La Névrose est une « affection psychiatrique chronique caractérisée par des troubles du comportement dont le malade est conscient mais qu’il ne peut pas les dominer. » Elle est aussi considérée comme « une affection psychogène où les symptômes sont l’expression symbolique d’un conflit psychique trouvant ses racines dans l’histoire infantile du sujet et constituant un compromis entre désir et défense. »[1] Cette pathologie possède dans son histoire bibliographique les caractères communs suivants :
– leur symptôme d’ordre subjectif, reconnu par le malade comme pathologique.
– leur étiologie, culturelle, sociale et environnementale.
– leur évolution prolongée
– leur traitement est essentiellement psychothérapique.
RAPPEL NEURO PHYSIOLOGIQUE DU S.N.A
« Le Système Nerveux .Autonome est un système nerveux très particulier qui innerve différentes parties de nos organes» [4] Le système nerveux humain est responsable de l’envoi, de la réception et du traitement des influx nerveux. Tous les muscles et les organes du corps dépendent de ces influx nerveux pour fonctionner.
Le système nerveux autonome ou végétatif
Le S.N.A est composé de plusieurs niveaux qui sont les centres nerveux localisés au sein du SNC, et les ganglions périphériques situés à trois étages :
➤ Un premier étage ganglionnaire qui comprend la chaîne sympathique para-vertébrale qui se situe latéralement à la colonne vertébrale et s’étend de la fin du segment cervical au segment coccygien.
➤ Un second étage qui est constitué des ganglions ou plexus pré viscéraux : les uns sont pairs et latéraux dans le cou (plexus carotidiens, pharyngiens,…) et au bassin. ; les autres sont impairs et médians dans le thorax (plexus cardio-pulmonaire) et à l’abdomen (plexus solaire, lombo-Aortique) .
Un troisième étage comprend les ganglions viscéraux situés à la surface ou dans l’épaisseur des organes.
Des fibres relient ces niveaux entre eux et aux viscères, soit les fibres nerveuses du système autonome cheminent, en compagnie des fibres du système somatique (nerfs mixtes), soit indépendamment le long des vaisseaux sanguins Le Système Nerveux Autonome se divise en deux systèmes parallèles aux actions, généralement, antagonistes qui sont le système ortho sympathique ou sympathique et le système parasympathique [6 ; 7]. Ces deux systèmes sont chargés de la régulation et la coordination des fonctions vitales de l’organisme .
Le système ortho sympathique ou sympathique
Il intervient dans les activités involontaires des situations de stress, de l’anxiété et d’éveil. Il est prépondérant dans les conflits de l’organisme avec son milieu extérieur, lorsque la vie est menacée. Le sympathique stimule l’ensemble des organes qui jouent un rôle dans la défense ; des quantités importantes d’adrénaline sont chargées ; le rythme cardiaque est accéléré ; la pression sanguine augmente ; les vaisseaux du cœur et des muscles squelettiques sont dilatés ; ceux de la peau et du viscère sont contractés ; la respiration est plus ample ; les pupilles sont dilatées (mydriase) ; les poils sont hérissés et la motricité gastro-intestinale est arrêtée.
Le système para sympathique
Il se charge des activités involontaires des situations de paix et de repos. Les activités du processus général de la digestion sont stimulées, c’est-à-dire la sécrétion salivaire, stomacale, intestinale, hépatique, pancréatique, motricité et péristaltisme. Le rythme cardiaque est ralenti ; la pression sanguine diminue ; les pupilles sont rétrécis (myosis) et la respiration est plus calme.
