le fait est que les vulgarisateurs censés conseiller les paysans n’ont plus souvent qu’une formation technique souvent théorique, quelque peu insuffisant et trop rapide. Leur crédibilité envers des agriculteurs diminue et desincompréhensions entre le paysans et vulgarisateurs ne cessent alors de se multiplier. Souvent certains agents de terrain adoptent une attitude autoritaire.

Faiblesse de la demande effective

Les paysans souffrent de la faiblesse des revenus de la population, à laquelle s’ajoute l’augmentation de l’offre par rapport à la demande des denrées alimentaires.
La stagnation de la demande effective a des effets négatifs sensibles sur le comportement des paysans. Ceux-ci ne sont pas incités à produire davantage à augmenter leur production, donc à adopter les nouvelles tech niques susceptibles d’accroître leur productivité. Ainsi les paysans se sont avant toutattachés à assurer leur subsistance.
La contraction de l’activité des marchés ruraux s’est accompagnée de celle des redevances et recette fiscales perçues auprès des commerçants par les autorités locales. De ce fait, il est devenu difficile pour les autorités locales d’entretenir l’infrastructure des marchés et, plus encore, d’investir dans la modernisation.

Les Us et Coutumes

On dit couramment que le système agricole traditionnel est l’émanation des paysans qui, depuis des siècles, applique les mêmes méthodes de culture. Cette opinion sous-entend qu’il est difficile pour les agriculteurs traditionnels d’effecteur des changements rapides qui pourraient élever la productivité et l’efficacitéedleur activité.
Il importe de bien garder à l’esprit que le fonctio nnement de l’exploitation agricole ne revêt pas qu’une dimension économique. L’analyse ducomportement des êtres humains ne peut se limiter à leur dimension d’ homo economicus. On a souvent rencontré qu’à l’intérieur des exploitations familiales, surtout dans les sociétés structurées autour de familles élargies dont les membres possèdent des statuts complexes et différenciés, les comportements des individus visent parfois à asseoir leur place dans la société. Ils ne peuvent se réduire à des logiques économiques. Par exemple, le chef de ménage veillera en priorité à ce que certaines dépenses socialement obligatoires soient effectuées comme les dépenses somptuaires occasionnées par les funérailles. Viennent seulement après celles de l’accumulation de l’exploitation agricole.

Les approches techniques

Compte tenu des techniques existantes, les exploitants traditionnels tirent la production maximale des intrants dont ils disposent ou produisent à un niveau donné en utilisant le minimum d’intrant. Pour la plupart des ménages, le prix élevé des engrais minéraux est le premier motif de la non utilisationde ces intrants. L’éloignement des points de vente en est une autre cause significative comme le cas du district d’Ikalamavony. L’emploi du compost est très rare alors que celui du fumier aussi compte un taux pas suffisamment élevé en terme de nombre de ménage. Mais nombreux aussi ceux qui évoquent le manque de formation technique en général.
La protection phytosanitaire n’est pas non plus une pratique courante, en dépit des nombreuses déclarations de maladies et d’attaques sur les cultures. Les paysans ressentent en général la nécessité de protéger leurs culturespour accroître la production. Les produits phytosanitaires sont parfois disponibles sur le marché local, mais il manque souvent à ces paysans les moyens financiers pour les acquérir. L’affirmation que ces produits sont coûteux n’est généralement pas justifiée par les argumentséconomiques, du moins en terme de rentabilité.
Tout compte fait, il n’est guère surprenant si les agriculteurs s’accrochent aux techniques traditionnelles cité dans le cadre des techniques traditionnelles1. Celles-ci ont pour caractéristique majeure à la lenteur de changement. Les agriculteurs ne sont pas en mesure de s’adapter en permanence à l’évolution des méthodes agricoles, ils peuvent plutôt expérimenter pendant de longues périodes techniquesdiverses, jusqu’à ce qu’ils trouvent la méthode adaptée à la technique donnée. Par exemple,un ou deux exploitants plus audacieux finiront par mettre ce type de méthode à l’essai ; le succès de cette technique amènera leurs voisins à l’observer et l’adopter.
Ce phénomène s’explique par le retard au niveau del’éducation dans le monde rural. Vu le faible niveau d’instruction des paysans, la transmission des moyens de production modernes serait difficile.
L’approche que nous avons exposée relève de celle de l’économie de l’exploitation agricole. Nous avons vu comment les facteurs humains s’interfèrent au fonctionnement économique des exploitations familiales. L’on doit tenir compte de tout cela pour bien cerner les enjeux et les contraintes majeures et de bien choisir les politiques appropriées.

