Le vécu de la grossesse et de l’accouchement

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Le séjour traditionnel

L’accouchement par voie basse

L’accouchement par voie basse est le mode d’accouchement le plus fréquent (72% en France)3. Il peut être physiologique ou nécessiter des manœ uvres (siège, dystocie des épaules) ou des instruments (ventouse, forceps, spatules). Après ce type d’accouchement, le séjour s’effectue en suites de couches simples.
La durée du séjour en maternité s’est fortement racourcie avec les années. Il était de 12 jours en 1950, de 8 à 10 jours en 1980 (pas de différenciation en fonction du mode d’accouchement), de 4,95 jours en 2002, de 4,59 jours en 2004 et de 4,5 jours en 2009, avec une forte disparité en fonction des régions françaises. Parallèlement apparaissent un nombre croissant de sorties précoces de la maternité avant les 72 heures de vie du nouveau né. Les séjours en maternité en France sont beaucoup plus longs que dans les pays Scandinaves ou en Angleterre4.
Lors de ce séjour, différents professionnels de santé prennent en charge le couple mère-enfant (sages femmes, auxiliaires de puériculture, infirmières, obstétriciens, pédiatres).
En 2011, 83,3% des accouchements réalisés à la maternité du Belvédère sont des accouchements par voie basse. Le recours aux instruments a lieu dans 11,8% des cas5.
En 2010, la durée moyenne du séjour en suites de couches (3 services) est de 4,7 jours5.

L’accouchement par césarienne

L’obstétricien peut avoir recours à l’accouchement par césarienne en cas d’impossibilité d’accouchement par voie basse, de souffrance fœtale ou d’antécédents de césarienne. Ce mode d’accouchement représente 18% des accouchements en France en 20103.
La durée d’hospitalisation est plus longue devant la nécessité de soins spécialisés pour la mère (cicatrice, anesthésie générale). De même que pour l’accouchement par voie basse, la durée d’hospitalisation s’est abaissée, elle était de 7,28 jours en 2002 et de 7,09 jours en 2004 (en France). La prise en charge du couple mère-enfant est effectuée par les mêmes professionnels d e santé que lors de suites de couches traditionnelles.
A la maternité du Belvédère, en 2011, 14,3% des mères ont accouché par césarienne5.
En 2010, la durée moyenne du séjour en unité de césariennes est de 5 jours5.

Le séjour en unité kangourou

La méthode kangourou

La méthode kangourou a été initiée en Colombie en 1978 par les pédiatres Rey et Martinez pour palier à un manque de matériel médical (couveuse)6. Elle s’est ensuite rapidement développée dans les différents pays. Elle est définie par une mise en peau à peau précoce, prolongée et continue d’un nouveau né hypotrophe, né à terme ou prématuré contre la poitrine de sa mère que ce soit en milieu hospitalier ou au domicile et ce jusqu’à 40 SA. Les soins « kangourou » sont connus pour maintenir une stabilité physiologique des nouveaux nés, assurer leur thermorégulation et promouvoir leur relation avec leurs parents.

L’unité kangourou de la maternité du Belvédère

Les unités kangourou (UK) regroupent 3 composantes de la méthode kangourou :
– la position de l’enfant : verticale stricte en peau à peau contre la poitrine de l’un de ses parents
– le mode de nutrition de l’enfant : en général de lait maternel complété si besoin par du lait artificiel
– le principe de sortie précoce et de retour à domicile des enfants ayant une croissance pondérale régulière.
La 1ère unité kangourou française a été crée en 1987 à l’hôpital Antoine Béclère 7.
Par la suite ce type d’unité intègre les différentes maternités de niveau II ou III.
L’unité kangourou de la maternité du Belvédère permet d’accueillir 10 couples mère-enfant. Les mères et leur nouveau né sont hospitalisés dans la même chambre divisée en 2 parties, une pour la mère et l’autre pour le nouveau né. Les mères participent dès qu’elles le peuvent aux soins de leur enfant5.
Les critères d’hospitalisation en unité kangourou sont précis. Ils prennent en compte les enfants nés prématurés mais également les enfants nés à terme pouvant présenter des complications en période post natale.
Les critères d’hospitalisation en UK à la maternité du Belvédère sont :
– terme < 37 SA (mais > 33 SA)
– enfant hypotrophe pour leur terme
– nouveau né de mère toxicomane (prévention et traitement du syndrome de sevrage)
– nouveau né de mère ayant pris des substances psychotropes pendant la grossesse
– nouveau né de mère diabétique
– mauvaise adaptation à la vie extra utérine
– grossesse gémellaire
Le but de cette unité est de limiter au maximum la séparation entre la mère et son enfant afin de favoriser l’attachement entre le nouveau né et ses parents.
La durée moyenne de séjour dans cette unité est très variable en fonction de l’indication de l’hospitalisation. Elle était de 7,7 jours en 20105.

