Le virus de la maladie de Gumboro

Le virus de la maladie de Gumboro

Historique

En 1962, lโ€™existence dโ€™une nouvelle maladie affectant la fonction rรฉnale ยซ nรฉphrose aviaire ยป est rapportรฉe pour la 1รจre fois par Cosgrove. Les premiers cas furent observรฉs dans le rรฉgion de Gumboro (dans le Delaware aux Etats-Unis dโ€™Amรฉrique), ce qui explique le nom dโ€™usage de cette maladie. La prรฉsence du virus de la bronchite infectieuse dans les prรฉlรจvements rรฉnaux rendent lโ€™interprรฉtation confuse. Lโ€™isolat Gray est obtenu par Winterfield et Hitchner sur des cas cliniques de nรฉphrite aux lรฉsions similaires et avancent lโ€™hypothรจse quโ€™il soit ร  lโ€™origine de ces diffรฉrents foyers. Des travaux dโ€™immunisation, et dโ€™isolement sur culture ont รฉtรฉ conduits. Lโ€™isolat est dโ€™abord reconnu comme lโ€™agent rรฉel de la nouvelle affection.Le virus Gray se rรฉvรจle รชtre une souche de lโ€™IBV nรฉphrotrope [Lukert and Saif 1997] qui prรฉsente des lรฉsions similaires au niveau des reins et qui a รฉtรฉ confondu ร  tort comme รฉtant ร  lโ€™origine de la nouvelle maladie. Hitchner (1970) propose alors le nom de ยซ infectious bursal disease ยป pour nommer cette maladie qui entraรฎne des lรฉsions pathognomoniques de la bourse de Fabricius. Elle est aussi nommรฉe ยซ infectious bursitis ยป (bursite infectieuse). Lโ€™IBDV est immunosuppresseur lors dโ€™une infection prรฉcoce [Allan, Faragher et al. 1972]. La dรฉcouverte de ce pouvoir immunosuppresseur augmente encore lโ€™intรฉrรชt pour cette maladie. Lโ€™existence dโ€™un second sรฉrotype est รฉtabli en 1980 [Mc Ferran, Mc Nulty et al. 1980].Lโ€™รฉmergence de souches variantes au sein du sรฉrotype 1 rend les perspectives de lutte encore plus complexes. Ces souches expriment leur pouvoir pathogรจne chez des sujets immunisรฉs contre les souches classiques [Rosenberg and Cloud 1986]. On ignore si ces souches รฉtaient dรฉjร  naturellement prรฉsentes, puis favorisรฉes par la pression de sรฉlection, ou sont apparues suite ร  des mutations. En 1987, des virus au pouvoir pathogรจne modifiรฉ, appelรฉs ยซ hypervirulents ยป sont isolรฉs, mais aucune mutation antigรจnique nโ€™est notรฉe[Van den Berg, Gonze et al. 1991] (Cf.

Importance de la maladie

La maladie de Gumboro a une importance ร  la fois รฉconomique et mรฉdicale. Au plan mรฉdical, il sโ€™agit dโ€™une affection immunosuppressive. Elle est responsable de nombreux รฉchecs vaccinaux et de lโ€™apparition de maladies opportunistes. Lโ€™estimation de lโ€™impact รฉconomique est rendue difficile par la nature polyfactorielle des pertes. Il y a bien sรปr les pertes directes qui correspondent ร  la mortalitรฉ spรฉcifique, pouvant รชtre trรจs รฉlevรฉe dans le cas des souches hypervirulentes ; mais il faut souligner aussi le poids des pertes indirectes, consรฉquences de lโ€™immunodรฉficience acquise ou des multiples interactions que peut avoir lโ€™IBDV avec dโ€™autres pathologies virales, bactรฉriennes, parasitaires.On enregistre des retards de croissance jamais compensรฉs. De plus, lโ€™aspect hรฉmorragique des carcasses, dโ€™intensitรฉ trรจs variable, peut conduire ร  leur rejet . Cette maladie est considรฉrรฉe comme lโ€™une de celles qui ont le plus de rรฉpercussions รฉconomiques en aviculture. Une รฉtude cas/tรฉmoins conduite en Irlande du Nord [Mc Ilroy, Goodall et al. 1989] montre que le chiffre dโ€™affaires des รฉlevages non contaminรฉs par lโ€™IBDV est de 11% supรฉrieur ร  ceux oรน lโ€™on a observรฉ une forme clinique de maladie de Gumboro (lรฉsions aiguรซs typiques), et de 14% supรฉrieur dans les รฉlevages oรน la maladie sโ€™est dรฉveloppรฉe de maniรจre subclinique (lรฉsions chroniques typiques). Lโ€™extrรชme contagiositรฉ de la maladie se traduit, ร  lโ€™รฉchelle dโ€™un troupeau, par une morbiditรฉ trรจs รฉlevรฉe et une mortalitรฉ variable.Ainsi, le taux de sรฉroconversion aprรจs un passage viral atteint 100%. Initialement, les souches รฉtaient peu virulentes et ne causaient que 1 ร  2% de mortalitรฉ spรฉcifique. A partir de 1987, une augmentation de la mortalitรฉ spรฉcifique a รฉtรฉ dรฉcrite en plusieurs endroits du monde. En Europe et au Japon, des taux de mortalitรฉ allant jusquโ€™ร  50 ร  60% sur poules pondeuses et 25 ร  30% sur poulets de chair ont รฉtรฉ observรฉs. Ces souches hypervirulentes isolรฉes sur le terrain provoquรจrent jusquโ€™ร  100% de mortalitรฉ sur poulets exempts dโ€™organismes pathogรจnes spรฉcifiรฉs (EOPS).

