Le vague et le paradoxe sorite
Distinction du vague et de l’imprécision
En philosophie du langage, en linguistique ou dans d’autres disciplines le mot « vague » est régulièrement utilisé pour désigner nombre de problèmes sémantiques, philosophiques ou logiques. Par ailleurs l’expression « flou » est la plupart du temps comprise comme synonyme de « vague » (ce dont nous convenons ici pour la suite). Les problèmes sémantiques désignés comme « vagues » peuvent néanmoins être très différents. Le vague est ainsi souvent confondu avec l’imprécision (nous verrons toutefois que certains traitements sémantiques du vague le réduisent à l’imprécision). Nombreux penseurs ont nommé « vagues » des phénomènes dès qu’il était question d’imprécision dans les termes, d’imperfection d’un langage ou de doute dans les représentations (ce à quoi il y aurait peu d’intérêt à leur en tenir rigueur). La notion de vague semble donc elle-même ambiguë et peut être confuse. Du fait des multiples utilisations et acceptions du terme, le vague « authentique » auquel nous nous intéressons doit d’abord être distingué de l’imprécision (notamment de l’ambiguïté et de la généralité). Ces détours permettront de souligner certaines ressemblances, de fixer la signification (parfois non consensuelle) de certaines notions, de prévenir l’apparition de nombreux problèmes, d’éviter les complexités inutiles et de clarifier la nature des défis philosophiques que pose le vague.
Un terme est ambigu s’il a au moins deux sens indépendants, même partiellement, et donc autant d’extensions possibles. Cette multitude de sens produit de l’imprécision. Une expression est ambiguë si elle a plusieurs paraphrases qui ne se paraphrasent pas l’une l’autre.
Ce sont des termes comme : « avocat », « mineur », « enfant », « farce » (etc.). Un mot ambigu peut rendre incertain le sens d’une phrase : « cet avocat ne m’inspire pas confiance ».
L’ambiguïté est intrinsèque, le mot la porte du fait de sa construction, de son étymologie, ou par coïncidence. Elle peut être levée par le contexte, ce qui n’est pas le cas du vague. Pour Fine le vague signifie « sous-détermination » de la signification, alors que l’ambiguïté signifie « sur-détermination » (parce que les termes ont plusieurs sens en même temps). « L’ambiguïté est comme la superposition de plusieurs images, le flou comme une image inachevée. »
Une phrase vague l’est relativement au locuteur, car ce dernier ne sait pas s’il peut ou non appliquer à tel ou tel objet un certain signe linguistique. Le contraste entre vague et ambiguïté est réduit par le fait que beaucoup de mots sont à la fois vagues et ambigus. Le terme « enfant » est ambigu entre « progéniture » et « progéniture immature », et cette dernière interprétation est vague parce qu’il y a des cas limites de progéniture immature. Néanmoins, l’ambiguïté concerne le choix entre différentes intensions (c’est-à-dire la définition d’un terme, les propriétés qu’il connote), alors que le vague concerne le choix entre différentes extensions.
Le vague sémantique doit être aussi distingué de la généralité. La distinction est d’autant plus compliquée par le fait que la plupart des mots sont généraux, par exemple le terme « enfant » couvre à la fois les « garçons » et les « filles », et « félin » couvre une multitude de genres (etc.). Pour Fine la généralité est un défaut de spécificité.
Un concept est général si son extension ne se réduit pas à un singleton (ensemble ne contenant qu’un unique élément). Une réponse à une question est maximalement informative si elle s électionne un unique élément qui répond à la question (ou l’ensemble exhaustif des éléments répondant à la question).
Communément, « généralité » qualifie le niveau insuffisant d’informativité d’un énoncé. Par exemple en réponse à la question.
