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Cycles pรฉdagogiques et diffรฉrenciation
La philosophie des cycles pรฉdagogiques a donc pour enjeu majeur la diffรฉrenciation : la prise en charge de chaque รฉlรจve compte tenu de son bagage social, intellectuel et comportemental. Pour que les cycles puissent dรฉployer leurs potentialitรฉs, ils doivent sโappuyer sur des outils solides et utilisables par les professeurs dans le but de connaรฎtre au mieux leurs รฉlรจves : quels besoins ? Quel rapport au savoir ? Quelle faรงon dโapprendre ? Dโun point de vue institutionnel le texte de la rรฉforme met en valeur trois outils principaux, repris depuis par les diffรฉrents textes. Il sโagit des programmes, des compรฉtences et de lโรฉvaluation. Ces trois grands thรจmes ont connu des dรฉclinaisons diverses au fur et ร mesure du temps mais ils restent nรฉanmoins les trois piliers de la fondation de la diffรฉrenciation pรฉdagogique.
๏ท Les programmes : Ils sont lโoutil qui permet aux professeurs de cadrer les contenus disciplinaires, en dรฉfinissant les connaissances que les รฉlรจves doivent acquรฉrir au sein des ยซ domaines ยป. Ainsi les compรฉtences viennent sโimbriquer dans le grand cadre des programmes. Le changement impliquรฉ par lโinstauration des cycles est fondamental puisquโelle permet aux enseignants dโexercer une plus grande libertรฉ pรฉdagogique en envisageant les contenus sous un angle global et en favorisant le plus possible les passerelles existantes entre diffรฉrents contenus disciplinaires (pour donner un exemple trรจs concret, les activitรฉs rattachรฉes au langage sont prรฉsentes dans lโensemble des domaines). Cette marge de manoeuvre se rรฉvรจle รฉgalement trรจs intรฉressante en termes dโorganisation puisque la rรฉpartition horaire devient plus souple, permettant ร lโenseignant dโexercer encore une fois sa libertรฉ pรฉdagogique et favorisant ainsi lโinnovation dans ce domaine. Cette souplesse nouvelle est une des conditions nรฉcessaire ร la diffรฉrenciation puisquโelle permet une modulation de la dรฉmarche pรฉdagogique de lโenseignant et donc la mise en place de situations dโapprentissages adaptรฉes aux acquis antรฉrieurs et aux parcours individuels des รฉlรจves. Cette rรฉforme des cycles fait voler en รฉclats la conception selon laquelle lโรฉcole serait une architecture modรจle de savoir-faire de parcours-types pour des รฉlรจves-types dans une espace-temps unique (la classe, lโannรฉe scolaire). Petit ร petit les programmes se sont ajustรฉs afin de devenir des outils de rรฉfรฉrence portant le concept de cycles en leur sein : les programmes sont centrรฉs sur lโunitรฉ de temps ยซ cycles ยป et dรฉfinissent des compรฉtences ร maรฎtriser en fin de cycle, laissant aux enseignants-collaborateurs le soin de sโorganiser et de se rรฉpartir les apprentissages selon les acquis antรฉrieurs, les savoirs rรฉels et les progrรจs des รฉlรจves. Les programmes rรฉpondent dรฉsormais ร la question ยซ ร quoi veut-on parvenir ? ยป quand les รฉquipes de cycles doivent sโinterroger sur le ยซ comment ? ยป. On entrevoit ici lโimportance du travail dโรฉquipe, de collaboration entre enseignants.
๏ท Les compรฉtences : elles sont la capacitรฉ dโun individu ร maรฎtriser et transfรฉrer des connaissances articulรฉes autour dโobjectifs prรฉcis : les connaissances ne sont plus enseignรฉes, ni appliquรฉes dans un objectif disciplinaire. Les compรฉtences dรฉsignent plus une attitude au savoir plutรดt quโun savoir lui-mรชme, un individu nโa jamais vraiment achevรฉ dโacquรฉrir une compรฉtence puisque celle-ci est รฉvolutive et personnelle (dans sa mise en pratique et dans son acquisition). Cโest la raison pour laquelle cette nouvelle ยซ notion ยป sโintรจgre dans la philosophie des cycles. Chaque รฉtape de la scolaritรฉ dโun individu vient enrichir, dรฉvelopper ou amplifier les compรฉtences construites prรฉcรฉdemment en sโappuyant sur le vรฉcu de chacun. Cet outil vient modifier la pratique professionnelle enseignante qui se fonde dรฉsormais sur les attitudes des รฉlรจves et leur capacitรฉ ร dรฉcliner des mรฉthodes, des raisonnements, face aux situations particuliรจres que lโenseignant propose. Lโรฉlaboration des situations pรฉdagogiques nโest donc plus la mรชme, ainsi que les rapports entre collรจgues qui deviennent des collaborateurs ร part entiรจre qui mettent en place des parcours adaptรฉs et pertinents sur plusieurs annรฉes : une compรฉtence sโacquiรจre et se transforme sur tout le parcours et non sur une annรฉe unique avec une enseignant unique.
