Le travail des marins a la somapeche

Il est toujours frustrant de s’entendre dire partout que Madagascar possède un potentiel important en ressources humaines et en ressources naturelles. Pourtant, la Grande Ile se voit maintenant classée parmi les pays pauvres très endettés ( PPTE ). Après quatre décennies et demie d’indépendance politique ( 1960 – 2005 ), les traits caractéristiques de la situation économique actuelle relèvent les facteurs déterminants de notre sous-développement. L’économie nationale est divisée en deux secteurs : le premier est traditionnel et le second est moderne. Les deux secteurs, traditionnel et moderne, coexistent de façon antagoniste. Le secteur moderne absorbe et absorbera le secteur traditionnel. Dans notre étude, les pêches traditionnelle et artisanale sont absorbées par la pêche industrielle. D’où l’apparition de l’économie extravertie, désintégrée, déséquilibrée dont souffre le pays. Ces caractéristiques correspondent aux principaux problèmes d’ordre structuro-socio-économique auxquels il faudrait trouver des solutions.

Depuis l’époque ancienne jusqu’à l’heure actuelle, le travail et l’emploi constituent deux sujets fondamentaux et très discutables dans le milieu socioprofessionnel, aussi bien aux niveaux régional, national qu’international. Ils sont indispensables dans le développement harmonieux et durable d’une nation ou d’un pays. Quelle que soit la dimension conceptuelle du développement, nous pouvons mentionner que le vrai développement doit être basé sur le travail et l’emploi.

Dans la conception très ancienne en sociologie, sur le rôle des structures de l’organisation dans le fonctionnement du système des rapports humains de travail, nous avons constaté, de façon empirique, l’importance de phénomènes socioculturels très souvent inconscients, dans la régularisation des relations quotidiennes de pouvoir et de domination en entreprise. L’analyse des intérêts de classe appliquée aux rapports sociaux de production en entreprise dénonce depuis longtemps les inégalités de salaire, de conditions de travail et de perspectives d’avenir entretenues par le système libéral de gestion des entreprises. Les idéologies s’affrontent à propos du pouvoir sur l’entreprise, le pouvoir formel et informel, exercé dans l’organisation qui est considérée comme source d’inégalité de classes sociales.

Les groupes des travailleurs, définis par une position comparable de pouvoir en organisation, élaboraient chacun les éléments d’une mentalité particulière à l’égard des collègues, des chefs d’entreprise et de l’action collective à partir d’une réaction de l’expérience de ses relations de travail : réaction dont la logique pouvait être située dans une mise en cause des moyens sociaux de la reconnaissance de soi et de son identité. Au niveau de la collectivité bien déterminée, le travail est la plus importante des activités humaines. Répondant à des besoins vitaux de subsistance, de sociabilité et d’expression personnelle, le travail remplit trois fonctions majeures : économique, sociale et psychologique.

METHODOLOGIE

Présentation des données

En tant qu’apprenti sociologue, la recherche sur terrain est à la fois très importante et capitale : c’est le cas pratique de l’étude. Comme dans tous les autres pays, le milieu socioprofessionnel malgache ne cesse d’évoluer d ‘une époque à une autre. La recherche doit suivre et analyser les faits sociaux et les réalités quotidiennes en temps réel. C’est la mise à jour de l’investigation. En vue de réaliser cet ouvrage, nous avons effectué une enquête auprès de 106 individus qui sont constitués majoritairement par des employés et des employeurs de la SOMAPECHE. L’enquête en question est axée sur le cadre du travail et la vie socioprofessionnelle des salariés. Quant à la distribution de questionnaires, nous avons pratiqué la méthode aléatoire ou la méthode probabiliste. Il mérite de souligner que cette méthode rend assez facile le travail de chercheur, surtout au niveau du dépouillement des données. Dans ces questionnaires, nous voyons quelques variables qui sont mises en jeu tant indépendantes que dépendantes.

❖ variables indépendantes Elles sont au nombre de cinq : sexe, âge, nationalité, région d’origine et ethnie.
❖ variables dépendantes Elles sont aussi au nombre de cinq : ancienneté de service, catégorie professionnelle, grade, fonction et situation matrimoniale. Notons bien que le choix de ces variables est déterminé par l’objectif à atteindre.
Remarque : une variable est dite indépendante si elle ne varie pas en fonction du choix de l’individu enquêté. Par opposition, elle est dite dépendante si sa variation est en fonction de l’effort, de la pensée et du choix de la personne enquêtée.

