L’économie de l’expérience et le tourisme

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L’expérience touristique : approche large versus approche « expérientielle »

Approche large : ensemble du vécu et des pratiques touristiques

Expérience touristique générique

Dans le domaine du tourisme, le terme « expérience » est utilisé presque universellement et renvoie souvent simplement au processus d’utilisation et de perception d’un produit particulier. Selon cette approche large, l’expérience touristique est l’ensemble du vécu et des pratiques touristiques que le touriste entreprend avant, pendant et après le voyage.
L’expérience touristique au sens générique fait référence à « une conception constructiviste de la réalité touristique, dans laquelle l’individu est pleinement acteur de ce qu’il vit lors de ses voyages » (Decroly, 2015 : 8). Ce sont des expériences touristiques fondées par la rupture avec la vie quotidienne et l’interaction avec l’Autre et l’inconnu. Les expériences touristiques peuvent être envisagées globalement (un voyage, un séjour) ou ponctuellement (une pratique, un produit ou un service). Elles englobent ce qu’éprouve le touriste en fonction de ses motivations initiales et de ses représentations, dans le cadre des activités effectuées avant, pendant et après un séjour. Ainsi, les expériences touristiques correspondent-elles à tous les vécus et pratiques touristiques, ce qui revient à décrire le tourisme du point de vue de l’expérience des touristes.
La définition officielle du tourisme de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) définit le tourisme comme « un phénomène social, culturel et économique qui implique le déplacement de personnes vers des pays ou des endroits situés en dehors de leur environnement habituel à des fins personnelles ou professionnelles ou pour affaires. Ces personnes sont appelées des visiteurs (et peuvent être des touristes ou des excursionnistes, des résidents ou des non-résidents) et le tourisme se rapporte à leurs activités, qui supposent pour certaines des dépenses touristiques »4. Cette définition souligne la rupture avec l’environnement habituel, ce qui caractérise également l’expérience touristique. Donc, n’importe quel produit ou service que le touriste éprouve durant son voyage loin de chez lui devient une expérience touristique. Ici, on peut simplement constater que l’expérience touristique est une évasion de la vie quotidienne (Cohen, 1979), qui est très distincte de l’expérience quotidienne du touriste (Uriely, 2005). Dans une certaine mesure, tout peut être lu comme une expérience, même le tourisme classique de 4-S (soleil, mer, sable, sexe), qui représente aussi une expérience différente de la vie ordinaire. Prenons simplement l’exemple où un touriste va tous les étés dans le même camping, avec les mêmes gens pour faire les mêmes choses (les mêmes barbecues, les mêmes parties détentes, les mêmes séances de bronzage, etc… Cela reste une expérience touristique, même si on peut facilement constater qu’à la fin, tous les étés se superposent et se confondent.
Cependant l’expérience touristique dans certains cas contient une partie de la vie quotidienne des touristes comme les habitudes alimentaires dans les restaurants des marques globalisées (Osman, Johns, & Lugosi, 2014), ou le sens de la vie quotidienne pour les touristes handicapés avec leurs aidants (Lehto, Luo, Miao, & Ghiselli, 2018), ou encore le sentiment d’être touriste des citoyens dans leur localité (Singh & Krakover, 2015). Dans ce sens, on peut décrire l’expérience en tourisme de la même manière que l’expérience dans la cuisine, dans le travail, donc c’est un vécu parmi d’autres. Toutefois, on reconnait qu’il existe toujours une différence entre l’expérience quotidienne et l’expérience touristique. À titre d’exemple, un repas chez Macdonald loin de chez soi crée aussi une expérience particulière. Dans ce cas, le contexte touristique joue un rôle important pour cette pratique touristique qui différencie ce repas de ceux du quotidien.
La conception d’une expérience touristique générique se compose de deux parties : une partie « dure » qui comprend les éléments de base du tourisme, matériels et organisationnels, et une partie « molle » qui incite le touriste à y participer en profondeur, à trouver du sens à son voyage, et à le retenir. La partie « dure » forme « l’expérience de soutient » (Quan & Wang, 2004), qui vise à répondre aux besoins généraux des touristes comme se déplacer, manger, dormir, etc… Cette partie se traduit par les produits et services de base que les touristes consomment durant leur voyage. La partie « molle », ou expérience de pic » (Quan & Wang, 2004) concerne plutôt les activités qui sont différentes de la vie quotidienne, et renferment des éléments de surprise et d’enrichissement personnel. C’est cette partie qui reflète les vraies motivations des touristes, les conduit à s’impliquer et affecte ainsi le plus fortement leurs perceptions, leurs sensations ou leurs émotions, tout ce qui fait que l’expérience devient plus significative pour eux. Cependant, il reste difficile de distinguer rigoureusement les expériences de pic et les expériences de soutient car elles sont en partie interchangeables selon les motivations, le contexte de l’expérience ou l’interaction avec d’autres personnes, etc.
Ainsi, au sens générique, l’expérience touristique se réfère à tous types de pratiques et de vécus des touristes avant, pendant et après leur voyage. Pour mieux comprendre ce concept, il est important de voir les composantes d’une expérience touristique générique.

