Le tourisme solidaire
D’après l’Union nationale des associations du tourisme, le tourisme solidaire regroupe les formes de tourisme « alternatif », qui mettent au centre du voyage l’homme et la rencontre avec les hôtes. La logique de développement des territoires implique les populations locales dans les différentes phases du projet touristique, le respect de la personne, des cultures et de la nature et une répartition plus équitable des ressources générées. Tels sont les fondements de ce type de tourisme. C’est une des formes du tourisme durable qui insiste sur le lien de solidarité entre les touristes et les populations visitées.
Participation citoyenne
La participation a pris, ces derniers temps, une importance beaucoup plus accrue dans les sociétés démocratiques. Des analystes arrivent même à montrer la limite de la démocratie représentative et vantent la vertu de la démocratie participative7 qui garantit aux citoyens des droits et libertés beaucoup plus étendus. Cette participation qui est la composante fondamentale de la démocratie se définit, selon GRIDE (2005), comme l’ensemble des normes, des pratiques et des mécanismes qui permettent aux citoyens de contribuer à la vie d’une organisation ou d’exercer une influence sur la marche des affaires d’une communauté. Dorénavant compte tenu du succès de la démarche participative sur le plan social, le concept de participation citoyenne ainsi que ses fondements ont été adoptés par diverses organisations. Par exemple, il est désormais adopté par le tourisme. C’est-à-dire que la population a droit tout d’abord à la transparence de l’activité, à la gestion de l’activité et à l’information. Par ailleurs, la spécificité de la participation utilisée au tourisme est qu’ici il y a une répartition de revenu. Afin de mieux cerner, la politique de participation citoyenne nous allons voir ultérieurement ce que c’est que la politique indigéniste et le partage équitable de revenus. La gouvernance participative détient également une place prépondérante dans la démarche.
Définition d’un système
Joël de ROSNAY définit un système comme un « ensemble d’éléments en interaction dynamique organisé en fonction d’un but »10. C’est-à-dire que les éléments du système sont orchestrés en fonction d’un objectif. Un système est alors, un ensemble d’éléments qui sont interconnectés les uns aux autres par une relation bien déterminée. Pour L. von Bertalanffy (1972) c’est un « complexe d’éléments en interaction, donc en mouvement, ce qui suppose forces et énergie». Pour E. Morin (1977-79) un système constitue une « unité globale, organisée d’interrelations entre éléments, actions, individus ». D’après ces définitions, le système est un ensemble d’éléments en interactions, qui sont interconnectés en fonction d’un objectif commun et que cet objectif définit le type de relation qui se réalise entre ces divers acteurs du système. A cet effet, le système fait donc appel aux concepts suivants : la globalité, l’interaction et le feed-back.
La globalité Le concept de globalité, indique que l’ensemble des éléments du système constitue un tout. Un système est alors un ensemble d’éléments en interaction. En d’autres mots, cette globalité exprime à la fois l’interdépendance des éléments du système et la cohérence de l’ensemble.
L’interaction L’interaction est la relation qui existe entre deux éléments. Elle peut se présenter sous la forme d’échange de service ou d’information. C’est un motif qui maintient le contact entre ces différents constituants. En matière de tourisme, l’interaction entre les éléments du système constitue surtout les échanges de service, de flux monétaire et d’information relative à la demande des touristes.
Le feed-back La cybernétique qui est également une science des systèmes est définie comme « l’art de rendre l’action efficace, elle prend en compte la communication, la transmission de l’information, et différents mécanismes de commande, de guidage et de contrôle de l’action ». C’est alors une science qui peut contribuer à l’étude de la circulation d’information entre les acteurs du système. Dans ce sens, elle fait appel à la rétroaction d’où « le feed-back ». C’est un mécanisme de circulation d’information au niveau du système qui dépend de l’environnement interne et externe. Il y a deux sortes de rétroaction, l’une interne qui sert à évaluer la relation dans un groupe, et l’autre externe qui sert à évaluer les résultats de l’action.
