Le val de loire, un paysage « naturel et culturel vivant »

LE VAL DE LOIRE, UN PAYSAGE « NATUREL ET CULTUREL VIVANT » 

Le paysage s’offre à qui veut bien le voir 

Le terme « paysage » apparaît pour la première fois dans le dictionnaire français-latin de Robert Estienne en 1549. Il est employé dans le but de décrire une toile représentant une vue champêtre ou un jardin. Il a ensuite fallu attendre 1861, pour que le premier espace naturel français soit protégé pour sa valeur paysagère. Le classement a eu lieu, là aussi, à la demande de peintres. Le milieu artistique dans lequel apparaît la notion de paysage lui confère donc, dès son origine, une dimension esthétique. La définition du paysage de Levy et Lussault semble remportée un certain consensus : il est assimilé à « une étendue de pays qui se présente à un observateur » . Le paysage est donc l’espace qui fait face à l’homme et que celui-ci se représente. Toutefois le regard posé sur ce paysage est à la fois empreint d’objectivité et de subjectivité. En effet, l’homme décrira un paysage selon les éléments structurant qu’il y trouve –tels les lignes de forces visuelles ou les formes du relief naturel (axe d’une vallée, ligne d’horizon), les lignes secondaires (haies, voies de communication) et les points d’appel qui attirent le regard (clocher, bosquet, village…) – mais aussi selon sa propre perception, sa sensibilité, son rapport au lieu et son état d’esprit du moment. Pour ce qui est de la définition de la qualité paysagère, elle reste soumise à controverses. Certains l’attribuent à la conservation d’un aspect naturel ou encore à un assemblable de luminosités révélant des couleurs particulières. D’autres parlent d’un sentiment d’« harmonie », d’une perception « agréable ». Par ailleurs, nous avons pu constater que bon nombre des professionnels du paysage, refusent de s’y hasarder. La « qualité » étant définie comme un attribut, un caractère, une caractéristique ou encore une propriété , la « qualité paysagère » serait un attribut, caractère, caractéristique ou propriété du paysage. Néanmoins cette expression possède clairement une connotation positive. Elle sous-entend la notion de beauté et fait donc intervenir des critères subjectifs, propres à chacun de nous. En effet, chaque individu estime « le beau » selon son propre jugement de valeur, lui-même construit autour de sa culture, de son histoire et de ses pratiques. Selon une étude d’une équipe pluridisciplinaire (SRATES, CEGESA, CNRS) la société entend par « beau paysage » un paysage « naturel sauvage » mais qui n’en est pas moins maîtrisé. Ce paysage se révèle être porteur d’une identité locale et de valeurs et de souvenirs servant de points de repères quotidiens . Ainsi, nous objectiverons cette recherche en nous interrogeant, non pas sur la qualité paysagère d’une opération d’habitat et sur sa participation à préserver/ gérer/ aménager un « beau » paysage, mais en nous focalisant sur l’analyse de la prise en compte de la qualité paysagère par les différents acteurs de l’habitat intervenant dans la conduite d’une opération.

La prise de conscience de l’influence des activités humaines sur le paysage

Vers une approche transversale de la définition du paysage… 

.. dans les sensibilités
L’UNESCO, dans sa convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel adoptée le 21 novembre 1972, introduit l’idée d’une interaction des activités humaines, non pas avec le paysage, mais avec des paysages. En effet, elle reconnaît l’intérêt de paysages « culturels évolutifs et vivants » qu’elle définit comme des « œuvres conjuguées de l’homme et de la nature », ayant atteint leur « forme actuelle par association et en réponse à leur environnement naturel » et laissant « le processus évolutif » continuer. Cette interaction entre l’homme et la nature, qui façonne l’espace, conduit Augustin Berque à redéfinir le paysage comme une étendue terrestre servant d’habitat à l’humanité . Ici le paysage n’est plus une étendue inerte mais devient le réceptacle des activités humaines. Cette nouvelle définition illustre à la fois les ressources et les contraintes que le territoire impose au développement de l’homme. La considération du rôle des activités humaines sur l’espace est reprise dans la convention européenne du paysage, adoptée le 20 octobre 2000. Elle s’applique à l’ensemble des paysages des plus remarquables aux plus quotidiens, (espaces naturels, paysages ruraux, urbains ou périurbains, espaces terrestres ainsi que les eaux intérieures ou maritimes). Elle leur reconnaît une dimension économique, sociale, politique et juridique en plus de leur portée esthétique et environnementale. Le paysage y est redéfini comme «une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations». Par ailleurs, la notion de qualité de vie est introduite : « Le paysage est partout un élément important de la qualité de vie des populations : dans les milieux urbains et dans les campagnes, dans les territoires dégradés comme dans ceux de grande qualité, dans les espaces remarquables comme dans ceux du quotidien… » .