Les facteurs d’analyse d’une expérience touristique générique/commune

Dès les premières études, les auteurs ont essayé de catégoriser les dimensions de l’expérience touristique. Selon l’approche, le cadre, le mode ou le type que l’expérience touristique se décompose entre différentes dimensions. Les composantes de l’expérience touristique sont complexes et varient considérablement dans la littérature (Chen & Rahman, 2018). Nous voudrions faire ici une synthèse des éléments ou composantes de l’expérience touristique selon l’approche avec laquelle elle est abordée.
D’un point de vue psychologique, Larsen (2007) a suggéré que le concept d’expérience touristique inclut les attentes, les événements et les souvenirs, ouvrant ainsi une perspective d’étude de l’expérience touristique sur le long terme. Lin & Kuo (2016) en étudiant les conséquences comportementales de l’expérience vécue dans les townships touristiques, propose un modèle conceptuel de l’expérience touristique avec trois composantes principales : Les touristes une fois mis en situation avec 1) des stimuli : sensoriel, affectif, comportemental, intellectuel et relationnel sont impliqués dans une 2) expérience de flux et vivent 3) des émotions. Cette étude révèle un processus psychologique expérience touristique valeur perçue satisfaction intention de fidélité. Dernièrement, Pharino, Pearce, & Pryce (2018) décrivent les facettes de l’expérience touristiques dans les sites paranormaux (par exemple, les Catacombes de Paris en France, qui consiste en une ancienne grotte bordée de restes et d’ossements de morts, ou le château de Moosham, un lieu qui a mis fin à la sorcellerie au 18ème siècle en Autriche) en appliquant le modèle Orchestra, qui comprend cinq composantes : sensorielle, cognitive, affective, comportementale et relationnelle. Cette étude montre d’ailleurs que les visiteurs des sites paranormaux ont ressenti à la fois des émotions positives et négatives. L’approche psychologique examine en général le côté significatif, la mémorabilité surtout à long terme des expériences touristiques, ainsi que leurs impacts sur les comportements ultérieurs des touristes. En somme, les études portant sur l’expérience touristique sous l’angle psychologique s’inscrivent essentiellement dans le behaviorisme pour donner des recommandations en termes de management ou de marketing en tourisme. Il n’est donc pas surprenant que les aspects psychologiques des expériences touristiques soient également évoqués dans d’autres approches que nous allons voir ci-après.
L’approche des sciences sociales resserre plutôt l’expérience touristique sur sa dimension expérience de pic » alors que l’approche marketing / gestion la considère davantage comme une « expérience du consommateur » (Quan & Wang, 2004). La première approche se concentre sur le fait que le touriste recherche une expérience différente de sa vie quotidienne, alors que les éléments de base d’un voyage comme l’hébergement, la nourriture et les transports sont souvent ignorés dans les études, ou en tout cas leur rôle est minoré. La deuxième considère les touristes comme des consommateurs dans les relations d’échanges commerciaux, et aborde l’expérience touristique comme n’importe quel type de produit ou service sans tenir compte de la distinction entre expérience de pic et une expérience de soutien. Ce qui est important ici est la qualité (Mossberg, 2007). Quan & Wang (2004) combinent les deux approches pour proposer un cadre conceptuel de l’expérience touristique combinant « l’expérience de pic » (s’échapper du quotidien) et expériences de soutien » (manger, dormir, se déplacer…). En effet, ces expériences de pic et de soutien peuvent être interchangeables (Mossberg, 2007). Par exemple, un repas au Palais des Papes à Avignon est considéré comme une expérience de pic tandis qu’une visite rapide de ce palais avant ou après le repas est dans ce cas juste une activité de soutien. Dans la plupart des cas, la qualité des expériences de soutien peut améliorer l’expérience de pic, elles peuvent également combler d’éventuelles lacunes perçues dans l’expérience de pic, surtout par effet de compensation concernant la perception de la qualité totale de l’expérience.
Du point de vue du marketing et de la gestion, l’expérience touristique est donc considérée comme une expérience de consommation (Oh, Fiore, & Jeoung, 2007 ; Otto & Ritchie, 1996) et les touristes en tant que consommateurs sont impliqués dans diverses relations d’échange de service (Mossberg, 2007), les expériences nécessitant l’implication et la participation du touriste (O’dell, 2007). Cela signifie que les touristes individuels peuvent réagir différemment aux mêmes événements et stimuli. Mossberg (2007) a développé un modèle conceptuel des facteurs d’influence de l’expérience du consommateur dans un contexte touristique et a par exemple suggéré qu’un thème ou une histoire concernant une attraction ou une destination touristique permettait aux touristes de vivre des expériences plus significatives.
Ces deux perspectives s’orientent vers les expériences de qualité, extraordinaires, mémorables, avec, dans les approches marketing, l’objectif général de mieux se positionner dans un environnement économique concurrentiel. Cependant, le fait de tout considérer comme expérience conduit une sorte « d’inflation » expérientielle, qui finit par poser problème aux offreurs, car quand tout le monde fait la promotion d’expériences, l’omniprésence de l’expression lui enlève pratiquement tout effet. L’abus de l’appellation expérience » peut également causer la déception du côté de la clientèle. Ces constats montrent la nécessité d’étudier en profondeur les éléments qui participent vraiment à l’expérience extraordinaire, significative et mémorable.
Du point de vue géographique, l’analyse se focalise plus particulièrement sur la recherche par les touristes des profits de la consommation des caractéristiques expérientielles (c’est-à-dire physiques, sociales et culturelles) des lieux, des espaces et des paysages (Tussyadiah & Zach, 2012). Dans la première conception de l’expérience touristique, MacCannell (1973) caractérise les sites touristiques comme des lieux d’authenticité et considère que les touristes sont vis-à-vis de ces lieux à la recherche du reflet de leur identité. Par conséquent, les touristes passent par un processus d’acquisition et de représentation des connaissances géographiques lorsqu’ils se déplacent vers et à l’intérieur d’une destination, et mobilisent ces connaissances spatiales pour acquérir une expérience touristique significative (Tussyadiah & Zach, 2012). Cette approche considère la destination et ses interactions avec les touristes comme l’essentiel de l’expérience touristique. La compréhension de cette relation entre l’expérience touristique et la conscience géographique permet de découvrir les relations comportementales et expérientielles des touristes avec la destination, en particulier en ce qui concerne la relation entre « le sujet corporel » et « l’espace vécu » (Li, 2000). Tussyadiah & Zach (2012) identifient l’expérience de la destination et l’expérience globale de voyage comme deux dimensions distinctes de l’expérience touristique. Leur conception de l’expérience de destination englobe les éléments psychologiques (cognitifs et affectifs, sensoriels), les éléments sociaux (relationnels, phénoménologiques), les éléments géographiques (physiques, humains) et les conditions précise de déroulement (espaces, temps, ressources). Cette approche souligne l’importance du contexte spatial de l’expérience. En fait, c’est cette importance qui caractérise l’expérience touristique par rapport à d’autres types d’expériences, même si ces dernières comportent évidemment aussi une dimension spatiale.
Quelle que soit la perspective ou l’angle de vue par lesquels l’expérience touristique est abordée, la question de ce qui permet une expérience touristique de qualité est cependant toujours sous-jacente. « L’expérience touristique de qualité » (Quality tourism experience) est un terme utilisé à maintes reprises par les destinations et les organisations impliquées dans la recherche, la planification, la politique, la gestion, le marketing et la distribution du tourisme (Jennings et al., 2009). La conceptualisation de la qualité expérientielle englobe les attentes socio-psychologiques et les réponses affectives des touristes par rapport à l’expérience touristique (Chen & Chen, 2010). L’expérience touristique de qualité couvre ainsi un plus large éventail de perspectives que la simple qualité du service. La qualité d’une expérience touristique est associée non seulement à la qualité du produit, à la relation entre la qualité et la satisfaction, mais aussi à l’environnement global de l’expérience. Ce dernier comporte le cadre géographique (naturel ou artificiel), l’identité, la réputation et la durabilité du lieu, les interactions entre l’hôte et le visiteur, le type de l’expérience, ainsi que la motivation du touriste même (Jennings et al., 2009). La qualité expérientielle se mesure donc à l’aune du résultat psychologique éprouvé par les clients qui ont participé aux activités touristiques. Les critères de cette mesure découlent de la propension (et de la capacité) des touristes à évaluer la qualité de leurs expériences en fonction des réponses émotionnelles individuelles plutôt que des normes fonctionnelles ou utilitaires (Chen & Chen, 2010).
Le tableau 1 suivant donne un aperçu sur les facteurs d’analyse d’une expérience touristique de qualité. Plusieurs auteurs ont essayé d’opérationnaliser la qualité de l’expérience touristique en proposant des échelles de mesure concrètes (Fernandes & Cruz, 2016 ; Jin, Lee, & Lee, 2015 ; Kao, Huang, & Wu, 2008 ; Meng, 2006 ; Moon & Han, 2018). Par exemple, Otto & Ritchie (1996) ont mesuré la qualité de l’expérience de service en tourisme (compagnies aériennes, hôtels, tours & attractions) à travers quatre dimensions : hédonisme, tranquillité d’esprit, implication et reconnaissance. Le caractère unique et/ou le degré de différentiation de l’expérience ont été listés comme des facteurs qui participent à la dimension hédonique de l’expérience. Dans leur étude, Kao et al. (2008) et Jin et al. (2015) ont identifié quatre facteurs : immersion, surprise, participation et plaisir, pour évaluer la qualité expérientielle dans les parcs d’eau et les parcs à thèmes, qui représentent selon les cas une attraction touristique passionnante ou distractive axée sur un thème spécifique. La surprise fait référence à la spécificité d’une expérience, créée généralement à partir des stimuli uniques dans des situations inattendues lors de la consommation de produits ou de services touristiques. Moon & Han (2018) ont récemment examiné la qualité des expériences touristiques des voyageurs chinois par rapport à une destination insulaire réputée de la Korée du Sud, JeJu, comme médiateur entre les attributs de destination, la satisfaction et les intentions comportementales des touristes. L’évaluation de la qualité de l’expérience des visiteurs se base pour eux sur quatre dimensions : hédonisme, tranquillité d’esprit, implication et évasion. La typicité locale comme l’unicité de l’architecture, du design des infrastructures, la culture locale ou la nature unique de l’île deviennent des attributs de destination que les touristes apprécient bien que ces éléments affectent négativement à la qualité globale de l’expérience. Cette réalité ironique vient du fait que les touristes chinois se sentent moins détendus et moins engagés avec les nouveautés lorsqu’ils ne pourront pas contrôler certaines choses. La nouveauté d’une destination à un certain niveau stimule un sentiment de distance chez des voyageurs. Ceci montre que la nouveauté participe à la mémorabilité mais pas nécessairement à la satisfaction du qualité globale de l’expérience touristique.