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Ici l’information est imparfaite car elle n’est pas maximalement informative. Les concepts généraux restent utiles dans la communication, car les concepts spécifiques peuvent être trop contraignants et saturés sémantiquement pour certains besoins communicatifs. Le problème que pose la généralité peut lui aussi être souvent résolu par le contexte. Le vague, quant à lui, a un sens qui semble synonyme de « généralité anormale », ce qui produit des interprétations équivoques du vague. Néanmoins, des termes mathématiques tels que les nombres premiers montrent qu’un terme peut être général sans être vague. En effet, « nombre premier » est un concept dont nous ne connaissons pas intégralement l’extension. Pourtant, en principe, nous savons que tout nombre est tel qu’il y a une réponse univoque à la question de savoir s’il est premier ou pas. Dans le cas de « rouge » nous ne savons cependant pas si toute nuance de couleur est telle qu’il y a une réponse univoque à la question de savoir si cette nuance est rouge ou pas. Ainsi la généralité relève de l’imprécision, mais le vague, lui, relève de l’indétermination.
Les caractéristiques du vague
Les prédicats vagues sont des termes dont la transition entre leur application et leur nonapplication à des objets semble continue, ce qui produit cette impression d’absence de frontières nettes. La frontière entre l’extension et l’anti-extension de ces prédicats semble floue. Ce flou produit des cas limites. Par exemple dans le cas de « rouge » et « orange » il semble ne pas y avoir de frontière nette entre les deux. Pourtant l’existence même de la distinction entre ces Section
Les caractéristiques du vague
Les prédicats vagues sont des termes dont la transition entre leur application et leur nonapplication à des objets semble continue, ce qui produit cette impression d’absence de frontières nettes. La frontière entre l’extension et l’anti-extension de ces prédicats semble floue. Ce flou produit des cas limites. Par exemple dans le cas de « rouge » et « orange » il semble ne pas y avoir de frontière nette entre les deux. Pourtant l’existence même de la distinction entre ces de vérité « ni vraie ni fausse » (comme « indéfinie ») ; soit rejeter le principe de non contradiction, donc accepter un état contradictoire « vrai et faux ».
Nous l’avons évoqué, les philosophes et logiciens rejettent presque unanimement l’approche consistant à nier le principe de non-contradiction (excepté certains défenseurs d’une logique dialéthique) , car ils soutiennent que le principe d’explosion co ntraint une logique à ne pas accepter la possibilité des contradictions. En logique classique, si un système axiomatique permet deux inférences contradictoires il se heurte au principe d’explosion. Ce dernier stipule que n’importe quel énoncé peut être déduit à partir d’une contradiction (« d’une contradiction on peut déduire ce qu’on veut »). Selon les règles de déduction de la logique classique et la manière dont sont utilisés les connecteurs logiques, une justification (ici informelle) de ce principe peut s’énoncer. Par hypothèse, et bien que contradictoires, admettons les deux propositions suivantes comme toutes deux vraies.
Le paradoxe sorite
Le sorite est un paradoxe qui semble être généré par des termes vagues, sans frontières claires. Nous le verrons, c’est un problème avec de lourdes conséquences, notamment parce que la logique classique ne laisse aucune place au vague du langage naturel, et parce que son traitement du sorite ne semble pas satisfaisant. Pour qu’un prédicat soit susceptible au sorite il faut au moins qu’il réponde à trois conditions. D’abord il faut qu’il soit possible pour le prédicat de construire une série de sorites, c’est-à-dire de construire un ordre de valeurs à membres finis sur une dimension décisive de l’application du prédicat. Autrement dit, une série de sorites pour « rapide » est un ordre sur la dimension de la vitesse, une série de sorites pour « jeune » est un ordre sur la dimension de l’âge (etc.). Ensuite, le prédicat doit être vrai (ou faux) pour la première valeur de la série et faux (ou vrai) pour la dernière valeur. Enfin, l es valeurs voisines de la série doivent être indifférenciables ou légèrement différentes. La petite différence entre chaque valeur est censée garantir que si un terme vague s’applique à une valeur, alors il s’applique aussi à la valeur suivante. Cette sorte d’induction soritique est souvent appelée la « tolérance » d’un terme vague, ou « principe de tolérance » du sorite. Ce principe stipule que : si a est P, et que b diffère insensiblement de a, alors ce doit être le cas que b est P. La notion de tolérance donne ainsi une valeur normative à l’induction, elle est similaire à l’induction mathématique (ou raisonnement par récurrence), qui, elle, consiste à démontrer une propriété sur l’ensemble des entiers naturels.
