Le vieillissement des matériaux

Description des altérations

Le vieillissement des matériaux issus de la fabrication du manteau, son utilisation, les interventions de restauration puis celles de dérestauration ultérieures , ainsi que l’entretien de cet objet patrimonial ont provoqué diverses altérations.

Concernant les peaux de bison en général, d’autres altérations peuvent aussi être liées aux conditions dans lesquelles vivait l’animal avant sa mort. La présence de parasites internes/externes, par exemple, provoquant des trous. Ou les barbelés de clôtures de pâturages laissant des traces d’éraflures. Ou encore les marques au fer rouge destinées à la reconnaissance de la bête dans le troupeau d’élevage, encore plus ou moins distinctes.

La peau de bison qui nous concerne a quant à elle peu souffert des actions de l’homme en raison de la vie sauvage dont jouissait l’animal.

La peau et les pigments sont les matériaux constitutifs de l’objet. Les adhésifs, papiers, toiles de tissu, pièces de raccord en cuir et autre matière servant au comblement sont des matériaux extrinsèques à l’objet.

Le constat d’état regroupe l’ensemble des altérations de l’objet, car elles sont toutes susceptibles d’influencer à la fois la problématique du conditionnement et celle du support d’exposition.

Le mode de conditionnement

Les objets en cuir sont généralement stockés à plat pour ne pas prendre de plis. Certaines peaux sont d’ailleurs conditionnées dans des meubles à plan, comme au Musée du Quai Branly. Ce type de structure exige du volume, elle peut être considérée comme luxueuse et ne répond pas aux souhaits du musée.

Les dimensions de la peau sont imposantes, si bien qu’aucune porte ne peut la laisser entrer déployée. De plus, la réserve n’a pas de place pour accueillir un conditionnement de la taille de la peau. D’autres problèmes liés à la construction d’une enveloppe externe aussi grande (le centre risque de s’affaisser) laissent à penser qu’un conditionnement à plat est difficilement envisageable.
Cependant, « large flat objects, which are soft and pliable, can be rolled around acid-free cardboard tubes.» La peau n’est pas souple et n’est pas « pliable » non plus. Pliage n’est pas à confondre avec roulage. Rouler la peau signifie lui donner une forme de manière homogène mais la formation de plis n’est pas systématique. Rouler un objet, comme dans le cas d’une affiche, est une alternative permettant de gagner de l’espace et de faciliter la manipulation. Par ailleurs, nous avons vu que la peau n’était pas souple, mais un roulage suffisamment large provoquera moins de tension qu’un pliage. Avant le travail de conditionnement dont il est question, la peau était enroulée autour d’un bloc de mousse rectangulaire en polyéthylène, lui-même recouvert d’un film en mousse de polyéthylène plus doux .

Le principe global du roulage avait déjà été retenu, mais les arêtes du bloc rectangulaire empêchaient l’homogénéité attendue de l’ensemble.

Le placement de la peau dans le conditionnement

Nous avons vu que la peau est hétérogène et la façon dont elle est roulée peut avoir une incidence sur sa conservation. L’un des premiers paramètres à prendre en considération est le sens du roulage : plutôt dans le sens de la longueur ou de la largueur de la peau ? Il va de soi que si la peau est enroulée dans le sens de la largeur , la dimension finale de la peau enroulée sera plus longue que si la peau est enroulée dans le sens de la longueur. Lorsque la peau est enroulée dans le sens de la longueur, le volume obtenu est symétrique et le poids est équitablement réparti. De plus, lorsque la peau est enroulée dans ce sens, les mêmes parties de la peau sont manipulées progressivement, c’est-à-dire les pattes arrière et la queue en premier lieu, puis les pattes avant et enfin la tête. Lorsque la peau est enroulée dans le sens de la largeur, le volume final est déséquilibré car il manque un axe de symétrie. Le poids est donc moins bien réparti. Et, différentes parties de la peau sont enroulées en même temps : d’abord une patte avant et une patte arrière, la tête et la queue, puis enfin à nouveau une patte avant et une patte arrière.

Pour la manipulation de la peau et du conditionnement

La manipulation de la peau de bison nécessite une préparation du personnel, une bonne gestion de l’espace alentour et un matériel adéquat et complet. Un objet de grand format ne peut pas simplement être déplacé d’un point A à un point B sans préparation. Pour éviter tout risque de gestes dommageables, chaque étape mérite d’être anticipée. Ces préparatifs entraînent également une facilitation des tâches du personnel muséal.