Evolution des virus de la maladie de Gumboro

Deux รฉvรฉnements รฉpidรฉmiologiques majeurs ont rรฉvรฉlรฉ la variabilitรฉ de ce virus et les dangers quโ€™il reprรฉsente pour lโ€™aviculture mondiale. Une dรฉrive antigรฉnique des virus du sรฉrotype 1 a รฉtรฉ mise en รฉvidence. En effet, ร  partir de 1984, plusieurs souches virales de ce sรฉrotype ont รฉtรฉ isolรฉes aux Etats Unis dโ€™Amรฉrique, dans des lots de poulets de chair pourtant convenablement vaccinรฉs [Rosenberg and Cloud 1986]. Ces nouveaux virus sont responsables dโ€™une immunodรฉpression sรฉvรจre. Ils ont รฉtรฉ qualifiรฉs de ยซ variants ยป ร  cause de leur capacitรฉ ร  infecter des sujets porteurs dโ€™anticorps ร  des titres normalement protecteurs. On sait maintenant quโ€™ils sont porteurs dโ€™รฉpitopes neutralisants modifiรฉs ; on a mis en รฉvidence, aux Etats Unis dโ€™Amรฉrique, plusieurs gรฉnรฉrations successives de ces virus, qui accumulent progressivement les mutations antigรฉniques.Parmi les six sous-groupes mis en รฉvidence entre les treize souches (par sรฉroneutralisation et ร  lโ€™aide dโ€™anticorps monoclonaux neutralisants [Jackwood and Saif 1987; Snyder, Lana et al. 1988], un seul de ces variants est considรฉrรฉ comme un vrai variant selon les tests de protection croisรฉe [Rosenberg and Cloud 1986]. Ces dรฉcouvertes ont รฉtรฉ ร  lโ€™origine du dรฉveloppement de nouveaux vaccins spรฉcifiques [Giambrione and Glosser 1990; Ismail and Saif 1991; Hassan, Al-Natour et al. 1996]. Lโ€™apparition des virus europรฉens dits ยซ hypervirulents ยป (vvIBDV), ร  partir de 1987, constitue le deuxiรจme รฉvรฉnement รฉpidรฉmiologique majeur. Ils sont parfois apparus dans des รฉlevages oรน toutes les mesures de prophylaxie sanitaire et mรฉdicale รฉtaient appliquรฉes [Van den Berg, Gonze et al. 1991; Eterradossi, Picault et al. 1992; Tsukamoto, Tanimura et al. 1992]. Ils sont capables, comme les variants, dโ€™infecter des individus porteurs dโ€™anticorps ร  des titres normalement protecteurs [Van den Berg, Gonze et al. 1991].Ils sont significativement plus pathogรจnes, mais aucune mutation antigรฉnique susceptible dโ€™expliquer leur pouvoir pathogรจne augmentรฉ nโ€™a รฉtรฉ mise en รฉvidence, on les considรจre donc comme des variants pathotypiques [Van den Berg, Gonze et al. 1991]. Donc, en lโ€™absence dโ€™identification de marqueurs spรฉcifiques de virulence, la classification devrait รชtre basรฉe sur leur virulence (mortalitรฉ, lรฉsions) sur poulets EOPS. Lโ€™augmentation de la virulence nโ€™est pas mise en relation avec une variation antigรฉnique, des marqueurs de virulence sont donc recherchรฉs actuellement.