LA POLITIQUE DU DEVELOPPEMENT RURAL ET LE PSDR

Le développement Agricole était surtout, il y a 20ans, l’affaire de l’Etat. Les services ou ses sociétés publiques intervenaient directement auprès des paysans. Ils leur apportaient tout ce dont ils ont besoin : infrastructures, technologies, intrants, crédits, etc. leur mode d’action privilégiait les projets de grande dimension.
Aujourd’hui, de multiples acteurs entrent en jeu, entre autres les organisations paysannes, les PPONG et les autres opérateurs privés pour atteindre l’objectif de la politique laquelle nous allons aborder dans ce présent chapitre.

LA POLITIQUE DU DEVELOPPEMENT RURAL

La Politique Générale de l’Etat a confié à la primature, par le biais de l’Equipe Permanente de Pilotage du Plan d’Action pour le Développement Rural l’élaboration du Programme National pour le Développement Rural (PNDR) qui doit intégrer toutes les interventions en cours dans le secteur. C’est à par tir de ce PNDR, que chaque région concevra son PRDR en appui avec le GTDR, et par la suite le Plan Communale pour le Développement au profit de chaque commune. Essayonsde jeter un coup d’œil à chacun de ces plans :

LE PNDR

Soucieux des conditions de vie en milieu rural, le gouvernement a élaboré le PNDR. Il constitue un document de référence qui préciseles orientations politiques et stratégiques en matière de développement rural, capitalise les éponsesr actuelles, met en exergue la coordination et la mise en cohérence des interventions des divers partenaires techniques et financiers, et fournit les éléments de suivi évaluation stratégique et opérationnelle. Le développement rural doit être ainsi géré d’une façon dynamique et orientée vers le marché.
Le PNDR se propose de retenir cinq orientations :
• Promouvoir la bonne gouvernance au sein du secteur de développent rural
• Faciliter l’accès au capital et aux facteurs de production
• Améliorer la sécurité alimentaire et augmenter la roductionp et la transformation agricoles
• Valoriser les ressources naturelles et préserver les facteurs naturels de production
• Développer les marchés et organiser les filières

LE PRDR

La région Haute Mahatsiatra est à vocation agro-sylvopastorale. Le milieu rural dispose de fortes potentialités nécessitant un programme pour gérer et promouvoir son développement.
Le PRDR est un programme consensuel élaboré par toutes les parties prenantes pour planifier et harmoniser les actions à entreprendre en milieu rural. Il est cadré de différents documents et textes nationaux en vigueur, dont le MAP, le PNDR et les autres programmes et politiques sectoriels nationaux.

LE PCD

Quant au PCD, celui-ci concerne la commune rurale : conçu et élaboré par la commune, il sert de guide en essayant de chercher les moyens mis en œuvre pour le développement de la commune.

CONTRIBUTION DES PP ONG DANS LE DEVELOPPEMENT RURAL

L’Etat a laissé une grande autonomie aux divers intervenants le soin de promouvoir l’investissement, de contribuer à l’approvisionneme nt en intrants et en matériels, de poursuivre la conduite des systèmes de production agricole et d’orienter la commercialisation des produits. D’autres acteurs sont mieux placés et plus efficaces pour assumer certaines fonctions1 telles que le renforcement de capacité. Néanmoins,il appartient à l’Etat de créer et garantir un climat économique plus favorable pour que les paysans eux-mêmes aient intérêt à poursuivre les objectifs définis.
Leur support se concentre sur l’appui technique, financier, organisationnel, institutionnel et social. Citons quelque apport de ces PP ONG auprès des bénéficiaires pouvant être des associations, des OP, de communautés de base ou des communes :
• Contribution à la réduction de la pauvreté par l’amélioration de la productivité et compétitivité en milieu rural, à travers des investissements.
• Assurer les services bancaires, par épargne et crédit. Par exemple le crédit agricole pour la production et Grenier Communautaire Villageois (GCV). C’est le cas d’IMF.
• Diffusion de la technique de production améliorée, conseil à l’exploitation, renforcement des capacités par l’augmentation de la capacité opérationnelle
• Contribution à la réduction de l’insécurité alimentaire sur la population vulnérable, par l’amélioration de la qualité et la disponibilité des aliments.
• Amélioration de la situation nutritionnelle des enfants et femmes allaitantes, amélioration du statut nutritionnel communautaire,éducation nutritionnelle.
• Création d’emploi : développement de l’AGR et appuià la promotion groupement paysans.
• Sécurisation foncière.
• Appui aux investissements communaux par la mise à d isposition de fonds dans le budget de la Commune.
• Conservation et valorisation de l’importance et de la qualité des ressources naturelles pour permettre une croissance économique durable et une meilleure qualité de vie dans les sites potentiels.

