Le TBT en milieu marin

Le TBT en milieu marin

L’รฉtoile de mer: un รฉchinoderme

ร‰volution et รฉcologie

Les รฉtoiles de mer, embranchement des รฉchinodermes, forment un groupe trรจs ancien dont les premiรจres traces fossiles remontent ร  la pรฉriode cambrienne (700 millions d’annรฉes). Ils dรฉrivent de formes ร  symรฉtrie bilatรฉrale, les hรฉtรฉrostรจles. Les formes les plus anciennes sont sessiles. Ils ont laissรฉ d’abondantes traces, en particulier avec les groupes des crinoรฏdes (plumes de mer) et des รฉchinoรฏdes (oursins), prรฉsents dรจs l’ordovicien. Au total 23 classes et 13 000 espรจces ont รฉtรฉ identifiรฉes (7 classes et 7000 espรจces aujourd’hui). L’embranchement comprend 5 classes: les Astรฉries (ร‰toiles de mer) et les Ophiurides ou Stelleroidea (Ophiures), les Echinides (Oursins), les Holothurides (Comcombre de mer), les Crinoรฏdes (Plume de mer).
Ce sont des animaux marins benthiques, prรฉsents ร  toutes les profondeurs ocรฉaniques. Ils possรจdent un certain nombre de caractรฉristiques uniques parmi le monde animal. Les principales sont la symรฉtrie radiale et le systรจme aquifรจre. La forme adulte est organisรฉe autour d’une symรฉtrie pentaradiรฉe. C’est leur forme embryonnaire bilatรฉrale qui les range aux cotรฉs des chordรฉs dans le groupe des deutรฉrostomiens. Les deutรฉrostomiens regroupent les organismes dont la bouch apparaรฎt en second lors de la gastrulation de l’ embryon. De l’ancรชtre marin deutรฉrostomien a dรฉcoulรฉ les phylums hรฉmichordรฉs, รฉchinodermes (phylums uniquement marins) et l’ancรชtre des chordรฉs.Grรขce ร  leur structure extรฉrieure calcaire, les รฉchinodermes ne sont en gรฉnรฉral la proie d’aucun autre animal sauf de certains autres รฉchinodermes (Astรฉridรฉs). Ils se nourrissent de mollusques, crustacรฉs, et d’autres invertรฉbrรฉs. Ils peuvent รฉgalement jouer un rรดle รฉcologique clรฉ de prรฉdation dans certain รฉcosystรจme (Boolootian 1966). On les retrouve dans tous les ocรฉans, de la zone intertidale aux profondeurs abyssales. Il s’agit souvent du phylum le plus abondant dans les grandes profondeurs. La tempรฉrature est un facteur expliquant la distribution des Astรฉries. En effet, leur distribution verticale peut รชtre expliquรฉe par leur รฉtat stรฉnotherme. La salinitรฉ a un rรดle dรฉcisif dans la restriction de la zone de rรฉpartition de l’รฉtoile de mer puisqu’elles sont รฉgalement stรฉnohalines. Il semblerait que seules les espรจces du genre Astรฉries soient tolรฉrantes aux eaux saumรขtres (Boolootian 1966).

L’immunitรฉ chez les รฉchinodermes

L’รฉtude comparรฉe des systรจmes de dรฉfense des vertรฉbrรฉs met en รฉvidence une รฉvolution progressive vers le systรจme immunitaire sophistiquรฉ des mammifรจres. Les origines phylogรฉniques du systรจme immunitaire des invertรฉbrรฉs restent obscures, surtout au niveau molรฉculaire. L’รฉtude des rรฉactions immunitaires non spรฉcifiques peut รชtre approchรฉe par l’รฉtude des invertรฉbrรฉs qui reprรฉsentent 95 % des espรจces animales. Le choix de modรจles d’รฉtude reste presque illimitรฉ, mais se tourne trรจs souvent vers les arthropodes et les mollusques (protostomiens). Notre comprรฉhension de l’immunitรฉ des รฉchinodermes, plus proche d’un point de vue รฉvolutif des vertรฉbrรฉs (deutรฉrostomiens), reste encore limitรฉe (Smith et Davidson, 1994) mais pourtant si importante.