Présentation et choix du sujet 

Quels que soient les secteurs d’activité à considérer, nous constatons qu’il y a toujours une grande problématique à résoudre en matière de travail et d’emploi. D’une manière globale, aussi bien dans les secteurs primaire et secondaire que dans le secteur tertiaire, les problèmes peuvent varier dans le temps et dans l’espace et nécessitent de solutions durables.

En sociologie comme dans d’autres disciplines de sciences sociales, le choix d’un sujet d’étude n’est que rarement le fruit d’un hasard. Dans ce cas, l’importance socio économique de la filière pêche prend une place primordiale dans le cadre du développement de la commune urbaine de Mahajanga I. La ville en question est cosmopolite donc on y trouve diverses couches sociales de la population : des plus pauvres aux plus riches en passant par la classe moyenne. Le chercheur veut connaître à fond les réalités existantes actuelles dans le monde du travail et le milieu dit socioprofessionnel. En illustrant cette idée, force nous est de dégager quelques problèmes majeurs dans le secteur privé : bas revenu salarial, abus de pouvoir des employeurs, insécurité sociale, vulnérabilité de l’emploi, inégalité de traitement entre homme et femme, présence d’effet pervers dans ce monde professionnel…

Le choix de la SOMAPECHE est fait en tant que première société de pêche industrielle implantée dans la commune urbaine de Mahajanga I et actuellement, elle se situe en première position en matière de qualité et de quantité de crevettes capturées et élevées. Etant originaire de la région du Boëni, natif de la commune urbaine de Mahajanga I, nous avons choisi la SOMAPECHE comme terrain d’investigation car elle se situe à l’intérieur même de la ville. Ce qui nous permet d’avoir la facilité d’accès sur terrain et de contribuer au développement de la recherche sur notre commune.

LA COMMUNE URBAINE DE MAHAJANGA I 

La situation géographique

Sur le plan géographique, la commune urbaine de Mahajanga I est située dans le centre-ouest de la province de Mahajanga, sur la rive droite de la Bombetoka. La côte de la ville de Mahajanga qui s’étire sur 10 kilomètres est baignée par les eaux salées du canal de Mozambique. Sa superficie est de 53 kilomètres carrés, soit 0,35 % de celle de la province. Dans le cadre de la géographie administrative, la commune en question est à la fois, chef-lieu de la province de Mahajanga, chef-lieu de la région du Boëni ( constituée par six districts , entre autres : Mahajanga I, Mahajanga II, Mitsinjo, Soalala, Marovoay et Ambato-Boëni ) et aussi le capital du royaume Sakalava. Cette commune est limitée à l’ouest par le canal de Mozambique, à l’est, au sud et au nord par le district ( ex-fivondronana ) de Mahajanga II.

En réalité, deux routes nationales sillonnent la commune de Mahajanga I : il s’agit de la route nationale n° 4, connue sous le s igle RN 4, reliant Antananarivo – Mahajanga et de la route nationale n° 54, connue sous le sig le RN 54, allant de Mahajanga-ville jusqu’à l’aéroport d’Amborovy. Le relief de ladite commune peut être divisé en quatre zones différentes :
• les plateaux où l’ on trouve l’installation militaire ( Région militaire n° 4, connue sous le sigle RM 4 ), le Centre hospitalier universitaire ou CHU.de Mahajanga à Androva ( plateau de Miasine ) et le bloc administratif ( plateau des tombes ) ;
• les pénéplaines constituées par les fokontany d’Ambalavato, Manjarisoa, Tsararano-ambony, Manga, Antanimasaja, Antanimalandy, Ambondrona et Amborovy;
• les plaines inondables touchant les fokontany de Tsaramandroso, Tsararanoambany, Anosikely, Ambovoalanana et Mahavoky ;
• les zones marécageuses dont on trouve le vallon de Mitsinger, Antanimalandy et Antsahanibingo .

Le climat est tropical, marqué par la saison chaude et aussi humide ( octobre en avril) et la saison relativement froide et sèche ( mai en septembre ), dominée par le vent qui souffle du nord-ouest vers le sud-est, appelé « varatraza ».

L’historique

Afin de mieux connaître et de mieux comprendre le présent, mieux vaut remonter dans le passé. Comme les autres communes de la Grande Ile, celle de Mahajanga I avait bel et bien sa propre histoire. L’origine de la ville serait liée à l’implantation d’une population « Antalaotra » ( un terme désignant les populations qui viennent d’au-delà des mers par extension Arabes, Comoriens ou Indo-pakistanais ) qui avaient établi des comptoirs commerciaux sur la côte ouest de Madagascar ( dont celui de « Langany » dans la baie de Mahajamba ) et qui s’installent à l’embouchure de la Betsiboka vers 1715 et la nommèrent « Modzangaïe » ou « Mji Angaïa » qui signifie « la cité des fleurs » en langage Antalaotra.

Au cours du XVIIIè siècle, bien que faisant partie du royaume Sakalava du Boina, la cité jouissait d’un statut autonome particulier ( sorte de comptoir franc ). Au début du XIXè siècle, Radama Ier entreprit la conquête du Boina et combattait à plusieurs reprises les troupes de la royauté Sakalava. Le roi Andriamisara, avec ses trois frères donne le nom « Andriamisara efa-dahy ». C’est un roi très célèbre qui avait dirigé Mahajanga pendant une grande partie de l’époque anté-coloniale. Il avait son propre « doany » à Mahajanga I, nommé « Doanin’i Miarinarivo », situé dans le quartier Tsararano-ambony. Il convient de mentionner que le « doany » est un lieu sacré pour les communautés traditionalistes.

Selon la tradition orale, l’histoire de la fondation de la capitale du royaume du Boina est comme ci-après. Un roi aurait décidé de soumettre le destin de son royaume au sort de sa petite fille. Il la plaça dans un pirogue et la laissa flotter au gré de courants maritimes. La pirogue dériva jusqu’à l’emplacement actuel de la ville qui devient la capitale du royaume Sakalava. Pendant la même époque, on avait rapporté qu’un prince avait attrapé une grave maladie à Antananarivo durant de longues années. On avait essayé de traiter la maladie par tous les remèdes mais personne n’arrivait pas à le guérir. C’est pourquoi le roi père avait décidé d’évacuer son fils dans la côte nord-ouest de Madagascar. Une fois arrivée, l’état de santé de ce prince s’améliorera petit à petit jusqu’à ce qu’il ait été retrouvé soigné, avec une santé plus ou moins parfaite. A partir de ce moment là, c’est la première conception du mot « Maha-janga» qui signifie « Maha-sitrana ».

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction
Méthodologie
Partie I : GENERALITES SUR LA COMMUNE URBAINE DE MAHAJANGA I ET LA SOMAPECHE
Chapitre A : La commune urbaine de Mahajanga I
Section 1 : La situation géographique
Section 2 : L’historique
Section 3 : La population
Section 4 : La socio-économie
Chapitre B : La SOMAPECHE
Section 1 : L’historique
Section 2 : Les réalités actuelles
Section 3 : La production
Section 4 : La commercialisation
Chapitre C : Le personnel de la SOMAPECHE
Section 1 : L’évolution de l’effectif du personnel
Section 2 : Les délégués du personnel
Section 3 : Nationalité et ethnicité des marins
Section 4 : Approche genre : être marin, être un homme
Partie II : APPROCHE SOCIOLOGIQUE DU TRAVAIL BASEE SUR LES RESULTATS DE L’ENQUETE
Chapitre A : La conception du travail
Section 1 : Essai de définition
Section 2 : La permanence du travail
Section 3 : La confusion entre travail et emploi
Section 4 : Le métier des marins
Chapitre B : Les organisations de la société
Section 1 : L’organigramme de la SOMAPECHE
Section 2 : L’organigramme à bord
Section 3 : La formation du personnel
Section 4 : Le partenariat actif
Chapitre C : Les conditions du travail
Section 1 : La durée du travail
Section 2 : Le repos et le repas à bord
Section 3 : L’inspection
Section 4 : Le salaire
Partie III : INTERPRETATIONS ET SUGGESTIONS SUR LES PROBLEMES RELATIFS AUX MARINS
Chapitre A : Les contraintes majeures
Section 1 : Le problème logistique
Section 2 : Bas revenus salariaux et faible motivation des marins
Section 3 : Risque très élevé d’accident de travail
Section 4 : Maladie professionnelle
Chapitre B : Proposition de solutions
Section 1 : Amélioration des conditions de travail
Section 2 : La formation et la perception des risques
Section 3 : Fournir un navire sûr et bien équipé
Section 4 : Favoriser le tripartisme et le dialogue social
Conclusion
Références bibliographiques
Liste de tableaux
Annexes

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *