LE VILLAGE TRADITIONNEL DE OUAKAM

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MALADES ET METHODES

MALADES

Il s’agissait d’une étude rétrospective menée au service d’ORL et de chirurgie cervico –faciale de l’hôpital militaire de Ouakam sur la période du 01 janvier 2004 au 31 décembre 2010 soit une période de 7 années.
Cette étude a concerné les patients vus au bloc durant cette période dans le service d’ORL de L’HMO (soit une cohorte de 1157 patients).

METHODOLOGIE

Les malades étaient d’abord vus en consultation.les jours de consultation étaient le mercredi matin et le vendredi matin par l’ORL permanent, le jeudi matin et le lundi après midi par les ORL vacataires. Dés que l’indication opératoire était posée, la programmation était faite. Les interventions avaient lieu le mardi matin par le médecin permanent et le vendredi matin par les médecins vacataires. Après l’intervention les dossiers des patients étaient archivés dans la salle d’archivage pour un meilleur suivi.
Critères d’inclusion : Les paramètres recherchés étaient (annexe 2): l’âge, le sexe, l’origine géographique, les motifs de consultation, l’indication opératoire, le type d’intervention, le compte rendu anatomo-pathologique de la pièce opératoire (si existant) et les complications opératoires. Les données ont été saisies sur EXCEL 2007 puis exploitées sur SPSS 16.
Critères de non inclusion (d’exclusion) : Nous avons exclu de notre étude les patients dont les dossiers étaient inexploitables.

RESULTATS

Notre étude a concerné 1157 patients sur 7 années soit 165 interventions par an.

EPIDEMIOLOGIE

AGE ET SEXE

L’âge moyen de nos patients était de 25 ans avec des extrêmes de 4 mois à 79 ans. La majorité des patients était âgée entre 0 et 10 ans (figure 20) ; avec un mode à 1 an.
On notait 836 femmes soit 72,44% et 318 hommes soit 27,56%. Le sex-ratio (H/F) était de 0,38 avec un p inférieur à 0,05.

ORIGINE GEOGRAPHIQUE

L’origine géographique des patients (figure 21) n’avait pas été précisée chez tous les patients. Mille cent quatre (1104) patients étaient du Sénégal. Neuf cent vingt sept (927) patients, soit 80,12%, provenaient de la région de Dakar. Cent soixante dix-sept (177) patients, soit 15,29%, provenaient des autres régions du Sénégal.
Onze (11) patients, soit 0,95%, venaient de la sous région ; la Gambie (3 patients), la Mauritanie (5 patients), la Guinée Bissau (1 patient) et la Guinée Conakry (2 patients).
L’origine géographique n’avait pas été précisée chez quarante deux(42) patients, soit 3,63%.

LA PATHOLOGIE NASO-SINUSIENNE

Les rhinopharyngites à répétition de l’enfant
Elles dominaient la pathologie rhinologique avec 186 cas soit 87,32%.
Les sinusites
Nous avons retrouvé 13 cas de sinusite essentiellement maxillaire soit 6,1% de la pathologie rhinologique.
La polypose naso-sinusienne
On notait 7 cas soit 3,2% de la pathologie rhinologique.
Autres pathologies rhinologiques
Elles sont représentées par les kystes du seuil narinaire (4 cas) et les hypertrophies des cornets (3 cas).

LA PATHOLOGIE PHARYNGO-LARYNGEE

Les angines
Les angines dominaient ce groupe de pathologie avec 303 cas, soit 72,88%
Les grosses amygdales obstructives (GAO)
Elles représentaient 83 cas, soient 20% de la pathologie paryngo-laryngée.
Les tumeurs bénignes du Larynx
Nous avons retrouvé 9 cas, soit 2,17%, dominés par les polypes de la corde vocale.
Les autres pathologies pharyngo-laryngées
On notait le phlegmon péri amygdalien (6 cas), un cas de kyste amygdalien, 4 cas de laryngite, 3 cas de dysphonie chronique sans lésion retrouvée, un cas de kyste de la base de langue, un cas de synéchie des cordes vocales, un cas d’angio-lipome de l’oropharynx et un cas de lipomatose de l’oropharynx.