ร‰volution de l’inimunitรฉ

Les rรฉponses immunitaires peuvent รชtre de deux types: rรฉponse innรฉe (naturelle) et/ou rรฉponse acquise (spรฉcifique). La rรฉponse innรฉe sollicite les cellules phagocytaires tels les monocytes, les macrophages et les neutrophiles polynuclรฉaires chez les vertรฉbrรฉs supรฉrieurs.
Il s’agit de la reconnaissance primitive. D’un autre cรดtรฉ il y a les rรฉponses acquises, spรฉcifiques au type de dommage (bactรฉrien, viral) et plus efficace aprรจs une deuxiรจme exposition. Les cellules impliquรฉes sont les lymphocytes B et T chez les vertรฉbrรฉs supรฉrieurs.
Lorsque les deux types de rรฉponses innรฉes et acquises sont prรฉsents chez un organisme, il y a
interaction entre ces deux types de rรฉponses. En effet, certaines cellules-phagocytes prรฉsentent
ร  leur surface un antigรจne pour stimuler la rรฉponse acquise. Par la mรชme occasion, des lymphocytes vont sรฉcrรฉter des cytokines stimulant la phagocytose (Roitt et al. 1997). Dans les
paragraphes suivants, l’รฉtat des connaissances immunitaires sur les invertรฉbrรฉs etย  particuliรจrement les รฉchinodermes est prรฉsentรฉ. On retrouve uniquement une activitรฉ immunitaire de type innรฉe chez les รฉchinodermes (Chia et Xing 1996).
Selon Smith et Davidson (1994), les caractรฉristiques du systรจme immunitaire des รฉchinodermes semblent รชtre un hรฉritage des deutรฉrostomiens. Ainsi, ร  cause de leur affinitรฉ phylogรฉnique, le systรจme de dรฉfense des รฉchinodermes est entrevu comme un prรฉcurseur du systรจme de dรฉfense des Vertรฉbrรฉs. Tous les deutรฉrostomiens prรฉsentent une similitude dans leur systรจme de dรฉfense naturelle. C’est la rรฉponse cellulaire non spรฉcifique effectuรฉe par une cellule immunitaire: phagocytose, encapsulation, chรฉmotaxie, cytotoxicitรฉ, dรฉgranulation de composรฉs bactรฉricides, de lectines, d’hรฉmolysines, d’hรฉmagglutinines et des rรฉactions de cicatrisation. Tous les invertรฉbrรฉs multicellulaires ont cependant des cellules-phagocytes. La phagocytose est d’ailleurs une caractรฉristique de la rรฉponse immunitaire prรฉsente dans tout le rรจgne animal. Il s’agit de la premiรจre ligne de dรฉfense interne pour un organisme (Greenberg 1995). Son principe mรฉcanique est restรฉ intact ร  travers l’รฉvolution. Elle s’effectue en quatre รฉtapes: le chimiotactisme, l’adhรฉsion, l’ingestion et la destruction (figure 4) (Ratcliffe et al 1985).

Immunitรฉ adaptative

Les รฉchinodermes ne semblent pas avoir vraiment de mรฉmoire immunitaire (immunitรฉ acquise) sauf peut รชtre ร  court terme. Plusieurs travaux ont permis de dรฉmontrer une augmentation de la rapiditรฉ du rejet des allogreffes (Chia et Xing 1996). Mais comment ces invertรฉbrรฉs peuvent-ils survivre depuis tant d’annรฉes sans systรจme acquis dรฉveloppรฉ? Quelques auteurs ont tentรฉ de rรฉpondre ร  cette รฉnigme et plusieurs hypothรจses ont รฉtรฉ avancรฉes. Mรชme si les bactรฉries sont continuellement soumises ร  l’alรฉa des mutations, elles conservent toujours des protรฉines de structures comme les lipopolysaccharides (LPS) permettant leur reconnaissance (Loker et al. 2004). L’activitรฉ des cellules immunitaires des oursins est en effet stimulรฉe par la prรฉsence des LPS (Courtney Smith et al. 1995). Les invertรฉbrรฉs reconnaรฎtraient d’ailleurs essentiellement ces structures (Loker et al. 2004).D’autres hypothรจses sont cependant prรฉsentรฉes pour pallier l’absence de systรจme acquis. Il s’ agit de la collaboration avec un symbiote, ou le mosaรฏsme, ou encore la production de molรฉcules immunitaires d’une variรฉtรฉ surprenante, et pour finir, le mutualisme. Ces systรจmes immunitaires adaptรฉs ne semblent cependant pas avoir d’effet significatif sur la dรฉfense immunitaire (Loker et al. 2004). L’รฉvolution des รฉchinodermes nous laisse encore beaucoup ร  dรฉcouvrir.