Approche expérientielle : la partie mémorable et/ou la partie « réussie » de l’expérience touristique

Cette partie porte sur un courant de développement du tourisme qui s’inscrit dans l’économie de l’expérience. Il s’agit ici d’examiner les facteurs expérientiels visant à une différentiation non seulement dans la conception des produits et des services mais également sur le plan du management. Dans cette approche, l’expérience touristique s’inscrit dans la tendance de l’économie de l’expérience.

L’économie de l’expérience et le tourisme

Dès les années 70s, Alvin Toffler (1970) a suggéré que l’économie post-service serait caractérisée par la production et la consommation d’expériences en utilisant plusieurs termes tels que « industrie psycho-service » (p. 232), « production expérientielle » (p. 227), « économie post-service » (p. 226), « expérience psychologique » (p. 227). L’économie de l’expérience est aussi abordée par Pine & Gilmore (1998) dans un article de la Harvard Business Review pour proposer un cadre aux entreprises commerciales dans le but de les encourager à passer de simples prestations de services à « une offre de marché expérientielle » tout en soulignant que l’expérience devient un facteur de différenciation de plus en plus important. Depuis, l’économie de l’expérience est devenue un paradigme émergent pour améliorer la performance des entreprises dans un large éventail d’industries (Gilmore & Pine, 2002 ; Pine & Gilmore, 1999). Le concept d’économie de l’expérience a reçu ces dernières années une grande attention dans différents domaines d’études dont le tourisme, l’urbanisme, la géographie, les études commerciales et entrepreneuriales, etc. Cependant, Ritchie, Tung, & Ritchie (2011) soulignent que la recherche sur l’économie de l’expérience n’en est qu’à ses débuts.
Selon Pine & Gilmore (1998), l’économie de l’expérience est fondée sur la progression de la valeur économique à travers quatre stades historiques : l’économie des matières premières basée sur la production des marchandises de la terre ; l’économie industrielle basée sur la grande quantité et la standardisation des produits manufactures ; l’économie de services basée sur la qualité des services ; et l’économie de l’expérience basée sur la création d’expériences émotionnelles, inoubliables et personnalisées. Plus précisément, Pine & Gilmore (1999) suggèrent deux dimensions de l’expérience des consommateurs en fonction de : (1) le niveau de leur participation (c.-à-d. leur implication personnelle) et (2) la connexion qui les unit avec des événements ou des performances particulières (c’est-à-dire l’absorption et l’immersion). En accord avec ce modèle conceptuel, l’expérience du consommateur est caractérisée par quatre construits : l’aspect éducatif (le désir d’apprendre), l’évasion (le désir de partir et faire quelque chose), l’aspect esthétique (le désir de s’immerger dans un environnement extraordinaire) et le divertissement (le désir de moments ludiques et récréatifs). De même, pour Sundbo & Sørensen (2013), le processus expérientiel implique plaisir et apprentissage. Cet apprentissage peut être considéré comme un processus de socialisation (Delphine & Crevoisier, 2015)
En termes de marketing, Carù & Cova (2006) ont proposé de même cinq dimensions pour caractériser une expérience de consommation: 1) les spécificités de l’acteur expérientiel ; 2) le processus de génération de consommation expérientielle ; 3) le champ d’application principal ; 4) l’étendue de son impact ; et 5) la validation sociale du marketing expérientiel. Selon eux, pour produire une expérience de consommation, il faut considérer trois facettes:
le décor, le design, la mise en scène, en accordant une attention spéciale à la stimulation poly-sensorielle ; 2) la participation active du consommateur aidée par des facilitateurs de toute nature qui précisent les rôles de chacun dans les rituels mis en jeu autour de l’offre de l’entreprise ; et 3) le récit, l’histoire, l’intrigue qui se nouent et dont le rôle le plus important est de stimuler la fixation des souvenirs, le plus souvent sous la forme de produits dérivés. Dans une perspective managériale, le marketing expérientiel (Hetzel, 2002 ; Schmitt, 1999) est fortement recommandé comme une nouvelle orientation qui met en avant des expériences extraordinaires, inoubliables et totalement adaptées aux besoins du consommateur (Carù & Cova, 2006). C’est l’association de ces trois caractéristiques « personnalisation – émotion – souvenir » qui permet de distinguer la notion d’« expérience » des notions classiques de « service » ou de « produit ».
Puisque dans l’économie de l’expérience, l’accent est mis sur la création d’expériences pour le plaisir du consommateur (Schmitt, 1999), les recherches en marketing conduisent à intégrer de nouveaux contenus à l’expérience du consommateur : ce dernier n’est plus un simple consommateur, puisqu’il exprime dans son acte de consommation un désir d’identité travers la recherche du sens (Carù & Cova, 2006), la participation active (Carù & Cova, 2006 ; Pine & Gilmore, 1999), et les significations symboliques associées au produit ou aux services consommés (Arthur, 2011).
De leur côté, les consommateurs montrent un désir plus fort pour les expériences stimulantes (Carù & Cova, 2006 ; Schmitt, 1999). Dans un contexte de plus en plus concurrentiel, le consommateur en profite pour demander des expériences comme un ensemble global d’avantages » (Silk, 2006). Prahalad & Ramaswamy (2004) reconnaissent le consommateur comme un acteur clé de l’économie de l’expérience et envisagent une co-création de l’expérience, dans laquelle le consommateur est directement impliqué dans sa réussite (Carù & Cova, 2006). Les clients contribuent activement à la création de valeur et à la formation de leurs préférences (Delphine & Crevoisier, 2015). Ainsi, les interactions entre les producteurs et les consommateurs, qui servent de plate-forme pour la co-création d’expériences distinctives, deviennent le cœur du paradigme de l’économie de l’expérience.
Plusieurs auteurs réalisent que les consommateurs contemporains recherchent de plus en plus les expériences authentiques (Beverland & Farrelly, 2010 ; Carù & Cova, 2006 ; Cohen, 1988 ; Gilmore & Pine, 2007 ; Waller & Lea, 1998). Par conséquent, l’authenticité est érigée en nouvel impératif commercial pour les destinations. Cela pourrait signifier que pour que les entreprises obtiennent un avantage concurrentiel durable, elles doivent se détourner de l’offre d’expériences qui sont aujourd’hui souvent « hyperréalistes » (Firat, Dholakia, & Venkatesh, 1995 : 41), pour leur préférer des expériences authentiques. Une des dimensions majeures de la consommation actuelle est, en effet, le recours à l’hyperréalité. On peut clairement observer aujourd’hui une tendance chez les consommateurs à préférer l’expérience simulée à la réalité (Carù & Cova, 2006), ou une expérience vécue dans un contexte de plus en plus spectaculaire et extravagant (Ritzer, 2005). Ces interrogations sur la place et le rôle de l’authenticité dans les expériences renvoient toutefois à des questions de perspective (l’authenticité de quel point de vue, celui de l’offre ou celui de la demande ?) et de même de définition de cette notion qui, en dépit de sa valeur heuristique, « n’est pas stabilisée » (Cravatte, 2009).
Delphine & Crevoisier (2015) ont également souligné que le temps et l’espace contribuent à la création des expériences inoubliables pour les consommateurs. Les expériences sont ancrées dans la connaissance culturelle des personnes. Par conséquent, les clients contribuent activement à la création de valeur et à la formation de leurs préférences car ce qui compte est d’ « expérimenter » un produit, un service ou un lieu. C’est un processus de construction de valeur qui demande au moins deux « moments » et/ou « deux lieux » car c’est ce décalage temporel et/ou spatial permet à la consommation d’un produit ou d’un service de devenir mémorable.
L’un des plus grands générateurs d’expériences est l’industrie du tourisme (Niculescu, 2010). Dès les premières études portant sur l’économie de l’expérience, le tourisme est toujours mentionné comme exemple pour illustrer les caractéristiques de l’économie de l’expérience. Les études antérieures ont tenté de conceptualiser et développer des dimensions et des échelles permettant d’adapter le concept de l’économie de l’expérience aux différents contextes dans le secteur (Kim, Ritchie, & McCormick, 2012 ; Loureiro, 2014 ; Oh et al., 2007). Dernièrement, certaines études ont été réalisées pour opérationnaliser le concept de l’économie de l’expérience dans différents sous-secteur du tourisme. Oh et al. (2007) développent une échelle de mesure fondée sur les quatre construits expérientiels de l’économie de l’expérience suggérés par Pine & Gilmore, (1999) pour comprendre les composantes expérientielles perçues par les touristes de types « bed & breakfast ». Plusieurs études postérieures ont appliqué cette échelle de mesure dans différents contextes touristiques tels que l’œnotourisme (Quadri-Felitti & Fiore, 2012), le tourisme rural ( Loureiro, 2014), les hôtels (Apivantanaporn & Walsh, 2013), les festivals (Dieck, Jung, Rauschnabel, 2018), pour examiner leur relation avec d’autres variables psychologiques ou les valeurs obtenues (Chang, 2018). Kim, Ritchie, & McCormick (2012) ont abordé des expériences touristiques mémorables et ont développé une échelle de mesure qui est largement appliquée dans le domaine du tourisme. Les expériences mémorables sont devenues un courant de recherche important, qui questionne les éléments participant à la l’intensification du côté expérientiel de l’expérience.
Ces dernières années, l’effort pour appliquer l’économie de l’expérience en matière de tourisme a conduit à créer, et à utiliser de plus en plus souvent le terme le « tourisme expérientiel ». S’agit-il juste d’un effet de marketing pour attirer l’attention des touristes ou d’une forme de tourisme ou encore d’une nouvelle approche pour voyager ? La partie suivante va tenter de répondre à cette question.

