Le système éducatif en Polynésie française

Le statut de la Polynésie française

Une collectivité d’outre-mer au sein de la République française

Le statut administratif de la colonie a subi de nombreuses évolutions depuis la période du protectorat (1842-1880). Établissements français d’Océanie, elle devient ensuite territoire d’outremer en 1946 et le nom de Polynésie française lui est attribué en 1957 en même temps qu’un accroissement de son autonomie (la loi-cadre Defferre, loi d’autonomie, se traduit paradoxalement par une restriction de ses compétences propres et un accroissement du rôle de l’État dans la gestion de ses affaires, tendance qui se renforce après l’installation du Centre d’expérimentation du Pacifique au début des années 1960). Un premier changement de statut lui accorde l’autonomie de gestion en 1977, renforcé en 1984 par celui d’autonomie interne. La Polynésie française devient enfin une Collectivité territoriale d’outre-mer en 2004, avec un statut d’autonomie au sein de la République française : “Pays d’outre-mer au sein de la République, la Polynésie française constitue une collectivité d’outre-mer dont l’autonomie est régie par l’article 74 de la constitution. (Elle) se gouverne librement et démocratiquement […]” (Loi 2004-92, article 1er). Ses institutions comptent l’Assemblée de la Polynésie française : 57 membres, élus au suffrage universel direct lors des élections territoriales, représentent pour cinq ans l’ensemble des archipels du Territoire . L’Assemblée territoriale élit son président (Président de l’Assemblée) et adopte des « lois du pays » qui peuvent être soumises au contrôle du Conseil d’État (à Paris). Le Président du Pays est élu au suffrage indirect lors de l’élection présidentielle de Polynésie française. Il compose son gouvernement par nomination des ministres en fixant leurs fonctions et attributions.

De larges compétences en matière éducative 

Le Pays bénéficie d’un très large champ de compétences en matière d’enseignement (formation continue des enseignants, définition des programmes scolaires et contrôle pédagogique).

Une convention conclue entre l’État et la Polynésie française constitue un contrat d’objectifs qui se veut un instrument au service de la stratégie éducative polynésienne. S’appuyant sur les fonds de l’État qui assument 94% de la dépense éducative (avec 6200 fonctionnaires et agents publics relevant du ministère de l’éducation nationale œuvrant actuellement sur le Territoire) et sur un vice-recteur représentant le Ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement et de la recherche, la Polynésie française est compétente en matière d’enseignement primaire, secondaire et supérieur non universitaire (les formations universitaires restent une prérogative étatique). Elle assure la double compétence de la stratégie de la politique éducative ainsi que sa mise en œuvre par l’organisation des enseignements et la répartition des moyens enseignants. Les professeurs des collèges et lycées sont nommés par l’État (parmi eux, les métropolitains représentent la moitié des effectifs et sont mis à disposition du Territoire pour un contrat de deux ans renouvelable une fois), tandis que le recrutement des professeurs des écoles est assuré localement et concerne massivement les Polynésiens (seuls quelques enseignants spécialisés et surtout les psychologues scolaires sont issus de la métropole). Parallèlement, il est fait appel à des agents contractuels afin d’assurer pour une durée provisoire des remplacements de professeurs titulaires sur les postes temporairement vacants. Cette disposition concerne à la fois l’enseignement primaire et secondaire.

Organisation structurelle du système éducatif

Du Ministère de l’éducation aux classes du premier degré 

Le Pays s’est doté d’un Ministère de l’éducation qui définit les priorités éducatives du Pays à travers un projet éducatif quadriennal déterminant des orientations avec des objectifs opérationnels et des indicateurs de performance permettant d’apprécier la portée des actions. Le ministre de l’éducation préside à ce titre deux organismes consultatifs : le haut comité de l’éducation ainsi que le conseil général des élèves et des étudiants (créé en 2011). Entouré de l’avis de ces deux instances, le ministre en charge de l’éducation assure la direction, le suivi et l’évaluation du système éducatif. Ce ministère a parfois vu ses fonctions s’élargir au gré des gouvernements successifs, par la charge des sports et de la jeunesse ou de la recherche par exemple. Au démarrage de notre recherche doctorale (octobre 2013) et depuis 2001, le Ministère de l’éducation se divisait sur le plan organisationnel en deux entités : la Direction de l’enseignement primaire (DEP) dirigée par un IEN (Inspecteur de l’éducation nationale) d’une part, et la Direction de l’enseignement secondaire (DES) dirigée par un IA-IPR (Inspecteur d’académie- inspecteur pédagogique régional) d’autre part. Sous la tutelle directe du Ministre de l’éducation, la DEP et la DES étaient en charge, chacune pour ce qui les concerne, de faire appliquer les textes règlementaires et de mettre en œuvre des orientations dictées par le Ministère local. Concernant l’enseignement du premier degré, la DEP était investie d’une mission pédagogique générale et d’une mission de gestion administrative et financière sur l’ensemble des enseignements pré élémentaires, élémentaires, des Centres de Jeunes Adolescents (CJA) , ainsi que des enseignements spécialisés (ASH). Elle administrait les personnels enseignants du premier degré relevant de sa compétence et veillait à l’ajustement des équipements et des personnels aux besoins scolaires. Le Directeur de l’Enseignement Primaire est secondé dans sa tâche par l’Inspecteur de l’Éducation Nationale Adjoint au Directeur .

À cette période, le territoire scolaire était divisé en quinze circonscriptions pédagogiques du premier degré pilotées chacune par un IEN : dix d’entre elles issues d’un découpage géographique , les cinq dernières articulées à des préoccupations pédagogiques . Chaque IEN, secondé par des conseillers pédagogiques de circonscription (CPC) ou départementaux (CPD) et un secrétaire, définit un projet pédagogique pour sa circonscription. Les circonscriptions rassemblent des écoles maternelles et élémentaires ayant toutes un directeur ou une directrice (enseignant.e de statut, partiellement ou totalement déchargé.e d’enseignement selon le nombre de classes dans l’école) chargé.e de la gestion administrative de l’école et de l’animation pédagogique de l’équipe. Les écoles sont divisées en classes (de la petite section de maternelle au CM2) dans lesquelles enseignent, sous l’autorité de l’IEN de circonscription, des professeurs des écoles, des instituteurs ou des personnels vacataires, selon leur statut. Les communes sont en charge du patrimoine immobilier et mobilier des écoles et affectent dans les plus petites classes des agents spécialisés (ATSEM), communément appelées « taties », pour seconder l’enseignant.e sur le plan matériel et éducatif (la responsabilité pédagogique reste du ressort du seul enseignant). Toutes les classes de maternelle n’en sont pas pour autant pourvues.

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Table des matières

INTRODUCTION
Chapitre 1 – Le système éducatif en Polynésie française
1. Le statut de la Polynésie française
1.1. Une collectivité d’outre-mer au sein de la République française
1.2. De larges compétences en matière éducative
2. Organisation structurelle du système éducatif
2.1. Du Ministère de l’éducation aux classes du premier degré
2.2. Une mise en synergie des divisions de l’enseignement
3. Charte de l’éducation
3.1. L’évolution des priorités éducatives
3.2. La Charte de l’éducation de 2011
4. Les programmes d’enseignement du Pays
Chapitre 2 – La situation sociolinguistique de la Polynésie française
1. La richesse linguistique du Territoire
1.1. Les langues du Territoire
1.2. Langue officielle et usage des langues sur le Territoire
2. Un contexte diglossique
2.1. Diglossie
2.2. Rapport à la langue et insécurité linguistique
Chapitre 3 – Genèse de l’enseignement LCP
1. Un lent processus de prise en compte des langues et de la culture locales
1.1. La scolarisation de la population
1.2. Francisation linguistique
1.3. Émergence d’un intérêt pour les langues et culture locales
2. Émergence de l’enseignement LCP
2.1. Les évolutions de la politique linguistique éducative
2.2. Enjeux généraux de l’enseignement LCP
2.3. Langues et culture polynésiennes : une discipline ?
Chapitre 4 – Institutionnalisation de l’enseignement LCP
1. Trois expérimentations fondatrices pour l’enseignement LCP
1.1. 2005-2008 : « Expérimentation Langues et culture polynésiennes »
1.2. 2009- 2011 : « ECOLPOM »
1.3. 2011-2014 : « ReoC3 »
2. Introduction des LCP dans les programmes d’enseignement
2.1. Une cellule spécialisée LCP
2.1.1. Missions spécialisées et maillage territorial
2.1.2. Des formateurs LCP fortement investis
2.1.3. Deux actions emblématiques
2.2. Les LCP dans la Charte de l’éducation 2011
2.3. Les LCP dans les programmes 2012
3. Formation professionnelle des enseignants en LCP
3.1. Brève histoire de la formation professionnelle des enseignants
3.2. Le reo mā’ohi dans les curricula de formation professionnelle
3.2.1. Formation initiale
3.2.2. Formation continue
3.2.3. Les expérimentations LCP : occasions manquées d’un rapprochement
3.3. Dispositifs de formation : implicites du travail et logiques sous-jacentes
3.3.1. L’enseignement LCP observé par les spécialistes
3.3.2. Principes et modalités de formation
3.4. Les questions que se posent les professionnels
3.4.1. Du côté des formateurs
3.4.2. Du côté des enseignants
4. Ambivalence des discours et discontinuités structurelles
4.1. Contradictions internes
4.2. Empêchements structurels
Synthèse
CONCLUSION

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