๏ท Lโรฉvaluation : Lโรฉvaluation est un levier essentiel de la diffรฉrenciation pรฉdagogique selon Meirieu. Elle peut รชtre de trois types : diagnostique, formative ou sommative. Or la mise en place de la scolaritรฉ par cycles a forcรฉment une incidence sur la conception et les pratiques รฉvaluatives. En passant ร une approche par compรฉtences (notamment transversales), il est impรฉratif de crรฉer de nouveaux modes dโรฉvaluation correspondant ร ces nouveaux modes dโapprentissages. Cโest pourquoi il semble primordial de valoriser lโรฉvaluation formative, outil privilรฉgiรฉ de la diffรฉrenciation pรฉdagogique. Cette derniรจre permet lโautorรฉgulation de lโรฉlรจve mais รฉgalement une meilleure prise en compte de lโรฉlรจve par lโenseignant, elles font figure dโoutil dโajustement permanent dans lโรฉlaboration des apprentissages et des stratรฉgies pรฉdagogiques. Ce mode dโรฉvaluation apparait en dรฉcalage par rapport lโimage sociale de lโรฉcole, cโest pour cette raison dโailleurs quโelle est parfois mal accueillie par la communautรฉ รฉducative notamment par les parents. Si la rรฉforme des cycles commence ร dater, les freins ร sa mise en place pleine et entiรจre existent toujours, et il est nรฉcessaire de sensibiliser les parents ร ce sujet de lโรฉvaluation formative comme outil pรฉdagogique aux dรฉtriments de lโรฉvaluation sommative qui est souvent vรฉcue comme une sanction. Nรฉanmoins on perรงoit ici une contradiction : en lโabsence dโรฉvaluation sommative en fin de cycles comment รฉtablir un diagnostic permettant dโenvisager la structure des apprentissages ร mener dans le cycle suivant ? En rรฉalitรฉ la rรฉforme des cycles amรจne รฉgalement une tout autre maniรจre dโenvisager les progrรจs des รฉlรจves : ร la sanction dโun niveau on substitue une observation dรฉtaillรฉe et personnelle des acquis et lacunes de chacun en fonction des compรฉtences en jeu. Il sโagit davantage dโun bilan dโinformations transmis entre enseignants collaborateurs plutรดt que dโun bulletin de notes dont la pertinence peut รชtre mise en cause. La fonction de lโenseignant change sensiblement ici, et cโest une des nouveautรฉs de la mise en place des cycles : lโenseignant en tant que professionnel de lโรฉducation opรจre un bilan objectif, une analyse de lโรฉlรจve qui dรฉtermine la suite de son parcours scolaire sans sanction ni rรฉcompense mais uniquement dans lโintรฉrรชt de ce dernier.
La rรฉforme des cycles impose une rรฉnovation totale (mรฉthodes et contenus)
La rรฉnovation pรฉdagogique que demande la rรฉforme des cycles touche deux points essentiels : la rรฉnovation des contenus et celle des mรฉthodes.
๏ท Une rรฉnovation des contenus : ce premier chantier concerne la structure mรชme des contenus, en effet comme nous lโavons dรฉjร รฉvoquรฉ lโรฉvaluation est lโune des clefs de lโenseignement diffรฉrenciรฉ. Pour autant il est indispensable de diversifier cet outil et de ne plus le considรฉrer uniquement comme un outil de sanction et/ou de sรฉlection mรชme si nous lโavons vu cette fonction doit aussi exister dโune autre maniรจre. Dโautre part il ne faut plus voir lโรฉvaluation comme un processus unilatรฉral ยซ enseignant vers รฉlรจves ยป, en effet la bonne mise en oeuvre de lโรฉvaluation formative engendre systรฉmatiquement une auto-รฉvaluation de lโenseignant lui-mรชme : lโรฉlรจve nโest en aucun cas le seul responsable dโun ยซ รฉchec ยป et ce constat doit sโaccompagner dโune remise en question et dโune adaptation des situations dโapprentissage proposรฉes.
Nรฉanmoins il faut noter que ce sujet de lโรฉvaluation est pris en charge et รฉtudiรฉ par la communautรฉ enseignante et le ministรจre de lโรฉducation afin de cadrer et dโaider les enseignants dans leur pratique professionnelle.
Etudions ร prรฉsent les contenus des programmes, en effet lorsquโon parle de mise en place des cycles et de diffรฉrenciation il est indispensable de considรฉrer les connaissances ร enseigner. Certains chercheurs ont dรฉfinis ร ce propos la notion de programme-noyau ou objectif-noyau5, il sโagit ici de dรฉfinir collectivement (en conseil de cycles) quelques objectifs essentiels que tous les รฉlรจves doivent acquรฉrir au cours dโun cycle. Cโest sur ces รฉlรฉments de base que les variations de la pรฉdagogie diffรฉrenciรฉe pourront sโopรฉrer au sein dโun cycle. Dans cette perspective les compรฉtences dรฉfinies par les cycles prรฉsentent un intรฉrรชt certain et permettent de mener de faรงon plus aboutie la rรฉflexion sur la diffรฉrenciation.