Tourisme expérientiel : Une forme de tourisme ou une approche expérientielle ?

Si les expériences et le tourisme axé sur l’expérience sont clairement soulignés dans les efforts de marketing par les offices de tourisme, les organisations de management de destination et le secteur public, beaucoup se demandent si le tourisme expérientiel est vraiment une nouvelle forme de tourisme qui apporte des avantages concurrentiels (X. Y. Mei, 2014). Le phénomène du tourisme expérientiel a bien été abordé du point de vue des chercheurs (Jensen & Prebensen, 2015 ; Mei, 2014 ; Minvielle & Minvielle, 2014 ; Petr, 2014; Puche Ruiz, 2015 ; Stamboulis & Skayannis, 2003), soit comme une forme de tourisme, soit comme une approche expérientielle mobilisée en tant qu’outil de marketing.
Le “tourisme expérientiel” ou “le tourisme axé sur l’expérience” (experience-based tourism, or experience tourism) est plus une terminologie qu’un concept (Petr, 2014). Ce terme devrait être considéré sous au moins deux angles : management/industrie et consommateur/marché (Jensen & Prebensen, 2015). Du point de vue managérial, on suppose que les expériences peuvent, dans une certaine mesure, être conçues, traitées ou facilitées. La perspective axée sur le client met l’accent sur la nature des expériences et sur la valeur de l’expérience perçue par les consommateurs. Généralement, le tourisme expérientiel est examiné sous l’angle du marketing (Bargain & Camus, 2017 ; Petr, 2014) comme un outil de différentiation, permettant de se démarquer sur des marchés touristiques de plus en plus concurrentiels. Il répond aux attentes des consommateurs car aujourd’hui, les voyageurs expriment leur désir d’explorer quelque chose d’unique, de s’immerger dans le lieu qu’ils visitent, de participer et d’intégrer le quotidien des populations de leur destination – en fait, de se sentir autre chose qu’un « touriste ». Le tourisme axé sur les expériences met l’accent sur les émotions et les sensations et répond à différents domaines, conciliant des activités « primaires » avec des activités de nature touristique.
Certains auteurs considèrent le tourisme expérientiel comme une forme de tourisme qui est différente du tourisme plus conventionnel (Stamboulis & Skayannis, 2003) et se caractérise par des offres avec un degré de différenciation relativement élevé et une valeur intangible, caractéristiques perçues par les clients à un certain endroit et à un certain moment (Jensen & Prebensen, 2015). Minvielle & Minvielle (2014) analysent par exemple le tourisme d’aventure comme une forme de tourisme expérientiel, une construction hyperréelle de l’aventure. Cependant, le tourisme d’aventure diffère du tourisme basé sur l’expérience, car les demandeurs d’expérience touristique peuvent rechercher des éléments d’aventure, probablement sans le même degré de risque. Par conséquent, le tourisme d’aventure peut entrer dans la catégorie du tourisme basé sur l’expérience, mais pas l’inverse (Mei, 2014). Bien que ces deux formes de tourisme se chevauchent, la tendance sous-jacente commune pour le tourisme d’aventure et le tourisme expérientiel est la recherche de la qualité de l’expérience et de son caractère unique (Matos, 2004). Compte tenu de la notion d’expériences et d’événements mémorables, le tourisme expérientiel peut englober tout ce qui va de l’alimentation, de la nature, de la culture et de l’aventure à des formes de tourisme de niche. Puche Ruiz (2015 : 1) a évoqué le tourisme expérientiel comme « une vision émotionnelle du phénomène du voyage » dans laquelle le « touriste qui, tout en étant ultra-connecté au monde virtuel, veut vivre des expériences réelles. La standardisation de l’industrie touristique appelle à se libérer en vivant des sensations uniques produites par et pour un touriste qui crée son propre voyage, une fiction participative d’un nouveau type ».
Du point de vue de l’offre, le tourisme expérientiel pourrait se définir « comme un tourisme des sens ». Il « invite les visiteurs à participer à une série d’activités touristiques mémorables et essentiellement personnelles. Mettant tous les sens à contribution, il forge des liens au niveau physique, émotionnel, spirituel, social ou intellectuel » (Commission canadienne du Tourisme, 2011 : 8).
Du point de vue de la demande, le tourisme expérientiel est défini comme « un tourisme qui a du sens socialement et écologiquement ». Faire du tourisme expérientiel, c’est « sortir des sentiers battus tracés par les agences de tourisme pour aller à la rencontre d’habitants d’une région visitée et partager leur mode de vie. Faire « l’expérience » de vivre chez l’habitant, avec lui et comme lui. Un modèle touristique à part entière, offrant la possibilité de tester certaines activités typiques du mode de vie de la région ».5

Positionnement du concept de typicité locale

En analysant les concepts concernés, nous avons constaté que la typicité locale (le caractère distinctif ou unique) d’une destination est identifiée comme un aspect important pour le tourisme. Il s’agit de l’unicité, du caractère distinctif, de l’originalité, de l’exotisme, de la rareté qui sont directement liés aux attributs de la destination. Ce concept doit être davantage exploré en raison de ses rôles différents : ressources typiques pour le développement de produits et services, image unique pour l’image de marque du lieu, et éléments prédictifs de la satisfaction du touriste. En fait, la nécessité d’identifier et de souligner le rôle des attributs typiques est primordiale pour le développement et la gestion du tourisme. C’est pourquoi, en positionnant la notion de typicité locale dans sa relation avec des concepts liés tels que l’identité de lieu, l’attachement au lieu, l’authenticité (voir la figure 8), les acteurs locaux peuvent déterminer plus facilement les attributs typiques du territoire dans le but de les utiliser plus tard pour favoriser le développement de la destination touristique. En outre, les attributs typiques du territoire peuvent aider à renforcer l’identité locale en contribuant à déterminer l’image principale de la destination. Comme le montre la figure 8, la typicité locale représente une partie de l’authenticité à travers l’unicité ou l’originalité des ressources territoriales, comme par exemple des objets uniques dans les musées ou des expériences uniques basées sur des activités propres à la destination (Wang, 1999). Une caractéristique typique de la destination peut être considérée comme authentique, mais un objet ou une expérience authentique ne doivent pas nécessairement être considéré comme typiques …à moins que ce ne soit effectivement le cas, c’est-à-dire qu’il/elle ne se trouve/déroule dans leur territoire d’origine. Cette notion fait également référence au principe de différentiation de l’identité de lieu en termes d’identification personnelle à une destination unique par rapport à d’autres lieux (Wang & Xu, 2015). La référence principale de la typicité locale est le territoire auquel elle est attachée.
En résumé, la typicité locale d’une destination est un aspect clé du tourisme. Elle peut se référer à l’unicité, au caractère distinctif, à l’originalité et la dimension exotique. En outre, elle englobe les valeurs matérielles et immatérielles du territoire qui servent de ressources uniques et distinctives pour le développement de produits ou la mise en cohérence de l’image de marque de destination, de sorte qu’elle est essentielle pour la satisfaction des touristes. La figure 8 facilite la compréhension de cette notion et de ses caractéristiques en la mettant en relation avec l’identité, l’attachement et l’authenticité.

