Madagascar est un pays en voie de développement. D’après la Banque Mondiale en 2013, il se situe à la 146 ème place des pays les plus pauvres. Plus de la moitié de sa population vivent dans le seuil de la pauvreté notamment celle du milieu rural. Ceci étant le développement du pays constitue la finalité de plusieurs recherches dans presque tous les domaines dont l’économie .Par définition le développement est dite comme le processus par lequel une société parvient à satisfaire les besoins – pour tout l’homme et pour tous les hommes – qu’elle considère comme fondamentaux. L’un des défis fondamentaux auxquels les professionnels de la santé sont aujourd’hui confrontés à la promotion de la santé communautaire, est celui de trouver l’art et les moyens de convaincre l’individu, les familles et la communauté à adopter des comportements nouveaux qui soient en faveur de la santé , seul véritable moyen pour réduire les coût de la santé et apporter davantage de bien-être. L’assainissement et l’hygiène à l’instar de l’éducation et la santé sont des éléments fondamentaux pour la lutte contre la pauvreté dans le monde. C’est pourquoi la communauté internationale s’est engagée à réduire le pourcentage du taux de la pollution entre 1991 et 2015 (Objectifs Millénaire du Développement (OMD), 2000). En effet, les OMD ont été adoptés sous l’égide des Nations Unies par la communauté internationale afin de pouvoir mesurer les avancées dans le cadre du développement. Ses objectifs reposent pour le secteur Eau, Assainissement, Hygiène (EAH) sur un engagement précis à « réduire de moitié d’ici 2015, le pourcentage des individus privés d’accès à l’eau potable ainsi que la proportion de la population n’ayant pas d’accès à un assainissement de base ». L’eau est un thème de débat de grande complexité. Le problème d’accès en eau fait partie des caractéristiques incontournables de cette pauvreté sachant que l’eau est un élément essentiel dans la vie des êtres humains à l’instar de l’eau potable, l’eau pour l’hygiène et l’eau pour l’agriculture. Pour remédier à ce problème, suivant une initiative politique de l’Etat malgache avec la contribution importante des bailleurs de fonds étrangers, de nombreux projets ou programmes d’adduction d’eau, d’assainissement, d’aménagements hydro-agricoles ont été mis en œuvre dans presque toutes les régions par divers organismes partenaires comme les Organismes Non Gouvernementaux (ONG) tant malgaches qu’étrangers et des associations. Malgré toutes ces actions entreprises, ce problème persiste toujours en particulier dans les zones les plus reculées sans oublier la majeure partie du Sud de l’île. Dans ces endroits, le problème d’accès en eau de toute sorte demeure chronique vue l’incapacité des services publics en adduction faute d’enclavement d’une part et l’état désertique et de sècheresse d’autre part.
Cadre général du développement et la place de l’eau
Le développement étant une fin en soi pour chaque pays du tiers monde, est un processus compliqué nécessitant de nombreux intervenants pour être atteint. Long parfois, cette action rencontre différents obstacles qui empêchent son accomplissement. Compte tenu de ce débat se pose la question sur ce qu’est le développement en réalité et quelle est la place de l’eau dans ce contexte de développement ? C’est la première tâche que nous allons essayer de saisir en les englobant dans le contexte global du développement. Nous verrons ensuite la place de l’eau dans la vie quotidienne.
Contexte global du développement
Le développement sera exposé dans son contexte global à travers trois sections : le développement et ses fondements, les indicateurs de développement, les pays développés et les pays en développement.
Le développement et ses fondements
Origine du développement
Historique
Le mot développement désigne l’action d’une avancée ou le résultat de cette action. Ce mot, employé au sujet du degré d’avancement des pays, a été popularisé par le président des États-Unis Harry S. Truman en 1949 dans son discours sur l’état de l’Union. Il est apparu après la deuxième guerre Mondiale au moment où la population d’un grand nombre de pays encore colonisés sur les continents Africains et Asiatiques revendiquent leur Indépendance. Ce mouvement apparait comme porteur d’objectif d’indépendance et aussi de transformations économique et sociale. L’industrialisation quant à elle explique pourquoi dans certains pays le développement se fut remarqué plus tôt qu’ailleurs.
Définitions
Le terme de développement, utilisé dans les sciences humaines, désigne l’amélioration des conditions et de la qualité de vie d’une population, et renvoie à l’organisation sociale servant de cadre à la production du bien-être.i En général, le développement désigne un état de changement. Quant au développement économique, il est défini comme : « Le passage d’un système économique à un autre » selon François Perroux. L’auteur a ensuite ajouté que « Le développement économique est une combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population, des changements qui les rendent aptes à faire croître cumulativement et durablement, son produit global ». Selon ROUVEYRAN « le développement économique est le faisceau de transformation dans les structures mentales et institutionnelles qui permettent l’apparition de la croissance et sa prolongation dans la période historique » . Pour Sen, le développement économique suppose de réduire les sources de « la privatisation des potentialités » qui empêche les gens de jouir de la liberté de mener l’existence qu’ils désirent. Il est alors à noter que le développement un processus qui doit amener à améliorer le bien-être de l’Homme, dans son confort que ce soit alimentaire, vestimentaire, pour sa santé aussi bien que pour son accès à l’eau potable.
Tendances du développement économique
L’évolution du développement
Au tout début, le développement était pris pour le synonyme de la croissance rapide de la production agrégée c’est pourquoi il s’analysait selon l’approche linéaire des étapes de la croissance. Dans les années 70, cette approche fut remplacée par les théories de schémas de transformation structurelle où elles montrent les processus de changement structurel (théorie du cercle vicieux et théorie de Lewis )par lequel doit absolument passer un pays en développement pour accéder à une croissance auto-entretenue.
En même temps survint la théorie de dépendance internationale, il est ici question de montrer que les structures de sous-développement sont articulés avec la domination des économies développées, l’objectif étant de rattraper la situation des économies industrialisées. Vers les années 1980 avec la Commission et le Rapport de Bruntland était évoqué le « développent durable » où l’environnement et le développement sont mis en évidence.au cours du temps. En conséquence de la globalisation, « la lutte contre la pauvreté » devient le cœur des efforts de développement. Ainsi en l’an 2000, les décideurs politiques dans l’ONU ont adopté un document où figurent les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
Les Objectifs du Millénaire pour le Développement
Dans ce document, ils s’engagent « à faire du droit au développement une réalité pour tous et à mettre l’humanité entière à l’abri du besoin » . La déclaration fixe un ensemble de huit objectifs correspondant à cet engagement :
• Objectif 1. Réduire l’extrême pauvreté et la faim.
• Objectif 2. Assurer l’éducation primaire pour tous.
• Objectif 3. Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.
• Objectif 4. Réduire la mortalité infantile.
• Objectif 5. Améliorer la santé maternelle.
• Objectif 6. Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies.
• Objectif 7. Assurer un environnement durable.
• Objectif 8. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement.
Les indicateurs de développement
Etant donnée la place du développement dans la vie économique de tous les pays, nombreuses sont les mesures qui ont été conçues. On peut citer le PNB, le PIB, l’IDH et bien d’autres encore comme l’indice de santé sociale, le BIP 40 ou Baromètre des Inégalités et de la pauvreté en France, les indicateurs de sécurité économique. Parmi tous ces indicateur, les plus utilisés et adaptés au thème qui seront épluchés en détails ci-dessous seront le PIB et l’IDH.
Le PIB
Le Produit intérieur brut (PIB) est un agrégat de la comptabilité nationale qui mesure la production d’un pays en additionnant toutes les valeurs ajoutées des entreprises et les services collectifs non marchands des administrations auxquels on ajoute la TVA et les droits de douane nets de subvention. Il intègre donc la production marchande, évaluée aux prix de marché, et la production non marchande des administrations, mesurée par les coûts de production à défaut de prix de marché des services non marchands Le PIB mesure à la fois le revenu total de l’économie et la dépense totale en biens et services. Le PIB par tête indique alors le revenu et la dépense d’une personne en moyenne. C’est un indicateur indispensable pour mesurer la croissance des richesses matérielles et les écarts de niveau de vie. Mais selon l’affirmation du Sénateur Robert Kennedy, en 1968 lors de sa candidature à l’élection présidentielle : « [Le PIB] ne reflète pas la santé de nos enfants, la qualité de leur éducation ou le plaisir de leurs jeux. Il n’inclut pas la beauté de notre poésie, la force de nos mariages, l’intelligence du débat public ou la probité de nos fonctionnaires. Il ne mesure pas notre courage, ni notre sagesse, ni notre dévotion à notre pays. En fait, il mesure tout sauf ce qui fait que la vie vaut d’être vécue, et nous dit tout sur l’Amérique, sauf pourquoi nous sommes fiers d’être Américains.» Malgré cela, il est indéniable qu’un PIB important nous permet de vivre mieux. Certes, le PIB ne mesure pas la santé de nos enfants, mais les pays à PIB élevé ont les moyens d’assurer des prestations médicales de qualité pour les enfants. Le PIB ne mesure pas la qualité de l’éducation dispensée aux jeunes, mais les pays à PIB élevé sont dotés de systèmes éducatifs de meilleure qualité. Le PIB ne mesure pas la beauté de la poésie, mais les pays à PIB élevé peuvent se permettre d’apprendre à lire à davantage de gens et leur offre donc la possibilité d’apprécier la poésie. En résumé, le PIB ne mesure pas directement ces choses qui font que la vie vaut d’être vécue, mais il mesure notre capacité à produire ce qui rend la vie agréable. Le PIB ne reflète donc pas l’évolution du niveau de vie d’une population, et un certain nombre d’activités économiques ne sont pas prises en compte faute de données fiables. Le PIB ne mesure pas non plus la production bénévole et la production domestique. Suite aux nombreux failles de cet indicateur surtout socialement parlant, le PNUD a mis au point un autre instrument de mesure qui ambitionne de déterminer l’état réel des pays de façon plus fine que le PIB ou le PIB en PPA (parité de pouvoir d’achat).
L’IDH ou Indice de Développement Humain
L’indice de développement humain (IDH) «est un indice statistique composite, créé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en 1990 pour évaluer le niveau de développement humain des pays du monde ». Amartya Sen a marqué sa contribution dans la conception de cet indice par son approche des capabilités, c’est-à-dire le pouvoir de transformer les ressources en réalisations. Cela revient à justifier ce qui a été dit précédemment dans le discours du Sénateur Robert Kennedy, et encore, la limite du PIB. L’indice de développement humain (IDH) est une mesure de synthèse du niveau moyen atteint dans les dimensions clés du développement humain : une vie longue et saine, l’acquisition de connaissances et un niveau de vie décent. L’IDH est la moyenne géométrique des indices normalisés pour chacune des trois dimensions. La dimension de la santé, évaluée selon l’espérance de vie à la naissance (une composante de l’IDH). La composante éducation de l’IDH est mesurée au moyen du nombre d’années de scolarisation pour les adultes âgés de 25 ans et de la durée attendue de scolarisation pour les enfants en âge d’entrer à l’école. La dimension du niveau de vie est mesurée par le revenu national brut par habitant. La fourchette de variation pour le revenu minimal est de 100 $(PPA) et pour le revenu maximal de75 000$(PPA). Ceci étant, bien que cet indicateur a surpassé l’aspect trop quantitatif du PIB, il ne reflète pas les inégalités, la pauvreté, la sécurité humaine, l’autonomisation, etc. Le BRDH (Bureau de Recherche sur le Développement Humain) propose les autres indices composites pour une vision élargie de certains des enjeux clés du développement humain, des inégalités, de la disparité entre les sexes et de la pauvreté humaine.
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Table des matières
Introduction
Partie I : CADRE GENERAL DU DEVELOPPEMENT ET LA PLACE DE L’EAU
Chapitre I : Contexte global du développement
Section 1 : Le développement et ses fondements
Section 2 : Les indicateurs de développement
Section 3 : Les pays développés et les pays en développement
Chapitre II : L’eau et sa place dans la vie quotidienne
Section 1 : Généralité sur l’eau
Section 2 : Importance de l’eau
Section 3 : Eau et développement
Partie II : EAU, FACTEUR DE BLOCAGE AU DEVELOPPEMENT
Chapitre I : Les problèmes liés à l’eau
Section 1 : Selon le cadre géographique
Section 2 : Dans le cadre social et économique
Section 3 : A Madagascar
Chapitre II : L’eau, outil de lutte contre la pauvreté
Section 1 : Pour assurer la sécurité alimentaire
Section 2 : Pour la santé
Section 3 : Maîtrise de l’eau : facteur de développement durable
Conclusion
Bibliographie
Annexes
Résumé
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