LA PATHOLOGIE SALIVAIRE

Les atteintes inflammatoires et tumorales de la glande sous maxillaire
Avec 63,88%, la pathologie de la glande sous maxillaire dominait la pathologie salivaire et on notait essentiellement les atteintes inflammatoires et tumorales de cette glande.
Les atteintes tumorales bénignes de la glande parotide
Elles représentaient les 33,33% de la pathologie salivaire.
Un cas de fistule salivaire de la glande parotide a été retrouvé

LA CARCINOLOGIE CERVICO-FACIALE

La carcinologie cervico-faciale se répartissait comme suit (tableau VI) :

URGENCES (0,34% DES AFFECTIONS),

Essentiellement des corps étrangers :
Œsophage : 2 cas
Oropharynx : 1cas
Oreille : 1cas
Nous avons eu un cas de fracture des OPN (Os Propres du Nez).

AUTRES PATHOLOGIES

Elles représentaient 1,13% des affections rencontrées au bloc. Nous avons retrouvé :
– dysphagie à endoscopie normale (5 cas)
– syndrome de Plummer-Vinson (2 cas)
– neurofibromatose de Von Recklinghausen (1 cas)
– kyste vestibulaire (1 cas)
– kyste sus orbitaire (1 cas)
– ostéome de l’os frontal (1 cas)
– syndrome sec (1 cas)
– lipome nucal (1 cas)
– chéloïdes nucales (1 cas)

TYPES D’INTERVENTION

Quatre vingt dix huit pour cent (98%) des interventions sont faites sous anesthésie générale.

LES ADENO-AMYGDALECTOMIES ( FIGURE 23 )

Avec 50,47% des activités du bloc, elles sont représentées par 87 adénoïdectomies (15%), 346 amygdalectomies (59,7%) et 146 adénoïdectomies associées aux amygdalectomies (25,2%).

DISCUSSION

Il s’agissait d’une étude rétrospective sur 7 ans (Janvier 2004 à Décembre 2010) portant sur 1157 patients devant bénéficier d’une Chirurgie Cervico-faciale à l’HMO. Peu d’études dans la littérature ont été consacrées aux activités Oto-rhino-laryngologiques et de Chirurgie Cervico-faciale dans les structures hospitalières aussi bien au plan national [26, 27] qu’international [19].

AU PLAN EPIDEMIOLOGIQUE

L’âge moyen des patients relevant du bloc était de 25ans avec des extrêmes de 4 mois et 79 ans. Cet âge moyen ne concordait pas avec l’étude de TALL [26] qui avait retrouvé un âge moyen de 12 ans avec des extrêmes de 10 mois et 54 ans. Cette différence s’explique par le fait que la majorité des patients dans l’étude de TALL [26] était jeune et a bénéficié principalement d’une adéno-amygdalectomie. Par contre notre âge moyen se rapproche de celui de NDJOLO [19] qui était de 22 ans.
Les patients âgés de 0 à 10 ans représentaient la plus grande classe avec 26,76% des patients et ont été opérés pour angines à répétition et rhinopharyngites principalement. Cela démontre l’importance de l’ORL pédiatrique dont une unité lui est consacrée à l’Hôpital FANN du CHU de Dakar [5, 7] . Cette tendance à la sur spécialisation, retrouvée dans les pays développés [5, 7], explique les sous unités Otologique, rhinologique, Chirurgie de la base du crane et carcinologique, retrouvées au service Universitaire du CHU de Dakar [5].
Dans l’étude de NDJOLO [19] les enfants de moins de 15 ans ont représentés 46,4% de l’échantillon.
Les femmes étaient plus nombreux que les hommes car représentant 72,44% des patients avec un sex ratio de 0,38. Cette prédominance féminine est également retrouvée dans la littérature. TALL [26] a retrouvé 57,32% de femmes avec un sex ratio (F/H) de 1.34 et NDJOLO [19] 52,7 % de femmes. Elle peut s’expliquer par l’importance de la prise en charge chirurgicale en milieu africain des goitres [1, 2, 7, 29] qui touchent essentiellement la femme [1, 7, 29]. Dans notre étude l’élévation du pourcentage des femmes s’explique par le nombre important de thyroïdectomies (360 cas soit 31,47).
La prédominance féminine observée dans notre étude est également rapportée par d’autres auteurs [3, 10, 12, 30]
La majorité de nos patients (927) provenait de Dakar, soit 80,12 %. Seul 15,29% provenaient des autres régions du Sénégal. Ces chiffres concordent avec ceux retrouvés dans la littérature. Pour BALDE [1] 80,6% des patients venaient de Dakar et 14,7 % des autres régions du Sénégal. Pour TIMSIT [28] 93.35% des patients venaient de Paris et 4,82% des provinces françaises.
Dans notre pays avec le développement de services d’ORL dans certains hôpitaux régionaux la convergence vers Dakar à diminuer. Ces services d’ORL réfère toujours vers la capitale faute d’un plateau technique adéquat et d’un manque de personnel qualifié. Nous pensons aussi que sur les patients affirmant provenir de Dakar, nombreux d’entre eux provenaient en fait des autres régions du Sénégal.
Seulement 0,95% des patients venaient des pays frontaliers, 0,4% pour BALDE [1]. Ce qui démontre que la spécialité ORL et Chirurgie Cervico-Faciale, est en plein essor en Afrique sub-saharienne ; par le biais des programmes de formation du CAMES, de la Société d’ORL de langues françaises (SORLAF), de la Société Internationale Francophone d’ORL (SIFORL), du Collège Ouest Africain des Chirurgiens (COAC ou WACS); de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) …et, leurs corollaires ; la mise en place de DES et d’AFSA d’ORL.