PRESENTATION DE L’OP, GTDR ET DU PSDR

Présentation des organisations paysannes

Depuis des décennies et de manière formelle et intense surtout ce dernier temps, les organisations paysannes deviennent des partenaires indispensables, voire incontournables, de toute intervention dans le milieu rural. Les OP représentent, pour les organismes de développement, des interlocuteurs devant leur permettre d’atteindre des objectifs qu’ils se fixent en matière d’intervention.
Il constitue une des stratégies de développement socio-économiques adoptées. Des PPONG de développement y ont recours pour les actions d’animation rurale, de vulgarisation agricole et d’intensification de la production ou d’amélioration des services, de renforcement de capacités techniques, organisationnelles, institutionnelles. Ils interviennent même récemment dans le domaine de la sauvegarde del’environnement physique et naturel et de la gestion des services sociaux.

La diversité des formes d’organisation en milieu rural

On peut distinguer cinq catégories d’OP :
• Le groupe de l’association producteur, qui vise l’a mélioration de la production agricole de ses membres. C’est la catégorie la plus répandue, car elle présente plus la moitié des ménages à vie associative.
• Les associations d’usagers de l’eau (AUE), qui s’oc cupent de la gestion des réseaux hydro agricoles.
• Les associations de crédit : Il s’agit pour la plupart des institutions financières mutualistes ou non mutualistes. Parmi les IMF, la plus répandue est le réseau mutuel TIAVO, vient après le CECAM. Ils sont dévolus au secteur rural et se centre sur le financement de l’activité agricole, il mobilise l’épargne volontaire.

Leurs caractéristiques

Chaque OP est spécifique, mais dans l’ensemble, ils ont des caractéristiques communes, entre autre :
• L’inexistence du statut pour la majorité des OP ;
• Insuffisance des appuis pour les OP en matière de gestion et d’organisation ;
• Faible capacité de négociation des OP pour affronte les problèmes d’approvisionnement et de commercialisation des produits ;
• Non implication de certaines OP à collaborer avec les structures et organismes d’appui intervenant dans la région ;
• Insuffisance de crédit rural pour les OP (GCV, peti matériel, intrant, etc.) entraînant des résultats insuffisants et non palpables des groupements.
Jusqu’à ce moment, les organisations professionnel les appelés GPS ne couvrent qu’une petite partie de la Province de Fianarantsoa . Leur regroupement en association professionnelle leur permet l’équilibrage des forces sur le plan économique rural, ils pourront ainsi négocier sur le même pied d’égalitéque tout autre opérateur économique. Leurs activités se situent à tous les niveaux :
• en amont de la production : fourniture d’intrants de matériels agricoles ; encadrement des producteurs ; expérimentation.
• pendant la production : culture, entretiens
• en aval de la production : collecte des produits ; stockage et vente.