Reconnaissance du soi

Selon la revue de Loker et al. (2004), un systรจme de reconnaissance du soi est prรฉsent chez les invertรฉbrรฉs, ou plutรดt un systรจme de reconnaissance de l’absence du soi. Ainsi, trois classes d’ รฉchinodermes rejettent les greffes venant d’autres individus de la mรชme espรจce (Chia et Xing 1996). Le transplant est infiltrรฉ par les cellules phagocytaires qui perturbent l’architecture des cellules. En 1972, Hidelman et Dix ont dรฉmontrรฉ le rejet d’ allogreffes chez l’รฉtoile de mer et le concombre de mer ainsi que l’acceptation d’autogreffes. Cependant, les mรฉcanismes exacts de ce systรจme de reconnaissance sont encore mรฉconnus (Loker et al 2004). La dรฉcouverte des molรฉcules impliquรฉes dans la reconnaissance du soi permettra de mieux comprendre la spรฉcificitรฉ des pathogรจnes des invertรฉbrรฉs pour leurs hรดtes.

Le TBT en milieu marin

En 1986, Goldberg dรฉclarait que le tri(n-)butylรฉtain (TBT) รฉtait le toxique le plus puissant rejetรฉ dรฉlibรฉrรฉment dans l’ocรฉan. Aujourd’hui, 20 ans plus tard, le TBT est toujours un polluant d’actualitรฉ. Le TBT, de la classe des organoรฉtains, fait parti de la formule toxique prรฉsente dans les peintures antisalissures des bateaux. C’est un biocide trรจs efficace envers les espรจces cibles et malheureusement, envers les espรจces non ciblรฉes รฉgalement (de Mora 1996).
Voici dans un premier temps, un survol de la prรฉsence mondiale du TBT, puis, l’รฉtat des connaissances sur sa toxicitรฉ, particuliรจrement son immunotoxicitรฉ et sa cytotoxicitรฉ.

Le TBT dans l’environnement

La peinture antisalissure des bateaux est de loin la principale source d’organoรฉtains retrouvรฉs dans le milieu marin (Hashimoto et al. 1998). Les divers compartiments environnementaux, biologiques ou non, sont contaminรฉs par le TBT (Batley 1996). On en retrouve, par exemple, dans les sรฉdiments (St.-Louis et al. 1997 ; Hashimoto et al. 1998 ; Viglino et al. 2004), la colonne d’eau (Viglino 2005), les amphipodes (Takeuchi et al. 2004), les moules et les myes (Barakat 2004), les poissons pรฉlagiquesetnรฉmertaux (Kannan et al. 1995), les foies d’oiseaux marins (Guruge et al. 1997), et les mammifรจres marins (St-Louis et al. 2000). Le TBT a mรชme รฉtรฉ retrouvรฉ dans les organes humains (Kannan et al. 1999 ; Gui-Bin et al. 2000 ;Nielsen et Strand 2002), sans que les effets toxicologiques des concentrations retrouvรฉes sur l’organisme soient connus (Kannan et al. 1999). Malgrรฉ la restriction sur l’utilisation des peintures antisalissures ร  base de TB T, une รฉtude au Japon a montrรฉ que sa concentration dans les amphipodes n’avait que trรจs peu diminuรฉ en 9 ans. En effet, le polluant รฉtait encore prรฉsent dans le biote le long des cรดtes non habitรฉes et peu industrielles (Takeuchi et al. 2004).La lรฉgislation sur l’utilisation du TBT est trรจs รฉpineuse ร  cause de la difficultรฉ ร  dรฉmontrer les effets nรฉfastes sur l’homme (Bosselmann 1996). De ยท plus, l’efficacitรฉ du composรฉ dans les peintures antisalissures permet l’รฉconomie de centaines de millions de dollars. Alors, malgrรฉ son impact important sur des organismes non ciblรฉs, ayant mรชme une valeur commerciale (Goldberg 1986), la rรฉglementation sรฉvรจre du TBT a tardรฉ. En 1982, la France a รฉtรฉ le premier pays ร  bannir ce toxique des peintures au TBT sur les bateaux de plaisance infรฉrieur ร  25 m.Ce bannissement a รฉtรฉ suivi par la Grande-Bretagne dรจs 1987. Depuis, le Canada, les ร‰tatsUnis, l’Australie, l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zรฉlande ont adoptรฉ le mรชme rรจglement (Bosselmann 1996). Une diminution de la concentration dans les eaux et les organismes cibles est observรฉe dans les zones qui รฉtaient trรจs contaminรฉes avant les mesures des annรฉes 80.
Cette diminution n’est cependant pas prรฉsente dans les sรฉdiments (Waite et al. 1991).
L’Organisation Maritime Internationale (OMI) a adoptรฉ le bannissement des organoรฉtains pour le 1
er janvier 2008. Dรฉjร , depuis le 1 er janvier 2003, l’OMI a demandรฉ le retrait du TBT des nouveaux composรฉs antisalissures. Cette organisation a รฉtรฉ mise en place par l’Organisation des Nations Unies en 1948 dans le but d’รฉlaborer des dispositions relatives ร  la mer (IMO 2005). Cependant, le TBT continue d’inquiรฉter les scientifiques puisque, pour l’ instant, son introduction dans l’environnement continue ร  partir des bateaux de plus de 25 m (de Mora 1996) puisque l’utilisation est toujours permise sur autorisation spรฉciale, jusqu’en 2008. Il existe รฉvidemment des pays oรน aucune lรฉgislation n’existe. De plus, la dรฉgradation du TBT est beaucoup plus faible dans les latitudes froides, oรน le compartiment sรฉdimentaire est de plus en plus considรฉrรฉ comme une source importante de TBT pour le milieu ocรฉanique (Viglino et al. 2004).

La toxicitรฉ du TBT

Le comportement du TBT dans les divers compartiments biotiques et abiotiques est trรจs bien documentรฉ dans la littรฉrature scientifique (Fent 1996 ; de Mora 1996 ; Dopp et al. 2004).Nous ne ferons que rรฉsumer les principaux effets biologiques du TBT qui portent atteintes ร  l’ intรฉgritรฉ de l’organisme.Le TBT est un perturbateur endocrinien (MacMaster 2001). Il perturbe la biotransformation des hormones mรขles en hormones femelles (Baldwin et LeBlanc 1994, Oberdorster et al. 1998), provoquant la masculinisation des gastรฉropodes: l’ imposex (Morcillo et al. 1998 ;Matthiessen et Gibbs 1998 ; Alzieu 2000). La prรฉsence de l’imposex chez les gastรฉropodes est, par ailleurs, un indicateur de la contamination au TBT en milieu naturel (Evans et Nicholson 2000).Dans une revue exhaustive sur les organoรฉtains, Fent (1996) rรฉsume que le TBT entre en interaction avec les mono-oxygรฉnases des microsomes du foie, induisant l’inactivation de leur
principale composante, les cytochromes P-450, et l’inhibition de l’activitรฉ du cytochrome c rรฉductase NAD(p)H. C’est-ร -dire que le TBT atteint les enzymes responsables de la dรฉtoxification des polluants environnementaux ainsi que le mรฉtabolisme des substances endogรจnes. Les mรชmes conclusions ont รฉtรฉ rapportรฉes lors d’รฉtudes in vivo (Fent 1996).De plus en plus d’รฉtudes suggรจrent une neurotoxicitรฉ du TBT, peu soupรงonnรฉe il y 10 ans (Fent 1996). L’effet nรฉfaste du TBT sur le systรจme nerveux est maintenant รฉvident. En effet, il agit sur la neurotransmission chez le rat (Kishimoto et al. 2001), traverse la barriรจre hรฉmato-encรฉphalique chez un poisson (Rouleau et al. 2003). Une exposition ร  ce polluant engendre รฉgalement une dรฉpression des neurotransmetteurs et de l’activitรฉ des A TPases dans le cerveau chez le rat (Elsabbagh et al. 2002). Et enfin, l’inhibition mรชme de l’aromatase du systรจme enzymatique des P-450, en cas d’exposition au TBT, ne serait pas le facteur primordial de l’induction de l’imposex. Le TBT agirait comme neurotoxique en induisant la sรฉcrรฉtion d’un neuropeptide responsable de l’apparition des organes accessoires mรขles directement tandis que l’effet inhibiteur de l’aromatase agirait dans le maintien de l’ imposex (Oberdorster et McClellan-Green 2002).
Le TBT est รฉgalement un gรฉnotoxique. En effet, il gรฉnรจre une perturbation du matรฉriel gรฉnรฉtique chez les larves de deux espรจces marines, Mytilus edulis et Platynereis dumerilli (Jha et al. 2000). Cette gรฉnotoxicitรฉ aurait une consรฉquence nรฉfaste sur le dรฉveloppement de ces espรจces (Jha et al. 2000). Le TBT provoque directement une erreur sur le brin de l’ADN chez les hรฉmocytes de moules lors d’une exposition in vivo (Miciรฉ et al. 2001).
Le TBT a รฉgalement un effet sur les diffรฉrents stades de dรฉveloppement des larves de plusieurs invertรฉbrรฉs marins (Cima et al. 1996 ; Girard et al. 2000 ; Jha et al. 2000). La gastrulation est le stade de dรฉveloppement le plus sensible chez les tuniciers (Cima et al1996). Chez M edulis, il agit directement sur le matรฉriel gรฉnรฉtique des larves, ce qui perturbe leur dรฉveloppement (Jha et al. 2000). De plus, chez les oursins, quelques nM de TBT sont suffisants pour induire une perturbation du dรฉveloppement des larves, et ce, indรฉpendamment de la bioaccumulation de l’animal (Girard et al. 2000). Finalement, le TBT est un immunotoxique bien connu (Chia et Xing 1996; Fent 1996). Chez les vertรฉbrรฉs, cet agent supprime les rรฉactions immunitaires dรฉpendantes du thymus sur lequel il semble avoir une action directe au niveau de la prolifรฉration cellulaire (Snoeij et al. 1987).
La rรฉsistance spรฉcifique de l’animal est รฉgalement atteitne (Vos et al. 1984). Lorsque des rats sont exposรฉs ร  de faibles doses de TBT lors de leur dรฉveloppement intra-utรฉrin, une diminution du poids de la rate et du thymus est observรฉe (Cooke et al. 2004). Un effet immunosupresseur a รฉgalement รฉtรฉ observรฉ chez les poissons (O’Halloran et al. 1998). Chez les invertรฉbrรฉs, l’effet du TBT a beaucoup รฉtรฉ รฉtudiรฉ sur la phagocytose puisque celle-ci est leur principale fonction immunitaire (Galloway et Depledge 2001). Il a un effet inhibiteur sur la phagocytose des invertรฉbrรฉs marins comme les huรฎtres (Rice et Weeks 1990 ; Fisher et al 1990), les tuniciers (Cooper et al. 1995) ou encore les bivalves (Cima et al. 1999 ; St.-Jean et al. 2002). L’รฉtoile de mer polaire, L. polaris, semble moins sensible au TBT lors d’exposition in vivo (Bรฉkri et Pelletier 2003). Aucune รฉtude de la toxicitรฉ du TBT sur les cellules immunitaires, mises ร  part celles rรฉalisรฉes dans notre laboratoire, n’a รฉtรฉ effectuรฉe sur les รฉchinodermes. Le mรฉcanisme d’entrรฉe du TBT dans la cellule reste encore flou puisque certaines รฉtudes indiquent qu’il pรฉnรจtre la cellule (Guolan et Yong 1995) et d’autres qu’ il s’insรจre dans la membrane cellulaire (Gray et al. 1987). Par contre, sa cytotoxicitรฉ se dessine parfaitement. Il stimule trรจs clairement l’apoptose chez les vertรฉbrรฉs (Nakata et al. 1999 ; Umebayashi et al 2004) mais aussi chez les invertรฉbrรฉs marins (Miciรฉ et al. 2001). Une induction du systรจme enzymatique des caspases, conduisant ร  l’apoptose, est observรฉe aprรจs une exposition ร  de faibles concentrations de TBT (Stridh et al. 1999). De plus, en perturbant l’homรฉostasie du calcium, le TBT altรจre le cytosquelette (Cima et al. 1998). De maniรจre gรฉnรฉrale, le TBT porte donc atteinte ร  l’intรฉgritรฉ cellulaire d’espรจces aussi diffรฉrentes que les tuniciers (Cima et al. 1998), la moule (Miciรฉ et al. 2001) et l’homme (Stridh et al. 1999). Peu d’ organismes restent apparemment insensibles ร  sa toxicitรฉ mais L. polaris fait partie de ceux lร .

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
1. Les รฉtoiles de mer
a. L’รฉtoile de mer: un รฉchinoderme
i. ร‰volution et รฉcologie
ii. Caractรฉristiques
b. L’immunitรฉ chez les รฉchinodermes
i. ร‰volution de l’immunitรฉ
ii. Description et rรดle des cellules du liquide cล“lomique
iii. Immunitรฉ innรฉe
iv. Molรฉcules immunostimulantes
v. Immunitรฉ adaptative
vi. Reconnaissance du soi
2. Le TBT en milieu marin
a. Le TBT dans l’environnement
b. La toxicitรฉ du TBT
3. Les objectifs de cette รฉtude
MATร‰RIELS ET Mร‰THODES
1. Entretien des astรฉries
2. Prรฉlรจvement du liquide cล“lomiqueย 
3. ร‰tape A -Tests en microplaque
a. Prรฉparation des microplaques
b. Exposition cellulaire
c. Test de viabilitรฉ cellulaire (VB)
i. Dosage des protรฉines
iL Mรฉtabolisation du FDA
d. Test de phagocytose
i. Marquage des bactรฉries
iL Phagocytose in vitro
4. ร‰tape B- Test en cytomรฉtrie en fluxย 
a. Exposition cellulaire
b. Test de viabilitรฉ cellulaire
c. Test de phagocytose
5. ร‰tape C- Incorporation du TBTย 
6. Tests statistiquesย 
Rร‰SULTATS
1. Observation de la condition des รฉtoiles
2. Mise au point des mรฉthodesย 
a. Adhรฉrence cellulaire
i. Perte cellulaire
ii. Avec exposition au TBT
iii. Concentration en EDTA
b. Tempรฉrature d’incubation
c. La rรฉcupรฉration cellulaire
d. Prรฉ-test sur l’incorporation du TBT
3. Rรฉsultats obtenusย 
a. VB en microplaque
i. Effets et statistiques
ii. CE50
b. Phagocytose en microplaque
c. Phagocytose en cytomรฉtrie
I. Viabilitรฉ des cellules
ii. La fraction 1 des amล“bocytes
Ill. La fraction 2 des amล“bocytes
d. Incorporation du TBT
i. Temps d’exposition au TBT
Il. Variation de la concentration d’ exposition au Morin
III . Variation de la concentration en TBT
DISCUSSION
1. La rรฉponse au toxique
a. La viabilitรฉ cellulaire
I. Rรฉsistance des amล“bocytes de l’ รฉtoile de mer polaire au TBT
ii. L’รฉvaluation de la viabilitรฉ de la cellule: une approche double pour une meilleure รฉvaluation
b. Le TBT ne semble pas immunotoxique pour L. polaris
c. Toxicitรฉ du TBT : hypothรจse d’une rรฉsistance membranaire
d. La variabilitรฉ individuelle peut รชtre induite par de multiples facteurs
e. Le TBT ne semble pas perturber l’adhรฉrence cellulaire
2. Des sous- populations ou une diffรฉrence mรฉcanique?ย 
3. La concentration cล“lomique en amล“bocytes pourrait suivre une tendance saisonniรจre
4. Un retour sur les mรฉthodes analytiquesย 
a. Le maintien des cellules s’effectue ร  basse tempรฉrature
b. La phagocytose et les amล“bocytes
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE A: prรฉparation des solutions
ANNEXE B : mise au point des mรฉthodes
1. Mise au point du test de VB en microplaque
2. Mise au point du test de PHAG en microplaque
a. Arrรชt de l’activitรฉ phagocytaire
b. Extinction de la fluorescence extracellulaire
c. Cinรฉtique de la phagocytose
3. Mise au point du test de la phagocytose en cytomรฉtrie
a. Cinรฉtique de la phagocytose
b. Conditions d’incubation

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