๏ท Une rรฉnovation des mรฉthodes : Si les contenus des apprentissages sont diffรฉrenciรฉs, il faut รฉgalement porter notre attention sur les mรฉthodes dโenseignement qui font partie intรฉgrante de lโexigence de diffรฉrenciation. Afin de mener tous les รฉlรจves vers la rรฉussite, les enseignants ont souvent pour habitude dโorganiser des temps de prise en charge dรฉdiรฉs aux รฉlรจves en difficultรฉs. Cette pratique porte plusieurs noms : soutien, aide, remรฉdiation, Aide Personnalisรฉe Complรฉmentaire.. et consiste ร reprendre en effectif rรฉduit une notion qui a posรฉ problรจme. Effectif rรฉduit, vitesse ralentie, exemples et exercices simplifiรฉs, cette mise en oeuvre de la diffรฉrenciation pรฉdagogique nโa en rรฉalitรฉ aucun sens puisque lโon rรฉpรจte ร lโidentique une notion que les รฉlรจves concernรฉs nโont pas rรฉussi ร maรฎtriser. IL serait pourtant plus intรฉressant de travailler en concertation avec les autres enseignants de cycles et cibler une action plus appropriรฉe aux diffรฉrents profils dโรฉlรจves : selon le profil on mettra en place des ateliers utilisant des supports dโapprentissages variรฉs et adaptรฉs aux points forts des รฉlรจves. Le rรดle du maitre prend alors tout son sens puisque cโest lui dรฉcline sur des supports variรฉs les savoirs ร acquรฉrir : il fait le lien entre savoirs et รฉlรจves de la meilleure faรงon possible.
Dans la perspective dโamener les รฉlรจves en difficultรฉs ร lโรฉcole vers une image positive et porteuse de sens de cette derniรจre, on peut aussi imaginer des activitรฉs qui engageraient davantage les รฉlรจves entre eux par la pratique des enseignements mutuels. Pour aider les รฉlรจves qui prรฉsentent un dรฉsintรฉrรชt pour la chose scolaire et pour leur redonner motivation et une estime dโeux mรชme il peut รชtre intรฉressant de former des binรดmes entre รฉlรจves de PS et de GS (dans une รฉcole maternelle) ou entre des รฉlรจves de 1ere et derniรจre annรฉe de cycle 2 ou 3 et de mener un projet commun. Ici les รฉlรจves acquiรจrent un statut diffรฉrent qui les valorise et dรฉdramatise les situations dโรฉchecs vรฉcues en classe. La force des cycles rรฉside aussi dans la progression : en prenant conscience de celle-ci (ยซ je montre ce que je sais faire ร un รฉlรจve qui รฉtait comme moi il y a deux ans ยป) les รฉlรจves retrouvent le plaisir dans les apprentissages et un projet nait : celui de pouvoir montrer plus lors des prochains ateliers-binรดmes.
Le travail en รฉquipe : pourquoi ? Pour quoi ? Pour qui ?
Le travail en รฉquipe fait son apparition trรจs tรดt ร lโรฉcole, dรจs les annรฉes 1930 on parle de ยซ pรฉdagogie dโรฉquipe ยป puis de ยซ classes nouvelles ยป (Gustave Monod). Pourtant cette notion sโapplique exclusivement aux รฉlรจves. Ce nโest que vers les annรฉes 70 que la notion se transfรจrera aux groupes dโadultes ayant en charge un ou des groupes dโรฉlรจves. Cette exigence apparait explicitement avec le dรฉcret de 1976 sur lโorganisation des collรจges et des lycรฉes qui mentionne ยซ lโรฉquipe รฉducative ยป de lโรฉtablissement. Mais cโest vรฉritablement en 1989 avec la rรฉforme des cycles que le travail en รฉquipe des enseignants devient une rรฉalitรฉ รฉducative et une exigence institutionnelle.
Cette exigence de lโEducation nationale est mise en place pour rรฉpondre ร la complexitรฉ et ร la variรฉtรฉ de la fonction enseignante dans le but ultime dโamener tous les รฉlรจves ร la rรฉussite. On comprend ici que le terme dโรฉquipe recouvre lโensemble des fonctions complรฉmentaires qui vont concourir ร la prise en charge dโun ou plusieurs groupes dโรฉlรจves.
Pour qui ? Les enseignants !