AU PLAN CLINIQUE

Les patients vus au bloc représentent un échantillon de la consultation. La pathologie pharyngo-laryngée dominait avec 36 % ; avec les angines qui occupaient un fort pourcentage ; à hauteur de 72,22% suivies des grosses amygdales obstructives avec 20 %. L’amygdalectomie était l’intervention la plus pratiquée .A la consultation de BALDE [1] la pathologie pharyngo-laryngée a représenté 23,74% et à celle de TALL [26] 27,88%.
La pathologie cervicale suivait et représentait 34,69%. Les goitres représentaient essentiellement cette pathologie avec 86,43%. L’incidence des goitres en consultation étaient portant faible pour TALL [26] avec 5,45 %. La prise en charge des goitres est donc essentiellement chirurgicale dans nos régions ce qui explique cette incidence élevée parmi les patients vus au bloc.
Les kystes cervicaux représentaient la deuxième pathologie cervicale avec 5,3% dominés par les KTT.
La prévalence des cancers parmi les patients vus au bloc a été de 4,18%.
Les cancers de la thyroïde prédominaient avec 35,41%. Dans la série de OUABA et al [21] ils représentent 6,45%. Dans notre série La confirmation histologique des cancers de la thyroïde était plus facile car après thyroïdectomie toutes les pièces opératoires étaient adressées pour examen anatomo-pathologique.
Les cancers du pharynx (hypo pharynx et nasopharynx ou cavum) représentaient 16,66 %. Dans la série de OUABA et al [21] ils ont représenté 16,1%. Les cancers de l’hypo pharynx découverts essentiellement au cours des endoscopies avec biopsie ne bénéficiaient pas d’une prise en en charge chirurgicale ; contrairement au cancer du larynx [8]
L’otologie chirurgicale était quasi inexistante car la pathologie otologique représentait 0,61 % des pathologies répertoriées au bloc. Ce qui s’explique surtout par le manque de microscopes pour réaliser systématiquement une oto-microscopie mais aussi par le manque de matériel permettant de poser le diagnostic d’une pathologie otologique, par le biais de l’électrophysiologie (Audiogramme ; Tympanogramme ; Réflexes Stapédiens ; Potentiels évoqués Auditif (PEA) et Otoltique (PEO). En réalité ce matériel fait défaut dans la plupart des services d’ORL et de Chirurgie Cervico-Faciale d’Afrique noire [3, 11, 18, 30]
De même les urgences sont peu pratiquées au bloc se résumant à quelques cas de corps étrangers extraits par voie endoscopique sous anesthésie générale et à un cas de fracture des OPN.