Différentes réponses au paradoxe
Le sorite est un problème largement discuté. Il est principalement question de savoir que faire de lui. Que conclure d’un tel résultat paradoxal ? Les prémisses produisent une conclusion qui est difficilement contestable sur le plan de la logique. Pourtant cette conclusion semble manifestement fausse car elle contredit notre utilisation du prédicat. Elle semble même contredire nos observations. Car certes nous ne pouvons pas faire la différence entre deux nuances de couleurs sensiblement différentes, mais nous sommes capable de déterminer avec la plus grande certitude qu’une petite planète est plus grande qu’un grand chien. Donc les prédicats vagues sont tout à fait opérants dans certains cas, voire même dans la plupart des cas.
En effet, il est rare que dans notre pratique du langage nous tombions dans des absurdités comme celles prédites par le sorite, quand bien même nous attribuons effectivement un principe de tolérance aux termes vagues que nous utilisons.
Pour cette raison la plupart des théoriciens du vague pensent que le paradoxe (ou l’impression de paradoxe) est résoluble. La situation paradoxale produite par le résultat du sorite est peut-être due à un problème dans le sorite lui-même. Il est envisageable qu’il y ait quelque chose de défectueux dans le raisonnement. Bien qu’initialement associé à l’indétermination sémantique, le sorite peut être traité de plusieurs manières. Nous pouvons convenir qu’il y a quatre grands types de réponses, soit : nier que la logique s’applique aux expressions soritiques ; rejeter une ou plusieurs prémisses du sorite ; nier qu’il est valide ; ou accepter le paradoxe et conclure que les termes vagues sont incohérents ou vides de sens.
Selon ceux qui optent plutôt pour le premier type de réponse, la définition traditionnelle du vague en termes de sorite est peut-être inadaptée au phénomène que produisent les expressions concernées.
Si les sorites sont une erreur résoluble alors le flou des termes ne génère peut-être pas de paradoxe. Il est possible qu’un prédicat devienne vague lorsqu’il est mal employé, ainsi il apparaît de manière à générer un paradoxe sorite.
Si tel est le cas l’aspect soritique du prédicat peut être considéré comme un symptôme temporaire d’imprécision, ou comme un élément de sa « caractérisation de surface » . Cependant, la majorité des logiciens motivés à construire une logique adaptée aux sorites optent soit pour la stratégie de rejeter une ou plusieurs prémisses du sorite, soit pour la stratégie de nier que le raisonnement est valide. Si une approche consistant à construire une logique du vague est favorisée, il faudra toutefois que cette dernière relève de nombreux défis. Une logique du vague doit proposer une représentation logique des connexions pénombrales et de l’absence de frontière nette. Comment traiter l’indétermination en termes logiques tout en évitant de produire une logique incohérente ? Il peut sembler qu’une logique du vague souhaitant préciser les extensions d’un terme flou niera nécessairement, au moins en partie, le flou de ce terme. Peu importe la solution adoptée, le sorite constitue une menace sur les théories orthodoxes de la sémantique et de la logique du langage naturel. C’est d’ailleurs souvent à cause de cette crainte que certains pensent qu’il est préférable de nier que la logique s’applique aux expressions soritiques.
Frege et Russell soutiennent une réponse consistant à nier que la logique classique s’applique aux expressions soritiques. Frege considère que les prédicats vagues sont incohérents, il soutient qu’ils n’ont rien à faire dans un cadre logique, ni même dans le langage ordinaire. Car un concept est une idée dont l’extension est précisément définie, donc les prédicats vagues ne sont pas des concepts.
Selon Russell, ce que le vague montre c’est que la logique est inapplicable au langage naturel, ce qui ne signifie pas qu’elle soit fausse, elle est simplement inappropriée.
Un avantage important de la logique classique est sa précision, et il faut éliminer l’imprécision venant de la langue naturelle. Le paradoxe du sorite est aussi compris comme étant un défaut à éliminer, car il fait obstacle à la logique. Donc, selon l’approche de Frege et Russell, les termes sotitiques ne peuvent être utilisés pour remettre en question la logique classique. Cette dernière ne s’applique simplement pas aux sorites. D’une manière similaire, Quine soutient que même si l’élimination de termes vagues peut être coûteuse relativement aux façons ordinaires de parler, il faut tout de même le faire car cela permet de préserver la simplicité de la logique classique.
