DİPLÔME D’ÉTAT DE SAGE-FEMME
Le toucher vaginal dans l’Histoire
Pas moins de quelques milliers d’années semblent nous séparer de la pratique des premiers touchers vaginaux ; impressionnant, n’est-ce pas ? L’histoire de cet examen paraît, en effet, corrélé à celle des sages-femmes ou tout du moins à celle des femmes qui accompagnaient les parturientes. Ainsi, l‘existence de « sages-femmes » étant historiquement attestée dès l’Antiquité, il est envisageable de supposer que l’ancienneté du toucher vaginal en découle.
S’il s’avère difficile de connaître avec précision l’age de cet examen, il apparaît néanmoins que celui-ci était déjà pratiqué en Grèce Antique, cinq siècles avant Jésus-Christ. Effectivement, l’avènement de la médecine Hippocratique, mère de la médecine moderne, fit évoluer les pratiques et connaissances médicales ; en toute logique, les domaines relatifs à la grossesse et l’accouchement ne furent épargnés. Ainsi, les sages femmes, qui n’étaient autres que des prêtresses au caractère divin, abandonnèrent leurs pratiques magiques au profit de l’exercice d’un art plus rationnel et fondamentalement clinique. L’ancêtre de l’obstétrique moderne ainsi que le toucher vaginal étaient certainement nés et ils se diffusèrent notamment chez les Romains.
Soranos d’Ephèse, médecin grec du début du IIè siècle après Jésus-Christ, laissait déjà entendre l’existence de l’examen en mentionnant les qualités dont devaient faire preuve les sages-femmes : « ses doigts seront longs et minces, les ongles coupés et arrondis afin qu’ils ne puissent occasionner aucune lésion dans la profondeur des organes » .
En France, au Moyen-Âge, après l’effondrement de l’empire romain, l’art médical replonge dans l’obscurantisme. L’obstétrique, si on peut l’appeler ainsi à cette époque, n’y échappe pas ; les sages-femmes sont appelés matrones ou ventrières et ont peu ou pas de connaissances dans l’anatomie ou la physiologie. Elles sont nommées par l’Eglise et leur fonction est surtout religieuse. Ainsi, à l’instar des sciences en général, le toucher vaginal a peut être peu de place dans cette période de l’Histoire.
Ce n’est qu’à partir de la deuxième moitié du XVIIIè siècle, sous l’impulsion de Mme Angélique Boursier de Coudray, sage-femme devenue célèbre, qu’une formation prit essor en France pour remédier à l’ignorance meurtrière des matrones. De la sorte, l’usage du toucher vaginal redevint, sans doute par le biais de l’enseignement, un examen clinique essentiel en obstétrique.
Pratique de l’examen
Préalablement, la patiente est installée en position gynécologique sur un plan dur, vessie vide. Puis, le toucher vaginal s’effectue généralement avec deux doigts, l’index et le majeur, introduits dans le vagin. La réalisation unidigitale est également concevable chez certaines patientes pour qui l’examen est susceptible d’être plus désagréable (femme ménopausée, jeune fille pré-pubère pour exemples). L’utilisation d’un doigtier stérile à usage unique, lubrifié ou non, est aujourd’hui de rigueur après un lavage systématique des mains. Un examen au spéculum peut compléter, en le précédant, le toucher vaginal. Habituellement, le toucher vaginal est associé à une palpation abdominale externe par la main mineure (main gauche chez les droitiers) ce qui rend plus aisé l’exploration de l’appareil génital féminin et des organes pelviens voisins.
Contre-indications en obstétrique
Une seule contre-indication absolue paraît prohiber formellement l’emploi du toucher vaginal en obstétrique, c’est la présence d’un placenta prævia. Effectivement, l’insertion placentaire étant basse, la menace de décollement manuelle du placenta, lors de l’exploration du canal cervical, est loin d’être nulle. De ce fait, une hémorragie maternelle entraverait sérieusement le pronostic materno-foetal. En revanche, l’échographie par voie endovaginale semble être une alternative intéressante pour plusieurs raisons. Premièrement, la sonde échographique n’est pas introduite directement dans le col utérin mais aborde ce dernier par voies latérales en se plaçant au sein des culs-de-sac vaginaux. Deuxièmement, cet examen permet de surveiller conjointement la longueur du col utérin et l’insertion placentaire.
