Le Vakodrazana dans le contexte de la médiation culturelle

Le mode de vie de l’homme, ses composants, tout ce qui est en rapport avec lui tend à s’uniformiser. La culture, un élément distinguant l’homme des animaux et de la nature se globalise. Depuis le début du XXème siècle, chacune des grandes puissances souhaite imposer sa doctrine et veut que les siennes soient adoptées pour être le modèle de tous. Ainsi, la réalité culturelle des pays du Sud est influencée par des éléments culturels du Nord. Cette force devient inévitable et déracine de plus en plus les valeurs culturelles de ces pays, anciennement colonisés. Dans cette étude, l’anthropologie culturelle est mise en évidence : l’homme est face à sa nature culturelle qui l’enrichit et qui le nuit instantanément. L’homme sera étudié dans son rapport avec cette nature complexe qui forge son environnement culturel communautaire et social. L’anthropologie culturelle veut que l’homme soit un élément indispensable dans sa société et qu’ensemble, ils aillent construire une culture propre à elle. Ces différentes cultures, dans de différentes sociétés forment la diversité culturelle qui, par la suite, construira une identité propre à une grande communauté. L’avènement de la mondialisation favorise le développement culturel de chacun des pays dans le monde entier.

L’homme vit dans un environnement culturel diversifié et riche où la musique prend un rôle important. Chaque pays possède une ou des musiques spécifiques. Cet aspect explique la diversité culturelle. D’où le thème choisi : « analyse de la mondialité dans les représentations de Vakodrazana ; cas du groupe RAKOTO Frah Zanany ». Le Vakodrazana est un folklore musical malgache. Il figure parmi les genres musicaux les plus actifs. Son étude est nécessaire car il représente un élément identitaire d’une société déterminée. Il s’agit d’un domaine où le collectif domine par rapport à l’individuel à l’exemple du« Fihavanana malagasy ». Cependant, l’avènement de la mondialisation fait du Vakodrazana un folklore en évolution. Etant donné que la société évolue, la globalisation apporte également des changements dans la vision de la société et dans la relativité du public. Le traditionalisme est menacé sur le plan représentationnel. Le Vakodrazana se trouve entre traditionalisme et modernisme. Cependant, la valeur du traditionalisme et de l’identité culturelle est rarement mise en question. Dans cette étude, nous considérons le cas du groupe RAKOTO Frah Zanany en raison de son aspect inconnu et ignoré par la majorité du public. Les études se porteront sur les études des aspects de la mondialité dans les composants de représentation de Vakodrazana liés au groupe.

LE VAKODRAZANA DANS LE CONTEXTE DE LA MEDIATION CULTURELLE

Considérations générales du Vakodrazana

Connu comme une musique traditionnelle, le Vakodrazana se présente comme un art pluridisciplinaire. Certes, il est aussi bien enrichi de danses que de musiques et de chants.

De l’origine aux acteurs

Se contenter de développer le Vakodrazana en tant que culture est insuffisant sans évoquer son origine ainsi que ses acteurs. De ce fait, il s’avère être indispensable d’évoquer les acteurs et l’environnement dans lequel se situe le Vakodrazana. Cette étude sera précédée de son aperçu historique et de ses raisons d’existence.

Le Vakodrazana dans l’histoire
La recherche sur l’origine du Vakodrazana a été généralement difficile car nous ne disposons que de peu de documents. Cependant, quelques auteurs tels que Mireille Rakotomalala l’a situé dans l’histoire en le définissant : « évocation des chants et danses donnés à l’occasion d’une cérémonie de circoncision de l’enfant royal, d’intronisation d’un souverain, d’accueil des guerriers ou de prestation d’allégeance» .Le Vakodrazana est ici attribué aux pratiques sacrées durant la monarchie Merina.

Cette information est incomplète pour pouvoir situer le Vakodrazana dans l’histoire. Pour disposer d’amples informations, utilisons des éléments que nos interviewés ont fournis dont Patrice Ratsimbazafy, chef du groupe Rakoto Frah Zanany et de Mariette Rasoarimalala, celui de la troupe Bakomanga. Transmis par tradition orale, ceux-ci sont considérés comme éléments mythiques et invérifiables mais l’utilisation de cette version est nécessaire car elle est aussi bien porteuse de signification qu’un outil nous renvoyant dans l’histoire.

