Bien que des phénomènes de recours à un développement connaissent une extension rapide, dans les zones rurales résident toujours la plupart des pauvres. Le développement du monde rural n’arrive jamais à suivre celui du développement urbain. Plusieurs causes peuvent l’expliquer. Depuis l’époque des classiques, la richesse était toujours définie comme le produit d’un travail, c’est le travail qui se présente donc comme la principale source de la richesse. Pourtant ce travail doit être mobilisé en fonction de certains facteurs que les agents doivent acquérir par leurs propres moyens. Dans le monde rural, les mains d’œuvres représentent une certaine quantité assez importante, ainsi que les surfaces à exploiter ; ce qui représente donc une opportunité de l’économie rurale pour se développer. Malgré cela, la réalité n’arrive pas à saisir cette opportunité, le sous développement et la pauvreté règnent toujours.
Le système financier dans le développement économique
Facteur de croissance et de développement
« Sortir de la pauvreté et donc se développer » tel est l’objectif de tous les pays en voie de développement. Cependant, nombreux sont les conditions et obligations qu’implique le mot « Développement ». La croissance est une condition nécessaire au développement bien que le concept de développement fasse l’objet d’une controverse (la croissance est conditionnée par un certain niveau de développement).
Croissance : condition au développement
La croissance est une notion quantitative qui se distingue du développement, de nature qualitative mais les deux phénomènes sont liés. Selon F. Perroux : « la croissance est l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le produit net en termes réels » . Autrement dit, c’est la capacité d’un pays à produire plus de biens matériels. La croissance économique entraîne une augmentation du niveau de vie de la population. La croissance est un processus quantitatif qui est une condition sine qua non du développement. Le problème majeur qui se pose pour les économistes ainsi que pour tout pays, c’est de savoir qu’est ce qui conduit réellement à la croissance ? Il est donc nécessaire de voir les différents facteurs de la croissance économique.
Facteurs de croissance économique
Nombreuses sont les réflexions sur la croissance et elles évoluent suivant les différents courants de pensées économiques. Les différentes écoles de pensées économiques ont chacune leur théories sur les facteurs de croissance économique; ainsi nombreux sont les facteurs pris en compte pour expliquer la croissance. Toutefois, les facteurs de la croissance économique retenus dans les modèles de croissance sont : le capital, les mains d’œuvre (Travail), le progrès technique et l’innovation, la qualité du main d’œuvre ou encore le capital humain (éducation, santé) .
Capital et Travail
Le capital et le travail sont considérés comme étant des facteurs de la croissance économique, des facteurs de production qui sont nécessaires au développement économique. Ce concept est issu de l’économie politique classique chez Adam Smith et David Ricardo. En effet, ils font partie des facteurs dits Facteurs primaires de la croissance économique. Par définition, capital signifie originellement le principal d’une dette, c’est-à-dire une somme placée qui procure des intérêts, et par extension, tout patrimoine ou richesse susceptible de procurer un revenu. Le capital est donc utilisé comme équivalent du « patrimoine » qui est l’ensemble des biens que possède un individu, une entreprise. Dans le modèle Classique, c’est le capital qui est source de richesse car celui-ci permet de mobiliser le travail et ce dernier est cause de richesse donc de la croissance. L’Accumulation du capital permet de mobiliser et de transformer l’épargne en un facteur de production en investissement permettant d’acheter des matières premières nécessaires à la production. Par conséquent, la diminution de l’accumulation du capital, suite à une baisse du taux de profit à cause de la diminution de la consommation ouvrière en raison de la baisse du niveau de salaire des ouvriers, et donc une crise de débouché, entraîne une diminution de l’investissement et donc diminution de la production. Ainsi, le facteur capital est un facteur mobilisateur de l’économie .Cette notion est présente dans la théorie de Marx. Dans le problème de répartition, pour les Classiques, on voit encore cette notion d’investissement c’est-à-dire que c’est ce dernier qui alimente le capital. Une augmentation du revenu issu de l’exploitation des terres (Rente) et celle des salaires entraîne automatiquement une diminution de l’investissement pour respecter l’équilibre dans l’équation de la répartition qui est :
P = F + S + I
avec P : équation du prix, somme des coûts
F : revenu de la terre ou Rente
S : salaire des ouvriers
I : l’investissement .
Par conséquent, si I (investissement) diminue, il y aura moins de capital car en fait, c’est l’Investissement qui mobilise le capital et donc la société tend à stagner d’où la notion de l’état stationnaire. Pour les néoclassiques, le capital (physique et financier) et le travail constituent encore des facteurs de croissance. La fonction de production, qui a été amplement utilisée dans les modèles de croissance néo-classique, est la fonction de Cobb-Douglas à rendements d’échelle constants.
Progrès technique
La notion de progrès technique est essentielle dans la compréhension des mécanismes économiques, et tout particulièrement lorsque l’on s’interroge sur les sources de la croissance. Dans les théories sur le modeler de croissance, le progrès technique est également qualifié de facteur de production (de croissance) avec les deux autres facteurs précités (travail et capital).
