L’eau à l’échelle des zones humides et du SDAGE

L’eau à l’échelle des zones humides et du SDAGE 

Les objectifs nationaux de protection des Zones Humides :
C’est au sein du 3e plan national d’action en faveur des milieux humides que sont dictées les directions à prendre pour les zones humides. Ce plan d’action (2014-2018) fait suite au précèdent (2010- 2013) avec toujours pour stratégie une préservation et une reconquête des zones humides. Les orientations prises par ce schéma directeur sont en lien avec les directives européennes, comme les directives gestion des inondations, énergies renouvelables, oiseaux, habitats faune-flore.

Les objectifs à l’échelle du SDAGE
Le SDAGE découle directement de la directive-cadre sur l’eau (DCE), directive européenne du 23 Octobre 2000. Cette DCE a conseillé aux pays européens le développement de plan de gestion. En France, les SDAGE représentent ces plans de gestion. Pour le territoire du parc, le SDAGE correspondant est le SDAGE Rhône-Méditerranée (2016-2021).

L’un des objectifs du SDAGE est aussi d’inclure dans la gestion de l’eau les objectifs de protection de la faune et de la flore avec par exemple l’accueil d’une communauté importante d’oiseaux d’eau. Les orientations 2 et 6 sont des orientations prioritaires pour le parc, là où la responsabilité est la plus forte. Effectivement celui-ci est un lieu de conservation et de protection des milieux et des espèces qui s’y trouvent. L’orientation n°1 doit aussi être prise en compte dans les aménagements et les interventions du parc pour améliorer l’efficacité et donc les couts des différentes interventions pour la nature. Enfin l’orientation n°7 doit être prise en compte dans les discussions avec les autres acteurs locaux (riziculteurs, éleveurs, chasseurs …).

Les objectifs à l’échelle du Parc
Au niveau du parc et en accord avec les objectifs des échelles supérieures l’objectif est de retrouver un fonctionnement le plus naturel possible compatible avec l’accueil du public. Cet objectif passe par la mise en assec estivale des marais et roubines, le maintien des habitats caractéristiques comme la sansouire ou les mares temporaires.

Origine de l’eau

La Camargue est comprise dans le bassin versant du Rhône. Celuici mesure 95 500km2 et traverse la France et la Suisse. La Camargue est en bout de chaine du bassin, Port Saint Louis est par ailleurs la dernière ville que traverse le Rhône. A une échelle plus petite, le territoire est compris dans le sous-bassin versant Camargue (DU_13_08) qui couvre 909 km2. Ce sous-bassin versant contient deux masses d’eau celle du Vaccarès et de la Palissade. La majorité de l’eau provient ainsi de l’écoulement des eaux de surfaces, vient ensuite s’ajouter la masse d’eau pluviométrique. Le drainage se fait lui grâce aux canaux de drainage du Rhône, ceux-ci rejettent 180 Mm3 hors du delta.

Les ouvrages hydrauliques et le fonctionnement

Les ouvrages structurants :
A la naissance du Parc ornithologique, les marais de l’étang de Ginès étaient assemblés en une seule et unique entité. À présent et grâce aux talus, quatre unités ont été découpées ce qui permet de gérer les niveaux d’eau différemment selon le marais et l’objectif de gestion qui lui est propre. Des batardeaux sont aussi présents sur le parc, ils permettent de créer un barrage sur une roubine et ainsi diriger l’écoulement de l’eau dans une direction préférentielle. Les batardeaux sont souvent associés à des martelières pour pouvoir permettre un passage de l’eau.

Les ouvrages ponctuels
Sur le parc deux types d’ouvrages sont visibles. Il s’agit des martelières et des buses (ou tubes). Ces dernières permettent le passage de l’eau entre les marais ou entre les marais et les roubines. Les avantages de ces ouvrages sont qu’ils sont peu couteux et permettent de créer une continuité entre les différentes unités aquatiques. Cependant elles ne permettent pas de gérer les niveaux d’eau qui sont alors au même niveau et l’eau suit les influences gravitationnelles. Les ouvrages les plus déterminants pour la gestion sont les martelières. Elles sont au nombre de 11 sur le territoire du parc. Elles permettent de faire passer de l’eau d’un côté de la martelière à l’autre. L’avantage de la martelière est que le gestionnaire peut choisir de la laisser ouverte ou fermée. L’eau suit alors la gravité et se dirige là où le niveau est le plus bas ainsi la gestion de l’eau est dépendante des niveaux déjà présents.

Les pompes
Dans le paragraphe précédent, la dépendance au niveau de l’eau déjà présente a été mentionnée. Cependant, pour la gestion, il peut arriver que l’ouverture des martelières ne soit pas compatible avec les niveaux présents. Par exemple si on veut baisser les niveaux et que le marais adjacent ou la roubine à un niveau plus haut cela ne sera pas possible. Ainsi pour tout de même gérer l’eau l’utilisation de pompes est nécessaire. Sur le parc est présente une pompe italienne. Cette pompe est une pompe amovible elle peut donc être utilisée à différents endroits. Néanmoins elle nécessite un terrain très stable pour être utilisée ce qui nécessite en général des interventions sur la tenue du sol là où l’on veut pouvoir utiliser la pompe. La pompe est donc déplaçable à l’aide d’un tracteur et fonctionne au fuel de celui-ci. Une pompe italienne comme celle disponible permet une plus grande adaptabilité. Aucune pompe fixe n’est installée sur le parc.

L’alimentation en eau du parc
La gestion de l’eau s’effectue principalement par gravitation. L’eau est dirigée par les roubines vers les marais et s’écoule par gravitation vers les niveaux les plus bas. Les martelières permettent ainsi, si on le désire, de faire rentrer de l’eau ou au contraire l’empêcher de pénétrer dans un des marais. Quand la gestion voulue est contraire au sens d’écoulement naturel l’utilisation de pompes va permettre de tout de même faire les échanges d’eau prévus, mais cela reste plus contraignant que par gravitation et donc crée par la même occasion plus de dérangement que ce soit sur la faune ou le public.

La qualité des eaux

La qualité des masses d’eau 

Masses d’eau de surface :
Comme cela a été discuté auparavant la Camargue possède deux masses d’eau de surfaces. Le parc ornithologique est compris sur celle du Vaccarès. La qualité des eaux pour cette masse était jugée comme médiocre en 2009 pour la qualité écologique et bonne pour l’état chimique. Ainsi les objectifs de bon état ont pour échéance 2021 pour l’état écologique et 2015 pour l’état chimique (principe de nondégradation). Les paramètres fixés comme prioritaires sont les pesticides benthos, l’eutrophisation (souvent responsables de l’augmentation de la densité des espèces invasives) et les substances prioritaires qui sont fixées par le ministère tel que le DEHP, la trifluraline, ou encore le difocol.

Masse d’eau souterraine :
Les deux masses d’eau souterraine FR_D0_504 (Domaine limons et alluvions quaternaires du bas Rhône et Camargue), FR_DO_323 (Alluvion du Rhône du confluent de la Durance jusqu’à Arles et Fourques) possèdent un bon état quantitatif et chimique à nouveau le principe de non-dégradation est de mise.

Les eaux surfaciques 

En Camargue :
Les eaux camarguaises proviennent du Rhône ainsi la qualité de celui-ci va influer sur la qualité des eaux de Camargue. En 2009 les flux les plus importants qui ont transité dans le Rhône sont les métaux lourds (9150t dissoutes et 27000t particules) et les pesticides 210t. Hormis le Rhône, la qualité des eaux de Camargue est aussi reliée aux apports d’eau douce pour l’agriculture (et surtout la riziculture) ainsi que l’ouverture vers la mer. Effectivement selon le rapport eau douce/eau salée la composition de l’eau (sel, nutriments) va évoluer. De plus, plus l’apport d’eau douce en provenance du drainage agricole est important plus les eaux seront polluées par des pesticides (nitrates, fertilisants) c’est la riziculture qui en est le principal responsable. Malgré cela la qualité des eaux de Camargue est considérée comme correcte.

Sur le parc ornithologique :
Aucune étude n’a était faite sur la qualité des eaux sur le site. Uniquement la salinité a fait l’objet d’un relevé (J.B Mouronval 2008).

Conclusion et synthèse

Le parc ornithologique possède 5 unités hydrauliques cohérentes. Ces unités permettent de gérer indépendamment les niveaux d’eau ainsi que leur circulation. Les plus de quatre kilomètres de roubines permettent cette gestion. Néanmoins sur les marais de Ginès les entrées et les sorties d’eaux se confondent et la gestion est dépendante des niveaux de l’étang de Ginès. Cette dépendance n’est pas viable pour une gestion durable dans le temps. La situation du parc en fin de parcours du Rhône et des eaux usées par l’agriculture implique une qualité de l’eau assez pauvre. De plus presque aucune étude n’est présente sur ses qualités biologiques et chimiques. Ce manque peut gravement nuire à la gestion du parc puisque l’absence de connaissance sur la qualité de l’eau rend impossible sa remise en cause. Il est ainsi impossible de se rendre compte si l’on dégrade l’eau ou encore si le cortège faunistique présent est une conséquence de la qualité de l’eau.

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Table des matières

Introduction
Partie A: Etat des lieux Parc Ornithologique
A.1 – Informations générales
A.1.1 – Situation générale
A.1.2 – Historique du Parc ornithologique
A.1.3 – Milieu physique
A.1.4 – Cadres administratifs et réglementaires
A.1.5 – Le milieu socio-économique
A.1.6 – Les acteurs du territoire
A.1.7 – Les EN proches et leur plan de gestion
A.1.8 – Personnel du parc et gestion actuelle
A.2 – Diagnostic hydraulique
Préambule : L’eau à l’échelle des zones humides et du SDAGE
A .2.1 – Origine de l’eau
A .2.2 – Les ouvrages hydrauliques et le fonctionnement
A .2.3 – Le bilan hydrique
A .2.4 – Les Unités Hydrauliques Cohérentes (UHC)
A .2.4 – La qualité des eaux
A .2.5 – Conclusion et synthèse
A.3 – Diagnostic du milieu naturel
A .3.1 – Les habitats naturels
A .3.2 – La flore
A .3.3 – La faune
A .3.4 – Les espèces invasives
A .3.5 – Conclusion et synthèse
A.4 – État des lieux socioéconomique
A .4.1 – La Camargue
A .4.2 – Les activités autour du parc et sur le parc
A .4.3 – Conclusion et synthèse
A.5 – Patrimoine culturel et accueil du public
A .5.1 – Accueil sur le site et fréquentation
A .5.2 – Les activités et les équipements
A .5.3 – Qui visite le parc ?
A .5.4 – Conclusion et synthèse
Conclusion
Bibliographie

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