De ce fait, le vakodrazana apparaît dans les XIXe siècles. Précisément, il est né au temps de règne du roi Andrianampoinimerina , époque où les divertissements populaires ont leur place. Durant ce temps, le vakodrazana possède déjà un important rôle : divertir. Selon Patrice Ratsimbazafy, la danse représente une grande partie des représentations que le roi a le plus apprécié . Lié à cela, le vakodrazana est également issu du « Marakely » et du « Fampitaha », deux autres pratiques performatives de l’époque . Mariette Rasoarimalala du groupe Bakomanga, le leader du groupe Bakomanga confirme que cette musique a vu sa naissance dans les concours artistiques de chants et de danses traditionnelles ou « Fampitaha » durant ce temps. A noter qu’il se pratique au cours de la nuit pendant laquelle deux personnes s’affrontent jusqu’à l’aube .

Idéologies du Vakodrazana

Comme tout art, le vakodrazana se présente comme une pratique folklorique utilitaire qui met en valeur sa partie classique et traditionnelle. Un premier aspect du vakodrazana est fortement lié aux valeurs culturelles de cette musique. En effet, cet art existe d’abord pour montrer la diversité culturelle et ethnique de la Grande Ile . Ce premier objectif est principal car il est la base même de sa survie et son développement. Les acteurs, dont les artistes de vakodrazana, effectuent cette mission lors des représentations durant lesquelles ils démontrent chacune des différentes cultures de chaque région de Madagascar notamment en termes de mode de vie, de diversité langagière voire coutumière. Le deuxième objectif ne s’éloigne point de cet aspect culturel. Celui-ci est plus axé sur sa valeur temporelle. Il s’agit de pérenniser le genre afin que les futures générations puissent prendre conscience de son existence et de ses valeurs. Cette visée se présente comme une action fondamentale en vue de remettre en place et de pérenniser le vakodrazana vu sa place actuelle dans la sphère culturelle Malgache. Tous les Malgaches, tant artistes et citoyens, sont responsables de cette action. « Ils doivent participer pleinement à cette mission pour retenir les valeurs du vakodrazana : évoque une richesse et un patrimoine unique qui valorise Madagascar. Il garde également une grande partie de l’histoire » affirme Patrick RATSIMBAZAFY.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : LE VAKODRAZANA DANS LE CONTEXTE DE LA MEDIATION CULTURELLE
1.1. Considérations générales du Vakodrazana
1.1.1 De l’origine aux acteurs
1.1.1.1. Le Vakodrazana dans l’histoire
1.1.1.2. Idéologies du Vakodrazana
1.1.1.3. Les acteurs de Vakodrazana
1.1.2. Un genre à multiples facettes
1.1.2.1. Un héritage des ancêtres
1.1.2.2. Une pratique collective
1.1.2.3. Vakodrazana ; un élément identitaire
1.1.3. Vakodrazana : un art lié au Hiragasy
1.1.3.1. Quelques points communs pour les deux arts
1.1.3.2. Un cadre et un environnement scénique identique
1.1.3.3. Un contexte d’origine semblable
1.2. Présentation du cadre théorique
1.2.1. La médiation culturelle et la mondialisation
1.2.1.1. Notion de médiation culturelle
1.2.1.2. Application de la médiation culturelle
1.2.1.3. Mondialisation ou mondialité
1.2.2. La théorie scientifique à appliquer
1.2.2.1. La communication culturelle de Jean Caune
1.2.2.2. La théorie de la médiation culturelle Bernard Lamizet
1.2.2.3. La communication selon Shannon et Weaver
1.2.3. Le concept de représentation
