Le TOC du point de vue de la neurobiologie

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Mais une forte hรฉtรฉrogรฉnรฉitรฉ clinique

En raison de la multiplicitรฉ des caractรฉristiques cliniques du TOC, plusieurs classifications ont รฉtรฉ proposรฉes pour tenter d’isoler des sous-types cliniques pertinents en se basant principalement sur le thรจme des obsessions/compulsions ou l’รขge d’apparition du trouble.
Figure 2 : Les diffรฉrents types de symptรดmes de la check-list de la Y-BOCS (Clair, 2009)
Le TOC se dรฉfinit par une grande hรฉtรฉrogรฉnรฉitรฉ dans sa symptomatologie, plusieurs thรฉmatiques obsessionnelles/compulsives se dรฉgageant des observations cliniques. Ainsi, les cliniciens ont trรจs vite cherchรฉ ร  distinguer des sous-types cliniques afin de progresser dans la comprรฉhension du trouble. Des auto-questionnaires ou des entretiens semi-structurรฉs ont รฉtรฉ validรฉs afin de quantifier ou de lister lโ€™ensemble des thรฉmatiques des symptรดmes. Lโ€™entretien le plus utilisรฉ aujourdโ€™hui pour identifier les diffรฉrentes obsessions et compulsions est la check-list de la Y-BOCS (Goodman et al., 1989) qui distingue diffรฉrentes thรฉmatiques obsessionnelles (contamination, agression, sexe, maladie/corps, religion, accumulation, symรฉtrie/ordre, etcโ€ฆ) et leur corolaire sur le versant compulsif (Figure 2). A partir de cet ยซย inventaireย ยป, des tentatives de regroupement en sous-type clinique se basant sur des analyses factorielles ont abouti ร  la distinction de plusieurs dimensions cliniques. Ces dimensions se retrouvent dans la classification de Leckman qui est la plus utilisรฉe aujourd’hui avec la reconnaissance de quatre facteurs : lavage/contamination ; obsessions agressives/vรฉrifications ; accumulation ; symรฉtrie/rangement (Leckman et al., 1997). Celle-ci s’est vue complรฉtรฉe plus tard par Mataix-Cols qui y ajouta la dimension sexuelle/religieuse/rituels mentaux (Mataix-Cols, 2006) (Figure 3). Ces dimensions ont vite dรฉmontrรฉ leur pertinence clinique, des รฉtudes ayant rรฉvรฉlรฉ qu’elles peuvent รชtre prรฉdictives de la rรฉponse au traitement tant psychothรฉrapeutique1 (Abramowitz et al., 2003) que pharmacologique2 (Starcevic & Brakoulias, 2008). De plus, il a รฉtรฉ montrรฉ que les patients souffrant de TOC se diffรฉrencient les uns des autres tant sur le plan neuropsychologique3 (Benzina et al., 2016) qu’au niveau des corrรฉlats neuronaux de leurs symptรดmes4 (Mataix-Cols et al., 2004 ; Heuvel et al., 2009) selon la nature de leurs obsessions/compulsions. Ceci met donc lโ€™accent sur la nรฉcessitรฉ de prendre en compte ces dimensions cliniques dans les recherches menรฉes sur le TOC tant en neuropsychologie qu’en neurobiologie.
Figure 3 : Reprรฉsentation schรฉmatique des 4 dimensions de Leckman (1997) et de la 5e isolรฉe par Mataix-Cols (2006) d’aprรจs les principaux symptรดmes de la Y-BOCS
Un autre facteur d’intรฉrรชt dans l’identification de sous-types cliniques pertinents rรฉside dans l’รขge de dรฉbut des troubles. En effet, lโ€™รขge dโ€™apparition du TOC est trรจs variable dโ€™un patient ร  lโ€™autre. Une รฉtude prospective menรฉe sur 40 ans (Skoog & Skoog, 1999) tend ร  montrer que le TOC apparait le plus souvent au dรฉbut de lโ€™รขge adulte (40 %), avec nรฉanmoins une proportion significative (29 %) dโ€™individus ayant dรฉbutรฉ la maladie avant lโ€™รขge de 20 ans. Ceci a conduit ร  distinguer le TOC dโ€™apparition ยซย prรฉcoceย ยป du TOC d’apparition ยซย tardiveย ยป. La frontiรจre entre TOC prรฉcoce ou tardif nโ€™est cependant pas trรจs prรฉcise aujourdโ€™hui de par le caractรจre arbitraire des critรจres utilisรฉs pour diffรฉrencier ces deux sous-types donnant des rรฉsultats inconsistants ร  l’interprรฉtation difficile (Anholt et al., 2014). En effet, certaines รฉtudes considรจrent comme prรฉcoce 71un TOC apparu avant lโ€™รขge de 10 ans (do Rosario-Campos et al., 2001), dโ€™autres 15 (Millet et al., 2004) ou 18 ans (Sobin et al., 2000). Ainsi, plutรดt que de se baser sur un seuil arbitraire, Anholt et son รฉquipe (Anholt et al., 2014) ont voulu dรฉterminer cet รขge en utilisant une mรฉthode de classification objective (admixture analysis). C’est ainsi qu’ils รฉtablirent l’รขge seuil de 20 ans confirmant bien la rรฉpartition bimodale de l’รขge de dรฉbut des troubles (Figure 4). A partir de ce seuil, ils purent mettre en รฉvidence que les TOC prรฉcoces prรฉsentent une symptomatologie plus sรฉvรจre que les TOC tardifs, rejoignant les observations d’une sรฉrie de mรฉta-analyses sur le sujet (Taylor, 2011a). Cette derniรจre, en plus de cette diffรฉrence dans la sรฉvรฉritรฉ du trouble, a montrรฉ que le TOC ร  dรฉbut prรฉcoce est plus susceptible de se rencontrer chez les hommes, avec une plus grande frรฉquence de tics comorbides et un profil neuropsychologique moins altรฉrรฉ que dans la forme ร  dรฉbut tardif. Il semblerait aussi que les formes ร  dรฉbut prรฉcoce rรฉpondent moins bien aux traitements que les formes tardives, bien que l’amplitude de cette diffรฉrence ne soit pas forcรฉment cliniquement significative (Taylor, 2011a).
Figure 4 : Distribution de l’รขge de dรฉbut du TOC chez 377 patients (Anholt et al., 2014)
Ainsi, cette hรฉtรฉrogรฉnรฉitรฉ clinique, supportรฉe par diffรฉrentes รฉtudes tant sur le plan gรฉnรฉtique que neurocognitif et รฉpidรฉmiologique, argue en faveur d’une approche dimensionnelle de ce trouble (Mataix-Cols et al., 2005).