Le progrès technique au sens strict est l’ensemble des éléments qui permettent d’améliorer les méthodes de production et d’augmenter la productivité. Le progrès technique se manifeste par des changements de machines, des nouvelles organisations du travail . Au sens large, le progrès technique s’identifie aux nouvelles inventions et son application constitue une Innovation, plus précisément, le progrès technique résulte directement des innovations, c’est à dire de la mise en application d’une invention. Le progrès technique est un donc un processus général de développement et perfectionnement des méthodes et moyens de production en réduisant de plus en plus l’effort humain. Le progrès technique se manifeste dans tous les secteurs d’activités (agriculture, industrie, services).Le progrès technique est donc facteur de croissance.
Le modèle de Solow , d’inspiration des néoclassique, se fonde sur une fonction de production donc de la croissance, à deux facteurs : le travail et le capital. La production résulte donc exclusivement de la mise en combinaison d’une certaine quantité de capital (moyens de production) et de travail (main d’œuvre). Augmenter la quantité de capital (c’està-dire investir) augmente la croissance : avec un capital plus important, la main d’œuvre augmente sa productivité (dite apparente). Toutefois, Solow a apporté une explication face au problème de croissance en France entre 1950 et 1970 qui, d’après lui, la moitié environ de cette croissance observée peut être expliquée par une croissance de la quantité ou de la qualité des facteurs (travail et capital) et le reste est un résidu, une sorte de don du ciel. Ce résidu est dû au progrès technique et qui permet d’améliorer l’efficacité de chacun des deux facteurs. Pour lui, le progrès technique améliore la productivité du facteur travail. Dès lors, croissance démographique et progrès technique jouent le même rôle pour expliquer la croissance. La démographie donne la quantité de travail, la technologie donne sa qualité. Or c’est bien non seulement la croissance de la quantité de travail (croissance démographique) mais aussi la croissance de sa qualité (progrès technique) qui expliquent la croissance du facteur travail et donc de la production.
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Table des matières
Introduction
Partie I : étude théorique sur la micro finance
Chapitre1 : Le système financier dans le développement économique
Section 1 : Facteur de croissance et de développement
A- Croissance : condition au développement
B- Facteurs de croissance économique
1- Capital et Travail
2- Progrès technique
3- Capital humain
4- L’épargne et investissement
C- Quelques concepts du Développement
D- Paradigme du développement
Section 2 : l’économie paysanne
Section 3 : Les problèmes qui entravent le développement du monde rural
A- Paysans producteur-consomateur
B- Problèmes techniques
C- Apprentissage
D- Financement
Section 4 : Rôles du système financier
A- Fonction du système financier
B- Offre de service d’intermédiation financière
Chapitre 2 : Analyse d’impact de la microfinance
Section1 : Conception de la microfinance
A- Définition de la microfinance
a- Sens littéral du terme
b- Définition globale
B- Fonctionnement de la Microfinance
a) IMF dites Mutualistes
b) IMF Non Mutualistes
c) Autres forme d’IMF
Section 2 : Rôles de la microfinance
A- Facilité d’accès aux services financiers de proximité
B- Collecte d’épargne
C- Offre d’opportunités de petits investissements
Section 3 : L’épargne et l’investissement dans la croissance économique
Section 4 : Conditions d’efficacité et d’inefficacité des institutions de la microfinance
A- Politiques économiques et sociales
B- Politique financière
Partie II : la microfinance rurale à Madagascar : effets et impacts
Chapitre 1 : Historique de la microfinance à Madagascar
Section 1 : Système financier malagasy
A- Banque et autres institutions financières
B- Les autres établissements financiers
1- La Caisse d’Epargne de Madagascar (CEM)
2- Les Centres de Chèques Postaux (CCP)
3- Les Mutualistes d’Epargne et de Crédit
Section 2 : Microfinance à Madagascar
A- IMF Mutualistes
B- Les IMF Non Mutualistes
C- Autres institutions financières
Chapitre 2 : Les enjeux et impact de la microfinance rurale à Madagascar
Section 1 : Politique de développement rural à Madagascar
Section 2 : Analyse d’impact de la microfinance rurale à Madagascar : effets et limites
A- Les forces, les faiblesses et les opportunités de la microfinance
1- Les forces de la microfinance
2- Les faiblesses
3- Opportunités du secteur
B- Les effets de la microfinance dans le développement rural malagasy
1- Appui du gouvernement en faveur de la microfinance
2- Effets de la microfinance dans le développement rural
a. Promouvoir les investissements en milieu rural
b. Economie de subsistance à l’économie de marché
C- Les échecs de la microfinance à Madagascar
1- Cadres et normes institutionnels incompatibles
2- Des fondements théoriques non adaptés au contexte
3- Des politiques non adaptées au contexte
4- Une certaine incohérence entre les objectifs des politiques sectorielles
Conclusion
Références bibliographiques
Annexes