Le virus leucémogène félin (FeLV)

Le virus de l’immunodéficience féline (FIV)

Le virus leucémogène félin (FeLV)

Biologie du FeLV

Le virus leucémogène félin (FeLV) a été découvert en 1964, en Ecosse, par le Professeur Jarret et son équipe (BIZIEN 2001). En effet, l’observation de plusieurs cas de lymphosarcomes félins dans un même groupe de chats a suggéré qu’un agent infectieux pouvait être responsable. Cette hypothèse a été prouvée en injectant expérimentalement le virus à des chats sains. En effet, cela a entraîné l’apparition d’un même type de tumeur que chez les chats infectés. Le FeLV a ensuite été isolé et purifié à partir du plasma d’un chat infecté avec un lymphosarcome par Kawakami et son équipe en 1967 (HARDY et al. 1976) (GREENE 2013).

Classification
Le FeLV appartient, comme le FIV, à la famille des Retroviridae. En effet, c’est un virus qui possède également une transcriptase inverse (MEYER 2008). Il fait aussi parti de la sous famille des Orthoretrovirinae (SYKES 2013) mais au genre Gammaretrovirus (et non Lentivirus comme le FIV) (HARTMANN 2012). En effet, les virus appartenant à ce genre sont responsables de processus néoplasiques tels que des lymphomes, des sarcomes ou des leucémies (AL ANDARY 2011). c. Structure Le FeLV a une structure similaire au FIV, en effet, il est constitué d’un ARN et d’enzymes (transcriptases inverses, intégrases, protéases) entourés d’une nucléocapside icosaédrique. Cette dernière est composée des protéines p10, p15C et de la protéine majeure du core, la protéine p27 (qui est utilisée pour des tests diagnostiques).

La nucléocapside est entourée de deux enveloppes : une enveloppe interne contenant la protéine p12 et une externe qui provient du bourgeonnement de la cellule hôte lorsqu’elle est infectée et qui contient notamment la glycoprotéine de surface gp70 et la protéine transmembranaire p15E (PFISTER 2010) (SYKES 2013).Comme pour le FIV, on retrouve 3 gènes d’intérêt : le gène gag (Group Associated Gene) qui donne les protéines internes structurales p10, p12, p15C et p27, le gène pol (Polymérase) qui code les enzymes nécessaires pour la réplication virale (transcriptase inverse et intégrase) et le gène env (Enveloppe) qui est très variable et qui code les précurseurs des protéines p15E et gp70 (PFISTER 2010). Ainsi, la variabilité du gène env et donc de la protéine gp70 va déterminer plusieurs sous-groupes du FeLV. Chacun utilise un récepteur différent pour entrer dans les cellules hôtes.

On compte 4 sous-groupes du FeLV : A, B, C et récemment le FeLV-T. Les sous-types B, C et T proviennent du FeLV-A par mutations et/ou recombinaisons. Le FeLV-A est la forme la plus commune et est la seule contagieuse. Elle est ainsi présente dans tous les isolats de FeLV : seule dans la moitié des cas environ, avec le sous-groupe B chez un peu moins de la moitié des cas et plus rarement avec le FeLV-C +/- B ou avec le sous-type T (CHANDLER, GASKELL, GASKELL 2004) (SYKES 2013) (PFISTER 2010) (ALVES, PIMENTA DOS REIS 2012). La pathogénie des sous-groupes B, C et T, en combinaison avec le A, est plus forte que pour le FeLV-A seul. Le sous-type B est communément associé à des tumeurs malignes comme les lymphomes tandis que le FeLV-C donne plutôt des anémies non régénératives avec une aplasie de la moelle osseuse.

Le sous-type T est très cytolytique pour les lymphocytes T entraînant une immunodéficience sévère. L’immunisation contre le FeLV-A permet de protéger également contre les sous-groupes B, C et T puisqu’ils en dérivent (GREENE 2013). d. Propriétés physico-chimiques Le FeLV résiste 1 à 2 heures dans le milieu extérieur. En effet, il est rapidement inactivé par dessiccation mais également par les désinfectants, les détergents, la chaleur et les UV. Néanmoins, dans un environnement humide comme des exsudats ou du sang, le virus peut survivre 48h à 37°C et 1 à 2 semaines à 22°C (WITHROW, VAIL, PAGE 2013) (MORRISON 2002) (BIRCHARD, SHERDING 2006) (SYKES 2013).

La maladie

Pathogénie

Les lymphocytes T et B sont les principales cibles du FeLV mais il va aussi toucher, en plus des précurseurs de la lignée lymphoïde, ceux de la lignée myéloïde. En effet, le FeLV affecte les tissus à forte multiplication cellulaire tels que les tissus lymphoïdes systémiques, la moelle osseuse et les épithéliums glandulaires et muqueux (QUINN et al. 2011) (PFISTER 2010). De plus, il va y avoir une diminution des LT CD4+ entrainant une inversion du ratio CD4+/CD8+ comme pour le FIV, mais, la plupart du temps, la diminution des LT CD8+ est plus importante (HARTMANN 2012). Ainsi, le ratio CD4+/CD8+ est souvent moins diminué chez les chats atteints par le FeLV que chez ceux atteints par le FIV (LEHMANN et al. 1995).

Cycle viral

Le cycle viral du FeLV est identique à celui du FIV comme ce sont tous deux des rétrovirus. En effet, le virus va fusionner via la protéine gp70 avec un récepteur de la membrane de la cellule hôte qui est différent selon les sous-type du virus (MEYER 2008). Le FeLV-A utilise le feTHTR1 comme récepteur. C’est un homologue de la protéine de transport humaine pour la thiamine. Il est présent au niveau des cellules rénales, hépatiques, intestinales et dans les cellules du système lymphoïde (MENDOZA, ANDERSON, OVERBAUGH 2006) Le FeLV-B utilise principalement le récepteur Pit1 qui est un transporteur de phosphate inorganique, néanmoins, plusieurs isolats de FeLV-B peuvent également utiliser une protéine de surface homologue nommée Pit2. Cette dernière possède 60% de sa séquence génomique en commun avec Pit1.

Ces protéines sont largement exprimées sur les cellules félines. Bien que le FeLV-B soit fréquemment associé à des lymphomes et leucémies, un mécanisme oncogène lors de l’infection n’a pas encore été mis en évidence (STEWART 2013). Le récepteur du FeLV-C est une protéine appelée FLVCR. Il est présent principalement sur les érythrocytes mais également sur les hépatocytes et les cellules intestinales. Le FLVCR est une protéine d’export du hème, or une quantité excessive d’hème libre intracellulaire est toxique pour les cellules et peut conduire à leur apoptose. Ainsi le FLVCR protège les cellules de cette toxicité en prévenant l’accumulation d’hème.

Cependant, la liaison entre le FeLV-C et le FLVCR inhibe son action et va donc entraîner la destruction des cellules, notamment des proérythroblastes. Cela explique ainsi les anémies sévères liées au FeLV-C (DESUZINGES-MANDON 2010) (KHAN, QUIGLEY 2013) (HARVEY 2012).Le FeLV-T utilise, comme le FeLV-B, la protéine de transport Pit1 (mais pas Pit2), cependant, il nécessite en plus un cofacteur appelé FeLIX (FeLV Infectivity X-essory protein). C’est le seul gammarétrovirus qui nécessite un co-récepteur. Ainsi, bien que Pit1 soit présent dans la plupart des tissus chez le chat, l’expression du co-récepteur FeLIX est limitée à certaines cellules dans les tissus lymphoïdes d’où les fortes immunodéficiences engendrées par le FeLV-T (MARUCCI 2006). Néanmoins, il semblerait que le FeLV-T puisse aussi utiliser des complexes récepteur/co-récepteur différents chez les cellules déjà infectées par d’autres variants du FeLV (FeLV-A, B ou C).

En effet, la protéine d’enveloppe du FeLV-B est homologue au co-récepteur FeLIX, elle peut ainsi le remplacer. De même, le FeLV-T peut entrer dans les cellules exprimant le récepteur FLVCR avec comme cofacteur une sous-unité de surface du FeLV-C ou seulement le domaine de liaison du FeLV-C avec le FLVCR. De plus, il a été montré que l’augmentation de l’expression des concentrations de feTHTR1 avec la sous-unité de surface ou le domaine de liaison du FeLV-A permet l’entrée du FeLV-T alors que ce n’était pas le cas à des concentrations plus basses. L’infection du FeLV-T est plus importante avec le domaine de liaison du FeLV-A comme cofacteur plutôt qu’avec une sousunité de surface.