Intรฉrรชt d’une approche dimensionnelle a. Du DSM au RDoC

Nous avons vu que le TOC est loin d’รชtre un trouble homogรจne, suggรฉrant ainsi l’inadaptation de la nosographie psychiatrique actuelle, reposant sur des catรฉgories cliniques mutuellement exclusives. En effet, depuis les travaux d’Emil Kraepelin (Kraepelin, 1899) qui ont posรฉ les bases il y a de cela plus d’un siรจcle de la nosographie moderne, la psychiatrie s’est fondรฉe sur une approche catรฉgorielle des troubles mentaux. Ce faisant, elle les considรจre comme des entitรฉs uniques et distinctes les unes des autres. Cependant, cette approche a finalement montrรฉ ses limites lorsqu’il s’est agi d’explorer l’รฉtiologie de ces troubles (Hyman, 2010). En effet, les catรฉgories diagnostiques rรฉfรฉrencรฉes dans le DSM, ouvrage de rรฉfรฉrence dans la classification des troubles mentaux, sont loin de former des entitรฉs homogรจnes et les recherches menรฉes au cours des trente derniรจres annรฉes sur les bases gรฉnรฉtiques et neurobiologiques de ces entitรฉs cliniques ont en effet la plus grande difficultรฉ ร  identifier des altรฉrations qui leur sont spรฉcifiques (Anderzhanova et al., 2017). Au contraire, ils tendent ร  montrer que si des altรฉrations sont retrouvรฉes, elles transcendent les barriรจres nosographiques inhรฉrentes ร  l’approche catรฉgorielle des troubles, comme c’est le cas pour la schizophrรฉnie et le trouble bipolaire par exemple, qui ont des bases gรฉnรฉtiques communes (Le-Niculescu et al., 2007). Ainsi, cette approche catรฉgorielle des troubles mentaux entrave la recherche sur la physiopathologie mais aussi, par consรฉquent, le dรฉveloppement de nouveaux traitements (Cuthbert & Insel, 2013).
C’est dans ce contexte qu’une nouvelle approche des troubles mentaux est apparue : l’approche dimensionnelle. Cette derniรจre reconnaรฎt le chevauchement des symptรดmes de nombreux troubles mentaux et suggรจre qu’ils sont le produit de mรฉcanismes communs. Ce concept de dimensions est appuyรฉ par le programme Research Domain Criteria (RDoC) du National Institute of Mental Health amรฉricain, selon laquelle la maladie mentale sera mieux comprise comme le rรฉsultat d’altรฉrations de la structure et des fonctions cรฉrรฉbrales normales impliquant des domaines spรฉcifiques de la cognition, des รฉmotions et du comportement (Cuthbert, 2014). Plus concrรจtement, lโ€™architecture conceptuelle du programme RDoC repose sur une matrice (Sanislow et al., 2019) qui croise 7 niveaux dโ€™analyse5 avec 6 domaines fonctionnels6, eux-mรชmes dรฉcomposรฉs en un petit nombre de construits thรฉoriques non directement observables ร  un instant donnรฉ mais dont on suppose une validitรฉ expรฉrimentalement testable (MacCorquodale & Meehl, 1948). Chaque case de la matrice (croisement construit/niveau dโ€™analyse) fait ensuite lโ€™objet d’รฉtudes documentant les systรจmes biologiques impliquรฉs et leur spectre de fonctionnement (Figure 5). De fait, on ne part plus de troubles fondรฉs sur des symptรดmes pour en chercher la physiopathologie, comme avec le DSM, mais on considรจre les symptรดmes comme secondaires ร  des dysfonctionnements de mรฉcanismes sous-tendant diffรฉrentes fonctions ; permettant ainsi l’identification de biomarqueurs ร  mรชme d’amรฉliorer la comprรฉhension des troubles psychiatriques et d’orienter vers de nouvelles voies thรฉrapeutiques.
Figure 5 : La matrice RDoC (Sanislow et al., 2019)
Le projet Bipolar Schizophrenia Network on Intermediate Phenotypes (Clementz et al., 2016) est un parfait exemple de cette dรฉmarche (Figure 6). Dans le cadre de ce projet, des patients de plusieurs catรฉgories diagnostiques ont รฉtรฉ regroupรฉs au sein d’un unique groupe reprรฉsentant le spectre de la psychose, sans rรฉfรฉrence aux diagnostics traditionnels tels la schizophrรฉnie ou le trouble bipolaire. Les chercheurs ont ensuite รฉtudiรฉ un รฉventail de variables ร  diffรฉrents niveaux d’analyse et ont utilisรฉ des analyses en composantes principales pour identifier des ensembles d’individus indรฉpendants des catรฉgories diagnostics. Ces phรฉnotypes intermรฉdiaires, qu’ils nomment ยซย biotypesย ยป, peuvent ainsi avoir une plus grande validitรฉ biologique et une meilleure prรฉvisibilitรฉ clinique que les catรฉgories diagnostiques limitรฉes aux symptรดmes observables.

La notion de phรฉnotype intermรฉdiaire

En 1967, dans le but d’รฉtudier le substrat biologique des troubles psychiatriques, Gottesman et Shield ont introduit en psychiatrie le terme ยซย endophรฉnotypeย ยป, du grec ยซย endosย ยป, signifiant ยซย intรฉrieurย ยป (Gottesman & Shields, 1967). La dรฉfinition originale d’un endophรฉnotype exigeait de rรฉpondre ร  plusieurs critรจres, notamment avoir une hรฉritabilitรฉ suffisante, montrer une expression accrue chez les apparentรฉs non affectรฉs par le trouble d’intรฉrรชt, s’agrรฉger avec un trouble au sein d’une mรชme famille, รชtre stable dans le temps7 et avoir de bonnes propriรฉtรฉs psychomรฉtriques (Gottesman & Gould, 2003).
Cependant, le caractรจre strict de la dรฉfinition d’un endophรฉnotype est un frein ร  son application concrรจte dans la recherche sur la physiopathologie des troubles psychiatriques (Meyer-Lindenberg & Weinberger, 2006). C’est ainsi que des dรฉbats plus rรฉcents ont suggรฉrรฉ l’utilisation du terme alternatif de ยซย phรฉnotype intermรฉdiaireย ยป (Donaldson & Hen, 2015). Un phรฉnotype intermรฉdiaire liรฉ ร  un trouble mental se situe sur un chemin allant de la prรฉdisposition gรฉnรฉtique ร  la psychopathologie. Ce chemin va de phรฉnomรจnes relativement simples au niveau cellulaire, ร  la complexitรฉ des comportements et syndromes psychiatriques, en passant par la complexitรฉ intermรฉdiaire des circuits cรฉrรฉbraux (Rasetti & Weinberger, 2011). Les phรฉnotypes intermรฉdiaires ne sont pas limitรฉs par les critรจres stricts utilisรฉs pour dรฉfinir les endophรฉnotypes (Figure 7) et n’ont donc pas besoin, par exemple, d’รชtre indรฉpendants de l’รฉtat clinique ou de dรฉmontrer une association plus forte avec le trouble en question qu’avec d’autres affections psychiatriques (Leuchter et al., 2014). Ils existent ร  la fois chez l’humain et chez les modรจles animaux, multipliant ainsi les perspectives d’avancรฉes majeures dans la comprรฉhension des troubles psychiatriques et leur traitement.
Figure 7 : Phรฉnotype intermรฉdiaire et endophรฉnotype (Goldman & Ducci, 2007)

Abord psychologique du TOC

Les premiรจres tentatives de modรฉlisation du TOC et des relations existantes entre les diffรฉrents symptรดmes datent du dรฉbut du XXรจme siรจcle avec notamment les travaux de Janet (1903). Cette premiรจre conception du trouble suppose que lโ€™obsession est primaire et gรฉnรฉratrice d’anxiรฉtรฉ. Cette primautรฉ de lโ€™obsession se retrouve de mรชme dans les modรจles cognitifs ou comportementaux plus rรฉcents. La compulsion ne serait ainsi qu’une rรฉponse comportementale ayant pour but de rรฉduire cette dรฉtresse (Rachman, 2002). A partir de ce postulat, diffรฉrentes propositions thรฉoriques ont รฉtรฉ faites pour expliquer lโ€™รฉtiologie du TOC et la rรฉpรฉtition du comportement.