AU PLAN DES INTERVENTIONS

L’adéno-amygdalectomie représentant à elle seule 50,47% des activités du bloc est l’intervention la plus pratiquée.
Pour Tall [26] l’adéno-amygdalectomie représentait 84,15% des interventions chirurgicales. Elle était la seule intervention pratiquée au bloc d’ORL de L’hôpital de Ségou au mali [11]. Ce pourcentage était de 41,4% dans les hôpitaux de Yaoundé [19]. Elle est donc l’intervention la plus pratiqué en milieu africain.
L’amygdalectomie prédominait avec 30,25% pratiquée pour les angines à répétition et les angines chroniques cryptiques et caséeuses, les grosses amygdales obstructives et le phlegmon péri amygdalien. Ces chiffres se rapprochent de ceux retrouvés dans la littérature. TALL [26] avait retrouvé un pourcentage de 21,95%. Ce pourcentage était de 20,47% sur 20 ans au CHNU de Cotonou [30]. La technique la plus utilisée a été l’amygdalectomie par dissection sous anesthésie générale (76,87%). Cette technique a été également la plus utilisée dans l’étude de DAO [3] (84,42%). Par contre l’amygdalectomie au sluder a été la technique la plus utilisée dans l’étude de VIGNIKIN-YEOUESSI et al [30]. Elle a été pratiquée dans 8,67% des cas dans notre étude. L’amygdalectomie au sluder reste d’actualité dans nos régions.
L’adénoïdectomie représentait 7,58% avec comme principale indication les rhinopharyngites à répétition ; corollaire de l’hypertrophie adénoïdienne ou végétations adénoïdes (VA) ; avec syndrome adénoïdien manifeste pour les types 3 et 4 ; expliquant parfois la consultation des patients en Orthopédie dento faciale (ODF).
Bien qu’il s’agisse d’une intervention relativement simple, l’adéno-amygdalectomie n’est pas dénudée de complications.
Des complications hémorragiques per et post opératoires ont été retrouvées dans 1,37 % des cas nécessitant parfois une hémostase d’urgence au bloc. DAO[3] a retrouvé ces complications dans 2,12% des cas. VIGNIKIN-YEOUESSI et al [30] ont eu moins de complications hémorragiques (0,27%).
Les complications étaient au nombre de 26 (4,45%).Elles étaient représentées essentiellement par les hémorragies. les plaies de la luette et les moignons (1,37% chacune). Ces constatations, relatives aux hémorragies sont superposables à ceux rencontrées dans la littérature [3, 4, 20, 22] VIGNIKIN-YEHOUESSI et coll. [30] par contre sur un échantillon de 723 cas, les hémorragies vennaient en troisième position après ; les reliquats amygdaliens (2,62%) et les infections (0,82%). Ces reliquats amygdaliens peuvent se compliquer d’angine ; donc d’infections, imposant une reprise d’amygdalectomie ; pourvoyeuse aussi d’hémorragie ; compte tenu de l’aspect fibrosé et adhérant du tissu amygdalien restant.
Toute fois, nous attirons l`attention sur les escarres oro-pharyngées ; précisément des loges amygdaliennes, qui peuvent simuler, a s`y méprendre, des infections.
La chute de ces escarres prévues vers le 8eme jour après amygdalectomie, avec parfois hémorragie, explique une durée d’hospitalisation de 7 jours ; avec exéat au 8 eme jour.
La thyroïdectomie était la deuxième intervention la plus pratiquée après l’adéno-amygdalectomie pour les goitres bénins et les cancers de la thyroïde représentant ainsi 31,47% des activités du bloc. Elle a représenté 11,3% des activités du bloc et se classe 3éme à Yaoundé [19] Ce pourcentage est de 25,41% au CNHU de Cotonou [30]. Elle est de 7,32% dans l’étude de TALL [26] la thyroïdectomie se classant toutefois deuxième. Ce faible pourcentage s’expliquait en partie par un problème de solvabilité des patients à Kolda [26].
La lobo-isthmectomie et la thyroïdectomie totale prédominaient avec respectivement 142 cas (39,44%) et 143 cas (39,72%). Ceci est différent de ce qui est retrouvé dans la littérature où c’est la thyroïdectomie subtotale qui prédomine avec 60% [30] et 45,8% [2]. Cette différence s’explique par la grande fréquence des goitres hétéro multi nodulaires et de la maladie de Basedow imposant une thyroïdectomie totale.
La paralysie récurentielle transitoire a été la complication la plus fréquente retrouvée dans 7,77% des thyroïdectomies. Elle était définitive dans moins de 1% des cas (3 cas soit 0,86%) comme retrouvé dans la littérature [2,30]. L’hypocalcémie transitoire a été retrouvée dans 6,11 % des thyroïdectomies. Elle est définitive également dans moins de 1% des cas (1cas soit 0,27%) comme retrouvé dans la littérature [9,30]
L’endoscopie représentait 4% des activités du bloc utilisée plus dans un intérêt diagnostique (69,56%) que thérapeutique.
La laryngoscopie prédominait représentant 46,66% des endoscopies. MOUHAMED et al [18] a retrouvé un pourcentage de 24,9%, l’œsophagoscopie prédominant avec 68,7%. Cette différence s’explique par le fait que dans l’étude de MOUHAMED et al [18] c’est l’endoscopie thérapeutique qui domine pour extractions de corps étrangers œsophagien.