Culture virale

Ces systรจmes permettent de prรฉparer des vaccins vivants, des virus dโ€™รฉpreuve, ou de caractรฉriser les souches selon leur virulence. Trois types de systรจmes de multiplication sont utilisรฉs : les oeufs embryonnรฉs, les cultures cellulaires, et le poulet EOPS รขgรฉ de 5 ร  8 semaines; le choix des systรจmes est fait en fonction de lโ€™objectif de la mise en culture et de la souche en question. En ce qui concerne les oeufs embryonnรฉs, initialement, de grandes difficultรฉs รฉtaient rencontrรฉes pour lโ€™isolement viral, ou lors du passage en sรฉrie ; de nombreuses รฉtudes ont permis dโ€™ajuster les techniques. Ainsi, on utilise des oeufs embryonnรฉs EOPS รขgรฉs de neuf ร  onze jours. On prรฉfรฉrera lโ€™inoculation sur la membrane chorio-allantoรฏdienne ou encore la voie vitelline sur des oeufs de 5 jours qui donnent de meilleurs rendements viraux que la voie allantoรฏdienne classique [Lukert and Saif 1997].La mortalitรฉ embryonnaire survient trois ร  sept jours aprรจs inoculation. Les embryons lรฉsรฉs sont oedรฉmatiรฉs, leur peau prend un aspect gรฉlatineux, et des hรฉmorragies sont souvent prรฉsentes au niveau des doigts et de lโ€™encรฉphale. Les annexes embryonnaires ne sont pas modifiรฉes [Lukert and Saif 1997; Van den Berg, Eterradossi et al. 2000]. Parmi les diffรฉrents compartiments de lโ€™oeuf inoculรฉ, lโ€™embryon est celui qui permet de retrouver les titres viraux les plus รฉlevรฉs. Le foie est parsemรฉ de pรฉtรฉchies et de foyers de nรฉcrose ; cโ€™est lโ€™organe le plus riche en particules virales [Mc Ferran 1993]. Les lรฉsions induites par les virus variants nord-amรฉricains diffรจrent de celles induites par des isolats standards : la splรฉnomรฉgalie et la nรฉcrose hรฉpatique marquรฉes sont caractรฉristiques. On note aussi que la mortalitรฉ embryonnaire est moindre [Van den Berg, Eterradossi et al. 2000]. Aprรจs adaptation, certaines souches dโ€™IBDV peuvent รชtre multipliรฉes ร  hauts titres sur culture cellulaire primaire ou en lignรฉes รฉtablies [Lukert and Davis 1974; Hassan, Al-Natour et al. 1996]. Cependant les cultures cellulaires sont de mauvais systรจmes de multiplication pour la plupart des souches isolรฉes du terrain, en particulier les souches hypervirulentes : ces souches virales nรฉcessitent soit des passages prรฉalables sur oeufs embryonnรฉs, soit de nombreux passages aveugles en culture cellulaire avant lโ€™apparition dโ€™un effet cytopathogรจne.Or, cette adaptation est responsable dโ€™une attรฉnuation de la souche. Par voie de consรฉquence, lโ€™utilisation de poulets EOPS รขgรฉs de trois ร  six semaines est la seule alternative satisfaisante pour la prรฉparation de virus dโ€™รฉpreuve ou la caractรฉrisation des souches selon la virulence. On peut cependant retenir que la lignรฉe continue LSCC-BK3 permettrait la propagation des souches hypervirulentes, mais sans effet cytopathogรจne [Tsukamoto, Tanimura et al. 1995]. Il est aussi possible dโ€™utiliser, mais de maniรจre limitรฉe, des cellules primaires de bourse de Fabricius [Shakya, Joshi et al. 1999]. Le poulet EOPS รขgรฉ de 5 ร  8 semaines constitue le support essentiel de propagation de souches virales de rรฉfรฉrence, sans risque dโ€™attรฉnuation par passage sรฉriรฉ sur oeuf embryonnรฉ.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthรจse et d’รฉvaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport gratuit propose le tรฉlรฉchargement des modรจles gratuits de projet de fin d’รฉtude, rapport de stage, mรฉmoire, pfe, thรจse, pour connaรฎtre la mรฉthodologie ร  avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’รฉtude.