Ressources territoriales, ressources touristiques et méthodes d’évaluation

Les ressources territoriales

La notion de ressource territoriale a été développée par les chercheurs grenoblois pour apporter une nouvelle approche territoriale aux théories économiques et au développement local. La ressource territoriale a été abordée dans ce cadre à partir d’une proposition qui privilégie la compréhension des relations qui s’établissent entre la ressource et le territoire, le contexte dans lequel elle est produite (Peyrache-Gadeau & Perron, 2010). Cette réflexion renvoie aussi à l’effort des territoires pour se distinguer dans un contexte concurrentiel lié à la mondialisation. L’entrée par l’espace et le territoire s’inscrit dans une vision local versus global, dans laquelle le développement régional/local retient tout particulièrement l’attention de chercheurs de plusieurs disciplines.
En géographie et en économie, la notion de ressource est souvent abordée dans les recherches portant sur le développement. Selon Brunet, Théry, & Ferras (1993), la ressource désigne les moyens dont dispose un individu ou un groupe pour mener à bien une action, ou pour créer de la richesse. Elle correspond à des facteurs à révéler, à exploiter ou encore à organiser (Benko & Pecqueur, 2001). La ressource existe non seulement sous forme matérielle mais également idéelle, et n’existe que pour autant qu’elle est mise en œuvre et se manifeste à travers des transformations du territoire, sans quoi elle reste une ressource potentielle, virtuelle (Gumuchian & Pecqueur, 2007). Ainsi, une ressource n’existe que si elle est connue, révélée et exploitable, que si des hommes lui attribuent une valeur d’usage (Praly, 2010). Dans ce sens la « ressource » est aussi considérée comme produit de la mobilisation des acteurs sur un territoire, notamment dans le champ de l’économie territoriale (Oiry-Varacca & Tricoire, 2016), approche qui a conduit à développer la notion de ressource territoriale.
De l’intérieur, la ressource territoriale est définie comme « une ressource spécifique qui peut être révélée selon un processus intentionnel, engageant une dynamique collective d’appropriation par les acteurs du territoire, de nature différente selon qu’elle emprunte ou non le circuit de la valorisation » (François, Hirczak, & Senil, 2006 : 696). Selon Gumuchian & Bernard (2007 : 5), la ressource territoriale est « une caractéristique construite d’un territoire spécifique et ce, dans une optique de développement ». Pour (Duperre, 2007), la ressource territoriale est le résultat d’une dynamique d’acteurs dans un lieu donné où se développent des mécanismes de coordination entre les différents acteurs qui permettent à leur tour des apprentissages collectifs. Dans cette perspective, la ressource territoriale est une construction sociale localisée qui « n’est pas seulement inscrite dans un cadre spatial particulier, elle est « consubstantielle au territoire considéré inscrit lui-même dans une temporalité donnée » (Gumuchian & Bernard, 2007 : 45). « La ressource territoriale ne préexiste pas au territoire mais se construit avec et dans le territoire » (Lajarge, Pecqueur, Landel, & Lardon, 2012).
De l’extérieur, il est possible de voir les manifestations des ressources territoriales sous l’angle de l’attractivité, de l’image ou de l’identité territoriale, en lien avec des éléments spécifiques, identifiables ou mémorables et représentatifs du territoire. Du point de vue du marketing, et à propos du secteur touristique, « les ressources territoriales sont alors des facteurs d’attirance, d’attraction, elles construisent l’image de la destination » (Escadafal, 2004, cité dans Senil, Francois, & Hirczak, 2006).
Les ressources territoriales incluent ainsi des facteurs internes tels que des ressources potentielles, ou déjà exploitées, résultant des efforts de coopération /coordination entre les acteurs du territoire (internes et externes) et souvent se manifestent à travers des éléments spécifiques et marquants. Cet ancrage territorial de la ressource traduit un dynamisme de la géographie économique, pour laquelle la notion de ressource était traditionnellement considérée comme générique et statique. Benko & Pecqueur (2001) distinguent deux catégories de ressources : 1) des ressources génériques (par exemple la main-d’œuvre, le capital, la matière première et l’information) qui se définissent par l’indépendance de leur valeur par rapport au processus de production et au lieu où elles sont produites et 2) des ressources spécifiques qui sont l’ensemble des facteurs dont la valeur est liée à un usage particulier et sont caractérisées par leur caractère unique, intransférable ou non reproductible, leur ancrage dans un territoire, leur patrimonialisation. Au-delà des ressources génériques qui sont indépendantes du lieu où elles sont mobilisées (Oiry-Varacca Tricoire, 2016), les territoires offrent donc également des ressources spécifiques, intransférables, incomparables sur le marché. Ces ressources spécifiques diversifient les espaces, et stabilisent les localisations des activités économiques (Benko & Pecqueur, 2001 : 7) et constituent la véritable source de différentiation durable d’un territoire dans une optique de concurrence, la principale différence entre les ressources génériques et celles spécifiques se trouvant dans la rigidité de leur localisation (François et al., 2006).
D’après Gumuchian & Bernard (2007), la ressource territoriale comporte quatre caractères fondamentaux : 1) des attributs de position et de localisation qui sont liés à l’histoire du lieu, aux apprentissages locaux ; 2) des attributs de constructibilité qui relèvent des jeux d’acteurs locaux, de leurs coordinations et conflits ; 3) la complexité systémique qui résulte d’une synergie de ressources locales combinées au sein du projet de territoire ; et 4) le sens (la nature idéelle de la ressource, sa signification) et la temporalité dans laquelle son usage se déploie, qui sont liés à l’évolution du territoire (cf. aussi Sébastien, 2008). Dans une optique de développement durable, François (2008) ajoute un caractère renouvelable en dépit de l’usage à la notion de ressource territoriale, en se référant à la dimension culturelle des territoires. Grenouillet (2015 : 300) en abordant les notions de territoire et de ressource territoriale conclut que « la ressource territoriale possède des éléments permettant d’intégrer la durabilité au sein des projets de territoire, tels que l’approche par le panier de richesses et la patrimonialisation ».
Ainsi, la/les ressource(s) territoriale(s) existe(nt) avec le territoire, évolue(nt) dans le temps et l’espace du territoire et selon la perception des acteurs de ce territoire-là. Elles contribuent à rendre le territoire devient plus identifiable, dans la mesure où, une fois activées, les ressources participent directement à la construction de l’identité du territoire. Le territoire qu’elles servent à construire doit être envisagé en tant que territoire-produit dans une perspective de développement et de marketing, ainsi qu’en tant qu’un territoire-patrimoine inscrit dans le temps et dans l’espace avec sa structure organisationnelle (Grenouillet, 2015). Ces interrelations entre territoire et ressource(s) permettent de renforcer l’identité territoriale.
Certaines recherches identifient plusieurs « gisements » de ressources territoriales comme le patrimoine (Landel & Senil, 2009), la culture (Landel & Pecqueur, 2009), le paysage (Peyrache-Gadeau & Perron, 2010), et même les TIC (Landel & Leroux, 2012). Le point commun de ces études réside dans le fait qu’elles montrent comment ces ressources participent au processus de construction du territoire à partir des éléments matériels et immatériels existants sur place. Ces ressources territoriales doivent être analysées dans une perspective dynamique, comme en témoignent des exemples sur de ressources introduites ou construites sans enracinement initial dans le territoire, mais qui sont devenues des ressources spécifiques, étroitement connectées avec le territoire (p. ex. la tour Eiffel). Quelques auteurs ont tenté une typologie des ressources territoriales dans le but non seulement de les décrire, mais aussi de les évaluer par rapport d’autres types de ressources, et d’examiner leurs interactions avec ces dernières. La typologie élaborée par Fremont (2007) comprend d’abord 1) des ressources matérielles (des ressources issues de la polyculture et de l’élevage, les ressources naturelles (sol, eau, forets, minéraux, etc.) et le patrimoine historique) ; 2) les hommes et leurs activités ; et 3) les interrelations entre toutes ces composantes. La ressource territoriale possède des composantes géographiques (patrimoine naturel et culturel) et idéologiques (histoires, valeurs), propres au territoire concerné, et renvoie à une intentionnalité des acteurs (Perrin-Malterre, 2014). Selon Grenouillet (2015), on peut intégrer en tant que ressource territoriale tous les éléments en lien direct avec le territoire (richesses naturelles, richesses culturelles, historiques, richesses humaines, sociales, organisationnelles).
La construction de la ressource territoriale reste cependant fortement liée aux capacités de coordination des acteurs autour de ces ressources. Celle-ci résulte de leur capacité à développer une autonomie relative à leur territoire d’appartenance, à l’origine d’une différenciation des modes de gouvernance. Les ressources, qu’elles soient matérielles ou immatérielles, latentes ou potentielles appellent la formalisation et l’organisation pratique de leur mise en œuvre.
Notre thèse s’inscrit dans la logique de spécification par la différentiation qu’apporte la ressource territoriale pour le territoire-destination.

Les ressources touristiques

Les ressources touristiques sont l’un des éléments de base, une condition préalable au développement du tourisme d’un territoire. La quantité de ressources présentes, leur qualité et la capacité de combiner ces ressources dans une même zone sont fondamentaux pour le développement du tourisme.
Les ressources touristiques sont définies comme « tout élément ayant joué un rôle majeur dans l’attraction de touristes d’une région donnée » (Spotts, 1997 : 5). Les ressources touristiques servent en quelque sorte de « matière première » pour développer les différents types de tourisme d’une destination. Sur le plan de marketing, les ressources touristiques uniques d’une région ou d’une destination nourrissent, nous l’avons vu plus haut, le sentiment d’appartenance au lieu, et contribuent à alimenter chez les touristes le désir de découverte et l’envie de revenir, qui sont fondamentaux pour l’expérience touristique.

