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La nouvelle conception de la pauvreté : la pauvreté extra-économique ou multidimensionnelle.
Bien que l’aspect financier domine les débats sur la pauvreté on se rend de plus en plus compte, ces dernières années, qu’on ne peut plus restreindre le phénomène de la pauvreté aux seuls aspects matériels. Ainsi, à l’opposé des welfaristes, pour les auteurs des besoins de base la « chose » manquante dans la vie des pauvres est un petit sous-ensemble des biens et services spécifiquement identifiés et perçus comme les besoins de base communs à tous les êtres humains. Ces besoins sont dits de «base » car leur satisfaction est considérée comme un préalable à l’atteinte d’une certaine qualité de vie ; ils ne sont pas perçus comme contribuant nécessairement au bien-être mais plutôt à la survie. Comme LIPTON le dit, on doit « être » avant « d’être bien ». Au lieu d’être mis sur l’utilité, l’accent est mis sur les besoins individuels relatifs à des commodités de base. Toutefois, on doit toujours raisonner en termes de « manque » non pas uniquement de revenu mais aussi de conditions de vie ou de potentialités de production.
La pauvreté de conditions de vie ou d’existence.
En référence à la théorie des besoins essentiels, la pauvreté peut également être perçue dans sa dimension d’exclusion. L’exclusion – par rapport à un certain mode de vie matériel et culturel – est la résultante de l’impossibilité des victimes de pouvoir satisfaire leurs besoins essentiels. Dans cette approche l’analyse est élargie à l’ensemble des besoins qui permettent de mener une vie décente, dans une société donnée. Ceci renvoie à la notion d’intégration-exclusion sociale. En effet, le concept de la « pauvreté de conditions de vie » ou la « pauvreté de conditions d’existence » fait recours à des aspects qualitatifs de la pauvreté. Il traduit une situation de manque dans les domaines relatifs à l’alimentation (déséquilibre nutritionnel), à la santé (non-accès aux soins primaires), à l’éducation (non-scolarisation), au logement, etc. Tous ces besoins vont au-delà des besoins nécessaires à l’existence, généralement appelés les besoins minimaux, qui n’incluent qu’une nutrition adéquate, un logement et un habillement décents.
Toutefois, la non-satisfaction d’un besoin donné – jugé essentiel – peut avoir de causes multiples (non-disponibilité d’un service, non-accessibilité, coûts élevés, différences de perception du caractère essentiel du besoin, etc.)11. En outre, le difficile choix des indicateurs pertinents – pour retracer la pauvreté de conditions de vie – est lié à la nature sociale du seuil de pauvreté. Ce seuil est, en fait, une notion relative et dépendante de l’environnement socioculturel. Par ailleurs, la question de la pauvreté est traitée par certains auteurs comme un problème de manque de potentialités ou de capacités.
La pauvreté de potentialités ou de «capacités ».
Les travaux d’Amartya SEN (1973) ont révolutionné la conception de la pauvreté aussi bien dans le domaine théorique qu’empirique. Il suggère une analyse de la pauvreté prenant en compte les « capacités » des individus. Ainsi, dans cette nouvelle optique proposée par SEN, est pauvre toute personne ne disposant pas d’un stock de capital humain (éducation, santé, etc.) lui permettant de s’intégrer convenablement dans la société. Donc la pauvreté, telle qu’il l’aperçoit, traduit le fait que l’on n’ait pas pu disposer des moyens – différents types de capital – qui auraient permis de se soustraire de la pauvreté, de vivre correctement et de mettre en valeur ses capacités individuelles. A. SEN (1999) parle de ‘functionings’ pour définir les activités qu’un individu peut mener ou des états qu’il peut atteindre. Il ne s’agit pas de garantir l’atteinte d’un niveau mais seulement d’assurer la possibilité effective ou l’opportunité réelle d’y accéder.
Les insuffisances d’accumulation du capital – moyens matériel (équipements physiques ou capital financier) – capital humain (niveau d’éducation ou d’expériences, espérance de vie) – capital social (réseau de relation, stocks de droits, etc.) – engendrent une insuffisante mise en valeur des capacités individuelles (HERPIN et VERGER, 1998). Cette approche permet d’aborder la pauvreté à sa source. En effet, la pauvreté est considérée comme le résultat d’une incapacité à saisir les opportunités qui se présentent en raison d’un manque de capacités résultant d’une santé déficiente, d’une éducation insuffisante, des déséquilibres nutritionnels, etc.
