L’ECONOMIE DE L’ENVIRONNEMENT

L’ECONOMIE DE L’ENVIRONNEMENT

APPROCHE THEORIQUE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA SANTE

Notre thème, de par sa nature, est lié aux deux domaines de recherche et d’application de la science économique : la santé et l’environnement. Chacun de ces deux domaines constitue une branche spécialisée et à part entière de la science économique, avec sa propre littérature, ses propres auteurs et son propre socle théorique. Nous consacrons, à cet égard, la première partie qui se compose de deux chapitres à la revue des notions et concepts théoriques servant d’outils de réflexion et d’analyse à l’économiste étudiant les problèmes relevant du domaine de l’environnement et de celui de la santé. Dans le premier chapitre, nous nous intéresserons à l’origine de cette détérioration de l’état de santé général, soit une détérioration d’un actif de l’environnement : l’air. Pour ce faire, nous essaierons de situer le statut accordé aux actifs naturels dans la théorie économique en étudiant les fondements de chacune des deux principales écoles ou principaux courants de la pensée économique en matière d’appréhension et de traitement des problèmes environnementaux : l’économie de l’environnement et le développement durable. Nous étudierons d’abord les notions théoriques essentielles autour desquelles s’érige l’économie de l’environnement. Puis, nous nous intéresserons aux principes fondamentaux du développement durable. L’étude des fondements de chacune de ces deux écoles de conceptualisation des problèmes écologiques nous permettra de comprendre comment et dans quelles mesures la conception du développement durable rejette et remet en cause la solution proposée par la théorie économique standard, soit le procédé d’internalisation des externalités environnementales. Nous comprendrons, ainsi, la nécessité de faire abstraction de certaines hypothèses pour conserver sa validité au résultat de la théorie de l’internalisation qui constitue la solution proposée par la théorie économique standard aux problèmes écologiques.

Dans le deuxième chapitre de cette partie, nous nous replaçons dans un cadre différent du précédant en revenant sur l’aspect «conséquences» de la détérioration de la qualité de l’air, c’est-à-dire, une dégradation de l’état de santé des individus. Pour ce faire, nous tacherons de mieux situer le statut de ce bien particulier qu’est la santé, c’est-à-dire, comprendre la position que lui concède la théorie économique. Il nous sera, ainsi, plus aisé de comprendre les mécanismes qui entretiennent le cercle d’interaction santé- croissance et donc le rôle que joue la promotion de la santé dans les dynamiques de croissance grâce, notamment, à un retour sur la notion de croissance endogène. Nous aborderons, enfin, la notion de transition épidémiologique. L’étude théorique de celle-ci et l’interprétation qui en est faite quant aux constats empiriques nous permettront de mieux faire le rapport avec l’étude de l’interrelation ‘’santé- croissance’’, ce qui nous aidera à mieux cerner l’enjeu en Algérie, en termes de progression épidémiologique et donc de facteurs de croissance qui ressort de la maîtrise des maladies de la modernité. 0000

LA NATURE DANS LA PENSEE ECONOMIQUE

L’étude dans ce chapitre portera sur le bien “environnement“ car si la pollution de l’air se répercute sur l’état de santé des humains et engendre des coûts supplémentaires assimilés à des réductions de bien-être collectif à la charge de la société, il n’en demeure pas moins que ces effets sur la santé en particulier et sur le bien-être social en général ne sont que les conséquences secondaires des activités sources de pollution. La conséquence directe des activités polluantes étant la dégradation des flux de services que rend un bien de l’environnement, à savoir : l’air. Autrement dit, certaines activités socio-économiques sont responsables dans un premier temps de la dégradation de la qualité de l’air (conséquence primaire), cette dégradation est elle même responsable dans un deuxième temps des effets sur la santé. Ce chapitre est consacré à l’étude des concepts et outils analytiques développés dans le cadre de l’économie de l’environnement et du développement durable. Leurs études serviront à mieux situer la place accordée à la nature par l’économiste lorsqu’il étudie un problème lié à cette dernière.

L’économie de l’environnement étant reconnue comme une discipline à part entière de l’économie générale à laquelle elle emprunte ses outils conceptuels et fondements théoriques pour la résolution des problèmes environnementaux. Le développement durable tend plus à être une voie d’ouverture de l’analyse économique de la problématique environnementale sur de nouvelles conceptions et d’autres horizons de savoir dépassant largement les outils traditionnels et les champs conceptuels que met habituellement à son service la théorie économique standard. Nous comprendrons à travers l’étude du renversement théorique de la théorie standard des externalités la nécessité du passage d’une conception des problèmes écologiques par la théorie économique standard à une conception de type développement durable.