Les sorties précoces de maternité

Définition

Les « sorties précoces » ou « retour précoce » à do micile sont définis par l’ANAES en 2004 et correspondent à « une sortie entre J0 et J2 inclus (J0 étant le jour de l’accouchement) pour un accouchement par voie basse ou entre J0 et J4 pour une naissance par césarienne »8. Initialement, ce type de sortie a été mis en place pour des raisons économiques. En pratique, il convient de différencier les sorties hyper précoces à J0, très précoces à J1 et modérément précoces à J2.
Selon l’ANAES, le succès du retour précoce à domicile repose sur la coexistence de plusieurs conditions fondamentales :
– le libre arbitre des parents
– les séances de préparation à la naissance et les consultations de suivi de grossesse
– le suivi médical, psychologique et social doit êt re assuré dès le retour à domicile par une organisation compétente et fiable.

La mise en place d’une sortie précoce de maternité

C’est à l’équipe soignante de la maternité d’apprécier la possibilité de sortie précoce en s’appuyant sur les 3 conditions de base définies par l’ANAES8 :
– le bilan de l’état de santé physique et psychique de la mère et de son enfant et l’évaluation des conditions sociales sont satisfaisants à la date envisagée pour le départ. Les examens complémentaires opportuns ont été réalisés et leur résultats
connus et satisfaisants.
– la mère a une compétence et une autonomie suffisante pour l’alimentation et les soins de son enfant et pour l’observation des signes d’alerte concernant elle-même ou son enfant ou bien ces compétences sont ass urées avec le soutien à domicile.
– le suivi est assuré à domicile par un ou des professionnels organisés et compétents pour le suivi médical, psychologique et social, pour l’accompagnement à l’allaitement et aux soins de puériculture. Ils doivent intervenir dans des délais et selon des modalités adaptés aux différentes difficultés possibles.
Plusieurs éléments de suivi sont à prendre en compte lors d’un retour précoce à domicile :
– concernant la mère : absence de signe d’infection, contrôle du risque hémorragique, contrôle de la douleur, instauration d’un lien mère-enfant, prise en compte de l’état psychique de la mère, prise en compte de la situation sociale et notamment de la précarité, risque d’échec de l’allaitement maternel.
– concernant le nouveau né : prise en compte du risque d’ictère et du risque lié à l’hyperbilirubinémie, prise en compte du risque nfectieux néonatal, dépistage des cardiopathies, prise en compte du risque de déshydratation, réalisation du test de dépistage au 3ème jour et du dépistage auditif.
– Apprentissage et information de la mère et de son entourage.

Organisation du suivi à domicile

La date de la 1ère visite doit être fixée avant la sortie de maternit é. Le ou les médecins choisis pour le suivi doivent être prévenus de la prise en charge à domicile ère dès qu’elle est débutée. La 1 visite doit avoir lieu le lendemain de la sortie si celle ci est effectuée avant J2 ou au plus tard le surlendemain si la sortie est à J2. Les 2ème et 3ème visites devraient être systématiques et planifiées selon l’appréciation du professionnel en accord avec la mère. Un soutien téléphonique est proposé à toutes les mères. Le nouveau né doit être examiné entre le 7ème et le 10ème jour de vie afin de remplir le certificat du 8ème jour.

