Le système de surveillance nutritionnelle

Les affections carentielles restent au premier plan dans presque tous les pays tropicaux : malnutrition protéino-calorique de la première enfance, anémies carentielles, avitaminoses, goitre et crétinisme endémiques. C’est chez l’enfant que la surveillance nutritionnelle trouve son application la meilleure. Les enfants «d’âge préscolaire » sont exposés à de nombreuses maladies nutritionnelles et infectieuses. Ils doivent faire l’objet d’une surveillance régulière pour contrôler leur croissance, déceler un handicap, les protéger à temps contre les maladies microbiennes les plus sévères et les carences alimentaires.

Mais l’étude des facteurs causaux et conditionnant la situation observée n’est pas moins importante. L’insuffisance d’apport alimentaire entraîne des conséquences immédiates sur l’état nutritionnel. Une alimentation de qualité et de quantité suffisantes pour la couverture de l’ensemble des besoins nutritionnels exige l’assurance d’une sécurité alimentaire au sein de chaque ménage (1). En milieu urbain, la sécurité alimentaire des ménages dépend en grande partie de leur approvisionnement sur les marchés publics. La disponibilité alimentaire dépend donc de la capacité du pouvoir d’achat des ménages. En milieu rural, la sécurité alimentaire des ménages est liée aux terres, aux matériels et facteurs de production agricoles, à la sécurité des biens et aux réseaux routiers.

« Stratégie de lutte contre la malnutrition chez les enfants de 0 à 5 ans » est une étude qui a pour objectif d’analyser le système utilisé, afin de suggérer des éléments stratégiques susceptibles de favoriser une meilleure lutte contre la malnutrition.

LE SYSTEME DE SURVEILLANCE NUTRITIONNELLE

Définition et concept de surveillance

Le concept de surveillance épidémiologique vient du domaine des maladies transmissibles. La surveillance était définie comme « l’activité qui consiste à se maintenir constamment au courant d’une situation épidémiologique donnée, pour pouvoir agir rapidement en cas d’accroissement brusque du risque épidémiologique ». Elle impliquait donc au départ l’idée d’action, d’intervention, au cas où quelque chose se passerait, comme par exemple, le début d’une épidémie. Par la suite, le concept a été élargi, et de nos jours, il ne se rapporte plus seulement à des changements brusques, mais recouvre aussi l’observation suivie, y compris l’appréciation initiale de la situation, l’évaluation des actions entreprises et l’étude des facteurs causaux. Le dictionnaire Robert donne d’ailleurs du verbe surveiller la définition suivante : « Observer avec une attention soutenue, de manière à exercer un contrôle, une vérification. Suivre avec attention un travail de manière à constater si tout se déroule comme il faut ». S’il n’existe pas de différence conceptuelle entre la surveillance de situations aiguës accompagnée de mécanismes d’alarme et de riposte rapide, et celle de situations chroniques observées de façon continue, il peut exister entre elles de grandes différences opérationnelles. Cependant, dans les deux cas, la surveillance implique la production et la récolte de données soigneusement choisies ; leur traitement rapide; leur interprétation épidémiologique ; et enfin, la diffusion des résultats et des recommandations nécessaires vers la source des données, aussi bien que vers les centres de décision. La surveillance épidémiologique s’appuie sur un système de renseignements qui fait partie, à son tour, d’un système plus vaste d’information – décision – contrôle. Elle n’existe qu’en fonction des décisions à prendre : il n’y a pas de surveillance pour elle-même. Il est important de souligner que les données recueillies à l’occasion d’activités de surveillance portent autant sur les opérations (fonctionnement des services ou des programmes), que sur la situation épidémiologique et ses facteurs déterminants.

Le surveillance appliquée à la nutrition

La notion de surveillance nutritionnelle, ou mieux encore de surveillance alimentaire et nutritionnelle est relativement récente. Si le concept est simple, sa mise en application présente en revanche de grandes difficultés qui proviennent :

• De l’information
Les renseignements dont on dispose sont souvent peu fiables, incomplets, voire inexistants. Ils arrivent souvent avec beaucoup de retard. Ils ne sont pas analysés selon la région ou le groupe à risque, et ne donnent donc pas une idée de la répartition du problème dans l’espace. Ils sont souvent ponctuels, statiques et ne reflètent pas l’évolution de la situation nutritionnelle dans le temps.
• Des mécanismes de récolte et de traitement de l’information.
Ces mécanismes sont souvent inadaptés en termes de personnel qualifié, d’infrastructure administrative, de capacité de traitement.
• Du cloisonnement entre les secteurs d’activité du gouvernement qui gène les échanges d’information entre les ministères (par exemple, ceux de la santé et de l’agriculture) et empêche d’aboutir à une image synthétique et cohérente des problèmes nutritionnels.
• Du coût de la récolte et du traitement de l’information.
Ils sont fréquemment augmentés par une inondation de données inutiles. Ces difficultés sont aggravées par le dilemme suivant : on ne peut bien choisir les renseignements essentiels à récolter sans savoir à quoi ils vont servir ; et on ne peut non plus formuler de programme valable qu’après avoir recueilli l’information de base indispensable. La surveillance doit corriger ces défauts afin d’aboutir à un tableau cohérent de la situation alimentaire et de l’état de nutrition du groupe, ou de la population considérée. Elle commencera donc nécessairement par un diagnostic ; une appréciation initiale, c’est-à-dire, la formulation d’une ligne de base et se poursuivra comme une des composantes d’un programme d’action, dont elle est inséparable.