Dans une vision dynamique on devient pauvre du fait de modifications dans le patrimoine (par faillite), dans le capital humain (handicaps) ou dans le capital social (exclusion ou rupture familiale) : pauvreté en termes de « stock » (op. cit.). Toutefois, la question de la pauvreté est traitée diversement par les auteurs. Elle est, alors, abordée dans d’autres approches hétérodoxes.
Autres approches de la pauvreté.
De toute évidence d’autres approches théoriques se développent et tentent de mieux cerner le concept, de le définir, en considérant ses aspects tant économiques que sociopolitiques. Comme tout phénomène social les enjeux de la pauvreté sont importants, les débats riches et intenses.
La dimension sociopolitique, de la pauvreté.
Dans nombre de Pays en développement, les populations sont apparues plus sensibles à d’autres formes de pauvreté que la seule pauvreté économique. Il est, alors, nécessaire de préciser le concept de pauvreté dans sa dimension sociopolitique.
Fondée sur la notion de capacités, la pauvreté est immédiatement inscrite dans le politique pour le PNUD, qui prend ainsi sa distance avec l’approche en termes de besoins fondamentaux, qui tend à « naturaliser » la pauvreté, et avec celle de la Banque mondiale, qui considère les progrès sociaux comme un facteur productif, l’une des composantes de la croissance12.
Pour le PNUD, les capacités fondamentales – et leurs pénuries – sont donc inscrites dans des rapports sociaux et politiques spécifiques : bien qu’absolue, la pauvreté n’est pas présentée comme universelle, naturelle. Le défi posé par son éradication passe par la remise en cause des intérêts directs à perpétuer la pauvreté et une redistribution des ressources économiques, sociales ou politiques (PNUD, 1997). Cette forme de gestion, de l’accès des diverses composantes de la société à l’ensemble de ressources, appelle à l’intervention du pouvoir public adaptée aux contextes spécifiques. Donc, le PNUD milite clairement en faveur de l’intervention des pouvoirs publics, en particulier dans la réduction des inégalités, ce qui confère une dimension politique à la pauvreté.
La pauvreté perçue comme une détérioration des liens
Souvent, la pauvreté est d’abord perçue comme une détérioration des liens qui attachent l’individu à une communauté. Cette forme de pauvreté résulte de l’absence des enfants ou des parents, de la présence des conflits et des risques d’exclusion du village ou de la communauté d’appartenance. La notion d’exclusion apparaît, plutôt, dans le cadre spécifique de sociétés européennes.
En Afrique, de manière générale, cette forme de pauvreté – l’exclusion – est marginale ; elle l’est encore plus – aussi bien dans les zones rurales qu’urbaines – au Niger. Cela s’explique par une forte tradition culturelle, une structure sociale, qui donne une importance particulière aux systèmes d’entraide. L’importance de la dimension sociale de la pauvreté, c’est de prendre en considération le « puissant effet » qu’a une rupture des liens sociaux.
L’exclusion liée à l’absence de droits sociaux est, dans certains pays, perçue comme la forme de pauvreté la plus dure. Et, le PNUD l’a bien précisé dans son rapport de 2000 en rappelant que « les droits humains et le développement humain partagent une vision commune – garantir la liberté, le bien-être et la dignité de tous les peuples, partout » (PNUD, 2000, 1).
Dans certaines communautés les relations sociales priment sur la possession de biens et, la cohésion sociale résulte de l’enchevêtrement des relations sociales exprimées en termes des droits individuels et obligations sociales. Comme le soulignent DESTEMAU et SALAMA (2002), l’approche en termes d’exclusion se démarque des postulats de la pensée économique libérale, selon lesquels la pauvreté serait un phénomène individuel : au contraire, elle constituerait un phénomène social, dont l’origine est à rechercher dans les principes mêmes du fonctionnement des sociétés. Car, l’exclusion – la désaffiliation
– survient au terme de trajectoires individuelles au cours desquelles se cumulent et se renforcent un certain nombre de « déprivations » et de ruptures spécifiques, qui s’accompagnent de mécanismes de stigmatisation, de mise à l’écart et de rejet13.