Un type de sortie qui fait débat

Le taux de sorties précoces de maternité a doublé en 5 ans, passant de 3% en 1997 à 7% en 20029.
De nombreux auteurs Français se sont penchés sur cette question en mettant en avant les différents risques d’une sortie trop précoce de la maternité à la fois pour la mère, pour son enfant et pour la relation entre ces 2 acteurs10,11,12,13,14. Selon de nombreux médecins, un séjour d’une durée égale ou inférieure à 2 jours n’est pas suffisante pour pouvoir juger de la capacité d’une femme à s’occuper de son enfant, de distinguer le simple baby blues d’une pathologie psychiatrique plus grave, de dépister les difficultés à la mise en place de l’allaitement, de plus cela présente des problèmes techniques pour la réalisation du test de dépistage du 3ème jour13.
Ce type de sortie de maternité est déjà bien connu dans les pays Scandinaves avec comme exemple à Stockholm 66% de sortie avant J215. Le taux de ré hospitalisation la 1ère semaine est de 1,3% avec pour principaux motifs l’ictère, l’anxiété parentale et les difficultés liées à l’alimentation du nouveau né. Ce type de sortie est beaucoup plus codifié que dans notre pays, avec des critères très précis à remplir pour pouvoir bénéficier de ce type de sortie. Le suivi à domicile est également très codifié avec des sages femmes à domicile, l’existence de structures de consultations dédiées au suivi des nouveaux nés et de leur mère et des consultations au sein de la maternité à J3 permettant la réalisation du test de dépistage et le contrôle de la bonne prise de poids16.

L’Hospitalisation A Domicile (HAD)

Définition et historique

L’hospitalisation à domicile est définie par le décret du 2 octobre 1992 comme : « les structures d’HAD permettent d’assurer au domicile du malade, pour une période limitée mais révisable en fonction de son état de santé, des soins médicaux et paramédicaux continus et nécessairement coordonnés. Les soins en HAD se différencient de ceux habituellement dispensés à domicile par la complexité et la fréquence des actes »17. La circulaire du 30 mai 2000 précise que « l’HAD concerne les malades, quel que soit leur âge, attei nts de pathologies graves aigues ou chroniques, évolutives et/ou instables qui en l’absence de tels services seraient hospitalisés en établissement de santé »18.
Ce concept est né en 1945 aux Etats-Unis, connu sous l’appellation « opération home care »19. La France commence à réfléchir à ce concept dans les années 1950 et c’est en 1957 que nait le 1er établissement à Paris. Elle se développe par la suite sur tout le territoire français. La 1ère HAD d’obstétrique voit le jour en 1978 à l’initiative du Professeur Sureau à Paris. La 1ère HAD pédiatrique et de post partum est mise en place en 198620.

L’HAD du centre hospitalier du belvédère

Elle a été créée en mai 2007. En 2011, 11% des mères ont pu bénéficier d’une sortie de maternité avec l’HAD5. L’HAD de la maternité du Belvédère permet une sortie 48 heures après un accouchement par voie basse et à partir du 4ème jour après un accouchement par césarienne. L’équipe est composée de sages femmes et de puéricultrices qui se rendent au domicile des parents 1 fois par jour durant 3 à 4 jours consécutifs à la sortie de la maternité. La durée maximale de l’HAD est de 1 semaine après la sortie. Leur mission est double, d’une part assuré les soins pour les nouveaux nés. Elle s’occupe de revoir avec la mère et le père les soins à administrer au nouveau né, vérifie la bonne prise de poids avec une pesée journalière (idem au séjour en maternité), conseille la mère sur l’allaitement et vérifie l’absence d’ictère par mesure transcutanée de la bilirubine. En cas de doute sur l’état de santé de l’enfant, un contact est pris avec les pédiatres de la maternité et une consultation ou hospitalisation est organisée si nécessaire. Un rendez vous est systématiquement pris avec un pédiatre de la maternité afin de réalisé l’examen du 8ème jour. D’autre part, elle réalise les soins nécessaires à la mère dans les suites de son accouchement. L’équipe est joignable toute la journée au téléphone et le relais est pris la nuit par les sages femmes de la maternité.
Plusieurs critères sont nécessaires pour pouvoir bénéficier de l’HAD :
– lieu d’habitation dans le périmètre d’intervention de l’HAD (environ 20 km).
– ne pas être seul (accompagnement par un adulte né cessaire en particulier la nuit).
– être aidé notamment pour la gestion des ainés et des taches ménagères, il s’agit d’un temps de repos nécessaire dans les suites d’un accouchement.
– avoir le jour de la sortie l’accord conjoint du pédiatre et de l’obstétricien.