L’authenticité touristique du point de vue anthropologique
D. MacCannell a introduit la notion d’authenticité dans les études touristiques en l’associant à la modernité. Selon lui, l’authenticité se distingue de la modernité par la complexité et la luxure de la modernité. L’authenticité se circonscrit ainsi dans d’autres périodes historiques ou dans d’autres styles de vie plus purs et plus simples. Ceux-ci font figurer deux niveaux d’authenticité : celui des sentiments authentiques éprouvés par les touristes, grâce à leur expérience de voyage, et celui que ces mêmes touristes attribuent aux pays et aux populations visités. Cependant, tel qu’il est exploré, le concept souffre d’une définition que les anthropologues qualifieraient d’ethnocentriste, c’est-à-dire formulée en fonction de critères occidentaux et non en fonction de critères liés à la vérité des populations d’accueil considérées. En effet, selon Pauchant, “l’authenticité est une réponse qui comble les vœux des touristes : l’authenticité apporte le contraste avec la vie quotidienne ; l’authenticité gratifie le désir de nouveauté ; l’authenticité autorise l’évasion de l’habituel ; l’authenticité garantit la différence, à condition que chaque région authentique ait suivi son propre chemin d’évolution”. D’après MacCannell le tourisme se définit comme étant la poursuite d’une authenticité mise en scène dans des actes de respect conventionnels pour un « autre ». C’est la quête d’une telle authenticité qui guide le touriste vers de nouveaux lieux et peuples jusque-là « préservés ». En creusant la question, nous apercevons rapidement que le mot authenticité n’a généralement pas le même sens selon que l’on se situe du côté de la demande touristique ou du côté de l’offre, cette tension entre offre et demande nous interpellant bien évidemment d’un point de vue marketing.
Les interactions entre les acteurs
Le modèle systémique que nous avons vu fait ressortir une relation qui sont d’ordre de service, d’ordre informationnel ou encore monétaire. Nous allons voir ci-après ces catégories de relation.
a) Interaction entre les tours opérateurs et l’association villageoise RaVaka : Dans le système touristique au niveau duquel elle opère son rôle consiste à être le représentant de la commune de Vinaninkarena vis-à-vis des tours opérateurs et des touristes. L’association RaVaka assure la visibilité de l’activité touristique à mettre en place dans la Commune de Vinaninkarena. Par ailleurs, les tours opérateurs jouent le rôle d’intermédiaire entre l’association Ravaka et les touristes. Ils communiquent les informations relatives aux produits et aux services de l’association RaVaka, tels que les circuits et les activités.
b) Interaction entre la communauté locale et l’association RaVaka : Une des contributions de l’association RaVaka au sein du milieu rural est l’initiation des locaux à l’activité touristique. Elle sensibilise et apprend aux habitants le métier du tourisme. Ainsi, elle contribue à l’amélioration du savoir-faire et de la situation économique de la commune rurale. La présence de l’association RaVaka facilite la rencontre entre les touristes et la population locale. Les locaux sont alors préalablement préparés à l’arrivé des visiteurs. Ils sauront alors quel comportement adopter. L’association RaVaka donne des informations sur la culture locale, afin que les touristes sachent également comment se comporter.
c) Interaction entre les touristes et la communauté locale : La relation qui se trouve entre les touristes et la population locale se base surtout sur les services et le flux monétaire. En contrepartie des activités touristiques déployées par la population, les touristes contribuent indirectement ou directement à l’amélioration de la situation économique locale. Les touristes peuvent payer en l’argent liquide, ou encore ils offrent des dons en nature à la communauté de base.
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Table des matières
PARTIE I : CADRAGE DE L’ETUDE
Chapitre I : Domaine de définition
Section I : Conceptualisation du tourisme alternatif
Section II : Le tourisme communautaire
Section III : Pratique du tourisme communautaire
Chapitre II: CADRAGE METHODOLOGIQUE ET THEORIQUE
Section I: Revue de la littérature
Section 2 : Approche systémique et communicationnelle
Section III: Outils théoriques
PARTIE II : RESULTATS ET ANALYSE
Chapitre I : Monographie de la commune rurale de Vinaninkarena
Section 1-Historique et état géographique
Section 2- Potentialité économique la Commune rurale
Chapitre II: Le tourisme dans la Commune rurale de Vinaninkarena
Section I : Potentialités touristiques de la commune peu exploitées et peu valorisées
Section II : Le modèle systémique du tourisme communautaire dans la Commune rurale de Vinaninkarena
Chapitre III : Les impacts du tourisme
Section I : Les impacts culturels
Section II : Les impacts environnementaux
Section III : Les impacts socio-économique
PARTIE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATION
Chapitre I : L’application du tourisme alternatif et du tourisme communautaire
Section I : Les conditions de mise en œuvre
Section II : Obstacle au développement du tourisme alternatif et communautaire
Section III : Les faiblesses de la politique de durabilité
Chapitre II : Mise en tourisme de la commune rurale de Vinaninkarena
Section I: Valorisation des potentialités touristiques
Section II : Facteur la réussite du tourisme alternatif et communautaire
Chapitre III : Vers un renouveau touristique pour le développement durable
Section I: Du tourisme alternatif vers le tourisme communautaire
Section II : Communication et développement du tourisme alternatif
Conclusion
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
LISTE DES ANNEXES
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