Le tourisme d’affaires dans la Métropole de Tours

 Le tourisme d’affaires dans la Métropole de Tours

Pour aborder le sujet du tourisme d’affaires dans les métropoles, il est important dans un premier moment de définir pourquoi on s’est intéressé à ce sujet dans le cadre d’un Projet de Fin d’Etudes -PFE- du département d’aménagement et environnement de l’école polytechnique de l’université de Tours (Polytech Tours). C’est pourquoi cette première partie du document aborde l’intérêt de l’étude pour le domaine de l’aménagement du territoire. Ensuite elle présente des concepts pour comprendre les dynamiques du tourisme d’affaires, et sur cette base, le cas de Tours Métropole Val de Loire est abordé. Finalement une analyse de l’état de l’art concernant le tourisme d’affaire dans les métropoles permet de définir la problématique de l’étude.

Intérêt pour l’aménagement du territoire 

L’aménagement du territoire est une discipline qui parvient à observer un territoire comme objet d’étude de manière systémique, c’est-à-dire qu’elle est capable d’identifier les différents éléments qui composent le territoire et les interactions ou activités qui s’y déroulent. L’activité touristique joue un rôle particulièrement important dans le développement d’un territoire, elle génère des impacts en termes de :

● Dynamisation de l’activité économique. L’industrie du tourisme génère du travail sur les territoires. En région Centre en 2009, par exemple, le nombre d’emplois engendrés par le tourisme était supérieur à 35 000, composé à 84% d’emplois salariés (Clerzau et al. 2012).

Les séjours des touristes dans une destination implique généralement des nuitées dans les logements touristiques proposés (hôtels, chambres d’hôte, campings, etc.) et des dépenses dans les établissements de restauration. Mais ils représentent aussi des visites aux monuments, et aux attractions et établissements culturels, et/ou emblématiques du territoire ; ainsi que l’utilisation des services (guides touristique, banques, salon de réunions, salon de coiffure, etc.) et l’achat de produits (surtout des souvenirs). Toutes ces activités génèrent des emplois et des flux qui permettent de dynamiser l’activité économique de la destination.

● Le tourisme permet également l’augmentation de l’attractivité d’un territoire. Quand l’offre touristique d’une destination se développe, les acteurs de cette offre vont chercher à offrir une « expérience agréable » aux visiteurs lors de leurs séjours afin de faire naître en eux l’envie de vouloir revenir et le réflexe recommander la destination dans leurs environnements. Pour offrir cette expérience agréable, les acteurs publics et privés, travaillent pour améliorer les infrastructures, les paysages, les services et l’ambiance en général du territoire. Ces actions permettent d’augmenter l’attractivité de la destination et attirer plus de touristes mais aussi l’installation des ménages et d’entreprises.

● Finalement, l’activité touristique représente un atout pour le renforcement de l’identité des territoires auprès des habitants. Une destination visitée et appréciée donne l’envie aux habitants d’en faire partie. Le sentiment d’appartenance au territoire se développe chez les habitants et cela se traduit généralement par leur coopération et leur collaboration dans la mise en place de projets territoriaux publics ou privés.

Le tourisme

Pour l’Organisation Mondial du Tourisme (UNWTO 2008) le tourisme est un phénomène social, culturel et économique qui implique le déplacement de personnes vers des pays ou des lieux en dehors de leur environnement habituel pour des raisons personnelles, professionnelles ou commerciales. Ces personnes sont appelées voyageurs et le tourisme englobe leurs activités, dont certaines impliquent des dépenses touristiques.

Dans cette étude, nous adopterons la définition de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques -INSEE- : « Le tourisme comprend les activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et séjours dans des lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année, et de au moins 24 heures à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs non liés à l’exercice d’une activité rémunérée dans le lieu visité »(INSEE [sans date]).

Deux grandes catégories de tourisme

Il existe deux grandes catégories de tourisme, qui classent les déplacements en fonction de leur raison d’origine :

● Le tourisme d’agrément, qui comprend les voyages de détente et de loisirs. On y trouve des sous-catégories telles que le tourisme événementiel lorsque les raisons des voyages (et les activités qu’ils impliquent) sont des événements tels que des matchs et des compétitions sportives, des concerts et des festivals de musique, des manifestations culturelles et artistiques, etc. ; le tourisme culturel, lorsque la raison est de visiter des sites historiques protégés, des musées d’histoire, des sites de tournage de films, etc. ; le tourisme durable, lorsque la raison est de mener des activités qui permettent la visite de sites naturels avec des pratiques écologiques qui assurent la durabilité du lieu.
● Et le tourisme d’affaires que l’on considère comme l’ensemble d’activités déployées par les personnes au cours de leurs déplacements en dehors de leur environnement habituel de vie, de manière individuelle ou organisée, effectués pour des motifs professionnels.

Selon Becquart (2012), le marché du tourisme d’affaires peut être divisé en 4 secteurs :

o les congrès et les conventions d’entreprise.
On considère généralement qu’un congrès est une réunion rassemblant un nombre important de participants d’une même corporation, fédération ou association, qui n’exercent pas obligatoirement la même profession, et qui se regroupent autour d’un thème d’intérêt commun directement lié à leurs préoccupations ou activités. La convention est une réunion interne d’un organisme particulier qui peut avoir une ampleur nationale ou internationale suivant les objectifs partagés par le groupe. La possibilité d’y participer est limitée aux membres de cet organisme et réunit soit l’ensemble du personnel, soit les cadres ou la force de vente.

o les foires et les salons.
Les foires sont constituées par le regroupement périodique d’exposants dans le but de présenter aux acheteurs professionnels ou au grand public des échantillons de produits ou de services dans l’intention d’en faire connaître les qualités et d’en provoquer l’acquisition. Lorsque ces foires sont consacrées plus spécialement à une catégorie déterminée de marchandises, elles sont qualifiées de salons.

o les incentives, séminaires et réunions d’entreprises.
Les incentives sont des voyages professionnels organisés pour les membres d’une même entreprise, ou pour des partenaires professionnels, dans le but de les récompenser lorsqu’ils ont réalisé leurs objectifs quantitatifs et qualitatifs. Les séminaires sont des groupes de travail, ouverts à des spécialistes d’une certaine discipline, organisés par des professionnels pour parfaire la formation spécifique des participants en développant le travail en équipe.

o les voyages d’affaires.
Ce sont des trajets réalisés de manière individuelle ou en petits groupes dans un but strictement professionnel, comme par exemple un rendez-vous d’affaire dans une autre ville, un déplacement pour rencontrer les interlocuteurs d’une entreprise cliente ou encore une réunion internationale entre plusieurs partenaires, etc. La destination est souvent imposée par la localisation d’une entreprise ou d’un secteur d’activité spécifique (Sèze 2002). Les chiffres de l’Organisation mondiale du tourisme (2019) montrent qu’en 2018, 13 % des voyages dans le monde ont été effectués pour des raisons professionnelles et/ou d’affaires. En France, selon l’union française de l’événement (2018) 4 200 salons, congrès et foires sont organisés chaque année. Ce qui représente 7,5 milliards d’euros de retombées économiques et la création ou le maintien de 120 000 emplois dans l’hexagone.

Le rapport de Pélisson (2011) indique que l’Ile de France est la région qui attire le plus le tourisme d’affaires grâce à son offre exceptionnelle en termes d’infrastructures et de capacité d’hébergement. Ainsi, le tourisme d’affaires a généré 3,3 milliards d’euros de dépenses en 2010 dans cette région, ce qui équivaut à une dépense moyenne par jour et par personne de 140 euros. Pélisson (2011) indique également que le tourisme d’affaires représente 40 à 50% de la fréquentation annuelle de l’hôtellerie régionale.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. Le tourisme d’affaires dans la Métropole de Tours
I.1. Intérêt pour l’aménagement du territoire
I.2. Le tourisme
I.3. Deux grandes catégories de tourisme
I.4. Le cas de Tours
I.5. État de l’art sur le tourisme d’affaires dans les métropoles
I.6. Problématique
I.7. Hypothèse
II. Méthodologie
II.1. Catégories de la recherche
II.2. Contexte spatial de la recherche
II.3. Le choix des métropoles
III. Le tourisme d’affaires dans les métropoles françaises
III.1. Les métropoles de Lyon et de Lille
III.2. La gouvernance des équipements
III.3. L’accessibilité de la ville
III.4. L’offre du parc hôtelier et de restauration
III.5. Conclusion
IV. Sources
CONCLUSION

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