Les différentes types d’HAD

Plusieurs types d’HAD sont disponibles à la maternité du Belvédère, 6 places sont disponibles.
– L’HAD dite physiologique : elle correspond au suivi HAD après une sortie précoce de la maternité.
– L’HAD dite pathologique : elle regroupe plusieurs catégories.
D’une part, les pathologies liées au nouveau né, majoritairement la prématurité et/ou l’hypotrophie. Elle est fréquemment proposée aux parents après un séjour en unité kangourou.
Et d’autre part, les pathologies liées à la mère età l’allaitement. Elle est possible si la mère présente des complications du post partum et nécessite des soins particuliers mais faisables à domicile. Elle est également fréquente pour les mères présentant des difficultés à l’initiation de l’allaitement, en permettant un accompagnement plus long qu’en maternité.

Le sommeil du nouveau né

Selon Challamel et Thirion, le sommeil apparaît progressivement en différentes étapes de construction puis de maturation21. La période de construction est majeure entre la naissance et le 6ème mois. La période de maturation s’étend jusqu’à l’adolescence.
La période qui nous intéresse dans cette étude estle 1er mois de vie. Il correspond à une étape de construction du sommeil comprise entre la 24ème SA et la fin du 1er mois de vie extra utérine, où le rythme du sommeil est « fœtal » indépendant de l’environnement. La vigilance du nouveau né se compose en 4 stades qui ont été décrits et définis par les Américains A.Parmelée etP.H Wolff, les Françaises Colette Dreyfus-Brisac et Nicole Monod en 1965 et 1966 et surtout par le Pr HFR Prechtl en 1974 en Hollande, qui a proposé une classification en 5 stades de la vigilance du nouveau né21.
Le 1er stade est le sommeil calme : le nouveau né est immobile au cours de son sommeil, éventuellement quelques sursauts. Sa durée est de 20 minutes en moyenne (elle peut correspondre à la phase de sommeil lent profond de l’adulte).
Le 2ème stade est le sommeil agité : il est caractérisé par l’apparition de mouvements corporels très stéréotypés, associé à des mouvements oculaires voir même des yeux grands ouverts, le visage est très expressif avec de nombreuses mimiques. Mais en dehors de ces mouvements, le tonus du nouveau né est très bas. Il s’agit de l’équivalent du sommeil paradoxal chez l’adulte mais moins stable et associé à de nombreux micro éveils. Cette phase de sommeil peut donc facilement être confondue par les parents avec un éveil ou pré éveil. stade est l’état de veille calme : il correspond à des moments d’éveils tranquilles et attentifs. Le nouveau né regarde attentivement, il est conscient de son environnement. Cette phase est limitée à quelques minutes les 1ers jours de vie et peuvent atteindre 30 minutes à la fin du 1er mois.
Les 4ème et 5ème stades correspondent aux états de veille agitée : il s’agit de moments de veille beaucoup moins conscients et moins attentifs que le stade 3. Il peut donner une impression de malaise et le nouveau né peut même pleurer. Dans les 1ers jours de vie, ce sont ces états de veille agitée qui prédominent sur l’état de veille calme. Ils vont se réduire au long des semaines de façon très variable en fonction des individus.
On comprend donc le rythme de sommeil de l’enfant durant son 1er mois de vie. Le passage du sommeil fœtal au sommeil du nouveau né s e fait par l’apparition de nombreux éveils au cours de la journée, probablement modulés par le rythme de la faim mais pas uniquement. Ainsi, un nouveau né dort beaucoup, 16 heures en moyenne, mais il existe déjà de grandes variations interindividuelles allant de 20 heures de sommeil par jour à moins de 14 heures. Durant les 30 premiers jours de vie, les éveils sont essentiellement des états de veille agitée. Ainsi, un nouveau né qui dort peu est souvent un enfant qui pleure beaucoup.
De plus, le nouveau né ne connaît pas le jour et lanuit. Il est indifférent à l’environnement lumineux et ses réveils se produisent à n’importe quels moments. Les premières périodes de sommeil un peu plus longues peuvent donc apparaître au hasard le jour ou la nuit. Le nouveau né s’endort principalement en sommeil agité et les rares endormissements en sommeil calme se produisent après de longues phases de pleurs. Les cycles du sommeil sont courts de 50 à 60 minutes chez le nouveau né (soit la moitié de la durée d’un cycle de l’adulte), il y a donc entre 18 et 20 cycles de sommeil par 24 heures sans périodicité diurne ou nocturne.
La définition de difficultés de sommeil est assez complexe. Elle diffère selon les parents et leur culture.
Dans notre étude, nous avons défini les difficultésde sommeil par rapport au ressenti des parents concernant l’endormissement et les réveils nocturnes en dehors de l’alimentation.
Pour l’endormissement, les difficultés étaient représentées par des pleurs au coucher, la nécessité d’avoir l’enfant dans les bras pour l’endormir ou le ressenti des parents que l’enfant s’endormait tard (> 22 heures).
Pour les réveils nocturnes, les difficultés étaientreprésentées par des réveils sans que le nouveau né prenne le sein ou un biberon. La période nocturne était définie entre le coucher et le réveil habituel des parents.
Les parents évaluaient les difficultés de sommeil de leur nouveau né en fonction des difficultés d’endormissement et/ou des réveils nocturnes.

