Les voyages touristiques
Les industries du voyage et du sexe partagent beaucoup d’intérêts dont la transformation du monde en gigantesque parc de loisirs. Enraciné dans l’univers ancien de la prostitution, le tourisme sexuel s’étend au rythme de l’accroissement de la mobilité et de la globalisation touristique. Depuis les années 60, l’industrie du voyage connaît une « croissance phénoménale ». Celle-ci est due à l’augmentation du trafic aérien, l’ouverture des frontières et au développement du marketing touristique. Ainsi, le nombre de voyageurs recensés est toujours en perpétuelle augmentation (600 millions de vols internationaux enregistrés en 1994-B.Nario)11 .Pour les pays d’accueil, surtout les pays en voie de développement comme Madagascar, le tourisme est une source de rentrée de devises et devient ainsi un remède à leur crise économique. Le tourisme est donc un des facteurs florissants de l’économie mondiale. Le nombre de tourismes internationaux atteignait plusieurs centaines de millions par an selon l’Office Mondial de Tourisme. La publicité qui invite au voyage, à la liberté, à l’exotisme « sea, sun, sand, sex »12 est devenue une véritable industrie qui met en jeu d’énormes intérêts financiers. Ainsi, parmi une clientèle variée, se comptent des touristes qui ne voyagent que pour satisfaire leurs fantasmes sexuels, au point qu’on en arrive à ces mots nouveaux : « tourisme sexuel » et « sexe-touriste ». C’est pour cela, pour les pays industrialisés, l’organisation du tourisme en lien avec le commerce du sexe est d’un excellent rapport. Aussi, ces Etats, malgré leur législation et leur adhésion aux Conventions Internationales sont complices de ce tourisme exclavagiste. Plusieurs raisons amènent les personnes à voyager : les affaires, les vacances, l’aventure ou aussi la détente. Toutefois, certaines d’entre elles voyagent dans le but de se livrer à des activités sexuelles, surtout avec des enfants. En fait le développement du tourisme dans un pays en voie de développement, comme à Madagascar entraîne quasi-inéluctablement une augmentation de la prostitution enfantine. C’est pour cela que nous pouvons dire que le tourisme est un développement inquiétant à Madagascar. En d’autres termes, le tourisme sexuel chez les enfants à Madagascar est souvent présenté par la prostitution enfantine. En pratiquant cet acte, les touristes profitent de la pauvreté et de l’impuissance des enfants, en comptant sur des failles dans l’application de la loi et ne se rendent pas comptent que leurs partenaires sont mineurs. D’une façon générale, les actes de comportement liés à l’exploitation sexuelle des enfants dont le tourisme sexuel, la prostitution enfantine, la relation sexuelle précoce, l’inceste, la pédophilie, la vente d’enfant notamment à des fins d’exploitations sexuelles sont qualifiés d’infractions pénales. La peine encourue dépendra de l’âge et de la vulnérabilité de la victime ainsi que la position d’auteur de la maltraitance. Les infrastructures touristiques ne cessent de s’améliorer et ce qui marque aussi le développement du tourisme sexuel.
Les infrastructures hôtelières
A Madagascar, la Fédération des hôtelleries et des restaurations ne cesse de continuer à prioriser les actions qui touchent à la revalorisation des métiers de restauration et de l’hôtellerie. Ces initiatives vont de l’organisation de courses des « filles et des garçons de café » afin de « mettre en lumière » les petites actrices et petits acteurs de la restauration. « L’info-tourisme-Madagascar »14, ambitionne d’être un véritable outil d’aide à la vente en informant le développement de l’ensemble des infrastructures, produits et services touristiques qui ne cessent d’augmenter. De ce fait, il y a des régions qui ont été découvertes par ces prestataires agréables, surpris par des énormes potentialités et les infrastructures de qualité. Dans le cadre de nombreux travaux d’aménagement et d’embellissement de la ville réalisée, les hôtels et les restaurants sont totalement réhabilités surtout dans les villes touristiques. Cela n’est que dans le but d’attirer de nombreux touristes. La restauration est digne d’une grande table et sa signification est basée sur le confort, les types de prestations offertes, le nombre de chambres, la capacité d’accueil et le rapport qualité-prix. Les vastes restaurants peuvent accueillir plus de 100 couverts et donnent le jardin et la piscine. Parfaitement, intégrés dans leur environnement, il y a des tentes qui permettent d’accueillir tous les visiteurs .Pour le boulevard, il est désormais possible de se promener le long de la côte en profitant pleinement les vues offertes sur la mer. Vu ces infrastructures, il est évident que beaucoup de touristes sont attirés et l’accroissement du tourisme en général marque également celui du tourisme sexuel. Qui sont donc ces touristes qui veulent abuser des enfants en voyageant ?
Les catégories de pédophiles
On distingue plusieurs catégories de pédophiles : Selon leur grande maturité affective, il y a des pédophiles immatures ou répressifs ou de pédophiles agressifs. Selon l’orientation de leurs fantasmes, ce seront des pédophiles homosexuels réellement attirés par les enfants de même sexe qu’eux, avec lesquelles ils peuvent se contenter de jeux sexuels. Mais ils sont parfois agressifs et violents causant des lésions graves. Ainsi, il y a des pédophiles bisexuels qui peuvent utiliser soit des petites filles soit des petits garçons. Ils recouvrent sans égard pour la disproportion des sexes. Ils peuvent être moins agressifs avec les petits. Enfin, il y a des pédophiles hétérosexuels qui sont souvent très violents avec les petites filles ou les petits garçons. Un nombre non négligeable des pédophiles ont été eux-mêmes abusés dans leur enfance. Ils sont des milliers à voyager chaque année dans les pays exotiques (pauvres) pour satisfaire leurs pulsions sexuelles avec des enfants. Toutefois, ces touristes sexuels pédophiles trouvent aussi des motivations pour justifier leurs pratiques
L’amélioration de l’éducation
Tout d’abord, l’environnement social et culturel de l’enfant tient une place importante pour son éducation.
a- La place de la famille : L’éducation commence par la famille, c’est-à-dire que l’éducation des enfants ne se fait pas seulement à l’école. L’influence du milieu où ils vivent, va déterminer leur comportement ainsi que leur façon de penser. En ce sens, si l’on veut améliorer le système éducatif, il faut toujours commencer par la famille qui est la première responsable. Mais l’information de la famille doit se refermer aux réalités économiques du lieu ou du village où elle habite car « le mode de production façonne toujours le mode de pensée ». Pour le cas de Mangily, les villageois de cette localité sont presque des pêcheurs et ils peuvent concevoir facilement un développement par la pêche et aussi par le tourisme. Alors les sensibilisateurs doivent tenir compte de ce travail. Jacques ARDOINO affirme que « l’enseignement et l’action éducative qui s’attachent, visent non seulement la transmission des sagesses et d’un savoir accumulé dans le passé, mais une préparation à l’avenir, une ouverture au future et par conséquent, le développement d’une disponibilité au changement »67. C’est pour dire que l’éducation doit s’adapter à la réalité sociale et au programme de développement culturel du pays. Ainsi, il faut faire comprendre aux parents que s’ils livraient leurs filles du village aux touristes vazaha, il se pourrait que beaucoup d’hommes Malagasy resteraient célibataires. De plus, les filles qui ont déjà vécu avec un vazaha ne souhaitent plus retourner dans son milieu et surtout épouser un pêcheur car, parfois, elles ont des complexes de supériorité et sont condamnées à rechercher des « vazaha ». Dans le monde actuel, les parents passent de moins à moins de temps avec leurs enfants et ceux-ci sont de plus en plus autonomes quand à leur propre éducation. A cet égard, il est important de mettre une relation d’écoute entre parents et enfants car la présence de la famille à leurs cotés leur conduit à acquérir des repères d’identification stable.
b- La place de l’enseignant : Quand aux professeurs, ils tiennent un rôle important car ils sont responsables de la formation de leurs élèves. A cet égard, il faut penser aussi à former les professeurs qui n’ont pas de conscience professionnelle. Pour Madagascar, bon nombre de professeurs sont victimes de la malgachisation de l’enseignement. D’un côté, elle est considérée comme un privilège pour la masse populaire, elle a facilité le passage de classe et l’obtention des diplômes. D’un autre, « la malgachisation, en faisant perdre l’acquis historique du français, était plus ou moins discréditée dans certains milieux et de nombreuses familles aisées, envoyaient (ou continuent d’envoyer) leurs enfants étudiés e Franc ou dans les écoles françaises de l’île ou dans les grands collèges privés coûteux et élitistes des grands centres urbains. Il faut aussi que les responsables des écoles organisent des visites dans les différentes industries de pêche qui existent dans la ville. Ce qui peut permettre aux élèves de penser que si on étudie, on peut exploiter la pêche autrement et on peut rapporter beaucoup plus. Cela peut aussi leur donner une bonne perspective d’avenir qu’ils peuvent exercer plus tard, s’ils continuent leurs études. En effet, les enfants instruits pourront aussi contribuer à changer les attitudes et donner leurs avis sur les meilleurs moyens de lutter contre l’exploitation sexuelle envers eux et aider les victimes. Alors, l’amélioration de l’éducation qui doit commencer par la famille, puis par l’environnement social des enfants, permet aux enfants de constater qu’il ne faut pas se précipiter à se marier, surtout pas à se livrer à la prostitution. Mais avant tout, il faut étudier et recevoir de connaissance, sans oublier la formation de tous les responsables.
Le rôle de l’Eglise
Puisque la réinsertion touche les personnes exclues de la société, l’Eglise tient aussi un rôle important dans la protection des jeunes et des enfants victimes d’exploitation sexuelle. Elle doit participer à l’amélioration de la situation des enfants en danger ou victimes de cette exploitation :
– en prenant en charge ces enfants
– en les informant des conséquences de la prostitution et de ce qu’il faut faire face aux adultes « abuseurs »
– en construisant des salles d’œuvres pour que les jeunes puissent avoir des occupations
– en organisant des programmes pour des jeux et des loisirs.
Dans ce cas, la participation de l’Eglise et des Institutions religieuses aide les enfants et les rend plus heureux car ils se sentent intégrer dans la société. Pour les organismes internationaux, ils interviennent pour financer les projets qui ont le but de lutter contre toute forme d’exploitation des enfants.
CONCLUSION
L’exploitation sexuelle des enfants par les touristes est une réalité de notre monde. Avec l’exotisme, les touristes s’imaginent dans un autre monde où les êtres humains surtout les enfants n’auraient pas les mêmes aspirations et les mêmes droits au respect. A cet égard, il ne faut pas confondre le tourisme sexuel avec le vrai tourisme tel qu’il est défini dans la Charte du tourisme de l’OMT, facteur de rapprochement entre les peuples, de compréhension, de prospérité et de paix. Le tourisme sexuel est majoritairement le fait des personnes, qui sans être forcement des pédophiles, profitent de leur séjour dans un pays pour ignorer les interdits qu’ils respectent habituellement. Pour ces touristes, la recherche de l’aventure sexuelle reste la plus forte et leur permet de se libérer des contraintes sociales et morales qui règlent leur vie quotidienne. Pourtant, l’exploitation sexuelle des enfants, notamment les tourismes sexuels sont minimisés par les populations. On constate que la plupart du temps, quand elles ne sont pas directement impliquées, elles refusent d’y croire ou rejettent la responsabilité sur les parents des victimes ou sur les victimes elles-mêmes. Souvent peu informés et victimes de manque d’éducation, les enfants surtout lesjeunes filles idéalisent les étrangers et leurs relations sexuelles dérivent progressivement vers une forme de prostitution. Or, considérant souvent l’activité sexuelle comme une affaire privée, la communauté locale refuse à intervenir dans les affaires d’exploitation surtout dans le tourisme sexuel. Cette attitude rend les enfants plus vulnérables à cette forme d’exploitation .Dans ce cas, le tourisme sexuel devient problématique lorsqu’on constate que les adultes soit disant consentant sont victimes d’un véritable trafic dans lequel ils n’ont plus d’importance qu’un objet inanimé. Il est donc lucratif et lié à l’activité criminelle et à la corruption. Il est souvent clandestin et difficile à combattre sans l’initiative de chacun. Il viole le droit de l’enfant dans les domaines familiaux et communautaires. En outre, les enfants faisant l’objet du tourisme sexuel sont aux prises avec toute une série de dangers, notamment dans un cadre sexuel. Ainsi, l’étude des causes et des conséquences de ce phénomène nous aboutit à envisager des solutions pour lutter contre ce fléau. C’est vrai qu’il est difficile d’évaluer le nombre des sexe-touristes, mais les informations reçues des pays exploités sexuellement indiquent qu’il ne cesse d’augmenter malgré le risque du SIDA. Pour Madagascar, la lutte est maintenant considérée par le gouvernement mais il est difficile de mettre fin à cette pratique tant que les causes ne soient pas abolies, surtout dans les pays pauvres. Le gouvernement, les travailleurs sociaux, les enseignants, les ONG, les parents, les tuteurs, les chefs religieux et tous les membres de la communauté doivent travailler ensemble pour dévoiler cette terrible réalité et changer les attitudes. Et tous ceux qui travaillent avec les enfants doivent recevoir des informations sur ce problème, pour agir rapidement et avec délicatesse. Il est tout aussi important d’offrir aux enfants victimes de l’exploitation sexuelle à des fins commerciales, les services nécessaires pour trouver de l’aide, récupérer et rétablir leur vie. Les gouvernements et les ONG doivent s’assurer que tous les enfants ont accès à ce système d’aide, ils ont les mêmes droits et que ces droits priment, même lorsqu’ils entrent en conflit avec les traditions culturelles. Chaque membre de la société doit donc s’associer à cet effort. Il peut arriver aussi que les enfants instruits puissent contribuer à changer ces attitudes et donneront les meilleurs moyens de lutter contre l’exploitation sexuelle et aider les victimes. Enfin, la CDE est sans appel sur le Droit de tout enfant à être protégé contre toutes formes d’exploitation sexuelle. Il faut que cela soit entendu par les nouvelles générations, auteurs de monde de demain.
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Table des matières
INTRODUCTION.
Première partie : CONCEPT AUTOUR DU TOURISME SEXUEL CHEZ LES ENFANTS
Chapitre premier : TOURISME SEXUEL CHEZ LES ENFANTS : UN FLEAU MONDIAL ET UN DEVELOPPEMENT INQUIETANT A MADAGASCAR
Section 1 : Les indicateurs du développement du tourisme sexuel
Par 1- Les voyages touristiques
Par 2- Les infrastructures hôtelières
Section 2 : Les typologies des touristes sexuels ou clients
Par 1- Les touristes sexuels opportunistes ou occasionnels
Par 2- Les clients touristes pédophiles
Chapitre II : TOURISME SEXUEL A TULEAR : UN PHENOMENE OCCULTE
Section 1- Les facteurs identifiés
Par 1- Les facteurs socio-économiques
Par 2- Les facteurs socio-culturels
Section 2- Les conséquences irrémédiables sur les enfants
Par 1- Les conséquences physiques
Par 2- Les conséquences psychologiques
Deuxième partie : LA PROTECTION DE L’ENFANT CONTRE LE TOURISME SEXUEL ET LES SOLUTIONS ENVISAGEES
Chapitre premier- LA PROTECTION LEGALE
Section 1- Le renforcement des peines
Par 1- Les Textes Nationaux
Par 2- Les textes internationaux
Section 2- La prohibition d’indulgence
Par 1- Les circonstances atténuantes
Par 2- Les circonstances aggravantes
Chapitre II- Les solutions palliatives à la protection des enfants
Section 1- La sensibilisation de la population et le renforcement de contrôle des polices des moeurs
Par1- La sensibilisation de la population
Par 2- Le renforcement de contrôle vis-à-vis du tourisme sexuel
Section 2- Le rôle des divers organismes
Par1- Les Organismes Nationaux
Par2- Les Organismes Internationaux
CONCLUSION
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