Dans le cadre du développement des communes urbaines à Madagascar, la ville de Moramanga, qui présente un grand intérêt pour l’aménagement du point de vue économique et socio- culturel, mérite d’être doté d’un plan d’urbanisme pour son développement futur. Etant une ville en pleine expansion économique et démographique, elle a tendance à se développer et à satisfaire ses besoins dans une gestion illicite d’espace. Elle présente aussi une grande difficulté sur la desserte de tous les quartiers ainsi que sur les localisations des différents secteurs d’activités. Il est donc nécessaire de concevoir un outil de gestion qui permettra de gérer et de planifier l’occupation de cette ville de Moramanga pour qu’elle puisse se développer d’une manière organisée et viable. Aussi a-t-on choisi ce sujet en vue d’une élaboration d’un plan directeur d’urbanisme de la commune. Ce plan directeur va fixer les orientations fondamentales de l’aménagement de la commune, compte tenu de l’équilibre qu’il convient de préserver entre l’extension urbaine, l’exercice des activités agricoles, les autres activités économiques et la préservation de la qualité des milieux, des sites et paysages naturels ou urbains. Il prend en considération l’impact des pollutions et nuisances de toutes nature induites par ces orientations ainsi que l’existence de risques naturels prévisibles et de risques technologiques. La destination générale des grands équipements d’infrastructure, en particulier de transport, la localisation des services et activités les plus importants y sont pris en compte. Ce plan trace le cadre général de l’aménagement et en fixe les éléments essentiels. Il peut être complété au fur et à mesure des besoins par des plans d’urbanisme de détail portant sur certain secteurs ou quartiers (Art 10). Comme l’urbanisation de la commune de Moramanga continuera de temps en temps suivant les conditions existantes et les besoins de la commune, il est important d’utiliser une méthode permettant une mise à jour et restructuration au fur et à mesure de son développement. On a choisi ici le Système d’Information Géographique (SIG) pour l’élaboration du plan directeur. Ce système, un outil d’aide et d’analyse pour l’établissement du plan, nous permettra des analyses multicritères dans chaque objectif à considérer. Ainsi, le SIG est un outil informatique très performant pour les traitements de données spatiales.
GENERALITES SUR LES SYSTEMES D’INFORMATION GEOGRAPHIQUE (SIG)
La complexité et la diversité des données relatives à l’environnement ont favorisé le développement de systèmes informatiques capables de répondre aux besoins de collecte, de l’analyse et de représentation des phénomènes environnementaux. Ces systèmes dénommés ‘’Systèmes d’Information Géographique’’ (SIG), malgré leur relative nouveauté, sont devenus des outils incontournables pour la compréhension et le suivi des phénomènes dynamiques.
LES CAUSES DE L’UTILISATION DU SIG
Etant donné les pressions croissantes qui s’exercent sur les ressources naturelles, il est de plus en plus essentiel d’évaluer avec précision leur état et leur évolution. Les problèmes auxquels est confronté le planificateur se posent souvent lors de la collecte et de la synthèse de divers produits d’information. Une nécessité de croiser des données de nature diverses, d’établir des corrélations entre une zone particulière et tous les attributs qui lui sont propres tels que l’occupation et l’utilisation du sol, le type de couvert végétal ; de convaincre ou de se convaincre de la vocation agricole, pastorale ou forestière d’une région ; de comparer divers sites entre eux pour déterminer celui ou ceux qui sont le plus aptes à la mise en valeur envisagée ; orienter les investissements ; avoir des arguments valables pour la prise de décisions.
Le SIG est approprié pour la collecte, le stockage et l’analyse des objets et phénomènes où la localisation géographique est un critère important voire critique à l’analyse. Un SIG se présente donc comme un outil d’aide à la prise de décision, se justifiant par ses capacités de stocker, de mémoriser, de traiter, de restituer des données géographiquement référenciées.
LES COMPOSANTES D’UN SIG
Un SIG est défini par quatre composantes principales :
– Utilisateurs : ce sont les bénéficiaires de l’outil SIG. Ils peuvent être des autorités, des responsables techniques, des planificateurs ou encore des responsables dans des domaines très diversifiés ;
– Matériel : le matériel fondamental est l’ordinateur dont les performances sont déterminantes sur la nature et la complexité ainsi que sur la durée des traitements;
– Logiciel : il existe des nombreux logiciels à nos jours tels ARCVIEW, MAPINFO, ARCINFO, GEOCONCEPT, ERDAS, ATLASGIS, ….
– Données : plusieurs types de données peuvent être manipulés dans le domaine SIG que nous allons voir quelques variantes ultérieurement.
LES FONCTIONS D’UN SIG
Les fonctions attendues d’un SIG sont généralement :
➤ La saisie des données : cela consiste à rassembler et mettre en format utilisable par le système les différents éléments qui caractérisent l’objet ou le phénomène à étudier. Ces données peuvent se présenter sous forme de tableaux, de statistiques, de cartes ou images satellitaires. Selon la nature des objets la saisie se fera au clavier (ex : les résultats d’une enquête) ou avec une table à numériser (ex : carte des réseaux routiers) ou bien avec un scanner (ex : photographie aériennes) ou encore intégrées directement intégrées après traitement numérique d’une image satellitaire.