Anxiété du post partum et EPDS3

L’accès à la parentalité est une période de vulnérabilité au cours de laquelle une augmentation du stress est fréquente. De nombreux troubles psychiques peuvent apparaître durant cette période : l’anxiété, le baby blues, la dépression de post partum, les psychoses puerpérales.
C’est Cox en 1987 qui décrit pour la 1ère fois l’Edinburg Post natal Dépression Scale, (EPDS), échelle aidant à identifier les dépressions du post partum22. De nombreuses échelles de dépression existaient antérieurement mais elles n’étaient pas adaptées à la période du post partum. Cette échelle est composée de 10 questions notées de 0 à 3, ainsi le score obtenu est compris entre 0 et 30. Les femmes identifiées comme à risque de dépression du post partum ont un score > 10. Cette échelle est valable en pré et post partum. Par la suite sont apparues des échelles simplifiées permettant d’identifier l’anxiété (EPDS3) et les symptômes dépressifs du post partum (EPDS7)23.
L’EPDS 3 utilise 3 des 10 questions comprises dans l’EPDS standard et permet de dépister l’anxiété, élément prédominant dans la dépression du post partum. Les 3 questions sont cotées de 0 à 3 ainsi le score obtenu est compris entre 0 et 9. Les femmes présentant un score > 3 présentent une anxiété pathologique23.
Cette échelle en 3 questions est donc plus rapide à utiliser et donc plus applicable à une enquête téléphonique.
L’anxiété du post partum touche 10 à 50% des mères dans les mois suivant la naissance24,25,26. L’anxiété et la dépression du post partum sont souvent corrélées et les premiers signes d’une dépression du post partum peuvent mimer une phase anxieuse.
L’anxiété est particulièrement à prendre en compte de part sa fréquence et son aspect prédictif sur la dépression du post partum

Population et méthodes

Population

Il s’agit d’une enquête prospective descriptive men ée au centre hospitalier du Belvédère (maternité de niveau II A).
Elle concernait les couples mère-enfant sortis de la maternité entre le 17 janvier et le 17 février 2013, quelque soit leur service d’hospitalisation.
Les critères d’exclusion étaient les morts fœtales in utero, les décès néonataux et les nouveaux nés prématurés transférés dans une maternité de niveau III. 308 couples mère-enfant étaient éligibles.

Méthodes

Les parents ont été informés de l’enquête par une lettre remise à la sortie de la maternité dans le carnet de santé.
Les parents ont été contactés par téléphone 4 à 5 emaines après la sortie de la maternité.
Le recueil des données a été effectué en 2 parties:
– une 1ère partie remplie à partir des informations disponibles dans le logiciel du centre hospitalier du Belvédère, DIAMM.
Ont été recueillis :

Les caractéristiques maternelles – Age de la mère.