Le système nerveux végétatif est essentiellement moteur et contrôle les activités inconscientes, végétatives de l’organisme. Ce système se charge, entre autre, de l’équilibre fonctionnel de l’organisme (respiration, digestion, sécrétion, équilibre hydrique, température corporelle…). Ses actions sont omniprésentes à chaque seconde de notre vie, dans l’autorégulation du corps face aux exigences d’adaptabilité qui s’imposent à nous, tout au long de notre vie. Le paramètre de survie le plus important est l’adaptabilité de l’individu à tout ce qui se modifie d’une manière externe et à l’intérieur de lui-même. Dans les moindres recoins de nous mêmes, le système nerveux autonome ou végétatif est opérant, en coordonnant toutes les modifications adaptatives, conjointement avec le système nerveux central. La diminution, voire la disparition de l’adaptation même aux troubles fonctionnels puis à la maladie aboutit à la pathologie irréversible. Le SNA, lorsqu’il devient capricieux, nous donne des inconforts les plus variés. Lorsque le système sympathique et parasympathique commence à se déséquilibrer, cela devient invivable pour le patient, c’est ce qu’on appelle « DYSTONIE NEURO- VEGETATIVE » .
CONSIDERATIONS EPIDEMIOLOGIQUES
L’Hystérie est la pathologie la plus complexe dans le domaine de la psychiatrie. Elle est la seule maladie qui peut défier la science par ses symptômes de conversion. Le début de la maladie est toujours mal précisé ; ce qui rend difficile les données des recherches épidémiologiques concernant leur incidence et leur prévalence .
Du point de vue incidence
D’après les données statistiques apportées par notre recherche bibliographique, on a pu quantifier 11cas sur 100.000 jusqu’à 300 sur 100.000 habitants. D’après l’étude effectuée au CHU BRAZAVILLE (Congo) concernant la Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence, la pathologie mentale occupait 77.1% des consultations en psychiatrie, avec 1.9% des Névroses.
Du point de vue prévalence
Les troubles psychiatriques liés à la névrose affectent une personne sur cinq chaque année ; la prévalence de la vie entière est de 15-25%. Ils sont responsables d’une forte mortalité par le suicide. En France, près de 10millions de personnes souffriraient de Spasmophilie. Nous tenons à signaler que la spasmophilie est l’une de l’expression clinique de la névrose. Pour les problèmes de santé mentale dans une population quelconque donnée, il y a 1% d’individu présentent un trouble mentale grave et 10% des sujets porteurs d’une souffrance mentale mineure. Les troubles psychiatriques, liés à la névrose, identifié étaient chroniques dans 98.07%, et aigus dans 1.93% des cas. Dans 11.59% des cas, il y avait une comorbidité et dans 43.47%, il y avait une incapacité mentale ou physique exigeant l’assistance d’une tierce personne.
Du point de vue étiopathogenique
La Névrose a donné beaucoup de problèmes de recherche étiologique [3]. Plusieurs publications ont été effectuées pour élucider la nature étiopathogenique de la maladie névrotique.
C’est ainsi que, d’après nos recherches bibliographiques, on a pu recenser les facteurs suivants dans la genèse de la maladie névrotique :
– La personnalité n’est pas une donnée biologique, héréditairement transmise. Elle est une construction, fruit d’une interaction constante entre l’individu et son environnement. Cette construction est un devenir permanent et elle est susceptible de bouleversement et des organisations sous l’effet d’un traumatisme provenant de l’intérieur du sujet lui-même ou du monde externe. Donc, on doit abandonner l’idée de l’existence d’une gêne précise correspondant à un caractère comportemental précis. Les facteurs environnementaux modifient la manifestation phénotypique d’un génotype.
– Les facteurs socio – culturels et environnementaux font une pression, et les névroses s’expriment différemment selon les conditions sociales et culturelles.
– Les facteurs institutionnels, c’est – à – dire, les traumatismes psychologiques dès l’enfance qui sont d’une ’importance capitale et ce d’autant plus si le sujet est très jeune où qu’ils surviennent à une période cruciale de son développement. C’est ainsi que de nombreux facteurs influencent l’émergence des troubles névrotiques :
❖ Selon l’Age
L’âge d’apparition de la Névrose débute dès la tendre enfance jusqu’à l’âge adulte, c’est-à-dire allant de 3 à 87 ans, avec une moyenne d’âge de 33ans. La répartition en fonction de la tranche d’âge nous montre que :
– Les 15 à 27 ans représentent 62% de la population
– Les 27 à 39 ans représentent 50% de la population
❖ Selon le sexe
L’ensemble des enquêtes s’accorde à montrer qu’il y a une prédominance féminine dans le trouble névrotique : trois fois plus fréquent chez la femme que chez l’homme.
❖ Selon le milieu socio environnemental
La névrose est une affection psychogène où les symptômes sont l’expression symbolique d’un conflit psychique trouvant ses racines dans l’histoire infantile du sujet [2]. Le rôle de l’environnement durant l’enfance a une grande influence sur la genèse de la personnalité [10 ; 15]. Les besoins d’échanges affectifs, dont les relations mère- enfant, peuvent se concevoir comme un système d’interaction. L’enfant va intérioriser l’attitude de l’objet envers lui, il se sentira bon, en sécurité et sûr de lui parce qu’il sent sa mère bonne, confiante et sûre d’elle-même avec lui. Cette relation permet un heureux développement de l’enfant jusqu’au moment où la relation est « parasitée » par l’apparition des conflits tels :
– La perturbation de la première relation mère- enfant
– L’interaction précoce du bébé avec le milieu maternel
– Les évènements traumatisants que subit une personne pendent l’enfance comme la maltraitance de nature physique, psychologique et sexuelle, la séparation des parents, le placement en foyer ou famille d’accueil .
La personnalité de l’enfant se construit donc à partir de la confrontation entre le poids de l’hérédité et les échanges avec l’environnement.
Les agressions sociales ou un contexte social difficile ont aussi une grande importance dans la réactivation d’un conflit psychique infantile et qui peut entraîner, à l’âge adulte, l’apparition des troubles névrotiques. Dans nos recherches, KELL et all [17] disent que : « les névroses de l’adulte seraient liées à l’activation d’une névrose infantile par un évènement traumatisant » tel :
– le milieu socio culturel peu élevé
– la communauté sociale en mutation rapide
– le contexte social où règne la violence, la famine, la maladie, le conflit interpersonnel, l’absence de domicile.
– la pression sociale, politique et culturelle
– la nuisance professionnelle : salaire insuffisant, condition de travail précaire, chômage.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I. RAPPEL NEURO PHYSIOLOGIQUE DU S.N.A
I.1. Le système nerveux autonome ou végétatif
I.2. Le système ortho sympathique ou sympathique
I.3. Le système para sympathique
II. CONSIDERATIONS EPIDEMIOLOGIQUES
II.1. Du point de vue incidence
II.2. Du point de vue prévalence
II.3. Du point de vue étiopathogenique
III. CONSIDERATIONS CLINIQUES
III.1 La personnalité hystérique
III.2 La manifestation psychique
III.3 Les symptômes de conversion somatique
III.3.1 La grande attaque hystérique
III.3.2 Les manifestations durables
IV. CONSDERATION DIAGNOSTIQUE
IV.1 Diagnostic étiologique
IV.2 Diagnostic différentiel
V. CONSIDERATION THERAPEUTIQUE
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE ET RESULTATS
I. METHODOLOGIE
II. RESULTATS
TROISIEME PARTIE : DISCUSSIONS
I. EPIDEMIOLOGIES
I.1 Les facteurs favorisants
I.1.1 Les Facteurs génétiques
I.1.2 L’âge
I.1.3 Le sexe
I.1.4 Les facteurs sociaux et environnementaux
II. CLINIQUES
II.1 La perte de connaissance
II.2 La tachycardie et les palpitations
II.3 La crise de contracture musculaire
II.4 Les Troubles de la fonction respiratoire
III. DIAGNOSTICS
III.1 Diagnostic positif
III.2 Diagnostic différentiel
IV. THERAPEUTIQUES
SUGGESTIONS
CONCLUSION