Dès lors que le rapport à l’emploi reste prépondérant pour définir la nature du statut et du lien social d’un individu, il n’est pas étonnant que les difficultés rencontrées sur le marché du travail soient mises au centre des analyses de l’exclusion, qu’il s’agisse du chômage ou de précarité. Ces difficultés seraient ainsi le facteur déterminant d’une accumulation des phénomènes de marginalisation et de ruptures : réduction de la consommation de biens, qui conduit à une difficulté à assumer ses devoirs sociaux et à préserver son image face aux autres ; difficultés de logement, pouvant conduire à la relégation dans des quartiers éloignés ou la perte du domicile, à l’éloignement du cercle des amis et des connaissances ; difficultés familiales, débouchant sur l’isolement affectif ; réduction de la couverture des dépenses en santé et de la capacité à se nourrir, conduisant à une dégradation des conditions de santé ; intériorisation de sentiments de honte et d’indignité, qui affectent la motivation et la détermination et peut conduire à des écarts dépressifs, pour certains, développement de pathologies somatiques ou psychiatriques aggravées par des mauvaises conditions de vie et la consommation d’alcool… Le processus d’exclusion apparaît ainsi comme une chute, une spirale, enclenchée par une rupture initiale : perte d’emploi, difficultés familiales ou séparation, échec scolaire, maladie, handicap… D’autres aspects, objectifs et subjectifs, tendent alors à se greffer sur la situation initiale, accroissant la vulnérabilité de la personne et renforçant les difficultés à s’en sortir14.
Il s’agit donc de processus multidimensionnels, qui agissent non seulement au niveau des personnes concernées, mais aussi à celui des représentations dont elles sont l’objet. La pauvreté peut, par ailleurs, être perçue comme une insuffisance du capital social.
La pauvreté comme manque du capital social
Les « manques » de patrimoine, physique, humain, constituent des causes de la pauvreté et la définissent (STREETEN, 1998). Le besoin de liens sociaux pour se sentir « riche » retrace le tissu de relations sociales ou de réseaux de sociabilité plus ou moins formalisés entre les individus. Donc le « capital social » représente un élément primordial du niveau et de mode de vie, de la capacité à réagir face aux contraintes extérieures.
Si la valorisation des obligations – funérailles, enfants confiés, etc. – permet le calcul du taux de pression communautaire, la valorisation des droits – accueil, logement, droit à la terre – s’avère plus complexe (MAHIEU, 1989). La réponse à l’exclusion passe, entre autre chose, par l’encouragement d’innovations sociales. Ces dernières, en inventant de nouvelles formes de relations réciproques, permettent des recompositions sociales en jouant sur la cohésion sous des formes nouvelles.
On peut introduire dans ce cadre analytique d’autres aspects sociaux corrélés à la pauvreté. Il peut s’agir de la pauvreté politique – qui résulte d’une privation des droits civiques, de l’impossibilité politique, syndicale, culturelle de défendre sa situation économique et sociale, avec le risque d’exclusion et de maintien dans la pauvreté – et de la pauvreté culturelle – liée à la non-reconnaissance d’une identité spécifique.
La pauvreté subjective
L’approche subjective de la pauvreté se nourrit des réponses aux questions relatives au sentiment pour le ménage d’être à l’aise, de pouvoir mettre de l’argent de côté, ou à l’opposé de devoir tirer sur ses réserves, de disposer ou non de la somme minimale perçue pour « joindre les deux bouts ». En effet, l’individu vivant en société se positionne par rapport aux autres et le niveau de revenu qu’il perçoit est comparé à celui que perçoivent les autres. S’il est trop bas, relativement, l’individu subit des frustrations de ne pas pouvoir accéder à une série de biens que d’autres peuvent acheter. Il peut alors se percevoir comme pauvre, ne serait-ce que dans le regard des autres alors même qu’avec le même niveau de revenu, à d’autres époques et en d’autres lieux, il pourrait ne pas ressentir cette situation comme telle15. Mais comme le rappelle RAVALLION (1997), l’approche en termes de pauvreté subjective n’a pas été appliquée aux pays en développement par les économistes. L’étude de la pauvreté dans ces pays est, en générale, limitée à la pauvreté absolue.