AU PLAN ORGANISATIONNEL

Le manque de personnel médical était criard se limitant à un ORL permanent, 2 ORL vacataires. Les interventions pratiquées à l’image des services d’ORL sub-sahariens sont principalement l’adéno-amygdalectomie et la thyroïdectomie, les autres interventions se répartissant entre les autres pathologies ORL et cervico-faciales (tableau IX). L’otologie chirurgicale n’était pas pratiquée, les urgences étaient peu prises en charge. Un service de réanimation manquait également.
Le suivi post opératoire était rigoureux le personnel s’efforçant même d’appeler les patients aussi bien pour le dépôt des pièces opératoires en anatomie pathologique que pour les rendez vous de suivi.
Le matériel de consultation était un matériel vétuste de récupération. La boite de bronchoscopie permettait de réaliser les endoscopies.

SUGGESTIONS

Pour améliorer la qualité du secteur bloc opératoire, il faudrait :
– recruter du personnel médical et paramédical
– Mettre en place un service de réanimation
– Développer certains domaines chirurgicaux tels que l’otologie, les urgences, la rhinologie, tout en relevant le plateau technique
– Travailler avec les bailleurs [23,24] afin d’améliorer la qualité des soins [13-17]
– Développer la télé santé [6] à l’instar de l’UCAD et de certains hôpitaux du Sénégal dans le soucis certes de partager l’information [23]médicale mais surtout de développer le télé diagnostic, la télé chirurgie, la télé expertise et le télé conseil