Les ressources non renouvelables

Dans le cas des ressources épuisables, Jevons. W.S est considéré comme étant le précurseur de l’économie des ressources naturelles8, il publia en 1865 «la question charbonnière», les résultats de son étude prévoyaient l’épuisement des réserves de charbon de l’Angleterre en 1970. Mais c’est l’article publié par Hotelling9 en 1931 qui est devenu référence en la matière car contrairement à Jevons, Hotelling put intégrer le cadre théorique du raisonnement microéconomique au problème de la maximisation des flux nets actualisés procurés par l’exploitation d’une ressource épuisable. Hotelling10 suppose qu‘en cas de substitution illimitée, le rassemblement de trois conditions, à savoir l’efficience du marché, la constance du progrès technique et la rareté spécifique (c’est-à-dire non généralisée à l’ensemble ressources) suffit à assurer une allocation dans le temps économiquement optimale de la ressource en question. Nous entendons par substitution illimitée, un lien entre un bien naturel et d’autres biens marchands d’une économie tel que la disparition de ce bien de l’environnement puisse être compensée par la consommation d’autres biens, et permettant ainsi aux individus de maintenir leur niveau d’utilité constant.

Nous allons maintenant présenter le raisonnement suivi pour permettre exploitation optimale dans le temps de la ressource non renouvelable, soit la règle de Hotteling, proprement dite. Nous reprendrons l’exemple le plus souvent cité11, celui du pétrole. Pour simplifier, nous supposerons un investisseur disposant d’un capital à placer de valeur actuelle K0, deux éventualités se présentent à lui, il peut soit acheter des actifs rémunérateurs comme les biens immobiliers ou des titres sur un marché boursier qui se capitalisent au taux d’intérêt du marché : i ; soit se porter acquéreur d’un gisement de pétrole.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE DE LA SANTE ET DE L’ENVIRONNEMENT
INTRODUCTION DE LA Ière PARTIE
CHAPITRE 1 : LA NATURE DANS LA PENSEE ECONOMIQUE
Introduction
L’ECONOMIE DE L’ENVIRONNEMENT
Les ressources naturelles 10
1.1 Les ressources non renouvelables
1.2 Les ressources renouvelables
Les biens collectifs
Les externalités
LE DEVELOPPEMENT DURABLE.
Historique et caractéristiques du développement durable
La remise en question de la théorie des externalités.
Une comparaison illégitime.
Conclusion
CHAPITRE 2 : STATUT DU BIEN SANTE : CONSOMMATION OU INVESTISSEMENT ?
Introduction
LES MODELES THEORIQUES DE LA DEMANDE DE SANTE
les principaux attributs du bien santé
1.1. L’imperfection et la symétrie de l’information
1.2. L’existence d’effets externes
Le modèle du patient consommateur
Le modèle issu de la théorie du capital humain
LA RECIPROCITE DE L’EFFET DE CAUSALITE SANTE- CROISSANCE
La croissance et ses effets sur la santé
1.1. Les conditions générales de vie
1.2. La prise en charge des catégories vulnérables et la promotion de l’éducation
1.3. L’atténuation des inégalités dans la distribution des revenus
1.4. La vie urbaine
1.1. Les transitions et régressions économiques
La santé facteur de croissance et de développement
2.1. La croissance endogène
2.2. Les facteurs générateurs de croissance endogène et la santé
2.2.1. Dépenses publiques et santé
2.2.2. Capital humain et santé
2.2.1. Recherche et développement (R&D) et santé
LA TRANSITION EPIDEMIOLOGIQUE
La théorie de la transition épidémiologique et ses étapes
Leçons de l’histoire
Situation épidémiologique en Algérie
Conclusion
CONCLUSION DE LA Ière PARTIE
PARTIE II : MONETARISATION DES GAINS DE MORBIDITE ASSOCIES À LA REDUCTION DE LA POLLUTION ATMOSPHERIQUE DANS SIX COMMUNES DE LA WILAYA D’ALGER
INTRODUCTION DE LA IIème PARTIE
CHAPITRE 3 : LES FONDEMENTS THEORIQUES ET LES METHODES DE VALORISATION DES BENEFICES DE PROTECTION DES ACTIFS NATURELS
Introduction
LES PRE REQUIS THEORIQUES DE LA MONETARISATION DES GAINS
DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
La mesure ordinaire de la variation du surplus
Les mesures compensées de la variation du surplus
Les actifs naturels et la mesure de la variation du surplus
La divergence entre consentement à payer et consentement à recevoir
LES METHODES D’EVALUATION MONETAIRES DES BENEFICES DE
PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
Les composantes de la valeur économique d’un actif naturel
1.1. La valeur d’usage
1.2. La valeur de non usage
1.2.1. La valeur d’existence
1.2.2. La valeur d’option
1.2.3. La valeur de quasi option
2.Les méthodes fondée sur les marchés de substitution
2.1. La méthode des coûts de déplacement
2.2. La méthode des dépenses de protection
2.3. La méthode des prix hédonistes
La méthode d’évaluation contingente
La méthode des transferts de bénéfices
Le passage par des fonctions dose-réponse
LES METHODES D’EVALUATION MONETAIRES DES BENEFICES DE SANTE PROCURES PAR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
Les méthodes de monétarisation des gains de mortalité attribuables à un amélioration de l’environnement
1.1. La méthode des pertes de production
1.2. L’approche des pertes de consommation
1.3. L’approche du consentement à payer
1.3.1. La méthode des différentiels de salaires
1.3.2. Les méthodes basées sur les études de consommation
1.3.3. La méthode d’évaluation contingente
Les méthodes de monétarisation des gains de morbidité attribuables à une amélioration de l’environnement
2.1. La méthode du consentement à payer
2.2. La méthode du coût économique de la maladie
Conclusion
CHAPITRE 4 : EVALUATION DU COUT ECONOMIQUE DE LA MALADIE
Introduction
I. PRESENTATION DE LA METHODE
II. SELECTION DE LA ZONE D’ETUDE, CONSTRUCTION DES
INDICATEURS ET METHODE DE CALCUL
Choix de la zone d’étude
1.1. Critères de choix de la zone d’étude
1.1.1. Critère géographique
1.1.2. Critères relatif à la population et aux déplacements
1.1.3. Critères relatif à la mesure de la qualité de l’air
1.2. Vérification des critères de sélection de la zone d’étude
2.Construction des indicateurs d’exposition et sanitaires et choix des risques relatifs
2.1. Cles indicateurs d’exposition
2.2. Choix des relations exposition risque
2.3. Construction des indicateurs sanitaires
3.Méthode de calcul
III. RESULTATS DE L’EIS ET MONETARISATION
Description de la distribution et résultats de l’EIS
1.1. Description de la distribution du NO2 et choix des scénarios de réduction de la P.A
1.2. Résultats de l’EIS
1.2.1. Scénario 1 : L’estimation de l’impact sanitaire global associé aux niveaux journaliers de pollution atmosphérique
1.2.2. Scénario 2 : Calcul des gains sanitaires liés à la diminution des niveaux dépassant les valeurs réglementaires en vigueur
1.2.1. Scénario 3 : Gains sanitaires liés à la diminution des de pollution jusqu’au niveau du percentile P75 (80 μg/m3)
1.2.1. Scénario 4 : Gains sanitaires liés à la diminution de 25% de la moyenne annuelle de la pollution par le NO2
Monétarisation de l’impact sanitaire du à la pollution atmosphérique
Conclusion
CHAPITRE 5 : L’EVALUATION CONTINGENTE
Introduction
I. L’ENQUETE
Détermination de a population concernée
Choix du mode de l’enquête et taille de l’échantillon
Rédaction du scénario de l’évaluation contingente
3.1. Identifier et d’écrire le changement à valoriser
3.2. D’écrire la façon dont l’amélioration est le support de paiement
Rédaction de la question valorisation et des questions auxiliaires
APPROCHE PAR LA FONCTION D’UTILITE ALEATOIRE ET PRESENTATION DES RESULTATS
L’approche par la fonction d’utilité aléatoire
1.1. Principe de l’approche
1.2. Spécification de la forme fonctionnelle du modèle d’utilité
Présentation des résultats
2.1. Calcul des coefficients de
2.2. Significativité du modèle de probabilité estimé
2.3. Calcul du CAP moyen et du CAP total
2.4. Exemple de calcul de l’effet d’un changement marginal d’une variable
Conclusion
CONCLUSION DE LA IIème PARTIE
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
RESUMES

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