|
Table des matières
INTRODUCTİON
PREMİÈRE PARTİE : GÉNÉRALİTÉS
Le toucher vaginal dans l’Histoire
Définitions
1. Le toucher vaginal
1.1. Pratique de l’examen
1.2. Objectifs
1.3. Contre-indications en obstétrique
1.4. Risques ou complications
2. La menace d’accouchement prématuré
3. La grossesse à bas risque
Aspects médico-légaux autour de la pratique du toucher vaginal
1. Consentement du patient
1.1. Code civil
1.2. Code de déontologie des médecins
1.3. Code de déontologie des sages-femmes
1.4. Code de la santé publique
2. Recommandations de pratiques
2.1. Haute Autorité de Santé
2.2. Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français
2.3. L’Organisation Mondiale de la Santé
2.4. Référentiel métier et compétences des sages-femmes
3. Conclusion
DEUXİÈME PARTİE : ENQUÊTES
Analyse des pratiques professionnelles
Le toucher vaginal en consultation prénatale à Angers
1. Hypothèses préalables
2. Objectifs
2.1. Objectifs généraux
2.2. Identification d’éventuelles caractéristiques individuelles qui prédisposeraient aux différentes modalités de pratique
2.3. Objectif futur
3. Matériel et méthodes
3.1. Outils
3.2. Population cible
3.3. Lieux
3.4. Modalités de réalisation
3.5. Recueil de données
4. Résultats
4.1. Taux de réponse et questionnaires exploitables
4.2. Description de la population
4.3. Taux de pratique systématique
4.4. Professionnels pratiquant le toucher vaginal systématique
4.4.1. Professionnels prêts à modifier leur pratique
4.4.2. Professionnels ne souhaitant pas modifier leur pratique
4.5. Professionnels pratiquant le toucher vaginal sur indication
4.6. Dépistage de la menace d’accouchement prématuré
4.7. Alternative au toucher vaginal systématique
4.8. Caractéristiques individuelles et modalités de pratique
4.9. Expression libre des professionnels
Enquête auprès de patientes
Le toucher vaginal en consultation prénatale
1. Hypothèses préalables
2. Objectifs
2.1. Objectifs généraux
2.2. Identification d’éventuelles caractéristiques individuelles qui influenceraient les conceptions, que peuvent avoir les patientes, sur le toucher vaginal
2.3. Objectif futur
3. Matériel et méthodes
3.1. Outils
3.2. Population cible
3.3. Lieux
3.4. Modalités de réalisation
4. Résultats
4.1. Taux de réponse et questionnaires exploitables
4.2. Description de la population
4.3. Suivi des grossesses de la population
4.4. Approches du toucher vaginal par les femmes enceintes
4.5. Caractéristiques individuelles et conceptions des patientes
4.6. Expression libre des patientes
TROİSİÈME PARTİE : DİSCUSSİON
Étude concernant les professionnels
1. Discussion des résultats
1.1. Validation des objectifs
1.1.1. Confirmation des hypothèses
1.1.2. Caractéristiques individuelles et modalités de pratique
1.1.2.1. Profession
1.1.2.2. Expérience professionnelle
1.1.2.3. Autres caractéristiques
1.2. Toucher vaginal sur indications ciblées
1.3. Dépistage de la menace d’accouchement prématuré
1.4. Alternatives au toucher vaginal systématique
1.4.1. Echographie endovaginale du col utérin
1.4.2. Fibronectine foetale
2. Discussion du matériel et des méthodes
Étude concernant les patientes
1. Discussion des résultats
1.1. Validation des objectifs
1.1.1. Confirmation des hypothèses
1.1.2. Caractéristiques individuelles et conceptions des patientes
1.1.1.1. Age
1.1.1.2. Parité
1.1.1.3. Pratique du professionnel
1.1.1.4. Catégorie socioprofessionnelle
1.2. Taux de pratique systématique
2. Discussion du matériel et des méthodes
CONCLUSION
RÉFÉRENCES
Télécharger le rapport complet