Dans tous les domaines professionnels le travail en รฉquipe est un volet primordial, valorisรฉ et indispensable pour mener ร bien les missions confiรฉes. Dans les mรฉtiers liรฉs ร lโรฉducation ce critรจre nโest pas mis en valeur, ร aucun moment de la carriรจre dโun enseignant. Pourtant il sโagit dโune injonction explicite des textes rรฉglementaires qui dรฉfinissent les missions du personnel dโรฉducation. Pour aller plus loin, nous pouvons mรชme affirmer que le travail en รฉquipe ne fait pas partie de la culture professionnelle des enseignants, en effet la coordination des tรขches et des acteurs participants aux missions dโรฉducation est rรฉalisรฉe de faรงon centralisรฉe : organisation pรฉdagogique, dรฉfinition des programmes, des heures dโenseignement etc.. Tous ces รฉlรฉments sont donnรฉs clรฉ en main par le lรฉgislateur qui contrรดle, notamment par le biais des inspecteurs, le respect des diffรฉrentes directives. Cโest ainsi que la coordination se met en place dans le domaine de lโรฉducation, et non au travers dโune concertation, collaboration entre des enseignants qui รฉlaboreraient lโarchitecture et la mise en oeuvre des contenus et situations pรฉdagogiques dans le but de sโadapter au mieux aux รฉlรจves. Cette centralisation se traduit par une reprรฉsentation trรจs forte du mรฉtier que lโon assimile ร une activitรฉ solitaire : lโenseignant seul face ร ยซ ses ยป รฉlรจves. A tel point que les activitรฉs autres dont doit sโacquitter lโenseignant (participation aux diffรฉrentes instances collectives comme les conseils ou encore les rencontres avec les parents) sont perรงues comme des obligations administratives sans intรฉrรชt8.
La culture professionnelle des enseignants se partage donc entre une culture pyramidale trรจs hiรฉrarchisรฉe qui prend les dรฉcisions et les ยซ fait redescendre ยป ร ses personnels, et une culture plus ยซ libรฉrale ยป avec la notion prรฉgnante de libertรฉ pรฉdagogique. Nous sommes donc face ร une culture trรจs installรฉe, solidement partagรฉe par tous les membres de la sphรจre scolaire, ce qui la rend trรจs complexe ร modifier. Le travail en รฉquipe enseignante ne semble donc pas avoir de beaux jours devant luiโฆ
Evoquer le travail en รฉquipe en milieu enseignant ce nโest paradoxalement pas toucher ร lโenseignement dudit enseignant face ร sa classe. Le co-enseignement est trรจs peu mis en valeur par les instances dรฉcisionnaires ce qui ne joue peut รชtre pas en faveur de la mise en place de projets communs impliquant une collaboration รฉtroite entre enseignants.
Le travail en รฉquipe : pour quoi ?
Il serait donc utile dโexaminer les justifications du travail en รฉquipe, autrement dit le ยซ pourquoi ยป ? Quels seraient ses bรฉnรฉfices quand mon enseignement ยซ roule ยป dans ma classe ? Tout dโabord il peut รชtre intรฉressant de considรฉrer les รฉtablissements spรฉcialisรฉs qui, depuis bien longtemps, travaillent en รฉquipe. Cette modalitรฉ de travail est mรชme absolument indispensable puisquโil sโagit avant tout dโarticuler les interventions de professionnels variรฉs pour des enfants prรฉsentant des problรฉmatiques diverses ร des degrรฉs divers. Rรฉpondre ร cette demande ne peut รชtre lโoeuvre de dรฉcisions centralisรฉes : seuls la concertation, la collaboration et le travail en interdรฉpendance permettront dโavoir une action efficace sur un tel public. Si lโon considรจre les รฉtablissements classiques on constate une diversification des fonctions et une augmentation des acteurs impliquรฉs dans une journรฉe scolaire : ces nouveautรฉs appellent ร un besoin de collaboration accru. Pour le bien-รชtre des รฉlรจves et lโintรฉrรชt de lโรฉcole il pourrait รชtre intรฉressant de pratiquer une collaboration plus systรฉmatiquement avec les diffรฉrents acteurs. Nous avons pu observer dans une maternelle, une enseignante qui travaille depuis de nombreuses annรฉes avec la mรชme rรฉfรฉrente pรฉriscolaire (cette dame prenait en charge les รฉlรจves aprรจs la classe bien avant la rรฉforme des rythmes scolaires). Cette collaboration, favorisรฉe par lโentente humaine existante entre lโenseignante et la rรฉfรฉrente, permet de prolonger les bรฉnรฉfices des actions menรฉes en classe sur certains รฉlรจves prรฉsentant des problรจmes de comportements ou notamment sur les รฉlรจves allophones qui sont nombreux dans cette classe de petite section. Nous avons trouvรฉ intรฉressant dโรฉvoquer cet exemple prรฉcis puisque les รฉlรจves se trouvent stimulรฉs par cet environnement rassurant, cadrรฉ par les mรชmes rรจgles qui ont รฉtรฉ mises en place ร la fois par lโenseignante et la rรฉfรฉrente. Il sโagit dโun exemple de collaboration et de travail dโรฉquipe (non enseignante mais dโรฉquipe รฉducative) qui a des effets trรจs positifs sur les รฉlรจves.