Pour commencer, il est important de se munir de gants car la peau de bison peut avoir été traitée par des pesticides pouvant irriter la peau. Je ne conseille pas les gants en coton, qui sont souvent lâches et dont le tissage risque de s’accrocher aux écailles de la peau. Je recommande plutôt des gants de soins non stériles, tels que les gants en latex ou les gants en nitrile. Il est également préférable de retrousser les manches des vêtements.

Pour les mêmes raisons évoquées ci-dessus, et au vu de sa fragilité et de son format, pareil objet requiert la mobilisation de plusieurs personnes pour toute manipulation. C’est pourquoi je recommande fortement d’engager les services d’au moins trois personnes (la surface de la peau de bison est bien supérieure à celle de l’homme). Pareille mobilisation n’est pas excessive. L’idéal serait certainement de ne pas avoir à solliciter le personnel du musée, ni à devoir manipuler la peau. Mais l’exigence de la tâche de conservation et d’exposition entraîne des risques.
Ces risques, rattachés à la nature de l’objet, à son état et à ses dimensions, ne peuvent inciter les personnes qui en sont responsables à faire l’économie des mesures de précaution susmentionnées.

Pour éviter une infestation d’insectes

Les insectes sont des dangers potentiels pour les collections de nature organique. L’ancienne infestation de la peau a causé des dommages irréversibles tels que la tonte de la fourrure (par l’intermédiaire du restaurateur de l’époque) ou encore l’utilisation probable de pesticides, bien que leur présence n’ait pas été confirmée. La peau n’a plus toute sa toison mais reste une proie pour les insectes kératinophages ne serait-ce que par sa composition collagénique.

«Il est recommandé d’inspecter les spécimens naturalisés et les peaux à fourrure tous les trois mois afin de repérer tout indice de dommage causé par les insectes.» Cette recommandation est valable également pour les autres spécimens présents dans la réserve pour la simple et bonne raison qu’une infestation d’insectes se propage rapidement au-delà de l’objet initialement touché.

Selon le rapport annuel confidentiel de conservation préventive, des pièges ont été placés depuis 2010 mais les insectes retrouvés n’ont pas donné lieu à une infestation. Le musée sait qu’il faut changer les pièges tous les trois mois. Un climat de moins de 65% d’humidité relative permettra d’éviter les conditions propices au développement des insectes.
Si la présence d’insectes est observée, veiller à ne pas utiliser de pesticides dont la composition n’est pas certifiée sans risque pour l’objet. Contacter plutôt un spécialiste.

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Table des matières

Introduction générale
1 Examen de l’objet
1.1 Description
1.2 Contexte historique et muséal
1.3 Techniques de fabrication
1.4 Valeurs culturelles
1.5 Environnement de conservation et d’exposition du NONAM
1.5.1 La réserve
1.5.2 L’exposition
2 Constat d’état
2.1 Sensibilité des matériaux
2.2 Description des altérations
2.2.1 Altérations du côté fleur
2.2.2 Altérations du côté chair
2.2.3 Altérations des côtés chair et fleur
3 Intervention de conservation
Conditionnement pour la réserve
3.1 Propositions d’intervention
3.1.1 Le mode de conditionnement
3.1.2 Le tube
3.1.3 Les films intercalaires
3.1.4 La boîte
3.1.5 Le placement de la peau dans le conditionnement
3.2 Produits et fabrication du conditionnement
3.2.1 Le choix du tube
3.2.2 Les films intercalaires
3.2.3 La boîte
3.2.4 Eléments de fixation
4 Projet de conservation
Support pour l’exposition
4.1 Propositions d’intervention
4.1.1 Le support de l’exposition permanente
4.1.2 Un support pour l’exposition temporaire
4.1.3 La vitrine au plan horizontal
5 Recommandations
5.1 Pour la manipulation de la peau et du conditionnement
5.1.1 Mettre la peau dans le conditionnement
5.1.2 Sortir la peau du conditionnement
5.2 Pour le transport de la boîte
5.3 Pour éviter une infestation d’insectes
6 Discussion
Conclusion

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