Comme toute filière d’élevage, la filière porcine est composée de différents maillons dont chacun tient un rôle particulier. En se situant en aval de la filière, l’élevage porcin est un maillon qui constitue une base. A cet effet, la prospérité de l’élevage porcin induit le développement de toute la filière. Mais ceci implique aussi que les risques que court cet élevage constituent économiquement un danger pour la filière porcine entière. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) (1), on compte environ 990.000.000 têtes de porcs dans le monde. Presque la moitié de ces bétails se trouve en Asie avec un nombre de 552.372.000 têtes, et parmi lesquelles la Chine seule en dispose un effectif de 454.420.000. En Afrique, c’est le Nigeria qui compte la population porcine la plus importante avec 4 855 000 têtes (1). Ces chiffres permettent de dire que l’élevage porcin tient une place importante dans le monde. De ce fait, la filière porcine à elle seule porte une valeur non négligeable dans l’économie mondiale.
L’ECONOMIE DE LA SANTE ANIMALE
Définition
Economie de la santé
Ces quarante dernières années, les dépenses en santé ont progressé plus vite que la richesse nationale dans les pays industrialisés. Par exemple, en France, la consommation des biens et de soins médicaux atteint 8,7% du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2006 contre 4% en 1960. Face à cette situation, l’économie de santé a été créée (2). C’est un outil qui sert à rétablir l’équilibre financier. Mais le jeu de l’offre et de la demande en économie de la santé n’obéit pas aux mêmes règles qu’en économie générale car la santé n’est pas un « bien » qui peut être consommé ou échangé. La santé correspond plutôt à un objectif idéal.
Economie de la santé animale
L’économie de la santé animale est l’économie appliquée aux questions de la santé animale (2). C’est une discipline qui n’appartient pas au cœur de la science vétérinaire, mais elle devient de plus en plus importante pour une aide à la prise de décision sur les interventions de la santé animale à plusieurs niveaux. Les niveaux de gamme de la prise de décision varient d’un animal au troupeau national et finalement aux efforts du contrôle de la maladie. D’une manière décisive, l’économie de la santé animale est une recherche interdisciplinaire qui combine des aspects de l’Économie, de l’Épidémiologie Vétérinaire, des Sciences Animales, des Statistiques et des modelages mathématiques.
Origines
L’économie est une science humaine qui se concentre sur le bien être humain. Elle permet à une société de gérer ses ressources rares et d’allouer des ressources dans un chemin optimal qui remplit les manques humains. Par contre, l’économie de la santé animale est une science nouvelle qui commençait vers les années 70. Elle était surtout utilisée par les gouvernements des Etats qui entamaient la dernière étape d’éradication des importantes maladies animales et qui voulaient éviter les pertes économiques engendrées par l’infertilité des animaux due au parasitisme. La recherche en santé animale a pour origine les sciences naturelles comme la médecine vétérinaire et la biologie animale. L’économie de la santé animale se concentre surtout sur la santé et le bien être des animaux. L’importante croissance de l’économie de la santé animale peut être expliquée par les changements dramatiques qui se sont produits dans l’environnement socio économique global sur les 20 dernières années. Les changements de la clef des décisions touchant les mesures de la santé animale sont les suivants :
❖les maladies épizootiques majeures ont été apportées sous contrôle, ce qui laisse les maladies à impact économique moins évident et à épidémiologie plus complexe moins considérées par la profession vétérinaire ;
❖avec l’intégration d’un marché plus large, les produits d’élevage reçoivent une priorité moindre dans la politique nationale des pays développés. Ce qui fait que l’Etat s’engage moins au contrôle des maladies animales ;
❖pour les pays en voie de développement, l’importance de l’agriculture dans l’économie nationale décline, en étant en forte compétition avec les autres secteurs différents de l’économie,
Intérêts
L’Économie de la Santé animale est un sujet de recherche dont l’intérêt est devenu de plus en plus pertinent. Elle combine des concepts et des principes de deux sciences différentes : Sciences humaines et sciences naturelles. En combinant les deux sciences, l’économie de la santé animale est une recherche qui prend en compte les aspects de santé animale qui affecte le bénéfice de l’homme. Dans la production de bétail, les animaux sont gardés pour la production, par exemple, le lait et le laine utilisés par les êtres humains. Et certaines ressources, par exemple l’alimentation et la main-d’œuvre sont nécessaires à la production de bétail.
Concepts
La valeur
D’une perspective économique, les produits d’élevage et les ressources utilisées sont associés à une valeur particulière. La valeur est déterminée par les préférences du peuple et la disponibilité d’un produit particulier (3). Souvent, la valeur d’un produit est mesurée par des unités monétaires. Cependant, les autres paramètres impliquées dans la structure économique peuvent avoir une valeur qui est plus difficile à mesurer par les unités monétaires (par exemple: le temps de travail, le bien-être animal). Malgré le fait que ces éléments n’ont pas de prix de marché, ils représentent encore une valeur économique avec un coût de l’occasion associé qui est important dans l’évaluation des transactions de marché .
La maladie
Il a été discuté que l’Économie est une partie intégrante de l’Épidémiologie Vétérinaire. Les deux sciences se concentrent sur les populations humaines ou animales, et partage un intérêt commun dans le processus de la transformation physique des animaux (5). Comme l’Épidémiologie Vétérinaire et l’Économie appartiennent à deux sciences différentes, c’est le concept des maladies qui les diffère. D’un point de vue vétérinaire, la maladie est un caractère anormal de structure ou de fonctionnement avec une pathologie ou une base clinico pathologique identifiable, et avec un syndrome ou des signes cliniques reconnaissables. En Economie de la Santé Animale, la maladie est pertinente seulement si elle dérange la transformation des ressources où qu’elle affecte le bénéfice humain d’une certaine façon. A cet effet, une maladie qui ne dérange pas la transformation de ressources ne sera pas considérée comme un problème .