Ainsi, le tropisme du FeLV-T ne se limite pas aux lymphocytes T comme on le croyait (CHENG, ANDERSON, OVERBAUGH 2007). De plus, une étude récente a montré que FeLIX, qui est aussi un facteur soluble, est présent dans le sang et qu’ainsi le FeLV-T pourrait infecter les cellules exprimant Pit1 sans l’expression membranaire de FeLIX (SAKAGUCHI et al. 2015). Après la fusion des membranes virale et cellulaire, le noyau du FeLV rentre dans la cellule. La transcriptase inverse crée de l’ADN à partir de l’ARN viral et l’intégrase va l’insérer dans le génome de la cellule hôte en tant que provirus. Une fois cette intégration faite, l’infection durera toute la vie de l’animal. Le virus peut rester ainsi en latence un temps indéterminé. Par conséquent, à chaque division de la cellule, le génome viral est passé aux cellules filles. L’ADN proviral va ensuite être transcrit en ARNm qui seront traduits en protéines virales. Le FeLV récupère son enveloppe lors de l’exocytose avec destruction de la cellule hôte lors de la sortie des virions (MEYER 2008) (LAWHEAD, BAKER 2009).

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Table des matières

TABLE DES ILLUSTRATIONS : LES FIGURES
TABLE DES ILLUSTRATIONS : LES TABLEAUX
LISTE DES ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS
INTRODUCTION
PREMIЀRE PARTIE : L’INFECTION PAR LE VIRUS DE L’IMMUNODÉFICIENCE FÉLINE (FIV) ET LE VIRUS LEUCÉMOGЀNE FÉLIN (FELV) : DONNÉES BIBLIOGRAPHIQUES
I. Le virus de l’immunodéficience féline (FIV)
A. Biologie du FIV
1. Le virus
a. Historique
b. Classification
c. Structure
d. Propriétés physico-chimiques
2. La maladie
a. Pathogénie
b. Cycle viral
c. Expression clinique
i. 1er stade : La phase aiguë
ii. 2ème stade : Séropositivité asymptomatique
iii. 3ème stade : Début de la phase clinique
iv. 4ème stade : Pré-SIDA
v. 5ème stade : SIDA
B. Epidémiologie
1. Transmission
a. Transmission horizontale
b. Transmission verticale
i. Transmission in utero
ii. Transmission lors de la mise-bas
iii. Transmission par le lait
c. Transmission expérimentale
2. Distribution et prévalence
a. Mondiale
i. Influence de la santé
ii. Influence de la vie en extérieur
iii. Influence du sexe
iv. Influence de l’âge
v. Influence du rang hiérarchique
b. Haute-Garonne
C. Suspicion et diagnostic
1. Suspicion clinique
a. Lymphadénopathie
b. Désordres hématologiques
c. Syndrome de dépérissement
d. Gingivites et stomatites
e. Atteintes du tractus digestif
f. Atteintes du tractus respiratoire
g. Néphropathie
h. Atteintes oculaires
i. Atteintes cutanées
j. Néoplasies
k. Neuropathies
l. Diabète sucré
m. Infections opportunistes
n. Problèmes de reproduction
2. Diagnostic de laboratoire
a. Tests
i. Diagnostic direct
1) Isolement du virus
2) PCR et RT-PCR
ii. Diagnostic indirect
1) ELISA
2) KELA
3) Immunochromatographie
4) Western blot
5) IFA
6) RIPA
7) Hémagglutination
b. Interprétation
D. Prévention et traitement
1. Prévention
a. Sanitaire
i. Isolement
ii. Stérilisation
iii. Vaccination et bilan de santé
b. Médicale
2. Traitements
a. Anti-rétroviraux non-spécifiques : les interférons
i. L’interféron humain α
ii. L’interféron félin ω
b. Anti-rétroviraux spécifiques : les inhibiteurs du cycle viral
i. Inhibiteurs de la transcriptase inverse
1) Zidovudine
2) Fozivudine
3) Adefovir
4) Lamivudine
5) Emtricitabine
6) Didanosine
7) Stavudine
8) Stampidine
9) Tenofovir
10) Foscarnet
11) Ribavirine
12) Abacavir
13) Zalcitabine