Le vague et le sorite ont donc pendant longtemps été considérés comme dépassant le champ de la logique classique et ne la remettant pas en question. Cependant, cette idée est de moins en moins partagée. Car, depuis l’insuccès des doctrines linguistiques idéales et l’intérêt croissant pour le langage ordinaire, le vague est davantage considéré comme un problème pertinent. Si la logique veut continuer à montrer sa puissance et sa portée, elle doit tenter de s’appliquer au langage naturel sans souhaiter le modifier. Donc, il semble que les expressions soritiques soient inévitables et que le paradoxe doive être traité.
Cependant, une autre réponse peut consister à accepter le paradoxe. Il est possible de soutenir que les prémisses sont vraies et que le raisonnement est valide.
Mais une telle approche se heurte immédiatement au fait que les paradoxes sorites ont chacun deux versions.
En effet, les sorites peuvent être de composition et de décomposition, selon si le prédicat soritique est nié ou non. La conséquence est donc une incohérence radicale, car, par exemple, n’importe quel nombre de grains peut faire un tas et un non-tas. Pour un même prédicat, tout sorite avec une prémisse conditionnelle positive contredit la vérité de la version négative du sorite. Donc tous les prédicats soritiques produisent une contradiction. Plusieurs philosophe s en tirent la conclusion que le paradoxe est insoluble. La question est alors de savoir ce que montre le paradoxe. La solution consistant à accepter le paradoxe est donc peu partagée, car elle produit des contradictions à tous les termes.
Relations entre logique et ontologie
Une analyse logique du vague fait-elle apparaître le vague comme une propriété des choses elles-mêmes, ou plutôt comme une propriété de notre manière de considérer les choses ?
Nous pourrions comparer cette problématique au fait de se demander si le phénomène est un vague de re (« à propos des choses ») ou un vague de dicto (« à propos de ce qui est dit »).
Le vague épistémique ou sémantique
Le sophisme du verbalisme
La majorité des philosophes soutiennent que le vague, ou l’impression de vague, vient du prédicat, de nos limitations sémantiques ou épistémiques, et non d’une correspondance quelconque qui existerait entre le prédicat et une propriété réelle du monde. Contrairement à ce que stipule la conception ontologique, même dans le cas où il serait effectivement impossible de délimiter le vague, rien ne contraint à en inférer que le réel est lui -même incohérent. Selon Russell, une telle inférence serait un sophisme du verbalisme : « Il y a une certaine tendance chez ceux qui ont pris conscience du fait que les mots sont vagues à inférer que les choses, elles aussi, sont vagues. On nous parle beaucoup du flux, de la continuité et du caractère inanalysable de l’univers, et on suggère souvent que quand notre langage devient plus précis, il devient moins adapté à représenter le chaos primitif à partir duquel l’homme est supposé avoir évolué dans le cosmos. Cela me semble illustrer parfaitement le sophisme du verbalisme – le sophisme qui consiste à confondre les propriétés des mots avec les propriétés des choses. Le vague comme la précision sont des caractéristiques qui ne peuvent appartenir qu’à la représentation, et dont le langage est un exemple. Ils se rapportent à la relation entre une représentation et ce qu’elle représente. Mis à part la représentation, qu’elle soit cognitive ou mécanique, il n’y a rien de tel que le vague ou la précision en soi ; les choses sont ce qu’elles sont, et voilà tout. L’idéalisme a produit des habitudes de confusion même dans les esprits de ceux qui l’on rejeté. Depuis Kant il y a eu une tendance en philosophie à confondre la connaissance avec ce qui est connu. On pense qu’il doit y avoir une certaine identité entre le sujet connaissant et l’objet connu, ce qui conduit le sujet connaissant à inférer que le connu est aussi déficient… Le vague dans une circonstance cognitive est une caractéristique de sa relation à ce qui est connu, et non pas une caractéristique de la circonstance elle-même. »
Le sophisme du verbalisme consiste donc à confondre les propriétés des mots avec les propriétés des choses. Le flou serait du côté des représentations, non des objets. Russell considère ainsi que le vague peut être défini comme l’existence de représentations plurivoques.
Par opposition, un langage précis est un langage dans lequel la relation de signification est biunivoque, c’est-à-dire que la relation de signification fait correspondre un à un les éléments du langage (ou du média) avec les éléments de l’objet qu’il prétend décrire (généralement cet objet est une partie du monde).
La conception épistémique
Une solution possible aux problèmes sémantiques et ontologiques que pose le vague peut consister en une révision de sa définition, une nouvelle approche des cas limites et de la compréhension de l’apparent phénomène d’indétermination. C’est entre autres choses ce que propose la conception épistémique. Selon les défenseurs de cette conception il existe une frontière nette entre l’extension et l’anti -extension des prédicats vagues ; néanmoins les cas limites sont des phénomènes épistémiques relevant de l’absence de connaissance. Cela implique une compréhension radicalement différente du vague, notamment concernant sa définition et la nature du phénomène sémantique qu’il provoque dans les cas limites. En effet, selon la théorie épistémique, la situation d’indécision apparente provoquée par les cas limites n’est pas la conséquence d’une indétermination objective, mais celle d’une incertitude objective quant à la frontière se situant dans la zone i ntermédiaire (entre « vrai » et « faux » de manières déterminées).
Les usagers des termes vagues ne peuvent pas connaître la limite de l’extension de ces expressions, mais cette limite existe tout de même en réalité. Timothy Williamson, dans son livre Vagueness , donne probablement la défense la plus détaillée et la plus complète de la conception épistémique.
Timothy Williamson a une vision du vague basée sur la logique classique (particulièrement la logique standard de premier ordre). Il dénonce l’utilisation des métalangages en affirmant qu’ils ne peuvent pas rendre compte du vague d’ordre supérieur, ce qui a pour conséquence de déformer gravement ce dernier. Assumer cette critique implique cependant une certaine approche des cas limites et du sorite. Selon Williamson, si Irénée est un cas limite de « grand », alors il sera toujours « vrai » ou bien « faux » de manière bivalente qu’« Irénée est grand ». Il existe une taille x pour laquelle un individu est « non-grand » et une taille x+1 pour laquelle un individu est « grand ». Ainsi dans le cas des prédicats vagues le sorite est compris comme étant un paradoxe illusoire, car il existe une frontière nette. Pour défendre son point de vue, Williamson s’appuie principalement sur le potentiel explicatif de l’ignorance des usagers qui utilisent des termes vagues. Nous ne connaissons tout simplement pas la valeur de vérité pertinente dans les cas limites, donc nous ignorons les points de coupure des sorites.
Sa position est donc appelée la « conception épistémique » (ou « approche épistémique »), car elle réduit le phénomène du vague à une impression provoquée par un déficit de connaissance des locuteurs. C’est donc une position qui nie radicalement le vague ontologique et qui est incompatible avec lui.
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Table des matières
Remerciements
Sommaire
Introduction
Chapitre I : Le vague et le paradoxe sorite
Section 1 : Distinction du vague et de l’imprécision
Section 2 : Les caractéristiques du vague
Section 3 : Le paradoxe sorite
Section 4 : Différentes réponses au paradoxe
Section 5 : Relations entre logique et ontologie
Chapitre II : Le vague épistémique ou sémantique
Section 1 : Le sophisme du verbalisme
Section 2 : Conception épistémique
Section 3 : Le sorite selon la théorie de Williamson
Section 4 : Critiques de la conception épistémique
Section 5 : Conception sémantique
Section 6 : Le sorite selon la supervaluation
Section 7 : Les prédicats observationnels et la référence sans fait
Chapitre III : Le vague ontologique
Section 1 : Conception ontologique
Section 2 : Définir l’objet vague
Section 3 : Le problème du grand nombre
Section 4 : L’argument d’Evans
Section 5 : Critiques de l’argument d’Evans
Section 6 : Le problème de la décomposition
Chapitre IV : Composition et ontologie du vague
Section 1 : La composition restreinte
Section 2 : L’argument du vague
Section 3 : La composition vague
Section 4 : Ontologie d’un réel non-vague
Section 5 : Les conceptions et l’ontologie du vague
Section 6 : Le phénomène du vague et ses implications sur la thèse réaliste
Conclusion
Bibliographie
Résumé
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