Premier modรจle รฉtiologique

Janet est un des premiers ร  avoir proposรฉ un modรจle รฉtiologique du TOC grรขce notamment ร  ses nombreuses observations cliniques (Haustgen, 2004). A partir de celles-ci, Janet identifie les deux principaux symptรดmes de ce que nous appelons aujourd’hui obsessions et compulsions : ยซย idรฉes obsรฉdantesย ยป et ยซย agitations forcรฉesย ยป. Selon lui, les idรฉes obsรฉdantes rรฉsulteraient dโ€™une baisse de tension de lโ€™รฉtat psychologique, qu’il nomme ยซย รฉtat psychasthรฉniqueย ยป, et qui entrainerait une perte de contrรดle de la pensรฉe consciente. Cette perte de contrรดle permettrait la libรฉration du contenu de structures mentales infรฉrieures (subconscientes) et donc l’รฉmergence de ces idรฉes. Ces pensรฉes intrusives et les conduites compulsives en dรฉcoulant seraient par la suite maintenues par un sentiment dโ€™incomplรฉtude et dโ€™imperfection. Dans le cas des compulsions, le sujet se sent contraint dโ€™effectuer un geste pour diminuer une dรฉtresse8, ce qui nโ€™est que transitoirement efficace. En effet, une fois lโ€™action rรฉalisรฉe, un sentiment de doute รฉmerge aussitรดt, imposant la rรฉpรฉtition de lโ€™action pour l’apaiser.
Cette premiรจre modรฉlisation avait l’avantage ร  l’รฉpoque dโ€™expliquer lโ€™origine des pensรฉes obsรฉdantes mais aussi le mรฉcanisme sous-tendant le maintien du comportement compulsif. Cependant, elle sera progressivement supplantรฉe par les modรจles cognitivo-comportementaux รฉmergeant des progrรจs faits dans l’รฉtude expรฉrimentale du comportement.

Modรจle comportemental

Au dรฉbut des annรฉes 20, รฉmergent les premiรจres conceptualisations du conditionnement avec les travaux de Pavlov. La notion de conditionnement est basรฉe sur le renforcement des liens entre un stimulus et une rรฉponse (qui ne sont pas associรฉs ร  priori) ร  force de rรฉpรฉtitions (Pavlov, 1927). Sur la base de la ยซย Loi de l’effetย ยป de Thorndike issue de ses travaux sur la thรฉorie de l’apprentissage (Thorndike, 1898), Skinner distingue par la suite le conditionnement pavlovien (ou classique) du conditionnement opรฉrant (Skinner, 1938). Ce dernier intรจgre les concepts de punition9 et de renforcement10. Punition et renforcement peuvent รชtre positifs (ajout d’un stimulus) ou nรฉgatifs (retrait d’un stimulus). Ainsi, la consรฉquence positive ou nรฉgative d’une rรฉponse comportementale conditionnera respectivement la reproduction ou l’extinction de celle-ci.
Figure 8 : Modรจle comportemental du TOC (Pauls et al., 2014)
Le modรจle comportemental (Figure 8) รฉmane donc de ces thรฉories de lโ€™apprentissage et suppose que les manifestations compulsives sont acquises par un phรฉnomรจne de conditionnement comme le propose Mowrer dans sa thรฉorie de lโ€™รฉvitement (Mowrer, 1960). Cette derniรจre postule que les rituels sont expliquรฉs par un mรฉcanisme dโ€™apprentissage en deux temps dans lequel le sujet associe fortuitement par conditionnement classique un stimulus neutre (par exemple la saletรฉ, le dรฉsordre) ร  un stimulus inconditionnel aversif anxiogรจne (la pensรฉe obsรฉdante). Le stimulus neutre devient alors conditionnel et ravive lโ€™association avec le stimulus aversif anxiogรจne. Le sujet met alors en place des rituels pour รฉviter le stimulus conditionnel et diminuer lโ€™anxiรฉtรฉ crรฉรฉe par le rappel du stimulus aversif. Ce faisant, lโ€™individu renforce nรฉgativement ses rituels par conditionnement opรฉrant. Les obsessions rรฉcurrentes et pathologiques, source dโ€™une dรฉtresse psychique, seraient quant ร  elles causรฉes par un trouble de lโ€™habituation comme le propose Beech dans sa thรฉorie de lโ€™activation et de lโ€™habituation (Beech, 1974). Celle-ci postule que lโ€™obsession pathologique constitue un stimulus interne qui nโ€™a pas rรฉussi ร  entraรฎner une rรฉponse dโ€™habituation11 รฉmotionnelle.
Cependant, bien que ce modรจle explique le maintien des compulsions par un phรฉnomรจne de conditionnement opรฉrant (le soulagement immรฉdiat de lโ€™anxiรฉtรฉ que procure la rรฉalisation des rituels conduit ร  leur renforcement), il nโ€™apparait pas suffisamment pertinent pour expliquer la complexitรฉ des manifestations pathologiques en particulier des obsessions et des rituels mentaux ou ruminations. Cโ€™est ainsi que s’est dรฉveloppรฉ le modรจle cognitif censรฉ combler ces lacunes.

Modรจle cognitif

Le modรจle cognitif du TOC (Figure 9) est basรฉ sur une hypothรจse gรฉnรฉrale de normalitรฉ de lโ€™existence des pensรฉes intrusives et dโ€™une perturbation des interprรฉtations des pensรฉes obsรฉdantes chez les sujets souffrant de TOC (Cottraux, 1998). Lโ€™obsession ou pensรฉe intrusive, dรฉfinie comme une pensรฉe dโ€™origine interne qui interrompt lโ€™activitรฉ cognitive ou motrice en cours, qui apparaรฎt difficile ร  contrรดler et est ressentie comme gรฉnรฉratrice dโ€™anxiรฉtรฉ et dโ€™inconfort (Rachman, 1981), se trouve รชtre normale dans sa nature (Bouvard & Cottraux, 1997). La diffรฉrence fondamentale entre obsession normale et pathologique rรฉsiderait dans lโ€™interprรฉtation qui est faite de ces pensรฉes. Ainsi, selon les modรจles de Salkovskis et Rachman (Salkovskis, 1985 ; Rachman, 1998 ; Salkovskis et al., 2000), doivent รชtre distinguรฉes les pensรฉes intrusives (ou obsessions), les pensรฉes automatiques nรฉgatives (constituant une interprรฉtation et une apprรฉciation nรฉgative de la pensรฉe intrusive et รฉtant reliรฉes ร  des schรฉmas cognitifs et des croyances particuliรจres) et les pensรฉes et/ou comportements neutralisants (les compulsions comportementales ou mentales). Lโ€™idรฉe centrale repose sur le postulat que la pensรฉe obsessionnelle constitue un stimulus interne dont lโ€™interprรฉtation nรฉgative conduit ร  une rรฉponse รฉmotionnelle dโ€™angoisse et dโ€™anxiรฉtรฉ, secondairement soulagรฉe par la rรฉalisation des compulsions. Ces derniรจres, non seulement, rรฉduisent lโ€™intensitรฉ de la rรฉponse รฉmotionnelle, mais prรฉviennent รฉgalement la rรฉalisation du contenu de lโ€™interprรฉtation nรฉgative. La pensรฉe intrusive devient donc un stimulus interne source de perturbation รฉmotionnelle uniquement dans le cas dโ€™une interaction entre cette pensรฉe intrusive et des schรฉmas cognitifs spรฉcifiques.
Le modรจle cognitif postule donc que le trouble rรฉside plus dans la distorsion du systรจme dโ€™interprรฉtation et dans la tentative de contrรดle consรฉcutive de la pensรฉe intrusive plutรดt que dans son contenu. La compulsion a ainsi pour but de rรฉduire l’anxiรฉtรฉ dรฉcoulant de cette pensรฉe intrusive. Cependant, comme nous le verrons ultรฉrieurement, le TOC se caractรฉrise par la formation exagรฉrรฉe de comportements habituels ne reposant plus sur l’atteinte d’un but, et ce dans un contexte indรฉpendant de la nature de leurs obsessions, que les comportements initiaux soient des comportements d’approche d’une rรฉcompense ou d’รฉvitement d’une consรฉquence nรฉgative (Gillan & Sahakian, 2015). De surcroรฎt, il a รฉtรฉ montrรฉ que la maintenance de ces comportements rendus habituels se faisait alors que les sujets avaient connaissance de la dissociation entre leurs actions et la consรฉquence de ceux-ci, et qu’ils avaient tendance ร  rationnaliser de maniรจre post hoc ces comportements (Gillan & Sahakian, 2015). Ces observations tendent ainsi ร  invalider le modรจle cognitivo-comportemental12 en montrant que la compulsion est au cล“ur du TOC ; obsessions et anxiรฉtรฉ n’รฉtant que des phรฉnomรจnes secondaires.

Modรจle cybernรฉtique

Inspirรฉ des travaux de Janet qui thรฉorisait le maintien des obsessions et des comportements compulsifs comme secondaire ร  un sentiment d’incomplรฉtude et d’imperfection (Janet, 1903), Pitman propose un modรจle cybernรฉtique du TOC centrรฉ sur la reconnaissance de lโ€™erreur et lโ€™anxiรฉtรฉ secondaire ร  celle-ci (Pitman, 1987). Il suppose lโ€™existence dโ€™un systรจme de contrรดle interne de lโ€™action capable d’รฉvaluer le signal perรงu par rapport ร  une rรฉfรฉrence interne. En cas de diffรฉrence entre le signal perรงu et la rรฉfรฉrence, traduisant la dรฉtection d’une erreur, un signal d’erreur est รฉmis qui impose au sujet d’adapter son comportement afin de faire disparaitre cette diffรฉrence. Pitman propose que le TOC rรฉsulte d’un dysfonctionnement de ce systรจme de dรฉtection dโ€™erreur qui serait suractivรฉ et ne pourrait รชtre satisfait malgrรฉ les multiples adaptations comportementales de lโ€™individu. Cette suractivation du systรจme entraine donc la rรฉpรฉtition des comportements des patients dans le but de rรฉduire les signaux dโ€™erreurs perรงus. Cependant chacune de ces rรฉpรฉtitions gรฉnรฉrera paradoxalement un nouveau signal d’erreur de par cette suractivation. Cet รฉchec dans la rรฉduction du signal serait ainsi la source des compulsions rรฉpรฉtรฉes. De plus, ces signaux dโ€™erreur induisent des idรฉes rรฉcurrentes de doute, source dโ€™angoisse pour le patient.
Ce dysfonctionnement dans la dรฉtection de lโ€™erreur pourrait provenir de trois sources selon Pitman (Clair, 2009) :
– un conflit intrapsychique entre deux systรจmes de contrรดle de lโ€™action qui auraient des signaux de rรฉfรฉrence distincts (pour un mรชme signal perรงu) ;
– une dysfonction du comparateur interne qui envoie un signal dโ€™erreur quel que soit le stimulus perรงu ;
– une capacitรฉ diminuรฉe ร  dรฉtourner leur attention des stimuli susceptibles de gรฉnรฉrer un signal dโ€™erreur.
Lโ€™articulation de ces trois dรฉficits pourrait รชtre ร  lโ€™origine du TOC. Mais Pitman ne s’arrรชte pas lร  et, contrairement aux modรจles prรฉcรฉdents, essaie de relier son hypothรจse aux donnรฉes neurobiologiques de son รฉpoque. Il sโ€™intรฉresse en effet au systรจme limbique, qu’il imagine impliquรฉ dans la genรจse du signal d’erreur, et au striatum qui est impliquรฉ dans lโ€™assemblage et lโ€™exรฉcution de programmes moteurs. Aujourdโ€™hui, de multiples รฉtudes en neurosciences vont dans le sens d’un dysfonctionnement du monitorage de l’erreur dans le TOC13 (Endrass & Ullsperger, 2014), rendant ce modรจle potentiellement valide malgrรฉ le flou autour de ses corrรฉlats neuronaux lors de sa formulation par Pitman.
Bien que sรฉduisant et trouvant une certaine lรฉgitimitรฉ sur le plan neurobiologique, ce modรจle ne questionne pas lโ€™origine des pensรฉes obsessionnelles. De plus, bien que permettant de rendre compte des comportements pathologiques de vรฉrification et des formes ยซย compulsivesย ยป du TOC, il ne semble pas applicable aux autres manifestations de celui-ci, au premier rang desquelles les formes purement obsessionnelles.

TOC et fonctions cognitives

Des dysfonctions cognitives communes aux diffรฉrents sous-types cliniques

De nombreuses รฉtudes se sont penchรฉes sur les รฉventuels dรฉficits cognitifs que prรฉsenteraient les patients souffrant de TOC. Bien que des inconsistances ont pu รชtre retrouvรฉes d’une รฉtude ร  l’autre, ils s’avรจrent que certaines fonctions cognitives semblent bel et bien altรฉrรฉes dans le cadre du TOC (Benzina et al., 2016) ; touchant des domaines allant de la mรฉmoire ร  la prise de dรฉcision en passant par l’inhibition ou bien encore la flexibilitรฉ cognitive. Cette derniรจre dimension, qui est mon sujet d’รฉtude, sera ร  ce titre abordรฉe indรฉpendamment au chapitre A.III.2. (page 56).

Mรฉmoire

La plupart des patients atteints d’un TOC dรฉclarent รชtre souvent incertain quant au bon accomplissement d’une action. C’est apparemment en raison de cette incertitude qu’ils se livrent frรฉquemment ร  des rituels rรฉpรฉtรฉs telle la vรฉrification compulsive de leur cuisiniรจre ร  gaz. Sur la base de ces observations cliniques, des รฉtudes ont รฉtรฉ menรฉes afin d’examiner d’รฉventuels dรฉficits mnรฉsiques chez ces patients.
Il est important de noter que la mรฉmoire n’est pas un phรฉnomรจne unitaire, mais qu’elle implique plutรดt un certain nombre de processus indรฉpendants14 (Squire & Dede, 2015). La plupart des รฉtudes ont portรฉ sur la mรฉmoire รฉpisodique, celle qui semble la plus pertinente dans le cadre du TOC. La mรฉmoire รฉpisodique fait rรฉfรฉrence ร  la mรฉmoire d’รฉvรฉnements personnels passรฉs. Nรฉanmoins, de nombreux sous-types diffรฉrents de mรฉmoire รฉpisodique ont รฉtรฉ dรฉcrits, incluant la mรฉmoire des formes verbales et non verbales de l’information.
De rรฉcentes recherches menรฉes au cours de la derniรจre dรฉcennie ont produit des rรฉsultats incohรฉrents quant ร  la question de savoir si les patients atteints de TOC prรฉsentent ou non de moins bonnes performances que les sujets sains dans des tรขches de mรฉmoire verbale. Par exemple, dans le California Verbal Learning Test (CVLT) et ses dรฉrivรฉs, les patients atteints de TOC prรฉsentent un dรฉficit (Segalร s et al., 2008 ; Tรผkel et al., 2012). Le mรชme rรฉsultat est obtenu en utilisant les sous-tests ยซย Mรฉmoire logique I et IIย ยป du Wechsler Memory Scale-Revised (LM-WMS-R) (Exner et al., 2009 ; Li et al., 2012). En ce qui concerne le Rey Auditory Verbal Learning Test (RAVLT, Tableau 1), qui a servi de base au dรฉveloppement du CVLT, les rรฉsultats sont plus mitigรฉs, certaines รฉtudes ayant constatรฉ un dรฉficit (Kashyap et al., 2013 ; Spalletta et al., 2014), d’autres non (Rao et al., 2008 ; Lennertz et al., 2012). Enfin, il y a certaines tรขches pour lesquelles les patients performent aussi bien que les sujets sains, comme le test de l’empan numรฉrique (Morein-Zamir et al., 2010a ; Demeter et al., 2013), le test de rappel sรฉlectif (Boldrini et al., 2005) et l’item 223 de la batterie neuropsychologique de Luria-Nebraska (Kim et al., 2003b).
Tableau 1 : La Rey Auditory Verbal Learning Test (Paran et al., 2009)
Alors, comment expliquer ces รฉcarts entre les rรฉsultats ? Indรฉpendamment des facteurs mรฉthodologiques qui jouent certainement un rรดle (petits รฉchantillons, hรฉtรฉrogรฉnรฉitรฉ des critรจres d’exclusion, etc.), l’explication pourrait venir des tรขches utilisรฉes elles-mรชmes. En effet, si le CVLT, le LM-WMS-R et le RAVLT sont largement validรฉs pour l’รฉvaluation de la mรฉmoire verbale รฉpisodique, les autres ne le sont pas ; en particulier le test de l’empan numรฉrique, une tรขche qui fait aussi appel aux capacitรฉs attentionnelles du sujet. Une autre explication pourrait รชtre trouvรฉe dans l’implication des stratรฉgies organisationnelles utilisรฉes (la stratรฉgie utilisรฉe pour coder l’information). En effet, comme le suggรจrent de nombreux auteurs, lorsqu’une dรฉficience est constatรฉe, elle peut รชtre due ร  des รฉchecs dans le dรฉploiement de telles stratรฉgies requises par la tรขche (Chamberlain et al., 2005). Cette idรฉe est soutenue par Deckersbach et al. (2005) qui a dรฉmontrรฉ que les dรฉficits en mรฉmoire verbale retrouvรฉs dans le TOC sont associรฉs ร  des difficultรฉs ร  initier spontanรฉment des stratรฉgies d’organisation verbale dans la phase d’encodage. Cependant, cette capacitรฉ est prรฉservรฉe lorsque les patients reรงoivent l’instruction de mettre en ล“uvre de telles stratรฉgies. De plus, ces patients sont plus lents ร  analyser les caractรฉristiques sรฉmantiques d’un mot comparรฉs aux sujets sains ; ce en l’absence de dรฉficit. Cette lenteur pourrait donc aussi รชtre responsable des dรฉficits d’encodage (Olley ET AL., 2007).
Figure 10 : La Figure complexe de Rey-Osterrieth (Osterrieth, 1944)