… dans le cadre législatif
Les artistes ont fortement contribué à la prise de conscience de la valeur patrimoniale du paysage. Néanmoins cette sensibilisation s’est d’abord effectuée à propos de paysages exceptionnels par la loi du 21 avril 1906 qui est la première à instituer une protection pour les monuments et les sites naturels. Elle est plus connue sous l’appellation de loi du 2 mai 1930 qui est venue la compléter sous l’impulsion de la naissance du tourisme. En effet, le développement de cette activité a suscité la nécessité de limiter le droit de propriété « inviolable et sacré » afin de « préserver les beautés de la nature, [et de] conserver, au bénéfice de tous, des paysages remarquables ou pittoresques » .

Puis, avec la loi du 25 février 1943, la protection s’étant aux abords des monuments historiques. Cet élargissement témoigne de l’évolution de la sensibilité visà-vis du paysage : le champ de vision s’agrandit avec la prise de conscience de l’importance du travail des transitions entre les éléments pour la préservation d’un site remarquable.

En 1971, la France se dote d’un ministère chargé de la protection de la nature et de l’environnement. Depuis lors, une véritable politique des paysages a été mise en place ayant pour objectif de « préserver durablement la diversité des paysages français ». Son aboutissement réside dans la loi du 8 janvier 1993, relative à la protection et à la mise en valeur des paysages. Elle institue une politique globale des paysages français, qu’ils soient remarquables ou non et dote les collectivités de la responsabilité de la mise en valeur du paysage et de sa gestion.

La dernière avancée en matière de prise en compte du paysage dans le droit français est la ratification de la convention européenne du paysage par la loi du 13 octobre 2005. Elle a permis d’organiser l’intervention sur le paysage en trois catégories :
– La protection des lieux les plus significatifs d’une identité patrimoniale,
– L’aménagement des paysages pour un développement durable,
– La conception de nouveaux paysages qui perpétuent «l’esprit des lieux» en s’inscrivant dans la continuité du territoire.

C’est ce dernier niveau d’intervention qui retiendra plus particulièrement notre attention car il concerne directement les opérations d’extensions urbaines.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : LA RECONNAISSANCE DE LA QUALITE PAYSAGERE DU VAL DE LOIRE : ENTRE PRESERVATION ET MENACE DE BANALISATION
1. LE VAL DE LOIRE, UN PAYSAGE « NATUREL ET CULTUREL VIVANT »
1.1. Le paysage s’offre à qui veut bien le voir
1.2. La prise de conscience de l’influence des activités humaines sur le paysage
1.3. Vers des activités humaines influencées par le paysage ?
1.4. Le développement d’une culture « Val de Loire »
2. L’ATTRAIT DES TERRITOIRES DU VAL DE LOIRE AUX YEUX DES MENAGES
2.1. L’habitat rêvé des français et le phénomène de périurbanisation
2.2. Les réponses avancées jusqu’à présent aux demandes des ménages
PARTIE II : LA RECHERCHE EN THEORIE ET LE CHOIX DES TERRAINS D’ETUDES POUR SA PRATIQUE
1. L’OBJECTIF DE LA RECHERCHE
1.1. La visée cognitive de la recherche
1.2. Qu’est-ce qu’une typologie ?
2. LA DEMARCHE ENVISAGEE
2.1. Structuration de la recherche
2.2. Construction du modèle d’analyse
3. CHOIX MOTIVE DES TERRAINS D’ETUDE
3.1. Une combinaison de critères de sélections
3.2. Justification des terrains retenus
3.3. Adaptation des critères de sélections en vue d’améliorer l’efficacité de l’analyse
PARTIE III : ANALYSES DES INFORMATIONS RECUEILLIES ET CONSTRUCTION DE LA TYPOLOGIE
1. CARACTERISTIQUES DES OPERATIONS CHOISIES
1.1. L’extension du bourg de Berthenay
1.2. Le quartier du Prieuré à la Riche
1.3. Les Hauts de Montlouis
1.4. La Basse Bergerie à Villandry
2. ANALYSE DE LA PRESSION FONCIERE SUR LES COMMUNES
2.1. Analyse de la demande en logements à travers l’étude des mutations foncières et immobilières
2.2. Analyse des disponibilités foncières
3. ANALYSE DE LA PRISE EN COMPTE DE LA QUALITE PAYSAGERE DANS LES PROJETS
3.1. L’analyse préalable de la sensibilité du territoire aux problématiques paysagères
3.2. Contribution de l’opération d’habitat à la réalisation du paysage communal futur souhaité
CONCLUSION

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