➤ La gestion des données : cette fonction consiste à la manipulation d’un large éventail de données cartographiques ou numériques. Les opérations de gestion veillent au stockage, à la sauvegarde, à la mise à jour et à la restitution des données sous une forme convenable. Cela requiert souvent différentes opérations: additionner, supprimer, modifier, changer d’échelle ou de projection, joindre des cartes adjacentes pour en assurer la continuité, etc.
➤ L’analyse consiste à traduire les données en informations devant guider la compréhension du phénomène étudié et par conséquent faciliter la prise de décision. Toute la puissance d’un SIG réside sur sa capacité à mener à bien les différentes opérations nécessaires à l’analyse : intégration, croisement et combinaison de différents éléments par intersection, superposition, inclusion, exclusion pour répondre à des questions telles que :
– quels sont les objets qui répondent au critère ‘’a‘’ ?
– où se trouve tel objet ? à quelle distance ?
– combien d’objets sont présents dans un rayon de x Km ?
– quelle surface, quel périmètre, quelle densité ?
L’analyse doit permettre de comparer l’interaction entre les différents paramètres environnementaux tels que la topographie, les sols, les précipitations ; de mesurer les changements dans le temps et dans l’espace ; de dégager les tendances ; d’élaborer des projections, des situations possibles ou probables dans un développement futur.
➤ La sortie et l’affichage des résultats : les possibilités cartographiques offertes par le SIG permettent de produire rapidement des documents nécessaires à la prise de décision. Les résultats de l’analyse : cartes, tableaux, graphiques sont envoyés à l’écran de l’ordinateur, l’imprimante ou la table traçante. Ils doivent se présenter sous une forme claire et facilement compréhensible.
MODELISATION DE LA BASE DE DONNEES CARTOGRAPHIQUES
LES TYPES DE DONNEES
Il existe deux types de données en SIG :
– les données géographiques ;
– les données attributaires.
Les données géographiques sont des données localisées. Elles sont repérées par leur coordonnées et représentées sous forme de points (ex : représentation d’une station d’épuration), des lignes (ex : voirie urbaine), des surfaces (ex : limite d’une zone d’habitation). Les données géographiques sont issues de multiples sources qui sont :
– les levés topographiques ;
– les cartes et plans ;
– les photographies aériennes ;
– la télédétection (image satellitaire).
Les données attributaires sont des données non localisées permettant de caractériser les objets géographiques (chiffres, dates, lettres, etc.). Elles sont obtenues à partir des sondages, enquêtes ou recensement (informations sources), puis transformées à l’aide du SIG pour avoir des informations dérivées. Les entités géographiques peuvent être ramenées à quatre types : le point, la ligne, le polygone et la surface. Elles sont stockées en différentes couches.
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Table des matières
Introduction générale
Partie I : Le Système d’information géographique (SIG)
Chap I- Généralités sur les Systèmes d’Information Géographique
I- Introduction
II- Les causes de l’utilisation du SIG
III- Les composantes d’un SIG
IV- Les fonctions d’un SIG
Chap II- Modélisation de la base de données cartographique
I- Les types de données
II- Les sources de données
III- L’analyse dans les SIG
Chap III- Le logiciel de traitement et d’exploitation MapInfo
I- Généralité
II- Fenêtres de MapInfo Professional
III- Notions de table
IV- Les fichiers MapInfo
Chap IV Utilisation du SIG dans l’élaboration des outils de planification urbaine
I- Création d’une nouvelle carte
II- Traçage et insertion des dessins sur la nouvelle carte
III- Conception de la base de données
IV- Mise à jour d’une table
V- La sélection
VI- L’analyse thématique
Conclusion
Partie II : Le plan directeur d’urbanisme
Chap I- Méthodologie pour l’établissement d’un plan directeur d’urbanisme
I- L’aperçu général de l’état des lieux
II- Les documentations et visite sur les lieux
III- Sectorisation en fonction de la situation et tendance actuelle
IV- Analyse en fonction des besoins du public
V- Analyse selon les règlements d’urbanisme
VI- Analyse de la part des autorités locales et l’opinion publique
VII- Elaboration du plan provisoire après synthèse des analyses
Chap II- Elaboration des différents plans constituant le plan directeur
I- Présentation générale
II- L’habitat
III- La voirie
IV- Les équipements urbains
V- Les réseaux d’assainissement
Chap III- Présentation du plan directeur
I- Plan des états des lieux
II- Plan administratif
III- Plan de zoning
IV- Plan des programmes des infrastructures routières
V- Plan des réseaux structurants
VI- Mise en œuvre et résultats attendus du plan directeur
Partie III : Etude d’un projet pour la promotion du plan directeur d’urbanisme
Chap I- Le projet
I- Présentation du projet
II- Etude technique du projet
III- Evaluation du coût du projet
Chap II- Evaluation des impacts du projet
I La mise en comptabilité des investissements avec l’environnement ou MECIE
II Analyse des impacts environnementaux du projet
III Conclusion
Conclusion générale
ANNEXES