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Table des matières

INTRODUCTION
Première partie : La région Haute Mahatsiatra et les politiques de développement rural
CHAPITRE PREMIER : CARACTERISTIQUES ECONOMICO-SOCIO CULTURELLES DE LA REGION HAUTE MAHATSIATRA
SECTION I : PRESENTATION DE LA REGION HAUTE MAHATSIATRA
§1. Situation géographique
§2. Identification et structure administrative
§3. Caractéristiques physiques
A. Hydrographie
B. Type de sol et végétation
SECTION II : DONNEES SOCIO-ECONOMIQUES
§1. Structure de la population
A. Densité
B. Croissance démographique
C. Composition et répartition de la population
§2. Dimension éducative
A. Contexte général
B. Situation de l’éducation
§3. Dimension sanitaire
A. Les nombres de centres de santé dans chaque district
B. Le ratio population/personnel soignant
SECTION III : SITUATION ECONOMIQUE
§1. L’agriculture
§2. Industrie
§3. L’artisanat
CHAPITRE II : L’ECONOMIE RURALE ET LE CONTEXTE DE LA PAUVRETE
SECTION I : ANALYSES DE FONCTIONNEMENT DE L’EXPLOITATION
§1. Agriculture
A. Superficie
B. Exploitation agricole
C. Source de revenu
D. Sécurité alimentaire
E. Epargne et emprunt
§2. Système élevage
SECTION II : LES POTENTIALITES ET CONTRAINTES DE LA REGION
§1. Les contraintes et potentialités par district
A. Districts d’Isandra, Vohibato, Lalangina
B. District d’Ambalavao
C. District d’Ambohimahasoa
D. District d’Ikalamavony
§2. Synthèse des potentialités et des contraintes
A. Potentialités
B. Contraintes
SECTION III : MISE EN EVIDENCE DE LA PROBLEMATIQUE DE LA PAUVRETE RURALE
A. Les activités
B. L’insuffisance des infrastructures
C. L’accès aux marchés
D. L’insécurité foncière
E. La fluctuation du prix des produits
F. La source de financement
G. Le service de vulgarisation
H. Faiblesse de la demande effective
I. Les Us et Coutumes
J. Les approches techniques
CHAPITRE III : LA POLITIQUE DU DEVELOPPEMENT RURAL ET LE PSDR
SECTION I : LA POLITIQUE DU DEVELOPPEMENT RURAL
§1. LE PNDR
§2. LE PRDR
§3. LE PCD
SECTION II : CONTRIBUTION DES PP ONG DANS LE DEVELOPPEMENT RURAL
SECTION III : PRESENTATION DE L’OP, GTDR ET DU PSDR
§1. Présentation des organisations paysannes
A. La diversité des formes d’organisation en milieu rural
B. Leurs caractéristiques
§2. Présentation du GTDR
§3. Présentation du Projet de Soutien au Développement Rural
A. Description générale
B. Les objectifs généraux du PSDR
C. Les différentes composantes
Deuxième partie : La place du projet et leurs impacts auprès des Organisations Paysannes
CHAPITRE PREMIER : PORTEES ECONOMIQUES, SOCIALES ET ENVIRONNEMENTALES
SECTION I : PRESENTATION DES ACTIVITES
§1. Identification des activités
§2. Echantillon étudié
SECTION II : ANALYSE DES IMPACTS DU PROJET AUPRES DES BENEFICIAIRES
§1. Les effets directs
A. De l’infrastructure productive au niveau des AUE
B. Des activités Agricoles et non agricoles au niveau des OP
§2. Les effets induits du projet
A. Portée socio-économique
B. Portées environnementales
SECTION III : LES ENJEUX D’UNE REFLEXION SUR LE PROJET
CHAPITRE II : PERENNISATION DES SOUS PROJETS ET APPROPRIATION PAR LES OP DES APPROCHES TECHNIQUES
SECTION I : LES FACTEURS DE VIABILITE
§1. Concept du développement durable
§2. Les facteurs de viabilité
SECTION II : PERENNISATION DES SOUS-PROJETS
§.1 La pérennisation des activités
A. La pérennisation économique et financière
B. La pérennisation sociale
C. La pérennisation politique
D. La pérennisation technologique
§2. Les moyens mis en œuvre pour la viabilité du SP
A. De l’organisation paysanne
B. Des partenaires stratégiques
C. Du PSDR
§3. Les moyens mis en œuvre pour la viabilité des infrastructures productives
A. L’infrastructure agricole
B. GCV et l’unité de transformation
SECTION III : APPROPRIATION DES TECHNIQUES PAR LES OP
§1. Concernant l’artisanat
§2. Concernant l’agriculture
A. Concernant la riziculture
B. La culture de contre saison
§3. Concernant l’élevage
A. La pisciculture
B. L’apiculture
C. Les autres séries d’élevages
CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES D’AVENIR
SECTION I : PROPOSITION D’ACTIONS DE RELANCE
§1.Optimiser les appuis aux producteurs
A. Faciliter la communication au sein de l’organisation
B. Appuyer la gestion
C. Elargir la participation des membres à la vie de l’organisation
D. Soutenir les organisations pour négocier avec les acteurs extérieurs
E. Consolider les acquis
F. Nécessité d’une authenticité de l’OP
§2. Mieux asseoir l’efficacité des partenaires stratégiques
§3. Renforcer le suivi des opérations
SECTION II : SUGGESTIONS ET PERSPECTIVES D’AVENIR
§1. Orientation vers les autres secteurs
A. Contribuer à l’amélioration de l’éducation
B. Favoriser l’accès sur le marché
C. Promouvoir la sécurisation foncière
D. Améliorer les services d’appui
E. Améliorer la contribution de la micro-finance dans l’agriculture
§2. La nécessité d’une vision générale systématique à long terme
A. Encourager l’autonomisation des femmes
B. Insérer les jeunes dans la profession
C. Cibler les besoins de la population pauvre
D. Améliorer la sécurité alimentaire
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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