L’évaluation des ressources touristiques

L’évaluation des ressources touristiques est l’une des conditions préalables au développement du tourisme dans un territoire. Elle comporte généralement trois étapes principales : l’identification, la classification et l’évaluation des ressources (Priskin, 2001):
Étape 1 : inventaire des ressources touristiques
Cette première étape consiste à identifier les attributs potentiels du territoire-destination qui représentent des ressources locales pour le tourisme à travers différentes méthodes de terrain et d’inventaire, qui, pour chaque type de ressource, mobilisent enquêtes internes, enquêtes externes (le territoire tel que perçu de l’extérieur) et sources documentaires (références bibliographiques, études antérieures, documents promotionnels…).
Étape 2 : Classification des ressources touristiques
Il existe plusieurs types de ressources touristiques. L’Organisation mondiale du tourisme (OMT, 1997, cité dans (Bui & Nguyen, 2006) a développé un système de classification des ressources touristiques en trois catégories avec neuf types de ressources touristiques potentielles : ressources de base potentielles (trois groupes : Facteurs culturels traditionnels, facteurs naturels traditionnels, activités) ; ressources existantes (trois groupes : système de transport, équipements, image globale) ; ressources techniques (trois groupes : activités touristiques, mécanisme/processus et potentialité du territoire13). De son côté, Cazes & Lanquar (2000) divise les ressources touristiques en trois catégories principales : les ressources naturelles, les ressources socioculturelles et les ressources économiques. Bui & Nguyen (2006) ont développé un système de classification des ressources touristiques assez similaire qui comprend les ressources touristiques naturelles, les ressources touristiques humaines, et les ressources techno-économiques et auxiliaires.
Étape 3 : Évaluation des ressources touristiques du territoire
Selon Bui & Nguyen (2006), l’évaluation des ressources touristiques est une tâche difficile et complexe parce que ce processus dépend simultanément des types de ressources, des techniques d’évaluation appliquées, et des conditions d’évaluation, tout en tenant compte des besoins, des préférences, des caractéristiques psychologiques des individus concernés – l’évaluation d’une même ressource sera souvent différente selon la catégorie de touristes considérée). On peut procéder à cette évaluation en fonction de chaque type de ressource dans le système général de classification des ressources touristiques ou de façon globale pour toutes les ressources touristiques d’un territoire.