Les objectifs de la surveillance alimentaire et nutritionnelle

L’OMS donne de la surveillance nutritionnelle la définition suivante : « Processus continu qui a pour but de fournir des renseignements courants sur les conditions nutritionnelles de la population et les facteurs qui influent sur elle, afin d’éclairer les décisions des auteurs des choix politiques, des planificateurs, et des responsables de la gestion des programmes d’amélioration des schémas de consommation alimentaire et de l’état nutritionnel ».

En pratique, on peut distinguer plusieurs fonctions à la surveillance nutritionnelle, parmi lesquelles celles de :
i) définir et décrire l’état nutritionnel actuel de la population, son étendue et sa gravité, et surtout identifier les groupes ou les zones à risque avec leurs principales caractéristiques ;
ii) connaître de façon continue la situation alimentaire et nutritionnelle de la population ou d’un groupe de population et ses changements, et ceci dans un triple but :
• un but d’alarme d’abord : détecter et prévoir les changements importants et en particulier les changements brusques dans la situation alimentaire, en vue d’une action rapide,
• un but de planification et de programmation ensuite : choisir des priorités, définir des tâches, contribuer à une meilleure utilisation des ressources,
• une fonction de prévision enfin : établir, sur la base des tendances du moment, des prévisions quant à l’évolution probable des problèmes nutritionnels et de leur principaux facteurs causaux.
iii) Contrôler régulièrement le progrès des programmes de nutrition (monitoring) : savoir ce qui se passe ; faire des recommandations pour le réajustement des actions lorsque cela s’avère nécessaire ; évaluer l’efficacité et l’efficience des programmes de nutrition.
iv) Améliorer les connaissances sur les causes de la malnutrition et sur les facteurs qui leur sont associés, de façon à mieux comprendre les caractéristiques épidémiologiques et le processus dynamique d’apparition de la malnutrition.
v) Contribuer à une prise de conscience de l’opinion publique et des autorités sur la nature et l’étendue des problèmes nutritionnels locaux ou nationaux, de façon à inciter le gouvernement ou les autorités locales à prendre les décisions nécessaires à la solution des problèmes.

Tous ces objectifs ne sont pas à appliquer à chaque situation. On prendra le soin de ne retenir que ceux qui correspondent au programme d’action auquel la surveillance s’associe. La surveillance peut en effet porter sur des individus ou sur des groupes de dimensions et de caractéristiques éminemment variables : groupes dits « à risque », communautés locales, régions, pays. Elle peut même être «globale » au sens des Nations Unies, c’est-à-dire mondiale.

La surveillance nutritionnelle se différencie des systèmes d’information classiques par les caractères suivants :
• Elle ne porte pas seulement sur la situation alimentaire et nutritionnelle, mais aussi sur les facteurs associés. A long terme, la connaissance sur ces facteurs associés pourrait s’avérer plus utile que celle de l’état de nutrition proprement dit ;
• elle possède des sources situées dans plusieurs secteurs, et à son tour, rétro alimente les données recueillies en direction de tous les secteurs : données agricoles vers la santé… etc ;
• enfin, elle exige pour fonctionner que l’information soit transmise, interprétée et restituée rapidement. Le facteur vitesse est essentiel à la surveillance, et particulièrement dans les situations d’urgence où une fois déclenchée l’alarme au niveau local, l’information doit pouvoir court-circuiter tous les blocages possibles et atteindre sans retard le lieu ou le niveau de décision à prendre.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA SURVEILLANCE NUTRITIONNELLE
1. Le système de surveillance nutritionnelle
1.1. Définition et concept de surveillance
1.2. La surveillance appliquée à la nutrition
1.3. Les objectifs de la surveillance alimentaire et nutritionnelle
1.4. Les tâches d’un système de surveillance
1.5. La composition d’un système de surveillance
1.5.1. Les données
1.5.2. Les mécanismes de recueil et de transmission de l’information
1.5.3. L’unité centrale
2. L’instauration d’un système de surveillance nutritionnelle
2.1. Surveillance d’individus atteints ou à risque
2.2. Surveillance nutritionnelle de la communauté par la communauté elle-même
2.3. Le recueil d’informations destinées à un système de surveillance plus vaste
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DU SYSTEME DE SURVEILLANCE NUTRITIONNELLE AU CSB2 D’ANOSIPATRANA
1. Cadre d’étude
1.1. Le secteur sanitaire
1.1.1. Situation géographique
1.1.2. Situation démographique
1.1.3. Les formations sanitaires privées
1.2. Le CSB2 d’Anosipatrana
1.2.1. Description de l’établissement
1.2.2. Situation du personnel
1.2.3. Activités du CSB2
2. Méthodologie
2.1. Méthode d’étude
2.1.1. Objectif
2.1.2. Technique d’étude
2.2. Paramètres d’étude
3. Résultats de l’étude
3.1. Le programme de surveillance nutritionnelle 2002 du CSB2 d’Anosipatrana
3.1.1. Objectif
3.1.2. Stratégies
3.1.3. Activités
3.1.4. Ressources requises
3.2. Réalisation du programme
3.2.1. Couverture de la population cible
3.2.2. Caractéristiques des cibles atteintes
3.2.3. Activités produites
3.2.4. Ressources mobilisées
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. Commentaires et discussions
1.1. Le secteur sanitaire
1.2. Le programme de surveillance nutritionnelle
1.3. Réalisation du programme
1.4. Le système de surveillance
2. Suggestions
2.1. L’ajustement du programme nutritionnel du CSB2
2.1.1. Objectif général
2.1.2. Objectifs spécifiques
2.1.3. Stratégies générales
2.1.4. Stratégies spécifiques
2.2. Mise en place d’un système de surveillance nutritionnelle plus adapté
2.2.1. Les composantes du système
2.2.2. Organisation du système et fonctionnement
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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