1.2.3.1. Idée de pratique culturelle
1.2.3.2. L’espace public, un lieu de médiation
1.2.3.3. Les langages de la représentation
1.3. Méthodologie pour la collecte de données
1.3.1. La lecture
1.3.2. Le dépouillement des données
1.3.3. La descente sur terrain
CONCLUSION PARTIELLE
PARTIE II : LE GROUPE RAKOTO FRAH ZANANY ET SES ŒUVRES – DESCRIPTION D’UN SPECTACLE
2.1. Le groupe Rakoto Frah Zanany
2.1.1. Présentation du groupe
2.1.1.1. Origine du groupe
2.1.1.2. Origine de l’éponyme
2.1.1.3. Un artiste à deux visages
2.1.2. Description des membres
2.1.2.1. Une jeunesse incontestable
2.1.2.2. Un groupe organisé
2.1.2.3. Une troupe autodidacte et engagée dans la musique
2.1.3. Objectifs du groupe
2.1.3.1. Reprendre le flambeau
2.1.3.2. Revaloriser une pratique culturelle
2.1.3.3. Ouvrir une école de musique et un musée
2.2. Autres points fondamentaux sur le groupe Rakoto Frah Junior
2.2.1.Marché des albums et des spectacles
2.2.1.1. Des productions continues
2.2.1.2. Un marché national
2.2.1.3. Un marché international
2.2.2.Le répertoire
2.2.2.1. Un répertoire repris
2.2.2.2. Auteurs divers
2.2.2.3. De nouveaux répertoires
2.2.3.Les thèmes traités
2.2.3.1. Une visée spécifique : le social
2.2.3.2. L’évocation de « Zanahary »
2.2.3.3. Des thèmes variés
2.3. Compositions d’une représentation de Vakodrazana
2.3.1. Les différentes parties d’un spectacle
2.3.1.1. La durée d’un spectacle
2.3.1.2. La salutation et la clôture
2.3.1.3. Un déroulement riche
2.3.2. Des composants riches
2.3.2.1. Les costumes et les coiffures
2.3.2.2. Les instruments utilisés dans le Vakodrazana
2.3.2.3. Des danses vivantes
2.3.3. Implication du public spectateur
2.3.3.1. Le public, « un miroir »
2.3.3.2. Un public hétéroclite
2.3.3.3. Une assistance participative
CONCLUSION PARTIELLE
PARTIE III : EVALUATION DES DIFFERENTES FORMES DE LA MONDIALITE ET SES DIFFERENTES ASPECTS
3.1. Les différentes formes de mondialité dans les corpus
3.1.1. Le port des costumes
3.1.1.1. Une vision occidentale
3.1.1.2. Recherche de la simplicité
3.1.1.3. Des coiffures modernes
3.1.2. Les sons et les rythmes
3.1.2.1. Un véritable métissage culturel
3.1.2.2. Changement du rythme du vakodrazana
3.1.2.3. Danses en évolution
3.1.3. Les textes : vecteurs de la mondialité
3.1.3.1. Les emprunts
3.1.3.2. Une société actuelle mondialisée
3.1.3.3. Un franc parler des noms de lieux malgaches
3.2. Les différents aspects de la mondialité
3.2.1. Mondialité : une opportunité culturelle
3.2.1.1. Pour la diffusion de la diversité culturelle
3.2.1.2. Proximité du public
3.2.2.3. Reconnaissance Identitaire
3.2.2. Mondialité : un blocage culturel
3.2.2.1. Perte de l’identité culturelle
3.2.2.2 Acculturation et Crise Culturelle
3.2.2.3. L’uniformisation culturelle, la guerre culturelle
2.3. Solutions et perspectives d’avenir
2.3.1.La démocratisation culturelle
2.3.1.1. Une solution première
2.3.1.2. Pour une actualisation du Vakodrazana
2.3.1.3. Acception de la diversité
2.3.2.Préservation de la diversité culturelle
2.3.2.1. Pour une revalorisation des arts folkloriques
2.3.2.2. Pour une véritable identité
2.3.2.3. L’UNESCO et la diversité culturelle
2.3.3.Renforcer la médiation
2.3.3.1. Situation de l’acception culturelle
2.3.3.2. Réaction spontanée
2.3.3.3. La part de l’institution
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES
ANNEXES

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *