Le tourisme dans les Alpes
Deux siècles clés pour le tourisme alpin
C’est véritablement dans la deuxième moitié du 19e siècle que le tourisme alpin se développe réellement. Ce dernier est une forme d’économie directement liée à la révolution industrielle et est constituée de six étapes (Capleymar, 2018). Il y a d’abord la phase « d’exploration » qui prend place le 6 août 1816 avec l’ouverture de la première auberge suisse. Dans cette première phase, on trouve également la notion de « découverte » des Alpes qui est favorisée par les exploits des grimpeurs et les descriptions de poètes et romanciers (Capleymar, 2018). Dès lors, la beauté des Alpes est mise en avant Emilie Mariéthoz alors que, jusque-là, on ne parlait que de leurs dangers (Capleymar, 2018). Les Alpes suisses sont alors considérées comme un paradis mystique et demeurent de loin les plus appréciées. Les gens aisés se plaisent à découvrir sa beauté naturelle. En conséquence, une industrie du tourisme de la haute société commence à fleurir et croît rapidement (Capleymar, 2018). A partir de 1882, on assiste à la deuxième étape : l’expansion touristique dans les Alpes. A Maloka, l’ouverture du Kursaal Hôtel équipé d’un système de chauffage pour l’hiver marque le début de cette période. Cette époque est aussi celle de la construction de trains à crémaillère, de funiculaires, de chemins de fer et de palaces pittoresques. Le ski, le bobsleigh et le patin à glace se développent modérément. A cette période, la Suisse et l’Autriche sont les destinations les plus fréquentées dans les Alpes. (Capleymar, 2018).
Entre 1914 et 1955-1958, la troisième phase est marquée par l’apparition d’une classe moyenne aisée. Cette dernière va jouer un rôle majeur. De plus, le ski fera son essor et permettra la construction des premières remontées mécaniques. Concernant le tourisme estival, celui-ci occupe une place de premier plan. Le tourisme dans les Alpes françaises et italiennes prend également de l’envergure (Capleymar, 2018). La quatrième phase, de la fin des années 1950 à la fin des années 1970, est caractérisée par la croissance du tourisme de masse estival, surtout entre 1960 et 1975 et également du tourisme hivernal. Une quantité de résidences secondaires apparaît (Capleymar, 2018). Entre 1980 et 1998, la cinquième phase a lieu et se distingue par la consolidation du tourisme hivernal. La modernisation et le renouvellement des remontées mécaniques marquent cette période. Une augmentation constante de la capacité par heure et l’interconnexion de nombreux domaines skiables voisins sont visés. A partir de la fin des années 70, les premiers hivers chauds arrivent et engendrent la mise en place à grande échelle d’installations pour l’enneigement artificiel. Le tourisme de masse hivernal s’intensifie et le tourisme estival décline (Capleymar, 2018).
La sixième et dernière phase a lieu de 1998 à aujourd’hui. Celle-ci est marquée par plusieurs éléments dont un processus de renouvellement et de rationalisation des remontées mécaniques, un développement à grande échelle des machines de fabrication de neige artificielle, la recherche de nouvelles liaisons à haute altitude et l’apparition de nouvelles Emilie Mariéthoz activités hivernales (Capleymar, 2018). Selon la Confédération suisse (2018), les montagnes suisses constituent un pôle d’attractions sans pareil pour les touristes. Aujourd’hui, pour Suisse Tourisme, l’organisation nationale de marketing et de vente pour la Suisse, ce pays est un paradis pour les amoureux de la nature grâce à ses montagnes imposantes, ses gorges vertigineuses, ses forêts verdoyantes, ses lacs pittoresques, ses cascades bouillonnantes et ses tourbières mystiques (Suisse tourisme, 2018). Il s’agit également d’un lieu diversifié par sa faune et sa flore : l’endroit idéal pour faire le plein d’énergie dans des lieux calmes (Suisse tourisme, 2018). Pour la Confédération helvétique, en été, les Alpes, ses glaciers et ses sommets attirent les randonneurs de tous les horizons (Confédération suisse, 2018).
La Lex Weber et son impact sur le tourisme
Le tourisme alpin décrit précédemment est quelque peu influencé par une loi : la Lex Weber, loi sur les résidences secondaires. Celle-ci est expliquée et détaillée ci-dessous. La loi fédérale sur les résidences secondaires a été votée et acceptée par la population suisse le 20 mars 2015. Cette loi définit les conditions auxquelles doivent être soumises les constructions de nouveaux logements ainsi que les modifications de logements existants et de leur affectation dans les communes qui comptent une proportion de résidences secondaires supérieure à 20% (Confédération suisse, 2018). Suite à cela, les stations valaisannes ont été forcées à repenser leur modèle touristique (Le Temps, 2015). Concernant la station de Nendaz, cette dernière a été particulièrement touchée par cette nouvelle loi et passe pour un mauvais élève de l’aménagement du territoire étant donné qu’elle possède plus de 60% de résidences secondaires. Le président de la commune, M. Francis Dumas, est d’avis qu’il faut éviter de vider les régions de montagne pour bâtir la plaine.
A contrecoeur, après ce vote, la commune a tout de même dû travailler pour corriger cette situation (Le Temps, 2017). En termes d’emplois, cette loi a également coûté cher. Selon deux études rendues publiques par le SECO (Secrétariat d’Etat à l’économie), la mise en oeuvre de l’initiative de Franz Weber pourrait coûter jusqu’à 8’600 emplois dans l’arc alpin (24 Heures, 2013). Concernant le secteur du tourisme, après l’acceptation de cette initiative, les professionnels du domaine ont exprimé leurs craintes de voir une diminution drastique des investissements couplée à la perte de places de travail. Le président de la Fédération suisse du tourisme et conseiller national, M. Dominique de Buman, pense cependant que les citoyens qui ont soutenu l’initiative Weber voulaient stopper le bétonnement du paysage et non pas affaiblir l’industrie touristique (Le Nouvelliste, 2014).
Le futur du tourisme : les enjeux climatiques Malgré la mise en vigueur de nouvelles lois et de nouveaux règlements visant à réguler le tourisme, ce dernier occupe toujours une place centrale. Aujourd’hui, on constate que la grande majorité des nuitées se situe durant la saison hivernale. Mais cette tendance s’atténue parfois à cause du réchauffement climatique (Capleymar, 2018). Pour l’institut de recherche de Berne sur les loisirs et le tourisme, le tourisme est l’un des secteurs au monde les plus affectés par les changements climatiques. C’est particulièrement vrai pour le tourisme dans l’arc alpin puisque les scénarios climatiques tablent, dans les régions alpines, sur un réchauffement beaucoup plus marqué que la moyenne générale (Université de Berne, Institut de recherche sur les loisirs et le tourisme, 2011).
En effet, selon l’institut pour l’étude de la neige et des avalanches, l’hiver alpin, soit la période durant laquelle il y a suffisamment de neige naturelle pour les sports d’hiver, se raccourcit (WSL Institut pour l’étude de la neige et des avalanches SLF, 2017). Le tourisme d’hiver est sérieusement remis en question à partir des années 80 et encore plus après l’hiver 2006-2007. La combinaison de faibles chutes de neige et de températures élevées en est la cause (Capleymar, 2018). La COP21 (Conférence Climat de Paris) de décembre 2015 a encore tiré la sonnette d’alarme concernant l’impact des changements climatiques sur les économies et les sociétés. Les acteurs touristiques de montagne sont particulièrement exposés et devront composer avec de nouveaux enjeux qui les amèneront à revoir leur modèle d’entreprise pour les prochaines années (Observatoire valaisan du tourisme, 2016). Selon une étude de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), une hausse des températures serait à prévoir entre 2050 et 2100 dans l’arc alpin. Cette hausse est estimée entre deux à quatre degrés Celsius (Observatoire valaisan du tourisme, 2016). Dans certaines régions suisses, le tourisme de montagne représente jusqu’à 30% du PIB (produit intérieur brut). L’inquiétude est donc tout à fait compréhensible. Certaines entreprises devront donc commencer à diversifier leurs offres, dans la mesure où le ski constituerait toujours l’essentiel de leur business (Observatoire valaisan du tourisme, 2016).
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Table des matières
Résumé
Avant-propos et remerciements
Liste des figures
Liste des abréviations
Introduction
1. Contexte socio-économique
1.1. Le tourisme dans les Alpes
1.1.1. La naissance du tourisme dans les Alpes
1.1.2. Deux siècles clés pour le tourisme alpin
1.2. La Lex Weber et son impact sur le tourisme
1.3. Le futur du tourisme : les enjeux climatiques
1.4. Les festivals
2. Revue de la littérature
2.1. L’événementiel dans le tourisme
2.1.1. Définition de la notion d’événement
2.1.2. L’événementiel dans le secteur du tourisme
2.2. Le tourisme culturel dans le milieu de l’événementiel
2.2.1. Définition
2.2.2. Motivations d’exercer ce type de tourisme
2.3. L’expérience client dans l’événementiel
2.3.1. La notion d’expérience liée aux cinq sens
2.3.2. L’importance des émotions
2.3.3. L’expérience, outil de message publicitaire
2.4. Les traditions et le patrimoine
2.4.1. Tourisme culturel ou tourisme patrimonial
2.4.2. Les consommateurs du tourisme patrimonial
2.4.3. L’authenticité
2.4.4. Le futur des manifestations culturelles
3. Méthodologie
3.1. Observation participative
3.1.1. Jeudi 19 juillet 218
3.1.2. Vendredi 2 juillet 218
3.1.3. Samedi 21 juillet 218
3.1.4. Dimanche 22 juillet 218
3.2. Profil des participants
4. Etude de cas
4.1. Nendaz
4.1.1. Nendaz en tant que destination touristique
4.2. Le Valais Drink Pure Festival
4.2.1. Le cor des Alpes, un instrument fascinant
4.2.2. Un festival en croissance année après année
4.2.3. Nendaz, destination reconnue comme capitale du cor des Alpes
4.2.4. L’histoire du cor des Alpes
4.2.5. La fabrication du cor des Alpes
4.2.6. Nendaz et le cor des Alpes, 25 ans d’histoire
4.3. Analyse
4.3.1. Satisfaction vis-à-vis du festival
4.3.2. Public / affluence
4.3.3. Patrimoine et traditions
4.3.4. Nendaz, capitale du cor des Alpes
5. Recommandations
5.1. Satisfaction vis-à-vis du festival
5.1.1. Maintien du niveau atteint
5.1.2. Infrastructures
5.2. Public / affluence
5.2.1. Soirée nendette
5.2.2. Concert avec une tête d’affiche
5.2.3. Activités lucratives pour les enfants
5.2.4. Concours-off et démocratisation du cor des Alpes
5.3. Patrimoine et traditions
5.3.1. Restauration locale
5.3.2. Marché artisanal
5.3.3. Animaux de la ferme et cortège
5.3.4. Expériences : la vie à l’alpage
5.4. Nendaz, capitale du cor des Alpes
5.4.1. Concours
5.4.2. Médias et image de la destination
Conclusion
Références
Déclaration de l’auteure
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