Les effets d’une maladie en économie de la santé animale
Quand une maladie est introduite dans un troupeau, il peut avoir aussi bien des conséquences directes qu’indirectes .
Effets directs
Pour un producteur de porc en finition par exemple, les effets directs peuvent être mesurés par rapport à plusieurs paramètres, par exemple : la mortalité, la réduction du taux de croissance malgré la suffisance de l’alimentation. Le coût d’alimentation représente la partie majeure du coût total de production (7). Avec une proportion de conversion de l’alimentation diminuée due à la présence d’une maladie, il subit un impact négatif et peut ainsi entrainer une perte sur l’économie de la ferme. En outre, le gain moyen quotidien (GMQ) est réduit à cause de la maladie. Ce qui fait augmenter la période requise pour atteindre le poids cible à l’abattage.
Effets indirects
Les effets indirects de la maladie peuvent concerner aussi bien un éleveur qu’une société entière. Ces effets peuvent être en rapport avec les conséquences sur le bien-être animal, la pérennité du germe dans l’environnement, la sécurité de la nourriture et les restrictions sur le commerce des produits animaux. Comme les effets indirects sont très importants pour la société, les deux effets (directs et indirects) doivent être considérés, ou au moins ils sont considérés dans l’évaluation économique d’une maladie animale .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS THEORIQUES
I- L’ECONOMIE DE LA SANTE ANIMALE
I.1 Définition
I.1.1. Economie de la santé
I.1.2. Economie de la santé animale
I.2 Origines
I.3 Intérêts
I.4 Concepts
I.4.1. La valeur
I.4.2. La maladie
I.4.3. Les effets d’une maladie en économie de la santé animale
I.5 Utilité et importance
I.6 Les champs d’application
I.6.1. La microéconomie
I.6.2. La macroéconomie
I.7 La méthode d’analyse en économie de la santé animale
I.7.1. Structure d’analyse
I.7.2. Evaluation des impacts de maladie
I.7.3. Les modélisations mathématiques
II- LES MALADIES PORCINES
II.1- Les maladies porcines, objets du calcul d’impact économique
II.1.1- La peste porcine africaine
II.1.2- La cysticercose porcine
II.1.3- La maladie de Teschen
II.1.4- La peste porcine classique
II.1.5- Attitudes des éleveurs de porc malgaches devant l’apparition d’une maladie
II.2- Les maladies propres aux suidés et réputées légalement contagieuses
II.3- La législation sur les maladies porcines à Madagascar
DEUXIEME PARTIE : MATERIELS et METHODES
I- CADRE DE L’ETUDE: MADAGASCAR
I.1- Situation géographique
I.2- L’élevage à Madagascar
I.3- L’économie
I.4- La filière porcine à Madagascar
I.4.1- Historique
I.4.2- Les zones d’élevage
I.4.3- Les acteurs de la filière
II- TYPE DE L’ETUDE
II.1- Les sources de documents
II.2- Les types de documents consultés
III- PERIODE ETUDIEE ET DUREE DE L’ETUDE
IV- POPULATION DE L’ÉTUDE
IV.1. Critère d’inclusion
IV.2. Critères d’exclusion
IV.3. Aperçu global du cheptel porcin malgache
V- L’ECHANTILLONNAGE
V.1. L’échantillon
V.2. Le mode d’échantillonnage
VI- LES VARIABLES A ETUDIER
VI.1. Les variables indépendantes
VI.1.1. Qualification de variables indépendantes
VI.1.2. Stratification
VI.2. Les variables dépendantes
VI.2.1. Les maladies porcines
VI.2.2. Les types de coûts de maladies
VII- LES DONNEES EXPLOITEES
VIII- L’ANALYSE DES DONNEES
VIII.1. Pour le recensement des maladies
VIII.2. Pour l’hiérarchisation des maladies selon leurs paramètres épidémiologiques
VIII.2.1. Choix des maladies à étudier en fonction des données disponibles
VIII.2.2. Construction des paramètres épidémiologiques
VIII.2.3. Notation des paramètres épidémiologiques
VIII.2.4. Attribution des coefficients à chaque paramètre
VIII.2.5. Obtention de rang
VIII.3. Pour le calcul économique
VIII.3.1- Les coûts directs
VIII.3.2- Les coûts indirects
VIII.3.3- Les coûts de lutte
IX- LES CONSIDÉRATIONS ETHIQUES
X- LIMITE DE L’ÉTUDE
TROISIEME PARTIE : RESULTATS
I. DESCRIPTION DE L’ECHANTILLON
II. RESULTATS DU RECENSEMENT DES MALADIES
III. RESULTATS SUR LES DEMARCHES POUR L’HIÉRARCHISATION
III.1. Liste des maladies retenues pour être objets de notation
III.2. Notes obtenues par chaque maladie et le rang final
III.3. Les quatre maladies objets de calcul économique
IV. RESULTATS DU CALCUL ECONOMIQUE
IV.1. Les coûts directs
IV.1.1. Elevage en divagation
IV.1.2. Elevage en claustration
IV.1.3. Somme des coûts directs pour chaque maladie
IV.2. Les coûts indirects
IV.2.1. Cas de la PPA, la PPC et la maladie de Teschen
IV.2.2. Cas de la cysticercose
IV.3. Les coûts de lutte
IV.3.1. Les coûts de vaccination
IV.3.2. Les coûts totaux de lutte
IV.4. Récapitulation des résultats
COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
SUGGESTIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE