Le trouble du spectre de l’autisme

Le trouble du spectre de l’autisme

Classification

Deux ouvrages reconnus peuvent être utilisés pour diagnostiquer et classer les désordres autistiques : la CIM-10 élaborée par l’OMS ou le DSM-5 de l’Association Américaine de Psychiatrie (APA). Selon la CIM-10, l’autisme appartient aux troubles envahissants du développement que l’OMS (2008) définit ainsi : « groupe de troubles caractérisés par des altérations qualitatives des interactions sociales réciproques et des modalités de communication, ainsi que par un répertoire d’intérêts et d’activités restreint, stéréotypé et répétitif ». A cette catégorie se reportent différents types de troubles autistiques ayant chacun leurs particularités :
– L’autisme infantile est la forme la plus classique du trouble dans laquelle un retard ou des anomalies au niveau développemental sont remarqués avant l’âge de 3 ans. L’enfant manifeste alors diverses altérations au niveau des domaines caractérisant la triade autistique : les interactions sociales, la communication, les comportements et intérêts qui sont répétitifs et stéréotypés. Il n’est pas rare que d’autres perturbations touchant l’alimentation, le sommeil ou des gestes de colère soient présentes.
– L’autisme atypique se distingue du premier trouble décrit ci-dessus par l’âge d’apparition de l’affection ainsi que par la symptomatologie. En effet, cette maladie se déclare, en général, alors que l’enfant a déjà atteint ses 3 ans. De plus, les signes cliniques sont trop discrets voir absents dans un ou plusieurs des trois domaines nécessaires au diagnostic d’autisme.
– Le syndrome de Rett touche principalement les filles. Une première période de développement est décrite comme normale puis s’en suit, entre 7 et 24 mois, une perte partielle ou complète du langage, de la motricité fonctionnelle des mains et de la marche. On remarque aussi un ralentissement du développement de la boîte crânienne ainsi qu’une hyperventilation.
– Les autres troubles désintégratifs de l’enfance sont également caractérisés par une période de développement ordinaire avant la survenue de la maladie. Ensuite, on assiste à une perte significative, en quelques mois, des habiletés acquises plus tôt dans divers domaines relatifs à la triade autistique.
– L’hyperactivité associée à un retard mental et à des mouvements stéréotypés correspond également à un trouble autistique dans lequel on constate un déficit majeur de l’attention.
– Le syndrome d’Asperger se différencie de l’autisme infantile par un langage et un développement cognitif qui ne sont pas déficitaires. Cependant, les anomalies qualitatives des interactions sociales réciproques ainsi que les intérêts et activités restreints, répétitifs et stéréotypés sont bien constatés.
– Pour finir, c’est dans la catégorie des autres troubles envahissants du développement ou troubles envahissants du développement sans précision que l’on répertorie les affections ne répondant pas spécifiquement aux caractéristiques des sousgroupes décrits ci-dessus (OMS, 2008).

Dans cette revue de la littérature, le choix a été fait de prendre pour référence le DSM-5 de l’APA. Effectivement, cet ouvrage publié en 2013 est plus récent que la version éditée par l’OMS. De plus, il serait davantage en adéquation avec les connaissances actuelles sur l’autisme ; cette affection étant, à présent, appréhendée comme un trouble unique affichant des symptômes d’intensité variable mais se situant sur un même continuum (Autisme Suisse romande, S.d.).

Ainsi, dans le DSM-5, il n’y a plus de distinction nominale entre les différentes formes pathologiques et l’autisme est décrit grâce à une seule classe diagnostique: le trouble du spectre autistique. Ce terme se réfère aux individus qui, selon la CIM-10 ou le DSM-IV, ont reçu un diagnostic d’autisme infantile (CIM-10) ou de désordre autistique (DSM-IV), de syndrome d’Asperger, de trouble envahissant du développement non-spécifié, de trouble désintégratif de l’enfance ou d’autisme atypique (APA, 2013). En plus de cette notion de continuum, le DSM-5 présente d’autres innovations. Premièrement, il n’est plus question de trois mais seulement de deux grandes séries de symptômes permettant d’établir le diagnostic . Dès lors, les deux premiers domaines de la triade autistique correspondant aux anomalies de la communication et des interactions sociales se regroupent maintenant sous un seul critère : les troubles de la communication sociale. En outre, le retard de langage a été éliminé de cette catégorie. Quant aux comportements et intérêts restreints, stéréotypés et répétitifs, ils sont toujours d’actualité et correspondent au deuxième critère diagnostique. A celui-ci s’est greffée une réactivité inhabituelle aux stimuli sensoriels (APA, 2016, p.24-25) .

Deuxièmement, alors que la CIM-10 et le DSM-IV préconisaient une survenue du trouble avant les 36 mois de l’enfant pour poser un diagnostic d’autisme, le DSM-5 assouplit cette condition. Ainsi, comme le souligne l’APA (2016) dans son dernier manuel : Les symptômes doivent être présents dès les étapes précoces du développement (mais ils ne sont pas nécessairement pleinement manifestes avant que les demandes sociales n’excèdent les capacités limitées de la personne, ou ils peuvent être masqués par des stratégies apprises).

Cette modalité permet d’établir des diagnostics plus précocement. Effectivement, même les enfants en bas-âge présentant des symptômes associés à l’autisme mais qui n’atteignent pas le seuil de sévérité fixé dans le DSM-IV ou la CIM-10 risquent, à présent, d’être diagnostiqués avec un TSA « léger » (Autisme Suisse romande, S.d.). En outre, un accent particulier est mis sur la sévérité du trouble et l’assistance nécessaire. Cela permet de définir les niveaux généraux de soutien qu’il est conseillé d’apporter à l’individu souffrant d’un TSA (Rogé, 2015, p.30). Ils sont répartis en fonction de la gravité de la symptomatologie3 : niveau 1 « nécessitant de l’aide », niveau 2 « nécessitant une aide importante » et niveau 3 « nécessitant une aide très importante » (APA, 2016, p.27). Des précisions sont également apportées au diagnostic de TSA. Il convient alors de signaler l’association du trouble à une déficience intellectuelle, une anomalie langagière, une pathologie médicale ou génétique, un facteur environnemental, un autre trouble développemental, mental ou comportemental (APA, 2016, p.26).

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Table des matières

Introduction 
4.1 Problématique
4.2 Question de recherche et objectifs de la revue de la littérature
5 Cadre théorique
5.1 Le trouble du spectre de l’autisme
5.1.1 Classification
5.1.2 Signes cliniques et diagnostic
5.1.3 Prise en charge
5.2 Le modèle transactionnel du stress
5.2.1 Stress
5.2.2 Coping
6 Méthode
6.1 Devis de recherche
6.2 Collecte des données
6.3 Sélection des données
6.4 Analyse des données
7 Résultats
7.1 Description de l’étude 1
7.1.1 Validité méthodologique
7.1.2 Pertinence clinique et utilité pour la pratique professionnelle
7.2 Description de l’étude 2
7.2.1 Validité méthodologique
7.2.2 Pertinence clinique et utilité pour la pratique professionnelle
7.3 Description de l’étude 3
7.3.1 Validité méthodologique
7.3.2 Pertinence clinique et utilité pour la pratique professionnelle
7.4 Description de l’étude 4
7.4.1 Validité méthodologique
7.4.2 Pertinence clinique et utilité pour la pratique professionnelle
7.5 Description de l’étude 5
7.5.1 Validité méthodologique
7.5.2 Pertinence clinique et utilité pour la pratique professionnelle
7.6 Description de l’étude 6
7.6.1 Validité méthodologique
7.6.2 Pertinence clinique et utilité pour la pratique professionnelle
7.7 Synthèse des principaux résultats
8 Discussion
8.1 Discussion des résultats
8.2 Discussion de la qualité et de la crédibilité des évidences
8.3 Limites et critiques de la revue de la littérature
9 Conclusion

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