ii. Inhibiteurs de l’intégrase
iii. Inhibiteurs de la protéase
iv. Inhibiteurs du relargage des particules virales
v. Inhibiteurs de la fusion membranaire
c. Traitement des affections liées au FIV
II. Le virus leucémogène féline (FeLV)
A. Biologie du FeLV
1. Le virus
a. Historique
b. Classification
c. Structure
d. Propriétés physico-chimiques
2. La maladie
a. Pathogénie
b. Cycle viral
c. Expression clinique
i. 1er stade : Réplication locale
ii. 2ème stade : Dissémination
iii. 3ème stade : Réplication secondaire
iv. 4ème stade : Infection de la moelle osseuse
v. 5ème stade : Virémie persistante
vi. 6ème stade : Excrétion virale
B. Epidémiologie
1. Transmission
a. Transmission horizontale
b. Transmission verticale
i. Transmission in utero
ii. Transmission par le lait
2. Distribution et prévalence
a. Mondiale
i. Influence de la santé
ii. Influence de la vie en extérieur
iii. Influence du sexe
iv. Influence de l’âge
v. Influence de la densité de population
b. Haute-Garonne
C. Suspicion et diagnostic
1. Suspicion clinique
a. Désordres hématologiques
b. Néoplasies
c. Immunosuppression
d. Hypergammaglobulinémie
e. Affections oculaires
f. Neuropathies
g. Problèmes de reproduction
h. Fading kitten syndromes
2. Diagnostic de laboratoire
a. Tests
i. Diagnostic direct
1) Isolement du virus
2) ELISA
3) IFA
4) Immunochromatographie
5) PCR et RT-PCR
ii. Diagnostic indirect
D. Prévention et traitement
1. Prévention
a. Sanitaire
i. Mode de vie
ii. Stérilisation
iii. Vaccination et bilan de santé
b. Médicale
2. Traitements
a. Anti-rétroviraux non-spécifiques : les interférons
i. L’interféron humain α
ii. L’interféron félin ω
b. Anti-rétroviraux spécifiques : les inhibiteurs d’enzymes du cycle viral
i. Zidovudine
ii. Adefovir
iii. Zalcitabine
iv. Ribavirine et foscarnet
v. Raltegravir
vi. Suramin
vii. Tenofovir
viii. Didanosine
c. Traitement des affections liées au FeLV
Conclusion
DEUXIЀME PARTIE : ENQUÊTE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
I. Etude de l’état actuel 2014-2015
A. Matériel et méthode
1. Modalité de l’étude
2. Elaboration du questionnaire
B. Résultats
1. Age
2. Sexe
3. Provenance
4. Antiparasitaires
5. Etat
6. Stérilisation lors de l’arrivée
7. Nombre de chats en famille d’accueil
8. Nombre de chats appartenant à la famille d’accueil
9. Contact avec les autres chats de la famille d’accueil
10. PCR et résultats
11. Alimentation
12. Visites vétérinaires
13. Motifs
14. Chirurgies
15. Hospitalisations
16. Durée d’hospitalisation
17. Maladie
18. Durée d’accueil
19. Nombre de familles d’accueil
20. Adoptant
II. Etude rétrospective de 2010 à 2014
A. Matériel et méthode
B. Résultats pour les chats FIV+
1. PCR
2. Age
3. Sexe
4. Provenance
5. Stérilisation lors de l’arrivée
C. Résultats pour les chats FeLV+
1. PCR
2. Age
3. Sexe
4. Provenance
5. Stérilisation lors de l’arrivée
D. Discussion
1. Eléments généraux
2. Age
3. Sexe
4. Provenance
5. Antiparasitaires
6. Etat
7. Stérilisation lors de l’arrivée
8. Nombre de chats en famille d’accueil
9. Nombre de chats appartenant à la famille d’accueil
10. Contact avec les autres chats de la famille d’accueil
11. PCR et résultats
12. Alimentation
13. Visites vétérinaire
14. Motifs
15. Chirurgies
16. Hospitalisations
17. Durée d’hospitalisation
18. Maladie
19. Durée d’accueil
20. Nombre de familles d’accueil
21. Adoptant
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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