Table des matiรจres

Introduction
Premiรจre partie : Synthรจse bibliographique
Chapitre I Prรฉsentation de lโ€™รฉlevage avicole dans la rรฉgion de Dakar
I.1 Prรฉsentation de la rรฉgion de Dakarย 
I.1.1 Situation gรฉographique
I.1.2 La population :
I.1.3 Le dรฉcoupage administratif
I.2 Caractรฉristiques physiques et climatiques de la rรฉgion de Dakar
I.2.1 Le relief
I.2.2 Les vents dominants
I.2.3 La pluviomรจtrie :
I.2.4 Les tempรฉratures
I.2.5 Lโ€™hygromรฉtrie
I.3 Physionomie de lโ€™รฉlevage avicole dans la rรฉgion de Dakar
I.3.1 Les systรจmes de production
I.3.2 Les caractรฉristiques de la filiรจre moderne
I.3.3 Les facteurs limitants de lโ€™aviculture moderne dans la rรฉgion de Dakar
Chapitre II La maladie de gumboro
II.1 Introduction
II.2 Dรฉfinition, historique, distribution et importance de la maladie de Gumboro
II.2.1 Dรฉfinition
II.2.2 Historique
II.2.3 Distribution
II.2.4 Importance de la maladie
II.3 Lโ€™agent รฉtiologique: le virus de la maladie de Gumboro
II.3.1 Caractรจres gรฉnรฉraux
II.3.2 Rรฉsistance aux dรฉsinfectants et agents physiques
II.3.3 Propriรฉtรฉs antigรฉniques et immunologiques
II.3.4 Evolution des virus de la maladie de Gumboro
II.3.5 Culture virale
II.4 Pathogรฉnie, symptรดmes et lรฉsions
II.4.1 Pathogรฉnie
II.4.2 Symptรดmes
II.4.3 Lรฉsions
II.5 Epidรฉmiologie
II.5.1 Espรจces sensibles
II.5.2 Facteurs de sensibilitรฉ
II.5.3 Transmission du virus de la maladie de Gumboro
II.6 Diagnostic
II.6.1 Diagnostic clinique
II.6.2 Diagnostic diffรฉrentiel
II.6.3 Diagnostic sรฉrologique
II.6.4 Diagnostic virologique
II.6.5 Evaluation du pouvoir pathogรจne
II.7 Mรฉthodes de lutte
II.7.1 Traitement
II.8 Conclusion
Deuxiรจme partie : Partie expรฉrimentale
Chapitre III Objectifs de lโ€™รฉtude
III.1 Evaluation des mesures hygiรฉniques
III.2 Evaluation de la vaccination des bandes vis-ร -vis de la maladie de Gumboro
III.3 Lโ€™รฉvaluation finale
Chapitre IV Matรฉriel et Mรฉthodes
IV.1 Choix des รฉlevages
IV.2 Rรฉalisation des visites
IV.3 Le questionnaire
IV.3.1 Identification de la bande
IV.3.2 Mesures sanitaires temporelles
IV.3.3 Les mesures sanitaires spatiales
IV.3.4 Les modalitรฉs de lโ€™administration vaccinale
IV.4 Mรฉthodologie de lโ€™รฉtude sรฉrologique
IV.4.1 Protocole de prรฉlรจvement
IV.4.2 Tests ELISA
IV.5 Dรฉfinition du cas de suspicion, du cas clinique, et du statut de protection vis-ร -vis de la maladie de Gumboro
IV.5.1 Suspicions
IV.5.2 Cas cliniques
IV.5.3 Statut de protection vis-ร -vis de la maladie de Gumboro
Chapitre V Rรฉsultats
V.1 Dรฉpouillement des questionnaires
V.1.1 Les pratiques hygiรฉniques
V.1.2 Les pratiques vaccinales
V.2 Rรฉsultats des analyses sรฉrologiques
V.2.1 Profils des bandes protรฉgรฉes
V.2.2 Profils des bandes atteintes de la maladie de Gumboro
V.2.3 Profils des bandes non protรฉgรฉes (sans รฉpisode clinique
V.2.4 Comparaison des niveaux immunitaires antรฉ-vaccinaux
Chapitre VI Discussion
VI.1 Pratiques hygiรฉniques
VI.1.1 Mesures sanitaires temporelles
VI.1.2 Mesures sanitaires spatiales
VI.2 Pratiques vaccinales
VI.2.1 Conservation et prรฉparation du vaccin
VI.2.2 Rรฉalisation technique
VI.2.3 Observations cliniques
VI.2.4 Protocoles
VI.3 Analyses sรฉrologiques
VI.3.1 Bandes Protรฉgรฉes
VI.3.2 Bandes non protรฉgรฉes
VI.4 La mรฉthode
Conclusion
Bibliographie
Annexes
Procรฉdure technique du test ELISA
Questionnaire
Rรฉsultats sรฉrologiques
Donnรฉes recueillies par le questionnaire

Rapport PFE, mรฉmoire et thรจse PDFTรฉlรฉcharger le rapport complet

Tรฉlรฉcharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiรฉe. Les champs obligatoires sont indiquรฉs avec *