– Parité.
 Les caractéristiques de la grossesse et de l’accouchement1
– Vécu de la grossesse.
– Nombres et motifs d’hospitalisation durant la grossesse.
– Mode d’accouchement (voie basse eutocique, voie basse avec instrument, césarienne programmée, césarienne en urgence).
– Vécu de l’accouchement.
Les caractéristiques néonatales
– Terme de naissance.
– Sexe.
– Poids de naissance et percentiles.
– Réanimation à la naissance.
– Type d’alimentation du nouveau né à J0 et à la sortie.
– Type de séjour.
– Durée du séjour.
– Sortie en HAD.
– la 2ème partie a été remplie à l’aide du questionnaire téléphonique. Ont été recueillis
– situation familiale (en couple, seul).
– en cas d’allaitement maternel, nous avons recherché si l’allaitement avait été poursuivi ou arrêté. En cas d’arrêt, nous avons rec herché la date et le motif d’arrêt. Nous avons demandé aux mères si elles avaient eu besoin d’aide pour l’allaitement et sous quelle forme (mail d’allaitement du Belvédère, association, consultation avec le médecin traitant, un pédiatre ou à la PMI).
– en cas d’alimentation artificiel, nous nous sommes enquis du type de lait actuellement utilisé et du nombre et du motif de changements de lait depuis la sortie de la maternité.
Pour les 2 types d’alimentation, nous avons recueilli le nombre d’alimentations par 24h, ainsi que le nombre de réveils des parents la nuit pour l’alimentation. Nous avons demandé aux parents d’évaluer la prise de poids de leur enfant. Nous avons évalué la présence de régurgitations, constipationet coliques.
– Enfant
Nous avons questionné les parents sur le lieu de sommeil de l’enfant et sur les difficultés relatives à son sommeil concernant son endormissement ou ses réveils nocturnes.
– Parents
Nous nous sommes enquis de la fatigue ressentie par les parents, de leur qualité de sommeil en évaluant le nombre de réveils nocturnes ou les difficultés d’endormissement et évalué la possibilité de repos dans la journée sous forme de sieste avec la fréquence.
1 Les données relatives à la participation du père
Nous avons demandé si le père avait repris le travail et s’il avait pris son congé paternité et à quel moment. Nous avons évalué la participation du père pour les soins du nouveau né notamment concernant le bain et la participation à l’alimentation. L’aide apportée par le père pour les tâches ménagères et la gestion des ainées ont été évaluées. Nous avons demandé auxmères si elles se sentaient aidées par le père.
1 Les données relatives à la participation de l’entourage
Nous avons interrogé les parents sur l’aide apportée par la famille et les amis et sous quelle forme.
1 Les données relatives aux pleurs du nouveau né
Nous avons demandé aux parents quelles étaient pour eux la cause des pleurs de leur enfant (alimentation, douleur, colique, câlin, caprice ou autre) ainsi que leur ressenti par rapport à ces pleurs.
1 Les données relatives à l’anxiété des parents
Nous avons utilisé l’EPDS3 afin d’évaluer l’anxiétédes mères. Nous avons demandé aux parents s’ils s’étaient sentis inquiets depuis le retour à domicile, paniqués, effrayés ou débordés par les évènements ou s’ils avaient eu peur de ne pas savoir s’occuper de leur enfant. Nous avons demandé aux mères si elles s’étaient senties coupables quand certaines choses n’allaient pas bien. Nous avons demandé aux mères si elles avaient pleuré depuis le retour au domicile.
1 Les données relatives aux consultations lors du 1er mois de vie
Nous avons demandé aux parents, combien de fois et pour quel motif, ils avaient consulté un personnel médical (médecin traitant ou d’urgence, SOS médecin, pédiatre ou pédiatre de PMI, urgences pédiatriques)ou paramédical (sages femmes, puéricultrices) depuis la sortie de maternité. Nous avons également recherché si les parents s’étaient rendus à la PMI pour le contrôledu poids du nouveau né comme il leur avait été conseillé lors de leur séjour.
1 Les données sur le vécu du retour à domicile
Nous avons demandé aux parents comment s’était passé le retour au domicile et si les conseils reçus lors du séjour à la maternité étaient suffisants ou non.
1 Les données sur les améliorations à apporter pour le retour à domicile
Nous avons questionné les parents sur l’aide qu’ils auraient aimé avoir en plus afin de les aider pour le retour au domicile.