D’une manière générale, l’approche subjective fait davantage appel à la sociologie et à l’anthropologie qu’à l’économie : le sentiment d’être devenu pauvre vient lorsqu’on ne peut plus accomplir les devoirs dus à son rang ou à sa place dans la société – hospitalité, dons, solidarité – dans la famille, dans l’ethnie ou dans le voisinage et qu’on est rejeté par celle-ci (MARIE, 1995).
La pauvreté transitoire/structurelle
La plus ou moins grande pertinence de l’approche, à partir des ressources monétaires instantanées, doit pour certains s’apprécier à partir de la plus ou moins grande permanence dans l’état de pauvreté. Cette approche, nécessitant des méthodes de suivi individuel (panel), est encore peu exploitée du fait de la lourdeur du type d’enquêtes à mettre en œuvre. Elle est toutefois susceptible de modifier les politiques et programmes, du fait de différence de traitement qu’impliquent les pauvretés structurelle et transitoire. Cette catégorisation, transitoire/structurelle, est un enjeu essentiel pour la politique sociale. Car si la pauvreté est le plus souvent transitoire, elle ne nécessite pas la mise au point de politiques spéciales pour son éradication, mais plutôt des politiques de « soulagement transitoire ». En effet, elle est liée à la vulnérabilité. Aussi est-il vrai que plus on se situe à proximité des revenus les plus faibles, plus on a la malchance d’être pauvre, surtout si les inégalités sont fortes et le niveau de revenu moyen faible. On s’intéresse à la dispersion de durée dans la pauvreté, dans le souci de mettre des politiques adaptées, pour la juguler selon qu’elle soit transitoire ou structurelle.
Par ailleurs, à la manière de FRIEDMAN qui défendait le concept de revenu permanent, il est important de différencier les pauvres « permanents » et ceux qui le sont de manière transitoire (étudiants par exemple), en sacrifiant du revenu aujourd’hui pour accroître l’espérance de revenu sur le long terme.
Aussi est-il que l’on peut se demande si la pauvreté est une « poche », un héritage ou un basculement ?
La notion de « poche » de pauvreté.
Ce concept est né du constat que le risque de pauvreté varie, dans l’espace. En effet, le risque d’être ou de devenir pauvre est plus élevé pour certains individus qui naissent et vivent dans certaines zones géographiques du monde. Les zones où le niveau de vie est particulièrement bas, l’éducation, la santé, le logement, l’emploi précaires, sont considérées comme des « poches de pauvreté ». Ces dernières présentent un ensemble de conditions défavorables donc, un véritable risque de pauvreté au niveau local, sous-régional ou même régional. Néanmoins, ce n’est pas la localisation géographique de la pauvreté qui est importante.
Il faut analyser les liens entre certaines caractéristiques concentrées géographiquement (emploi, santé, éducation, activité, logement, etc.) et les caractéristiques personnelles correspondantes. Il faut, également, analyser chaque élément de la structure économique de la zone et la pauvreté des individus qui y résident (les relations emploi/pauvreté, éducation /pauvreté, accès aux services/pauvreté, etc.). Une telle analyse permettra de connaître et de comprendre les différents risques de pauvreté et leurs effets cumulés16.
La notion de culture de pauvreté.
Ce concept a soulevé de nombreuses polémiques, car il est supposé que le pauvre hérite de sa pauvreté et la transmet à ses propres enfants. De ce fait, le pauvre se trouve confiner dans un cercle vicieux de la pauvreté dont il ne pourrait sortir. D’ailleurs O. LEWIS, en comparant les pauvres des pays différents, tire la conclusion selon laquelle les pauvres se comportent de manière identique dans l’espace. En effet, la culture de pauvreté transcende les frontières pour caractériser la nature profonde d’un système économique qui broie les populations en situation défavorable. De façon générale, cette théorie a été fortement contestée surtout avec les études en Europe sur les « nouveaux pauvres». Ces études défendent, plutôt, la thèse du basculement. Cette dernière suppose que des individus, bien intégrés dans la société, peuvent basculer dans la pauvreté à la suite d’un événement personnel malheureux (perte d’emploi, divorce, perte d’un parent, etc.).
Il est clair que c’est difficile de trancher entre les deux thèses. Toutefois, le Rapport WRESINSKI (1987)17 rappelle que la pauvreté ne frappe pas au hasard dés lors que, quand on remonte dans la lignée familiale des plus pauvres, on arrive à trouver des éléments de fragilisation sociale qui permettent de douter de la thèse du basculement. De toute évidence, les éléments constitutifs de l’histoire des individus sont déterminants pour comprendre leurs trajectoires sociales. Cette approche, plutôt sociologique et anthropologique, cherche à interpréter ce qui mène tel ou tel individu ou ménage à être pauvre. En effet, l’accent est mis sur les trajectoires individuelles, qui laissent une large part aux facteurs qualitatifs et subjectifs, à la flexibilité des profiles et des histoires de vie et surtout aux considérations dynamiques.
Le cercle vicieux de la pauvreté, au Niger.
La majeure partie de la population nigérienne tire ses ressources monétaires des activités agropastorales. Or, les contraintes géo-climatiques qui commandent les activités rurales s’aggravent du fait de la continentalité, de l’irrégularité pluviométrique, du manque de ressources en eau, des moyens de culture rudimentaires, des sols pauvres, des possibilités financières réduites, de la poussée démographique importante qui, dans plusieurs régions, appauvrit la terre par réduction ou suppression de jachères. Ce cocktail de difficultés constitue alors, un goulot d’étranglement à la croissance économique, un frein à tout effort pour une réduction de la pauvreté et par effet d’entrainement au développement. Le schéma de l’économie nigérienne et certains facteurs extra-économiques permettent de comprendre, aisément, pourquoi les pauvres ont du mal à se départir de leur pauvreté.
Le caractère sporadique de l’économie nigérienne.
Le secteur agropastoral constitue l’ossature de l’économie nigérienne tant du point de vue de sa contribution au PIB (plus de 40% du PIB), qu’au point de vue effectif (environ 85% de la population évolue dans ce secteur). Or, ce secteur fait face à des aléas climatiques chaque année.
Les industries extractives se heurtent à la volatilité de prix des matières premières sur le marché mondial. Les industries manufacturières, quant à elles, souffrent d’un manque de compétitivité internationale – coûts de production élevés, moindre qualité des produits – et d’une faible demande intérieure due à l’étroitesse du marché national et aux bas revenus de populations.
Les services se résument au commerce car le tourisme est presque anéanti par le climat d’insécurité, dans les zones à haut potentiel touristique. Tous ces éléments ne sont pas de nature à encourager les IDE. Ainsi l’économie souffre, dans tous les secteurs, d’un énorme manque d’investissements ; d’où le faible niveau de production nationale.
La pusillanimité du niveau d’activité.
L’évolution des activités par secteur est irrégulière ; de ce fait, leur développement – et de manière générale le développement de l’économie globale – reste très faible et mitigé à moyen et à long termes. Ainsi, lorsqu’on met en avant l’analyse keynésienne – en termes de circuit où c’est la demande qui conditionne l’offre – il est évident que les difficultés se transmettent d’un secteur à l’autre et finissent par rouiller tout le système. L’économie nationale demeure, toujours, grincheuse depuis les grands déséquilibres qu’elle a connu dans la moitié des années 80. L’optimisme – de redressement économique – placé dans le PAS s’est vite envolé ; car les conséquences sur le plan social – particulièrement – ont été plus ou moins désastreuses et le Niger traine encore des séquelles.
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Table des matières
Introduction générale
i. Bref aperçu sur les dimensions de la pauvreté.
ii. Définition et intérêt du sujet.
iii. Hypothèses, méthodologie et limite de la validité des résultats.
Chapitre 1 : Revue critique de la littérature : concepts théoriques et techniques de mesure de la pauvreté
Introduction
Section 1 : Évolution des concepts théoriques de la pauvreté.
