L’économie informelle et relation de confiance
La confiance et la microéconomie
La confiance n’a pas de place dans la théorie micro économique standard car les agents ont à leur disposition une information parfaite permettant d’agir de manière entièrement rationnelle ( Homo- economicus) et sans risque.1
La confiance et la macroéconomie
Fukuyama (1995) s’intéresse aux relations existantes entre les vertus sociales et la prospérité économique, il cherche à expliquer les performances macroéconomiques de certains pays par leur niveau de confiance social. Pour lui, la confiance est «un trait culturel » « l’une des leçons majeurs que l’on puisse tirer de l’étude de la vie économique c’est que la prospérité d’une nation et sa compétitivité sont conditionnées par une caractéristique culturelle omniprésente le niveau de confiance propre à la société »2 .A travers plusieurs exemples, il montre qu’une économie en expansion est d’abord une communauté dans laquelle la confiance en surpassant les intérêts personnels conduit des individus à l’intégrer.
À partir des travaux de Fukuyama , Knack et Keefer (1997) et La Porta et al (1997) ont montré que les pays où la « coopération horizontale » (au sein d’associations et de réseaux divers) prévaut font mieux économiquement que les pays marqués par des structures verticales du type religieux ou autoritaire parce que la confiance social y est plus élevé.
À partir d’un modèle d’équilibre général avec agents hétérogènes, Zak et Knack testent empiriquement les conséquences des différents niveaux de confiance sur la croissance économique. Sur quarante et un pays, ils suggèrent une augmentation moyenne de croissance du PIB de 1 point pour chaque augmentation de 15 points de la confiance sur la période 1970-1992.4
Les différentes définitions de la confiance
Malgré le large consensus des chercheurs dans les différentes sciences sociales sur l’importance de la confiance dans les relations humaines et son impact positif dans ce domaine, il n’y avait pas une définition précise de ce concept1, parce qu’il est complexe et multidimensionnelle. Les chercheurs ont d’ailleurs proposé différentes typologies de la confiance en fonction de leur perspective de l’économie institutionnelle ou de la sociologie économique.
Avant de présenter les différentes définitions de la confiance, on voit que l’encyclopédie de philosophie en ligne de l’Université de Stanford a définit la confiance comme étant « une attitude à l’égard d’autres personnes dont nous espérons qu’elles se révèleront fiable ». Pour l’oxford English Dictionnary, la confiance est « l’espoir d’un individus ou d’un groupe que la parole, promesse, engagement écrit ou moral d’un autre individus ou groupe sera tenu ».
On remarque que la multiplicité des concepts et des définitions a touché non seulement les encyclopédies et les dictionnaires mais aussi les différentes visions des chercheurs dans les champs scientifiques.
L’existence d’un ensemble de définitions nous a conduit à formuler une définition de la confiance adaptée avec les hypothèses de notre travail. La définition retenue dans notre recherche est présentée par la suite.
Après notre révision de la littérature sur ce sujet, on voit qu’il ya des tendances de traitement de la confiance par les chercheurs qui peuvent être classés en cinq dimensions les attentes individuelles, les relations interpersonnelles, les transactions économiques, la création de la coopération et la production du capital intellectuel, et les structures sociales et principes éthiques.
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Table des matières
Introduction générale
Chapitre 1 Généralités sur la confiance et la coordination
Introduction du chapitre
Section I La notion de confiance
1.1 L’origine du mot « confiance »
1.2 Les justifications de la confiance en économie
1.2.1 L’historique de la confiance en économie
1.2.2 La confiance vue par la microéconomie et la macroéconomie
1.3 Les différentes définitions de la confiance
1.4 Caractéristiques et composants de la confiance
1.4.1 Caractéristiques de la confiance
1.4.2 Composants de la confiance
1.5 Typologies et nivaux de confiance
1.5.1 types de confiance
1.5.2 nivaux de confiance
Section II Les acceptations de la coordination
2.1 La définition de la « coordination »
2.2 La distinction entre la coordination et la coopération
2.3 La coordination selon les différentes théories économiques
La théorie de la firme et l’analyse de O.Williamson
La coordination dans la théorie de l’agence
Théorie des jeux et la relation de coordination
La relation de coordination et la théorie des conventions
La coordination et la théorie des réseaux
Section III relation entre coordination et confiance
3.1 La confiance et l’apport de Williamson
3.2 La confiance et la théorie de l’agence
3.3 La confiance et la théorie des conventions
3.4 La confiance et la théorie des réseaux
Conclusion du chapitre
Chapitre 2 Institution et cadre institutionnel
Introduction du chapitre
Section I Institution un état des lieux du courant institutionnaliste
1.1 L’origine du mot « institution »
1.2 Les institutions dans la théorie économique
1.2.1 Présentation du courant de l’institutionnalisme américain
A) La théorie de Veblen
1)L’apport de Veblen
Définition des institutions
La théorie des instincts
La théorie des classes de loisirs
B) L’apport de Commons
Les concepts clés institution et transaction
Le principe de futirité
C) Les limites de l’institutionnalisme américain
1.2.2 La nouvelle Economie Institutionnelle
A) Les principaux travaux
Ronald Coase
O.Williamson
Douglas North
B) Les institutions formelles et informelles
C) Les différentes définitions des institutions
D) Redéfinir le concept d’institution
E) Les limites des travaux de la Nouvelle Economie
Institutionnelle
Section II Le cadre institutionnel et ses composants
2.1 Environnement institutionnel et arrangement institutionnel
2.2 Le changement institutionnel
2.3 Distinction entre organisation et institution
Section III Les nouvelles théories institutionnelles
3.1 La théorie des coûts de transaction
3.2 La théorie de l’agence
3.3 La théorie des droits de propriété
3.4 La théorie du choix rationnel
3.5 La théorie des jeux
Conclusion du chapitre
Chapitre 3 l’économie informelle et relation de confiance
Introduction
Section I Généralités sur l’économie informelle
1.1 Définition de l’économie informelle
Le courant dualiste et les définitions multicritères
Les définitions fonctionnelles
Les définitions du BIT
1.2 Définition du secteur informel
Les composantes de l’économie non observée
1.3 Autres définitions du secteur informel
1.4 origines et causes de l’informalité
1.5 Choix d’une définition
1.6 L’ampleur de l’économie informelle présentation de quelques statistiques
L’économie informelle dans les pays en développement
L’économie informelle dans les pays développés
1.7 Le poids de l’économie informelle en Algérie
Section II la confiance comme facteur explicatif du dynamisme du secteur informel en Algérie
2.1 Le manque de confiance dans l’Etat comme cause de l’informalité
La non crédibilité de l’Etat
Le manque de bienveillance de l’Etat
Le manque d’intégrité de l’Etat
2.2 Le rôle des éléments institutionnels dans le maintien de conjecture de
confiance entre les agents économiques opérant dans le secteur informel
La réputation
Le contrat
Le serment
Section III investigation sur le terrain de la wilaya de Tlemcen
Méthodologie de recherche
3.1 Investigation sur le terrain
Présentation générale de la wilaya de Tlemcen
Répartition des entreprises privées dans la wilaya de
Tlemcen
3.2 Objectifs et méthodologie de l’enquête
Objectifs de l’enquête
Méthodologie et type d’enquête
3.3 Questionnaire d’enquête, près – test et résultat de l’enquête
Contenu et structure du questionnaire d’enquête
Près test du questionnaire
Résultats, interprétation et discussion
Conclusion du chapitre
Conclusion générale
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