La seconde raison qui appelle ร lโefficacitรฉ et la systรฉmatisation du travail en รฉquipe cโest lโexigence de la lutte contre lโรฉchec scolaire. Il est clair que les individus qui ont vรฉcu ou vivent lโรฉchec scolaire nourrissent de la dรฉception voire du ressentiment vis ร vis de lโinstitution, ce qui est parfois ร la source des phรฉnomรจnes de violence scolaire. Cโest dans ce contexte que lโon sโaperรงoit que les vรฉritables รฉquipes dโenseignants se dรฉveloppent plus volontiers dans les milieux scolaires difficiles. En lanรงant des projets pรฉdagogiquement innovants ces รฉcoles doivent se constituer en รฉquipe dโenseignants pour mener ร bien ces projets et leur donner la pรฉrennitรฉ nรฉcessaire ร leur amรฉlioration et ร leur efficacitรฉ. Lโinjonction est ici institutionnelle mais รฉgalement nรฉcessaire, appelรฉe par les besoins spรฉcifiques de ce type dโรฉtablissements.
Finalitรฉs du travail en รฉquipe et bรฉnรฉfices attendus
Si lโon compare travail dโรฉquipe et travail de groupe, nous observons quโil ne faut pas les confondre. En effet le travail de groupe dรฉsigne le fait de rรฉaliser ensemble une tรขche commune. Dans ce type de modalitรฉ de travail la diffรฉrenciation des tรขches est trรจs faible et sโapparente plutรดt ร une rรฉpartition dรฉcidรฉe par le groupe lui-mรชme au moment de son organisation, la hiรฉrarchie est quasi inexistante. A lโinverse, le travail dโรฉquipe dรฉsigne une collaboration entre personnes effectuant des tรขches trรจs diffรฉrenciรฉes mais interdรฉpendantes dont lโattribution est effectuรฉe en amont par une hiรฉrarchie dรฉfinie.
Si lโon considรจre les deux exemples donnรฉs plus haut des รฉcoles en milieux difficiles et des รฉtablissements spรฉcialisรฉs, on sโaperรงoit que cโest prรฉcisรฉment les diffรฉrences et expertises complรฉmentaires que prรฉsentent les membres de lโรฉquipe qui font son efficacitรฉ. La complรฉmentaritรฉ, la pertinence du dรฉcoupage des tรขches, leur articulation et le professionnalisme sont les ingrรฉdients dโune coopรฉration rรฉussie.
Cette mรชme coopรฉration permettra ร terme de proposer un enseignement riche et pertinemment diffรฉrenciรฉ au moyen dโoutils innovants ou simplement de situations dโapprentissages diversifiรฉes qui puissent convenir aux diffรฉrents รฉlรจves et ร leurs diffรฉrentes maniรจres dโapprendre (voir plus haut). Mais cette coopรฉration sera aussi le moyen de venir en aide ร des professeurs parfois dรฉmunis face ร lโampleur de la tรขche de la diffรฉrenciation. Face ร des publics de plus en plus hรฉtรฉrogรจnes, on se demande parfois comment animer son enseignement pour que les uns puissent progresser sans que les autres ne sโennuient, il sโagit lร dโun vรฉritable dรฉfi qui serait potentiellement relevรฉ avec brio si les enseignants travaillaient ensemble.
Si nous allons plus loin et que nous considรฉrons le dรฉveloppement et lโรฉpanouissement des รฉlรจves, il apparait que le travail en รฉquipe est un facteur de progrรจs au-delร mรชme de lโexigence de diffรฉrenciation qui doit รชtre opรฉrรฉe dans les classes. En effet, les รฉlรจves en travaillant au contact les uns des autres entre niveaux diffรฉrents, sโapportent beaucoup mutuellement : les plus petits sโidentifient au plus รขgรฉs et les savoirs que ces derniers mettent oeuvre sont gรฉnรฉrateur de motivation. Les plus grands sont valorisรฉs et peuvent directement mettre en pratique les apprentissages qui ont รฉtรฉ vus en classe. Ainsi le travail en รฉquipe enseignantes peut avoir un impact trรจs fort et surtout trรจs direct sur les รฉlรจves et leur rapport au savoir. Motivation, familiarisation avec le travail dโรฉquipe (ร lโรฉchelle ยซ รฉlรจve ยป cette fois), valorisation, construction identitaire sont autant de bรฉnรฉfices quโapportent le travail dโรฉquipe. Ce type de rencontres entre รฉlรจves est encore une fois le fruit dโune volontรฉ forte qui ne peut รชtre mise en oeuvre quโร la condition que les enseignants soient engagรฉs dans une dรฉmarche collective de collaboration et de partage. Nous en reparlerons plus tard dans le troisiรจme chapitre de notre travail.
Les freins et les obstacles
Les obstacles les plus souvent รฉvoquรฉs lorsque lโon aborde le travail en รฉquipe sont ร la fois pratiques mais aussi psychologiques.
Le temps est le principal รฉlรฉment รฉvoquรฉ, et cโest une difficultรฉ objective. En nโincluant pas ce temps de travail dans lโemploi du temps hebdomadaire du professeur il est vรฉcu comme un alourdissement de la charge de travail. De plus il nโexiste pas dans les รฉcoles de lieux dรฉdiรฉs ร ce type de concertation, la plupart du temps la salle des maitres, exiguรซ, est assez bruyante, il est donc difficile de donner de lโimportance ร ces rรฉunions quand le contexte de travail donne ร penser quโil sโagit de tรขches annexes.
Un autre frein que lโon peut รฉvoquer est lโabsence de responsabilisation des membres de lโรฉquipe. Le plus souvent le directeur endosse un rรดle administratif fort et pilote le bateau, transformant les diffรฉrents conseils et instances de rรฉunion, qui ont des objectifs et des points ร traiter bien prรฉcis, en une succession de compte-rendu dโinformations. En responsabilisant chacun des acteurs des diffรฉrentes instances via lโattribution dโun rรดle dรฉfini dans une รฉquipe devant restituer sur un sujet donnรฉ, ces instances pourraient alors produire les rรฉsultats escomptรฉs et par lร donner corps ร ce travail dโรฉquipe dont lโรฉducation a besoin. Ce point prรฉcis est รฉvoquรฉ dans de nombreux articles de recherche sur le travail en รฉquipe qui mentionnent la nรฉcessitรฉ de dรฉfinir en amont la rรฉpartition des tรขches en rendant responsable le dรฉpositaire qui a donc des ยซ comptes ร rendre ยป9. Monica Gather Thuler รฉvoque un autre obstacle qui tient aux spรฉcificitรฉs du monde de lโรฉducation. En effet par son objet mรชme, lโunivers รฉducatif rencontre des difficultรฉs ร sโรฉriger en acteur collectif10 et ร proposer des solutions innovantes passant par lui. Lโรฉducation en tant quโelle est dispensรฉe par des humains ร dโautres humains semble paradoxalement รฉprouver des difficultรฉs ร admettre lโerreur ou le tรขtonnement : on ne prend pas les รฉlรจves pour des cobayes et on ne peut se permettre de ยซ sacrifier ยป une classe sous prรฉtexte dโexpรฉrimentation. Lโarticle11 รฉtudiรฉ retient cet argument qui dissuade la plupart du temps les professeurs ร travailler en collectif : si jamais le dispositif mis en place est un รฉchec alors nous aurons perdu du temps dans les apprentissages et les รฉlรจves nโauront pas acquis la notion visรฉe. Pourtant cette dimension humaine intrinsรจque au mรฉtier dโenseignant est expรฉrimentรฉe au quotidien par tous. Chez les enseignants lโerreur et la remise en question est quotidienne, permanente, et ne devrait donc pas รชtre invoquรฉe comme point nรฉgatif lors de la mise en place de projet collectif innovants.
Travail en รฉquipe et cycles pรฉdagogiques : un nouveau mรฉtier ร bรขtir
Il faut noter que le travail en รฉquipe, outre ses vertus indรฉniables quant ร la rรฉussite des รฉlรจves, revรชt รฉgalement des enjeux socioprofessionnels trรจs forts pour le monde enseignant. On parle ici de problรฉmatiques telles que lโisolement, le leadership mais รฉgalement la pratique professionnelle en tant que telle avec ce quโelle implique de rรฉflexif et de remise en cause constante. En effet, les tรฉmoignages recueillis sur le sujet sont explicites : lorsque le dรฉfi du collectif a รฉtรฉ relevรฉ, les enseignants concernรฉs sont catรฉgoriques quant ร lโinfluence de lโexpรฉrience sur leurs pratiques. Un vรฉritable changement de regard et de perspectives a รฉtรฉ opรฉrรฉ au contact des collรจgues. Il sโagit dโun ajustement (atteint parfois dans la douleur !) qui ouvre les portes dโune pratique professionnelle rรฉnovรฉe, plus en accord avec les nouveaux enjeux sociaux dรฉvolus ร lโรฉducation.
Des compรฉtences ร acquรฉrir
Si la formation des enseignants a beaucoup รฉvoluรฉ ces derniรจres annรฉes, on constate que la formation initiale au mรชme titre que la formation continue ne met pas lโaccent sur lโacquisition des bases du travail en รฉquipe. En effet mettre en oeuvre de telles modalitรฉs de travail ne va pas de soi et il existe quelques rรจgles ร respecter afin de rendre ledit travail en รฉquipe plus efficace et surtout plus bรฉnรฉfique pour tous, cโest une des raisons pour lesquelles aujourdโhui la formation des enseignants intรจgre un important volet sur le travail en รฉquipe (ร la fois en thรฉorie avec des cours intitulรฉs ยซ gestion de projet ยป ou ยซ travailler en รฉquipe au service de tous les รฉlรจves ยป mais รฉgalement en pratique avec des projets, prรฉsentations, travaux dont les rendus sont ร รฉlaborer en groupe. Au-delร de ces rรจgles ร mettre en oeuvre il existe aussi un savoir-รชtre en รฉquipe, des attitudes qui, pour certains, nโont rien de naturel et qui pourtant favorise grandement lโaboutissement dโun projet dโรฉquipe.
Le constat est simple : certains รฉtablissements semblent plus enclins que dโautres ร la collaboration entre enseignants. Ces diffรฉrences tiennent elles uniquement ร la bonne entente rรฉgnant dans lโรฉquipe ? Ou existe-t-il des facteurs stimulant la mise en place dโรฉquipes solides et efficaces ? Cโest une des questions traitรฉes dans lโouvrage de Marie-Claude Grandguillot12, qui parle de conditions ร rรฉunir pour dรฉvelopper le travail en รฉquipe. Au mรชme titre que des compรฉtences ร mettre en oeuvre, il faudrait aussi rรฉunir des conditions favorables. Lโauteur pointe du doigt le climat qui se doit dโรชtre ยซ sympathique ยป, ยซ bienveillant ยป, mรชme si cela nโempรชche pas de dรฉbattre et dโaffronter les dรฉsaccords sur certains sujets. Comme dans nโimporte quelle entreprise13, lโaccent doit รชtre mis sur la connaissance de lโautre et lโintรฉrรชt quโon lui porte, afin dโinstaurer un climat de confiance dans lequel chacun se sent libre de sโexprimer. Notre expรฉrience au sein de lโรฉcole cette annรฉe est rรฉvรฉlatrice sur ce point : le climat relationnel serein permet ร chacun de faire valoir ses idรฉes, ou du moins de les รฉnoncer en toute confiance. M-C Grandguillot รฉvoque รฉgalement les questions de temps et de lieux, nous en avons dรฉjร parlรฉ, il est difficile de trouver des moments de concertation, les emplois du temps sont compacts et chacun a des impรฉratifs extรฉrieurs, il est donc difficile de rรฉunir tout le monde pour une durรฉe significative. Cโest lร quโintervient une des compรฉtences ร acquรฉrir pour travailler en groupe : celle de sโorganiser et de dรฉfinir des rรดles en amont, ici dรฉsigner un coordinateur chargรฉ dโorganiser pratiquement la rรฉunion et de trouver un moment qui conviennent ร tous. Pour ce qui est des lieux, les salles des maรฎtres sont souvent des mieux assimilรฉs ร la dรฉtente ou aux temps de repos (dรฉjeuners notamment) il semble donc hasardeux dโy mener les rรฉunions : notre expรฉrience montre que les rรฉunions en salle des maรฎtres tournent souvent au dรฉjeuner lors duquel on ยซ parle boulot ยป plutรดt quโร de vรฉritables rรฉunions avec prise de notes, animateur dรฉsignรฉ et prise de parole rรฉgulรฉe. Lโenvironnement est un facteur essentiel dans la rรฉussite de la rรฉunion, il faut que les participants soient mis dans une ambiance propice et professionnelle, ce qui nโest pas le cas la plupart du temps.
Enfin lโauteur mentionne lโimportance de lโรฉquipe de direction (pour le premier degrรฉ il sโagit du directeur ou de la directrice de lโรฉtablissement) dans la mise en place du travail dโรฉquipe, en effet il est primordial que cette derniรจre soit ร mรชme de repรฉrer les synergies entre membres de lโรฉquipe enseignante et ainsi de suggรฉrer/ mettre en avant les idรฉes de projet pour dรฉclencher la constitution des รฉquipes, quitte parfois ร ยซ imposer ยป la distribution des rรดles au sein de lโรฉquipe afin dโamorcer le travail. Lโรฉquipe de direction se doit รฉgalement dโinstaurer une ambiance cordiale et professionnelle au sein de lโรฉquipe, en organisant par exemple des moments dรฉdiรฉs ร la rรฉgulation afin de trouver des solutions aux difficultรฉs rencontrรฉes lors des concertations. Pour P. Mahieu14 ces moments doivent privilรฉgier lโรฉchange, la confrontation des points de vue, et lโanalyse. En faisant ce travail de retour sur les pratiques on peut sensiblement amรฉliorer lโefficacitรฉ et le bon dรฉroulement des rรฉunions, qui favoriseront alors un travail en รฉquipe de qualitรฉ et auquel les diffรฉrents acteurs adhรจreront pleinement.