En ce qui concerne la mรฉmoire non verbale, les dรฉficits rapportรฉs sont plus cohรฉrents. Le test de copie de la Figure Complexe de Rey-Osterrieth (RCFT, Figure 10) est la tรขche la plus frรฉquemment utilisรฉe pour รฉvaluer la mรฉmoire non verbale. Elle permet d’รฉvaluer les rappels immรฉdiats et diffรฉrรฉs, ainsi que les stratรฉgies organisationnelles employรฉes pendant la phase d’encodage. En ce qui concerne les deux phases de rappel, les patients souffrant de TOC prรฉsentent des performances altรฉrรฉes par rapport aux sujets sains (Rajender et al., 2011 ; Lennertz et al., 2012 ; Kashyap et al., 2013). Dans la phase d’encodage, la dรฉficience est moins claire, certaines รฉtudes n’ayant trouvรฉ aucune dรฉficience (Segalร s et al., 2008 ; Rao et al., 2008 ; Spalletta et al., 2014) alors que d’autres si (Rajender et al., 2011 ; Lennertz et al., 2012 ; Kashyap et al., 2013). Si les patients prรฉsentent effectivement une dรฉficience au cours de cette phase, le dรฉficit constatรฉ au cours de la phase de rappel ne peut รชtre assurรฉment attribuรฉ ร  un dรฉficit mnรฉsique, mais plutรดt ร  des stratรฉgies organisationnelles dรฉficientes. Il est intรฉressant de noter que presque toutes les รฉtudes ayant abordรฉ cette question confortent cette hypothรจse (Katrin Kuelz et al., 2006 ; Jang et al., 2010 ; Lennertz et al., 2012). Mataix-Cols et al. (2003) et Penadรฉs et al. (2005) sont allรฉs plus loin en analysant les stratรฉgies organisationnelles comme facteur de confusion dans l’รฉtude de la mรฉmoire non verbale. Leurs rรฉsultats ont dรฉmontrรฉ que l’altรฉration de la mรฉmoire non verbale est bien secondaire ร  des stratรฉgies d’encodage dรฉfectueuses.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PARTIE THEORIQUE
A. Le Trouble Obsessionnel Compulsif
I. Description sรฉmiologique
1. Un tableau clinique caractรฉristique
2. Mais une forte hรฉtรฉrogรฉnรฉitรฉ clinique
3. Intรฉrรชt d’une approche dimensionnelle
a. Du DSM au RDoC
b. La notion de phรฉnotype intermรฉdiaire
II. Abord psychologique du TOC
1. Premier modรจle รฉtiologique
2. Modรจle comportemental
3. Modรจle cognitif
4. Modรจle cybernรฉtique
III. TOC et fonctions cognitives
1. Des dysfonctions cognitives communes aux diffรฉrents sous-types cliniques
a. Mรฉmoire
b. Attention
c. Inhibition
d. Fluence verbale
e. Planification
f. Prise de dรฉcision
2. Le dรฉficit de flexibilitรฉ cognitive : un phรฉnotype intermรฉdiaire d’intรฉrรชt
a. Une propriรฉtรฉ รฉmergente des fonctions exรฉcutives
b. Evaluation expรฉrimentale de la flexibilitรฉ cognitive
c. Evaluation subjective de la flexibilitรฉ cognitive
d. TOC et flexibilitรฉ cognitive
e. Flexibilitรฉ cognitive et routine
3. Limites des รฉtudes actuelles
a. Des รฉtudes non dรฉnuรฉes de biais
b. L’importance de prendre en compte les sous-types cliniques
B. Le TOC du point de vue de la neurobiologie
I. Bases gรฉnรฉtiques du TOC
1. Etudes familiales et รฉtudes de jumeaux
2. Etudes de liaison gรฉnรฉtique
3. Etudes de gรจnes candidats
4. Les รฉtudes d’association pangรฉnomique
5. Synthรจse
II. Systรจmes de neurotransmission et TOC
1. L’hypothรจse sรฉrotoninergique
2. Au-delร  de la sรฉrotonine
a. Implication du systรจme dopaminergique
b. Importance du systรจme glutamatergique
III. TOC et rรฉseaux neuronaux
1. Une atteinte commune : la boucle cortico-striato-thalamo-corticale
a. Altรฉrations fonctionnelles
b. Altรฉrations structurelles
c. Synthรจse
2. Des spรฉcificitรฉs en fonction du sous-type clinique
3. Le noyau subthalamique : une structure clรฉ ?
a. Considรฉrations anatomiques
b. Considรฉrations fonctionnelles
c. Le NST dans le TOC
IV. Quid du dรฉficit de flexibilitรฉ cognitive ?
1. Support cรฉrรฉbral de la flexibilitรฉ cognitive
2. Des bases cรฉrรฉbrales communes au TOC
C. Synthรจse et objectifs
PARTIE EXPERIMENTALE
A. Mรฉthodologie
I. Traduction des versions originales de la CFS et de la CFI
II. Participants
III. La tรขche de reversal learning
IV. Analyses statistiques
B. Rรฉsultats
I. Qualitรฉ des items
II. Validitรฉ interne
III. Validitรฉ externe
IV. Validation en population clinique
V. Analyse de rรฉseau
DISCUSSION
A. Questionnaires ou mesures expรฉrimentales ?
I. Des questionnaires valides maisโ€ฆ
II. Une divergence notable avec la mesure comportementale.
B. Remise en cause du lien entre compulsion et flexibilitรฉ cognitive
I. Un dรฉficit de flexibilitรฉ cognitive indรฉpendant de la clinique
II. Peut-on vraiment parler de dรฉficit de flexibilitรฉ cognitive dans le TOC ?
1. Prise de dรฉcision et incertitude
2. Implication du traitement de l’information visuelle
III. Au-delร  de la flexibilitรฉ : nature et spรฉcificitรฉ des dรฉficits cognitifs dans le TOC
1. Nature des dรฉficits
2. Des dรฉficits non spรฉcifiques
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES ABREVIATIONS
TABLE DES ILLUSTRATIONS
TABLE DES TABLEAUX
ANNEXES : VERSIONS TRADUITES DE LA CFI ET DE LA CFS

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