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Table des matières

INTRODUCTION
1. Questionnement et problématisation de la recherche
2. L’objet de la recherche
3. Les enjeux de la recherche
3.1. Les contributions théoriques
3.2. Les contributions empiriques
4. Structure de la thèse
PREMIÈRE PARTIE. PROBLÉMATIQUES, FONDEMENTS THÉORIQUES ET DÉMARCHES MÉTHODOLOGIQUES
CHAPITRE I. L’EXPÉRIENCE TOURISTIQUE
1.1. Qu’est-ce que l’expérience touristique, dans le champ général de l’expérience ?
1.1.1. Définir l’expérience ?
1.1.2. L’expérience touristique : évolution des approches
1.2. L’expérience touristique : approche large versus approche « expérientielle »
1.2.1. Approche large : ensemble du vécu et des pratiques touristiques
1.2.1.1. Expérience touristique générique
1.2.1.2. Les facteurs d’analyse d’une expérience touristique générique/commune
1.2.2. Approche expérientielle : la partie mémorable et/ou la partie « réussie » de l’expérience touristique
1.2.2.1. L’économie de l’expérience et le tourisme
1.2.2.2. Tourisme expérientiel : Une forme de tourisme ou une approche expérientielle ?
1.2.2.3. Les expériences touristiques mémorables / La partie mémorable et/ou réussie de l’expérience touristique
1.3. De quel point de vue aborde-t-on l’expérience touristique ?
1.3.1. Du point de vue des clientèles
1.3.2. Du point de vue de l’offre
1.4. La question de la typicité locale et de l’authenticité dans le courant des expériences touristiques
1.5. Expérience touristique globale de destination
CHAPITRE II. IDENTITÉ D’UNE DESTINATION, TYPICITÉ / AUTHENTICITÉ, LIEN AVEC LES QUESTIONS DE GOUVERNANCE
2.1. Lieu, territoire et destination touristique
2.1.1. Le lieu (place)
2.1.2. Le territoire
2.1.3. La destination touristique
2.2. Identité d’une destination touristique
2.2.1. Identité de lieu
2.2.2. Identité territoriale
2.2.3. Identité locale
2.3. Typicité locale et authenticité
2.3.1. La typicité locale (local distinctiveness) : un concept
2.3.2. Authenticité
2.3.2.1. Définitions de l’authenticité
2.3.2.2. Typologie de l’authenticité
2.3.2.2.1. Authenticité du produit / authenticité objective
2.3.2.2.2. Authenticité du lieu ou du territoire/authenticité construite
2.3.2.2.3. Authenticité de l’expérience/Authenticité existentielle ou expérientielle
2.3.3. Le lien entre la typicité locale et l’authenticité
2.3.4. Typicité locale en lien avec l’identité de lieu, l’attachement au lieu
2.3.5. Positionnement du concept de typicité locale
2.4. Ressources territoriales, ressources touristiques et méthodes d’évaluation
2.4.1. Les ressources territoriales
2.4.2. Les ressources touristiques
2.4.3. L’évaluation des ressources touristiques
2.5. Identification, typologie et évaluation de la typicité locale d’une destination
2.5.1. Les attributs de destination
2.5.2. Les étapes et les méthodes d’évaluation de typicité locale d’une destination
2.6. La typicité locale, l’authenticité et les questions de gouvernance
2.6.1. Gouvernance territoriale
2.6.1.1. Définition
2.6.1.2. Les caractéristiques de la gouvernance territoriale
2.6.2. Cadre d’analyse de la gouvernance territoriale
2.7. Vers un modèle de gouvernance des ressources territoriales typiques dans les expériences des touristes
2.7.1. Communautés de pratique :
2.7.2. Règles et représentations
2.7.3. Interactions et processus
CHAPITRE III. DU POSITIONNEMENT ÉPISTÉMOLOGIQUE AU CHOIX D’UNE MULTI–METHODOLOGIE APPLIQUEE A UNE ÉTUDE DE CAS
3.1. Le design général de la recherche
3.1.1. Posture épistémologique
3.1.2. Une recherche exploratoire s’appuyant sur l’abduction
3.1.3. Le choix d’une approche multi-méthodologies appliquée à une étude de cas
3.2. Terrain de recherche: le cas de la ville de Dalat, une destination de montagne au Vietnam/
Pourquoi une étude de cas
3.3. Postures analytiques et démarches méthodologiques
3.4. Les étapes empiriques et les méthodes de collecte et d’analyse des données
3.4.1. Les méthodes qualitatives
3.4.1.1. Les données secondaires
3.4.1.2. Les entretiens
3.4.1.3. Les focus groups
3.4.1.4. L’enquête sur le terrain
3.4.2. Les méthodes quantitatives
3.4.3. Le processus d’analyse des données
DEUXIÈME PARTIE. LA PLACE DE LA TYPICITÉ LOCALE ET DE L’AUTHENTICITÉ DANS LES EXPÉRIENCES TOURISTIQUES À DALAT : OFFRE VERSUS DEMANDE
CHAPITRE IV. QUELLE IDENTITÉ LOCALE/TERRITORIALE POUR DALAT ?
4.1. Développement touristique et construction de l’identité de Dalat au fil du temps
4.1.1. Dalat, une station climatique de la colonisation française en Indochine de 1893 à 1945
4.1.1.1. Le Plateau Langbian, une région de montagnes inexplorée
4.1.1.2. La découverte du plateau de Langbian et la création d’une station climatique en Indochine – 1893-1918
4.1.1.3. Dalat, destination de chasse et des activités en plein air, 1019-1945
4.1.2. Dalat, une destination touristique majeure du Vietnam du Sud pendant la période de 1945 à 1975
4.1.3. Dalat se renferme avec le pays pendant la période de 1975 à 1993
4.1.4. Dalat, l’expansion du tourisme et les défis face à la question de l’identité locale
4.1.5. Dalat vers l’élargissement avec la vision jusqu’à 2050
4.2. Les composantes de l’identité de Dalat, source de la typicité locale et de l’authenticité
4.2.1. Les éléments physiques
4.2.1.1. Les facteurs naturels
4.2.1.2. Les facteurs physiques humains
4.2.1.3. Les infrastructures et installations
4.2.2. Les activités
4.2.3. Les images, les représentations
CHAPITRE V. TYPICITE LOCALE DE DALAT ET AUTHENTICITÉ
5.1. La typicité locale de Dalat
5.1.1. Identification de la typicité locale de Dalat
5.1.2. La perception de la typicité locale : du côté des acteurs intra-territoriaux (Offre et résidents)
5.1.2.1. Le point de vue des fournisseurs locaux
5.1.2.2. Le point de vue des résidents locaux
5.1.3. La perception de la typicité locale : les Tours opérateurs en tant qu’intermédiaire
5.1.4. La perception de la typicité locale : du côté de la demande
5.1.5. Typicité de Dalat : Synthèse comparative
5.2. La perception des notions de typicité locale et de l’authenticité/ La typicité de Dalat et la question de l’authenticité
5.2.1. La perception de la notion de typicité locale
5.2.2. La perception de la notion d’authenticité
5.2.3. La typicité de Dalat et la question de l’authenticité
CHAPITRE VI. LES EXPÉRIENCES TOURISTIQUES TYPIQUES, SATISFACTION ET COMPORTEMENTS DES TOURISTES
6.1. Les expériences touristiques à Dalat : du côté de l’offre
6.1.1. L’offre touristique générale
6.1.2. Les produits et services touristiques typiques à Dalat
6.2. Les expériences des touristes avec les produits et services typiques à Dalat
6.2.1. Les attentes des touristes envers les produits touristiques typiques
6.2.2. La consommation des produits touristiques typiques à Dalat
6.2.3. La satisfaction des touristes envers les produits touristiques typiques
6.2.3.1. Les dimensions des produits touristiques typiques de Dalat
6.2.3.2. La typicité locale et la satisfaction des touristes sur leurs expériences avec les produits typiques à Dalat
6.2.3.3. La typicité locale et les comportements des touristes
6.3. La typicité de Dalat et les expériences mémorables des touristes
6.3.1. Les attentes des touristes pour leur séjour à Dalat
6.3.2. Les expériences des touristes pendant leur séjour à Dalat
6.3.3. L’impact des attributs typiques de Dalat sur les expériences mémorables
6.4. La typicité, l’authenticité et l’identité de Dalat perçues et les expériences des touristes
6.4.1. La perception des touristes envers la typicité, de l’authenticité et de l’identité de Dalat
6.4.2. Impact des attributs typiques sur la typicité, l’authenticité et l’identité perçues de Dalat.
6.5. La typicité locale, la mémorabilité et l’attachement à la destination des touristes
6.5.1. Typicité, authenticité et mémorabilité des expériences des touristes à Dalat
6.5.2. Typicité, authenticité, expériences des touristes à Dalat et attachement à la destination
6.6. Typicité de Dalat, satisfaction et comportements des touriste
6.6.1. Typicité de Dalat, expérience touristique de destination et satisfaction des touristes
6.6.2. Typicité, authenticité, expériences touristiques et comportements des touristes
6.7. Synthèse des résultats quantitatifs
TROISIEME PARTIE. GOUVERNANCE TERRITORIALE POUR LA VALORISATION DE LA TYPICITÉ LOCALE DANS LES EXPÉRIENCES TOURISTIQUE À DALAT
CHAPITRE VII. GOUVERNANCE DU TOURISME ET DES RESSOURCES TERRITORIALES SPÉCIFIQUES : ACTEURS ET PROCESSUS
7.1. Gouvernance du tourisme à Dalat : les communautés de pratiques
7.1.1. La sphère politique
7.1.1.1. Gestion publique du tourisme : le rôle de l’Etat dans une gouvernance dirigiste / Les organisations étatiques au niveau national en tourisme
7.1.1.2. Management de destination à Dalat : une gouvernance territoriale dynamique des acteurs publics / Les organisations étatiques au niveau provincial
7.1.2. La sphère économique : varié, hétérogène et moins coordonnée
7.1.2.1. Les acteurs privés / Les prestataires de services touristiques
7.1.2.2. Les associations professionnelles, coopératives : existence formelle et inefficace .346
7.1.3. La sphère civile : en grande mutation
7.1.4. La sphère clientèle
7.2. Gouvernance des ressources territoriales spécifiques en tourisme à Dalat : règles et représentations croisées / Le rôle de la typicité locale, représentations croisées
7.2.1. Du point de vue de l’offre : la nécessité des règles, des méthodes et la gouvernance territoriale pour la typicité locale
7.2.2. Du point de vue des habitants de Dalat : revendication d’un cadre de vie typique, grande préoccupation pour la typicité locale
7.2.3. Du point de vue des intermédiaires : le grand potentiel et l’ouverture sur le marché pour
les produits et services basées sur la typicité locale
7.2.4. Du point de vue des touristes : imaginaires construits des medias et des tours opérateurs ?
7.3. Les interactions entre les acteurs de la gouvernance territoriale à Dalat/Gouvernance de destination à Dalat : interactions entre les acteurs et processus
7.3.1. Festival des Fleurs, exemple de la gouvernance territoriale en matière de la valorisation de la typicité locale
7.3.2. La coordination verticale et horizontale entre les acteurs publics
7.3.3. Un processus en mode à temps partiel
7.3.4. Implication d’une pluralité d’acteurs à différentes échelles
7.3.5. Les formes de coordination entre les parties prenantes du festival des Fleurs
7.3.6. Question de gouvernance territoriale de la typicité locale à Dalat
CHAPITRE VIII. STRATEGIES DE VALORISATION DE LA TYPICITÉ LOCALE DANS LES EXPERIENCES TOURISTIQUES À DALAT
8.1. Les stratégies d’intégration de la typicité locale dans les produits et services des fournisseurs locaux
8.1.1. Qu’est-ce que c’est un produit (touristique) typique ?
8.1.2. Quelle priorité pour le développement des produits et services touristiques typiques
8.1.3. Comment la typicité locale a-t-elle été intégrée dans les produits et services ?
8.1.3.1. Identification du caractère typique du produit/service à développer/ innover
8.1.3.2. Développement / Innovation du produit/service typique
8.1.3.3. Mise en valeur des produits/services typiques en lien avec l’image de Dalat
8.1.4. Quelles sont les avantages et les inconvénients des produits et services typiques? Quelle est la rentabilité des produits et services typiques ?
8.2. Les stratégies de valorisation de la typicité locale dans les expériences touristiques au niveau de la destination
8.2.1. Orientation dans les documents officiels de la province
8.2.2. Renforcement des caractères typiques physiques de la destination
8.2.3. Activation de la typicité dans les évènements de la destination
8.2.4. Stratégie de renforcement de l’image de Dalat
8.3. Confirmation de la position et de l’image d’une destination de distinction au niveau national
8.4. Stratégie de développement de l’image de marque de destination à l’échelle monde
CONCLUSION GENERALE
1. Les principaux résultats de la thèse
2. Considérations sur la gouvernance de la valorisation de la typicité locale dans les expériences touristiques de destination
3. Limites et perspectives
BIBLIOGRAPHIES

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