Une culture ร reconstruire
Le travail en รฉquipe avec ce quโil implique de remise en questions, de partage et de responsabilisation touche en rรฉalitรฉ au coeur du mรฉtier de lโenseignant : il vient modifier la relation pรฉdagogique (P. Perrenoud15) cโest-ร -dire ยซ l’ensemble des relations d’apprentissage, d’enseignement et didactique dans une situation pรฉdagogique ยป16. Cette relation en tant quโelle se constitue entre lโenseignant et les รฉlรจves est tout ร fait personnelle et relรจve fortement de la personnalitรฉ de lโenseignant, de sa vision de lโenseignement mais aussi de lโattitude des รฉlรจves et de leur rapport au savoir. Au fil dโune carriรจre les enseignants se construisent et dรฉveloppent un savoir-faire et un savoir-รชtre, propre ร chacun. On pourrait mรชme parler dโidentitรฉ-enseignante qui est un caractรจre trรจs fort de la profession, totalement intรฉgrรฉ dans la culture professionnelle : je me distingue par mon identitรฉ professionnelle enseignante qui sera diffรฉrente de celle de mon collรจgue en ce que nous nโavons pas le mรชme vรฉcu de classe, de formation, de relation ร lโinstitution, etc : en rรฉalitรฉ nous nโavons pas la/les mรชme(s) expรฉrience(s). Et cโest prรฉcisรฉment ร cette identitรฉ professionnelle que le travail dโรฉquipe va toucher, il faut dรฉsormais partager cette expรฉrience avec les collรจgues, se dรฉvoiler, en montrer plus sur cette identitรฉ forgรฉe au fil des ans, parfois mรชme en faisant entrer les collรจgues dans la classe, dans la relation pรฉdagogique tissรฉe avec les รฉlรจves. Cโest pour cette raison notamment que le travail dโรฉquipe suscite des apprรฉhensions et de la mรฉfiance alors mรชme que les retours dโexpรฉriences sur le travail en รฉquipe enseignante rapportent que les pratiques enseignantes et de fait lโidentitรฉ professionnelle de lโenseignant concernรฉ se retrouvent enrichies de lโobservation dโun collรจgue. Il apparaรฎt en filigrane que la peur des enseignants se situe au niveau du jugement que peuvent รฉmettre les collรจgues sur la sacrosainte relation pรฉdagogique. Lโรฉvaluation des pratiques enseignantes doit entrer dans les classes dans son acception positive : รฉvaluer cโest mettre en avant la valeur dโun travail (nous devons dโailleurs intรฉgrer cette pratique de lโรฉvaluation avec nos รฉlรจves), pourquoi ne pas appliquer cette notion ร nous-mรชme ? Ces รฉlรฉments doivent รชtre intรฉgrรฉs dans la nouvelle culture professionnelle des enseignants.
Cette mise en place du collectif dans les รฉtablissements implique donc une autre vision du mรฉtier et de nouvelles modalitรฉs dโexercice : un engagement plus fort et plus complet doit รชtre mis en oeuvre par les enseignants. Sโexposer ร lโautre quand on a lโhabitude de travailler seul, faire confiance, accepter les idรฉes et les pratiques, partager un objectif et une vision de la profession, cรฉder et se laisser influencer, autant de nouvelles postures que lโenseignant doit intรฉgrer dans sa pratique professionnelle afin de rรฉpondre aux enjeux sociaux de lโรฉcole dโaujourdโhui. Cโest la cohรฉrence pรฉdagogique et la continuitรฉ qui doivent prรฉsider ร lโรฉlaboration des enseignements et ces deux impรฉratifs ne peuvent รชtre effectifs que dans la concertation et la collaboration des รฉquipes intra ET inter cycles.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PARTIE 1 : LA REFORME DES CYCLES, UN BILAN MITIGE
I. Quels objectifs ?
1. Le concept des cycles
2. Origines
3. Cycles pรฉdagogiques et diffรฉrenciation
II. Quelle mise en oeuvre ?
1. Mise en oeuvre des cycles (pratique)
2. La rรฉforme des cycles impose une rรฉnovation totale (mรฉthodes et contenus)
3. Limites
III. Bilan
PARTIE 2 : LE TRAVAIL EN EQUIPE, UNE PRATIQUE PROFESSIONNELLE ENSEIGNANTE NECESSAIRE ET DIFFICILE A METTRE EN OEUVRE
I. Le travail en รฉquipe : pourquoi ? pour quoi ? pour qui ?
1. Pour qui ? Les enseignants !
2. Le travail en รฉquipe : pour quoi ?
II. Objectifs et difficultรฉs
1. Finalitรฉs du travail en รฉquipe et bรฉnรฉfices attendus
2. Les freins et les obstacles
III. Travail en รฉquipe et cycles pรฉdagogiques : un nouveau mรฉtier ร bรขtir
1. Des compรฉtences ร acquรฉrir
2. Une culture ร reconstruire
PARTIE 3 : LES ACTIVITES DECLOISONNEES, SUPPORT PRIVILEGIE DU TRAVAIL DโEQUIPE EFFECTIF ET EFFICACE ?
I. Dรฉfinition et objectifs
1. Dรฉfinition
2. Objectifs
II. Expรฉrimentations et bilan
1. Expรฉrimentations en situation
a. Description
b. Analyse
2. Activitรฉs dรฉcloisonnรฉes et objectifs dโapprentissage
III. Une alternative aux activitรฉs dรฉcloisonnรฉes
1. La dรฉmarche de projet
2. Dรฉmarche projet et travail en รฉquipe
CONCLUSION
Bibliographie
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