1. La conception traditionnelle : la pauvreté unidimensionnelle.
1.1 Du minimum physiologique au minimum social.
1.2 La notion de la pauvreté monétaire.
2. La nouvelle conception de la pauvreté : la pauvreté extra-économique ou multidimensionnelle.
2.1 La pauvreté de conditions de vie ou d’existence.
2.2 La pauvreté de potentialités ou de «capacités ».
3. Autres approches de la pauvreté.
3.1 La dimension sociopolitique, de la pauvreté.
3.1.1 La pauvreté perçue comme une détérioration des liens
3.1.2 La pauvreté comme manque du capital social
3.1.3 La pauvreté subjective
3.1.4 La pauvreté transitoire/structurelle
3.1.5 La notion de « poche » de pauvreté.
3.1.6 La notion de culture de pauvreté.
3.2 La pauvreté et les inégalités.
3.2.1 L’inégalité monétaire.
3.2.2 Les inégalités en conditions de vie.
3.2.3 L’inégalité de potentialités.
Section 2 : Les techniques de mesure de la pauvreté.
1. Les indicateurs traditionnels de la pauvreté.
1.1 La notion du seuil de pauvreté.
1.2 La courbe de Lorenz et l’indice de Gini.
1.3 Les indices H (Headcount ratio) et I (Income gap ratio).
2. L’approche axiomatique des indices de la pauvreté.
2.1 L’indice de SEN.
2.2 L’indice de Thon.
2.3 L’indice de Kakwani.
2.4 L’indice de Clark-Hemming-Ulph (CHU)
3. Autres indices de pauvreté : les indices décomposables.
3.1 L’indice de Foster-Greer-Thorbecke (FGT).
3.2 L’indice de Theil.
3.3 L’indice de Theil versus l’indice de Hoover.
Conclusion.
Chapitre 2 : Le système productif nigérien face au défi de la pauvreté.
Introduction
Section 1 : Les contraintes de l’appareil productif nigérien.
1. La structure du secteur primaire.
1.1 La production agropastorale.
1.1.1 L’activité agricole
1.1.2 L’activité pastorale.
1.2 La production artisanale et halieutique.
1.2.1 L’artisanat nigérien
1.2.2 Le secteur de la pêche
2. La structure productive des secteurs secondaire et tertiaire.
2.1 Le tissu industriel et minier nigérien.
2.1.1 Les industries extractives.
2.1.2 Les manufactures
2.1.3 Le PAS et l’échec de la politique industrielle.
2.2 La dynamique du secteur tertiaire.
2.2.1 Les activités commerciales
2.2.2 Le transport et la communication.
2.2.3 Financement de l’économie et activités touristiques
Section 2 : Le cercle vicieux de la pauvreté, au Niger.
1. Le caractère sporadique de l’économie nigérienne.
1.1 La pusillanimité du niveau d’activité.
1.1.1 La faiblesse des activités primaires.
1.1.2 La morosité des activités de transformation
1.1.3 La frilosité des activités commerciales et des transports
1.2 La faiblesse des revenus, de l’investissement et de la consommation.
1.2.1 La création et la répartition des richesses nationales
1.2.2 L’affectation de la production nationale
2. Le poids de facteurs extra-économiques.
2.1 Les aléas climatiques.
2.1.1 L’impact de la pluviométrie sur la production agropastorale
2.1.2 Les déséquilibres des écosystèmes
1.1 L’évolution de la situation sociopolitique.
1.1.1 La qualité de vie de populations
1.1.2 L’évolution des régimes politiques et des conflits internes
Conclusion.
Chapitre 3 : Analyse empirique, multidimensionnelle, de la pauvreté au Niger
Introduction
Section 1 : Le modèle appliqué.
1. Le cadre théorique du modèle.
1.1 La présentation des modèles qualitatifs.
1.2 Généralité des modèles dichotomiques.
1.3 Les modèles logit, probit et gombit.
2. La présentation du modèle appliqué.
2.1 Le choix du modèle et son adéquation.
2.2 La présentation du modèle.
Section 2 : La validation empirique du modèle.
1. L’analyse statistique.
1.1 Pauvreté, taille du ménage et milieu de résidence.
1.2 Pauvreté, statut matrimonial et sexe du chef du ménage.
1.3 Pauvreté, niveau d’instruction et statut d’activité du chef du ménage.
1.4 Quel degré d’indépendance (de dépendance) entre les variables explicatives de la pauvreté, au Niger ?
2. Les estimations économétriques et analyse des résultats.
2.1 L’estimation de la régression logistique du modèle.
2.2 L’estimation de la régression logistique par modalité de variables du modèle.
Conclusion.
Conclusion générale.
Bibliographie
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