CONCLUSION

Créé en 1947, l’hôpital militaire de Ouakam était à l’origine CMG (centre médical de garnison) et tenait au rang d’infirmerie. Il passera ensuite au rang d’infirmerie-hôpital et sera ainsi dénommé IHO (infirmerie-hôpital de Ouakam). Ce n’est qu’en 2008 qu’il fut érigé en établissement hospitalier militaire (EHM) au même rang que l’hôpital principal de Dakar et fut désormais dénommé hôpital militaire de Ouakam. Il a une mission de recherche, d’expertise, de diagnostic et de traitement médicochirurgical au profit des militaires et personnels civils des forces armées sénégalaises ainsi que de leurs familles. Il participe également au service public hospitalier national qui représente 80% de ses activités.
Le service d’ORL et de CCF de l’HMO a été ouvert en 2003. Il nous a semblé intéressant de dresser le bilan des activités du bloc, à partir de Janvier 2004, dans le but de :
– de déterminer le profil épidémiologique des malades opérés
– de faire l’inventaire des activités du bloc opératoire
– déterminer la qualité des prestations
– émettre des suggestions pour une amélioration de la prise en charge des malades
Pour atteindre ces objectifs nous avons mené une étude rétrospective concernant les patients vus au bloc sur la période du 01 janvier 2004 au 31 décembre 2010 soit une période de 7 années.
Cette étude a concerné 1157 patients. A l’inclusion les données suivantes ont été recueillies : l’âge, le sexe, l’origine géographique, les motifs de consultation, l’indication opératoire, le type d’intervention, le compte rendu anatomo-pathologique de la pièce opératoire (si existant) et les complications opératoires. Les données ont été saisies sur EXCEL puis exploitées sur SPSS 16. Nous avons exclu de notre étude les patients dont les dossiers étaient inexploitables.
La moyenne d’âge était de 25 ans avec des extrêmes de 4 mois et 79 ans. L’ORL pédiatrique occupait une place importante, la classe 0-10 ans était la classe la plus importante. IL y’avait plus de femmes (72,44%) que d’hommes (27,56%). le sex-ratio était de 0,38.
La majorité de nos patients (80,12%) provenaient de la région de Dakar. Quinze virgule vingt neuf pour cent (15,29%) étaient répartis entre les autres régions du Sénégal et 0,95% provenait des pays frontaliers (Gambie, Mauritanie, Guinée Bissau et Guinée Conakry). Enfin l’origine géographique n’avait pas était précisé chez 3,63% des patients.
La pathologie pharyngo-laryngée a dominé représentant 36% des affections vues au bloc elle-même dominée par les angines (72,22%). La pathologie cervicale suivait représentant 34,69% des pathologies elle-même dominée par les goitres bénins (86,43%). La pathologie naso-sinusienne a représenté 18,57% dominée par les rhinopharyngites à répétition de l’enfant (87,32%). La pathologie salivaire a représenté 3,13%, la carcinologie cervico-faciale 4,18% dominée par les cancers de la thyroïde (17 cas soit 35,41%), La pathologie de la cavité buccale 1,22%. L’otologie chirurgicale et les urgences chirurgicales ORL étaient quasi- inexistantes représentant respectivement 0,61% et 0,34%. Les autres pathologies ORL ont représenté 1,13%.
Quatre vingt dix huit pour cent (98%) des interventions sont faites sous anesthésie générale. L’adéno-amygdalectomie était l’intervention la plus pratiquée (50,53%) dominée par l’amygdalectomie (30,25%) ayant pour indications : les angines à répétition et les angines chroniques cryptiques et caséeuses, les grosses amygdales obstructives et le phlegmon péri amygdalien.
L’adénoïdectomie représentait 7,58% avec comme principale indication les rhinopharyngites à répétition de l’enfant. Les complications les plus rencontrées étaient les hémorragies (1,37%) nécessitant parfois une hémostase d’urgence au bloc, les plaies de la luette et du voile (1.37 %) et les moignons d’amygdalectomie (1,37%) nécessitant parfois une ré intervention. La thyroïdectomie vennait en 2éme position avec 31,47% des activités du bloc. Elle était faite pour les goitres bénins et les cancers de la thyroïde. Les complications étaient dominées par la paralysie récurrentielle unilatérale transitoire (7,81%) et l’hypocalcémie transitoire (6,11%). L’endoscopie (4%) était pratiquée plus dans un intérêt diagnostic (69,56%) que thérapeutique pour extraction de corps étrangers. Les autres interventions (mandibulectomie, parotidectomie, ponction de sinus, intervention de Caldwell-Luc, maxillectomie, laryngectomie totale, sous maxillectomie, kystectomie, biopsie-exérèse ganglionnaire, exérèses tumeurs bénignes, divers) ont représentées 14% des activités du bloc.
Le profil des interventions pratiquées dans le bloc d’ORL et de CCF de l’HMO était à l’image de beaucoup d’hôpitaux africains (hôpital régional de Kolda du Sénégal, hôpitaux de Yaoundé du Cameroun, hôpital de Ségou au Mali).
Les conditions de travail étaient difficiles avec un matériel vétuste et un manque de personnel. Pourtant la prise en charge des malades était correcte ainsi que le suivi post opératoire.
L’amélioration du travail passera nécessairement par le recrutement de personnel médical et paramédical, la mise en place d’un service de réanimation, le développement de certains domaines chirurgicaux tels que l’otologie, les urgences, La mise en place d’un plateau technique approprié, le développement de la télé santé.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
1. RAPPELS
1.1 LE VILLAGE TRADITIONNEL DE OUAKAM
1.2 L’HOPITAL MILITAIRE DE OUAKAM
1.2.1 Historique
1.2.2 Les services
1.2.3 Les ressources humaines
DEUXIEME PARTIE
1. MATERIELS ET METHODES
1.1 CADRE D’ETUDE
1.1.1 Moyens matériels
1.1.2 Moyens humains
1.2 Malades et méthodes
1.2.1 Malades
1.2.2 Méthodologie
2. RESULTATS
2.1 Epidémiologie
2.1.1 Age et sexe
2.1.2 Origine géographique
2.2.1 Répartition des pathologies rencontrées au bloc (tableau V).
2.2.2 La pathologie cervicale
2.2.3 La pathologie naso-sinusienne
2.2.4 La pathologie pharyngo-laryngée
2.2.5 La pathologie salivaire
2.2.6 La carcinologie cervico-faciale
2.2.7 Pathologie de la cavité buccale
2.2.8 Otologie (0,61% des pathologies),
2.2.9 Urgences (0,34% des pathologies)
2.2.10 Autres pathologies
2.3 Types d’intervention
2.3.1 Les adéno-amygdalectomies ( figure 23 )
2.3.2 Les thyroïdectomies
2.3.3 Endoscopies
2.3.4 Autres interventions
3. DISCUSSION
3.1 Au plan épidémiologique
3.2 Au plan clinique
3.3 Au plan des interventions
3.3 Au plan organisationnel
3.4 Suggestions
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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