Naissances selon le poids des nouveaux nés en percentiles

Le poids de naissance médian était de 3360 grammes avec pour extrêmes 1840 grammes et 4740 grammes.
2% des nouveaux nés pesaient moins de 2500g (n=6) et 8% pesaient plus de 4000g (n=20).
Cependant, il est plus facile d’interpréter les poids des nouveaux nés en fonction des percentiles correspondant au terme.
Ainsi, 3,5% des nouveaux nés étaient hypotrophes (n=8) (< 5ème percentile) et 5% macrosomes (n=12) (> 95ème percentile).

Adaptation du nouveau né en salle de naissance

10% des nouveaux nés ont nécessité une réanimationen salle de naissance (n=23).
Parmi ces 23 nouveaux nés :
– 65% (n=15) : ventilation au masque ou Néopuff
– 26% (n= 6) : aspiration sous laryngoscope, dont n=3 (13%) aspiration + ventilation au masque ou Néopuff.
– 4% (n =1) : intubation + ventilation mécanique
– 4% (n= 1) : ventilation mécanique + massage cardiaque externe
Il y avait plus de risque de réanimation en cas de césarienne pendant le travail (p=0,03) ou d’accouchement par voie basse avec instruments (p=0,02) qu’en cas de naissance par voie basse spontanée ou de césarienne programmée. Il n’a pas été mis en évidence de différence significative sur la réanimation entre un accouchement par voie basse instrumentale et une césarienne en cours de travail.

L’alimentation du nouveau né

Type d’alimentation à J0

67% des mères ont décidé d’allaiter leur nouveau né(n=157).
5% des mères ont choisi de faire une tétée d’accueil en salle de naissance puis de poursuivre l’alimentation du nouveau né avec un lait artificiel (n=12).
27% des mères ont choisi un allaitement artificiel dès la naissance (n=64).
1% des mères ont choisi un allaitement mixte dès la naissance (n=2) dont une du fait de sa grossesse gémellaire.

Type d’alimentation à la sortie de la maternité

Parmi les mères ayant choisi d’allaiter, 6% ont arrêté l’allaitement durant le séjour en maternité (n=9). 6% ont également dû opter pour un allaitement mixte durant le séjour (n=9).
Ainsi 59% des mères allaitaient à la sortie de la maternité (n=139), 5% avaient un allaitement mixte (n=11) et 36% nourrissaient leur enfant avec un lait artificiel (n=85).

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Table des matières

Table des figures et des tableaux
Abréviations
Introduction
Première partie: Le séjour en maternité
I Les différents séjours en maternité et leurs durées
a. Le séjour traditionnel
b. Le séjour en unité kangourou
c. Les sorties précoces de maternité
d. L’Hospitalisation A Domicile (HAD)

II Définitions
a. Le sommeil du nouveau né
b. Anxiété du post partum et EPDS3
Deuxième partie: L’étude
I Population et méthodes
a. Population
b. Méthodes
II Résultats

a. La population
b. Les données maternelles
c. L’accouchement
d. Le nouveau né
e. L’alimentation du nouveau né
f. Le vécu de la grossesse et de l’accouchement
g. Le séjour en maternité
h. Réponses au questionnaire
i. Situation familiale
j. L’alimentation à 1 mois
k. Qualité de sommeil de l’enfant
l. Qualité du sommeil des parents
m. Participation du père
n. Aides des familles et amis
o. Les pleurs de l’enfant
p. Ressenti des parents par rapport aux pleurs de leur enfant
q. Anxiété des parents
r. Consultations durant le 1
er mois
s. Le retour à domicile
t. Les conseils reçus à la maternité
Troisième partie: Discussion
Quatrième partie: Conclusion et perspectives
Bibliographie

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